[INTRIGUE 1.3] Le mauvais endroit au mauvais moment

Livre I, Chapitre 3 ▬ La bonne aventure

Le mauvais endroit au mauvais moment

Intrigue # 003 ▬ Animée par Aura·

30 novembre 1000

L’Île des Merveilles ! Célèbre en Sombreciel pour sa fête foraine installée à l’année, sa renommée a dépassé les frontières et attire chaque année des centaines de touristes à l’occasion des fêtes de la Samhain. Cette année n’a pas fait exception, et la fin d’octobre a vu une foule conséquente affluer sur l’île, située au milieu du Dragon, à la frontière ansemaro-cielsombroise. Les festivités ont battu leur plein pendant presque un mois – et à présent, l’agitation est un peu retombée. Très peu toutefois, car plusieurs corps mutilés ont été découverts sur place pendant le festival… Des corps qui ne sont pas sans rappeler ceux éparpillés sur tout le continent depuis l’été. Le tueur, quel qu’il soit, intensifie ses crimes : de plus en plus de malheureux sont victimes de ses actes, et la piste du meurtrier semble mener tout droit à l’Île des Merveilles.

Craignant pour l’impact de cette vague criminelle sur la fréquentation touristique de ce site qui génère de jolis revenus pour les coffres royaux, le polyarche Castiel a décidé d’honorer les lieux de son auguste présence. Sa cousine Séverine au bras, il déambule dans les allées, prend part aux réjouissances ; et une foule nombreuse a été attirée par la nouvelle que le tout-puissant seigneur de Sombreciel serait là ! La caravane des arts a décalé son trajet initialement prévu pour être sur place et profiter de l’affluence pour générer des profits sonnants et trébuchants : le polichinelle Flavien supervise personnellement les opérations, sous la protection de l’un de ses guerriers d’escorte, Ewen. Sur l’insistance de Mélusine, qui tenait vraiment à profiter de l’occasion pour voir sa famille, tout un groupe de pirates est là également : Martial, Mayeul, Tim et Christa sont bien décidés à profiter de la fête. D’autres parmi la noblesse locale ont également décidé de se faire bien voir du souverain en dépensant des fleurons, ou bien ont tout simplement souhaité s’amuser en famille : ainsi, Zacharie et sa fille adoptive Agathe sont présents également, profitant de l’ambiance festive.

Et tandis que la nuit tombe sur la journée du 30 novembre, tout ce petit monde se rassemble au centre de l’île, pour assister à la parade du crépuscule : cracheurs de feu, montreurs d’animaux, équilibristes, jongleurs… dans un foisonnement de costumes chatoyants.

Tour 1 • Ouverture

Consignes

▬ Temporalité
• IRL : Ce tour se terminera samedi 7 novembre (tant qu'on est samedi chez vous, vous pouvez poster) .
• IRP : Nous sommes en fin d'après-midi le 30 novembre. Le soleil se couche.

▬ Limite de mots et mise en forme
• Pas de limite de mots pour le moment, vous pouvez compter pour le fun si vous voulez, avec ce compteur.
• Merci de bien vouloir indiquer sous spoiler en fin de post un résumé succinct de vos actions (et votre compteur le cas échéant).

▬ Consignes générales
• Christa est un PNJ (avec l'accord de sa joueuse qui me la prête pour des motifs purement scénaristiques ).
• L'Audacia a sûrement débarqué ses passagers quelque part de discret à la frontière. Vu la quantité de policiers et soldats présents pour assurer la sécurité des visiteurs, faites un effort de présentation et soyez sages. Pendant au moins 3 minutes.
• Castiel, Séverine, vous êtes suivis par des gardes du corps plus ou moins envahissants. Libre à vous de les virer s'ils vous enquiquinent. (Séverine, rien de fâcheux ne va t'arriver, conformément à tes demandes !)
• Contrairement à l'habitude, la fête sera ouverte en nocturne, grâce à la présence de Castiel.

▬ Consignes spécifiques au tour
• L'objectif de ce tour est de vous rassembler : vous vous installez comme à Disney pour la parade du soir et ses effets artistiques. On entend de la musique qui joue, et il y a des feux d'artifice qui accompagnent le défilé.
• Faites connaissance avec vos voisins, racontez un peu ce qui s'est passé comme crimes dans votre propre royaume. Que pensez-vous de l'Île des Merveilles ? Que pensez-vous de ce criminel qui sème des cadavres auxquels il manque des bouts variés ? Êtes-vous inquiets pour votre propre sécurité, baignés comme ça dans la foule ?
• Le Destin reste à votre disposition dans votre QG si vous avez des questions ou besoin de précisions !

Liens utiles

Il y avait longtemps que tu n’avais pas parcouru les allées de l’Île des Merveilles. Tu te souviens avoir visité le lieu il y a des années, puis la vie t’avait rattrapé et tu n’avais guère plus eu ni le temps, ni le cœur à participer à ce genre de festivités. Les choses ont changé, et en cette fin novembre tu as bien envie de t’amuser un peu, surtout après l’abrupte fin de tes vacances d’août qui se sont transformées en convalescence alitée. Complètement remis, tu es bien décidé à offrir un moment agréable à Agathe pour la remercier d’avoir été là avec toi pendant ces jours difficiles. La décision de l’Île aux merveilles c’était imposée pour sa foire, et confirmée lorsque tu as appris que Castiel et Séverine s’y trouverait également. Une occasion parfaite, en somme.

Tu songes parfois que tu aurais dû faire visiter ce lieu à Agathe beaucoup plus tôt, peu après son arrivée avec vous, mais tu te convaincs aisément que cette visite sera de toutes la plus grandiose. Vous pouvez profiter de tout l’aspect social et elle pourra continuer à attirer l’œil de Castiel – ou d’un autre homme, si le cœur lui en disait, évidemment.

Ton seul regret, peut-être, c’est que ces événements se déroulent dans un contexte pour le moins inquiétant. Après votre aventure à l’Ancrage, l’idée de parcourir la foire avec Agathe, même entouré des gardes de Séverine pendant la journée, et non loin de ceux de Castiel pendant la soirée, n’est guère rassurant. Tu tentes au mieux de profiter pourtant de toutes les attractions, et de l’énergie que dégage la foule. C’est une journée de plaisir, dédiée à Séverine et Agathe, « tes femmes », que tu es ravi d’accompagner.

Le soir venu, lorsque le polyarche rejoint Séverine, tu le salues avec révérence avant de t’éloigner quelques peu. Tu restes assez près pour garder un œil sur Agathe si Castiel l’invite à rester, mais tu ne t’imposes pas dans l’entourage immédiat de votre souverain. Ce serait bien importun, songes-tu.

Spoiler:

Qu’il est bien agréable de passer une journée en bonne compagnie. Et il fallait dire que depuis les derniers mois, Séverine ne manquait pas exactement d’agréable compagnie, la petite Agathe étant désormais sous sa coupelle. Elle ne s’était jamais cherchée de demoiselle de compagnie, se contentant de la timide Prudence, sa dame de parage, pour la suivre et exécuter le moindre de ses caprices. De ses nombreux caprices. Mais c’était tout autre chose que d’avoir sa propre poupée humaine, délicate petite fleur bien charmante qui se laissait guider sous les conseils avisés de la baronne. Elle trouvait en Agathe une délicieuse petite compagne, bien instruite et élevée. D’ailleurs, elle avait toujours raffolé de l’enfant depuis que Zacharie et son époux l’avait adoptée et c’était donc une jouissance supplémentaire de pouvoir disposer d’elle à sa guise au détriment de ses pères adoptifs. Une demoiselle digne de ce nom devait parfaire son éducation auprès d’une femme et qui d’autre que la dame de Mauve pour parachever le chef-d’oeuvre déjà entamé? On n’aurait pu dire que l’Île des Merveilles soit l’endroit de prédilection de l’ambassadrice pour s’amuser et se distraire, mais quand son illustre cousin décidait qu’il fallait s’y rendre pour encourager le tourisme, l’endroit semblait plus distrayant qu’il ne l’avait jamais été et elle était toute joie de s’y retrouver. Et si le roi de tout avait ses propres projets pour l’après-midi, cela ne l’empêcherait pas de s’amuser. C’est ainsi qu’elle passa la journée fort agréablement en compagnie de son vieil ami et de sa fille, presque la larme émue à l’œil devant le plaisir manifeste d’Agathe qui s’émerveillait de ce qu’elle voyait. Quelle charmante enfant!

Avant les événements de la soirée, il fallut rentrer passer quelques instants se reposer et prendre un repas bien chaud, après quoi elle abandonna Zacharie à son triste sort pour emmener Agathe se changer. Elles passeraient la soirée en compagnie de Castiel et il fallait qu’elles soient vêtues pour l’occasion. D’ailleurs, Séverine n’aurait jamais tolérée être vue en public portant deux fois de suite la même tenue. Prudence s’occupa d’abord de coiffer sa maîtresse. Elle s’était procuré une charmante cage d’oiseau toute dorée et avait glissé à l’intérieur un petit oiseau, tout aussi laqué d’or que sa prison, fabriqué par le brillant artisan, Lancelot l’Adroit. C’était une cliente assidue du fabricant d’automates, ses créations trouvant toujours le moyen de l’envoûter. Elle finirait bien un jour par s’en déclarer mécène. Une fois sa coiffure terminée, elle enfila sa jolie robe, toute de plumes décorées, pour aller dans le thème. Castiel et elle s’étaient même coordonnés pour l’occasion. Et lorsqu’elle fut toute prête, elle envoya Prudence s’occuper de la magnifique chevelure dorée d’Agathe. S’il était acceptable que des servantes l’aide à s’habiller, il était hors de question que leurs mains maladroites ne s’occupent de sa tête. Pour la petite, sa pupille, il fallait ce qu’il y avait de mieux.

L’heure tant attendue de rejoindre Castiel arriva enfin et c’est drapée d’une légère cape rose, cette même cape qu’elle avait fait orner de plume en mars dernier lors de son passage à l’Ancrage, qu’elle retourna sillonner les rues de l’Île des Merveilles, appuyée sur le bras du polyarche, tout aussi magnifique qu’on aurait pu l’imaginer.

« Mon cher Castiel, quelle ravissante soirée! Quelle ravissante idée que de se joindre aux festivités ici! Et tes habits! Cousin, tu me surprends toujours, tu te surpasses à chaque fois! Quelle autre nation peut-elle se vanter d’avoir un dirigeant aussi élégant? » Et de s’extasier ainsi pour tant de choses. C’était la même Séverine qui aurait rit du premier passant qui lui aurait dit quelques mois plus tôt qu’elle serait là. Et pourtant, pourtant… Elle tirait bien plus de plaisir de cette sortie qu’elle eut pu l’imaginer si on lui avait dit qu’elle la ferait. Avant que l’idée ne sorte de la bouche de Castiel. « Regarde Agathe, comme elle est terriblement délicieuse cette jeune fille! J’ai dit à Prudence de la coiffer et ma foi, elle n’a pas fait un mauvais travail. » Elle se tourna vers Zacharie, qui se tenait modestement à l’écart. D’un signe de tête, elle l’invita à s’approcher, ou sinon on le méprendrait pour l’un des membres de leur escorte armée. « N’en conviens-tu pas cher ami? Ta fille est une fleur bien plus épanouie auprès de moi. » Le rire cristallin de Séverine s’éleva légèrement dans les airs. Elle avait bu un peu de liqueur au repas, juste assez pour la réchauffer un peu et elle était d’humeur très gaie.

« Oh mon cousin, crois-tu qu’il soit nécessaire d’avoir une telle escorte? murmura-t-elle à l’oreille de Castiel, Crois-tu réellement que nous soyons en danger? Cet après-midi, tandis que nous déambulions, Agathe, Zacharie et moi, je n’ai pas osé me départir d’un seul membre de ma garde rapprochée… »

Si Séverine avait toujours été partante pour se défaire de son escorte, depuis la prise d’otage des pirates de l’air pendant sa croisière en Déméria, elle restait un peu plus craintive et moins hardie que par le passé. Pourtant, elle était terriblement tentée d’être entourée de moins de gardes, de pouvoir voir un peu mieux les lumières et spectacles qu’offraient la permanente fête foraine.

Spoiler:

Tu es un peu distrait, depuis la rencontre impromptue de ce matin, et ton regard noir ne peut pas s’empêcher de chercher, dans la foule, le visage reconnu, le regard qui a vu jusqu’au fond de ton âme. Une grande silhouette qui n’est pas la sienne ; une chevelure blonde qui ne porte pas sa tresse ; des habits qui ne lui ressemblent pas. Tu cherches un fantôme et ton absence mentale passe inaperçue, alors qu’on te connaît, Castiel, on connaît tes curieuses manies et ces instants où ton corps est aussi présent que ton esprit absent.

Tu rejoins ta cousine, sa demoiselle de compagnie et le père de celle-ci au point de rendez-vous établi, joignant les deux conséquentes escortes qui vous ont été assignées. Tu as confiance que Maximilien saura tout à fait gérer les affaires reliées au criminel qui parcourt le continent, dont ton royaume, mais il vaut mieux être prudent. Confiance en ton père, en ta douce et mortelle Mélisende, et jusqu’en Césaire.

Du bout des doigts, tu fais tournoyer ta cousine, riant d’une même voix à ses compliments. Ton absence, ta distraction, cachées derrière les sourires larges, derrière les manières impeccables et extravagantes. « Je ne pourrais pas espérer meilleure compagnie, chère cousine ! Ta beauté est telle que tu sauras m’éclipser », que tu affectes avec sincérité en admirant la perfection de la robe de Séverine, à laquelle tu es bien évidemment assorti. Aux plumes et au jeu de transparence que sa toilette invoque (définitivement trop légère pour la saison froide qui a déjà pris d’assaut le royaume, mais quelle Cielsombroise raterait cette occasion en or de montrer ses avantageux atouts devant la foule, tout ça pour une question de température ?), tu réponds d’un costume vieux rose aux plumes de paon véritables, peintes à la main d’or et d’argent. Tu chatoies, dans tes habits élégants, et tu as accepté de troquer un de tes chapeaux favoris uniquement pour mieux arborer ta couronne.
Comme si on ne pouvait pas te reconnaître sans elle !
La brune reporte ton attention sur sa compagnie. « Terriblement délicieuse sont de très justes mots », que tu réponds en regardant Agathe dans les yeux, la saluant d’une modeste révérence. Et peut-être, alors que Zacharie (lui-même très élégant et délicieux) est accaparé par ta cousine, d’un clin d’oeil entendu, sans même cesser le pas.

« Oh mon cousin, crois-tu qu’il soit nécessaire d’avoir une telle escorte? Crois-tu réellement que nous soyons en danger? Cet après-midi, tandis que nous déambulions, Agathe, Zacharie et moi, je n’ai pas osé me départir d’un seul membre de ma garde rapprochée… Un soupir passe tes lèvres, à l’idée de cette déception que tu vas inévitablement causer. Je comprends ta réticence, Séverine, et même, tu la partages, mais considérant les sombres affaires qui secouent le continent depuis cet été… je ne peux pas me résoudre à mettre vos vies en danger, à Agathe et toi. Complice, tu ajoutes, après avoir tout juste effleuré son beau visage de tes jointures, comme pour t’excuser de ce refus si rare : Tu es toujours libre de leur trouver une quelconque occupation. » D’aller vous acheter des présents, de participer à des jeux pour vous, de vous acquérir des desserts et des trompettes, n’importe quoi pour les écarter et réduire momentanément le nombre de gardes autour de vous, comme une nuée d’insectes à la livrée violette.

Spoiler:

Plus le temps passe et plus Martial est content d’avoir choisi de venir mettre les pieds sur l’île ce soir. Lorsque tombe le soir, aussi tôt que ça en ces terres à l’est du monde, que l’air se rafraîchit considérablement, l’île des Merveilles a un quelque chose d’enchanteur et de vaguement angoissant. Mélange typiquement cielsombrois, à bien y repenser. Ou peut-être que l’angoisse ne viendrait que des bouts de corps variés que l’on a pu retrouver ici et là.
Pas que les pirates en aient eu quelque chose à faire, de cette sombre histoire. Que sont quelques corps mortaillés, éventrés, volés, incomplets, quand la mort elle-même parsème la vie des forbans ?
Il n’est pas plus inquiet que cela, le consul en fuite, à propos du potentiel tueur dans la nature. Il l’est vraiment plus à cause de sa présence ici : il n’a pas la moindre idée de si la noblesse alentour a décidé de ramener ses fesses à la fête. Et par alentour, il entend les charmants nobliaux qui ont élu domicile de l’autre côté du Dragon. (De vrais cons. )
Il est inquiet car d’ordinaire, s’il n’a pas de mal à se fondre dans une foule, il évite les rassemblements de la noblesse et tout ce qui pourrait le rapprocher un tant soit peu de gardes de palais. Lors des raids en Ansemer, il se tient en fond, garde la tête basse lorsqu’il sait qu’on pourrait le reconnaître. Il a peur qu’on lui reprenne Marti et qu’on le force à revenir. Qu’on le force à redevenir.
(Il est inquiet, rêveur, intrigué, tout ça depuis un matin qu’il va chérir et haïr et ne jamais oublier. Quelques instants à exister au fond d’un regard croisé. Inquiet, rêveur, perturbé. )

Il est inquiet car il sait qu’il n’aurait pas du promettre à Mayeul de ne pas le lâcher… Pour ensuite disparaître presque toute la matinée. Le blond s’est platement excusé, a même promis qu’il le suivrait où il voudrait, pour un laps de temps à définir. Le blond espère sincèrement que l’autre pirate aura oublié demain. Sinon, il est bon pour terminer perdu dans n’importe quel coin dangereux de Sombreciel.
Ou sur un autre tableau. Voire les deux.
Il a hésité longuement, l’Ansemarien, avant de s’apprêter à peine mieux que ce matin. Un coup de rasoir en plus, pour perdre le peu de barbe sur ses joues – son visage ainsi débarassé est curieusement jeune et innocent. Ses cheveux soigneusement en arrière, toujours nattés aussi serrés, balaient le milieu de son dos. De toute manière, ce n’est pas comme si Mayeul allait les traîner en plein coeur de la noblesse, pas vrai ? Ils auront Tim avec eux !
Et Tim est bien des choses, adorable et chiant, mais le Viremont mettrait son second plus beau kilt en jeu que c’est un bouseux. (Sans offense. )

Alors qu’il se mêle à la foule, Martial n’a qu’une idée en tête : surtout, ne pas finir isolé. Coûte que coûte, se rapprocher de n’importe qui de sa connaissance. Tim, Mayeul, Mélusine…. Peu importe qui. De préférence, un ami.
Un ami à qui il n’aura pas à expliquer pourquoi ses yeux dérivent toujours vers les remous des hommes et des femmes, qu’il cherche à apercevoir un visage.
Au pire, il parlera de la curiosité d'un étranger.

Spoiler:

Quelle journée ! Tu connais bien l’Île des Merveilles, ta famille y vient régulièrement depuis aussi loin que tu t’en souviennes, pour célébrer dignement quelques occasions remarquables. D’après Melsant, les seules années où les Séverac ne s’y sont pas déplacés, c’était pendant la guerre, et tu étais jeune alors, tu ne t’en rappelles guère. Depuis, chaque année, à plusieurs reprises, ta sœur et toi en arpentez les allées pour vous distraire et vous amuser, passant d’étal en manège avec tout l’enthousiasme de deux enfants. Toi, surtout, en fait – Mélisende étant comme à son habitude la bonne fée veillant sur tes excès pour t’empêcher de t’attirer des ennuis.

Cette année, pourtant, ce n’est pas avec ta sœur que tu erres dans les allées : tu sais qu’elle est là, tu l’as aperçue de loin, croisée plusieurs fois, câlinée allègrement, mais elle a d’autres personnes à voir, et toi tu as une cohorte de pirates à guider dans la cohue. Heureusement, Mayeul est là pour te prêter main-forte, et même si vous avez bien cru avoir perdu Marti dans la foule ce matin, vous l’avez retrouvé en début d’après-midi (et perdu de nouveau depuis, bon). Christa est là aussi, et même le jeune Tim – c’est une bien jolie fête, et croiser les membres de ta famille au hasard ici et là, éparpillés dans tout l’endroit, ne te réjouit que plus.

« Venez ! On va se mettre par là, comme ça on verra bien ! » Tirant, poussant, jouant des coudes et écrasant quelques pieds, tu parviens à installer ton groupe disparate un peu en hauteur sur un muret. Ainsi perchés, vous verrez parfaitement la parade passer à proximité – et ton perchoir te permet de distinguer une tête blonde familière à portée. Sautant à terre ( « Restez là, les gars, j’reviens ! » ), tu te glisses entre deux touristes pour atteindre Martial, qui te tourne le dos, et glisser les bras autour de sa taille. « On est là ! » piailles-tu avec exubérance à son oreille, avant de le saisir par le bras pour le ramener auprès de vos compagnons.

Ça y est, tout le monde est là, le spectacle peut commencer !
Et après, tu fausseras sûrement compagnie à tes amis pour te lancer à la recherche de Castiel, histoire de profiter un peu de la présence de ton jeune frère adoré, pour l'heure complètement accaparé par Séverine.

Spoiler:

Réminiscences, c'est un joli mot que voilà, un beau qui illustrait parfaitement les va-et-vient des souvenirs qui traversaient par fragments ma boite crânienne. J'aurais pu en avoir la migraine tant les choses me revenaient en mémoire alors que je déambulais çà et là dans la fête foraine la journée durant - insistant, parfois, un peu, beaucoup, passionnément, pour aller 'là' plutôt que 'là-bas' aux pirates présents. Je revoyais mes parents, là, me montrant du doigt quelques cracheurs de feu alors que je poussais des cris d'émerveillement alors âgé de quatre – cinq ans. Je regoûtais quelques friandises en pensées dont l'odeur sur le moment me poussa à tirer quelques pièces de ma bourse pour que ma langue s'extasie de plaisir à nouveau. Je revisitais présentement comme à travers des bribes du passé nombre d'expériences et rencontres aussi savoureuses que merveilleuses. Oui, que ce soit d'antan ou du présent, cette île portait toujours bien son nom. Et loué soit Lady Ego qui avait réussi à faire en sorte que l'Audacia nous y dépose discrètement pas loin la veille.

Peur qu'on m'y reconnaisse ? Peur qu'on ne m'y attrape ? Peur de voir un, deux ou plusieurs membres de ma famille ? Que nenni ou l'angoisse s'était retrouvée avalée par l'excitation engendrée à l'idée de retrouver ces lieux, ces décors pour finir sur une parade que j'avais fort hâte de revoir. L'île aux Merveilles avait accueilli ses premiers visiteurs il y avait de ça près d'un mois et, d'après mes souvenirs, les Passefil mettaient un point d'honneur à s'y rendre dans la première semaine... histoire de profiter au maximum de la foule. Bien que cette fois, Castiel de Sombreflamme y serait présent. Bref, outre le fait qu'en tant que Cielsombrois, je me sentais comme un poisson dans l'eau et me fondais assez facilement dans la masse, je ne craignais pas pour un coup d'entendre un 'TIMOTHÉE' soudainement gueulé traverser la foule. Ou peut-être un 'TIM', à la rigueur, pour m'alpaguer, et venant d'un pirate.

Le soleil déclinant, j'avais déjà trouvé et rejoins les pirates afin de voir en 'famille' (Audacia représente.) la parade défilée depuis un muret. Je poussais un ricanement en voyant Lady Ego mettre la main sur Marti, parce que Marti il avait tendance à s'envoler facilement malgré sa corpulence. Les yeux rivés de nouveau sur la foule, je ne pensais à rien d'autre qu'à profiter de l'instant et à me laisser submerger par l'euphorie du moment. Cette fois, pas d'alcool dans le sang, ni drogue euphorisante pour me donner la nausée et retapisser Mayeul. L'affaire criminelle et les corps mutilés ? Je préférais ne pas y songer et partir du principe que mon ancienne famille coulait des jours toujours aussi heureux depuis mon 'départ'. Il n'y avait donc plus qu'à attendre le début de la parade. Oui, y avait plus qu'à.

Spoiler:

Il n'a pas souvent manqué la fête Mayeul, et cette année aussi, il sera au rendez-vous. Sa jumelle, pourtant, ne s'est pas montrée : les meurtres et mutilations diverses ne sont guère propices à la promenade, surtout avec deux enfants encore jeunes. Il a promis, Mayeul, d'aller la voir plus tard, si l'Audacia fait escale assez longtemps pour ça. Promis de gâter ses nièces, aussi, tandis qu'il parcourt les allées le cœur léger pour trouver quelque chose qui convienne. Un gigantesque bateau en bois ? Un cheval à bascule ? Non, plutôt... un tambour qui fait un bruit très, très fort quand on tape dessus et que le pirate s'empresse d'acheter. Il expliquera que c'est pour ses nièces, d'abord, mais qu'il faut bien tester la marchandise en tapant comme un sourd dessus !

C'est triste, que Marti lui ai faussé compagnie, mais Mayeul n'a pas insisté devant l'attitude revêche de son compagnon. Et en plus, il a promis - PROMIS, comme s'il ne savait pas à quel point c'est dangereux ! - de passer beaucoup de temps avec lui après, alors Mayeul n'allait pas faire la fine bouche ! Et puis, les autres pirates sont suffisamment présents pour lui tenir compagnie : la jolie Mélusine prend à cœur son rôle de chien de berger, et Mayeul lui donne un coup de main avec grand plaisir, tapant la mesure sur son tambour avec autant d'enthousiasme qu'un enfant. Il est maître canonnier, pas étonnant qu'il aime ce qui fait du bruit ! Certes, il joue mal - il ne joue même pas du tout, pour être honnête - mais tant qu'il peut se faire remarquer...

Mélusine finit par rapatrier tout son petit monde à portée de vue de la parade et les pirates se réunissent un peu en hauteur, avec une vue parfaite sur la parade qui ne va pas tarder. Tadadadada... L'occasion de faire du bruit - enfin, de la musique, hum - est trop belle et même quand Mélu s'éclipse, Mayeul reste bien planté sur son muret, régalant ses compagnons de son sens extrême pour la - mauvaise - musique. Il a hâte, le pirate, d'entonner en cœur avec la parade des chants cielsombrois, rythmés par son tambour tout neuf ! Celui de ses nièces, détail.

Spoiler:

Te fondre dans la garde d’honneur ne te semble pas un si grand prix à payer si cela permet à Agathe de mieux se faire voir, mais c’était sans compter sur l’invitation – qui se transformera en insistance outrée si tu n’obéis pas – de Séverine qui t’intime de te joindre à eux. Tu n’as qu’à espérer que cela ne mènera pas à des ragots que tu préfèrerais éviter. Tu hésites toujours un peu à t’approcher du polyarche, surtout lors de grands événements, après les événements des dernières années. Mais tu t’approches, donc, et tu ne peux qu’éclater d’un rire amusé lorsque Séverine affirme qu’Agathe s’épanouie si bien à ses côtés.

« Tu es tel le soleil qui la pousse à s’ouvrir, certainement, pour aveugler le monde de sa beauté. Nathanaël et moi, toutefois, sommes son terreau. Même la plus jolie des fleurs doit savoir prendre racine pour éclore… » Autant tu es prêt à laisser une part de la beauté de ta fille à Séverine, autant tout de même tu te dois de montrer que tu es fier d’être son père, de lui avoir offert une maison, une famille. Un environnement sain où il a fait bon pour elle de grandir et de s’épanouir. Tu réalises très bien qu’Agathe a besoin d’une présence féminine, mais ça n’enlève pas moins l’importance de votre présence !

Des gens de tous les milieux, de toutes les classes sociales s’assemblent autour de vous (certains de plus loin que d’autre, car clairement on ne laisserait pas un moins que rien approcher le roi!), et tu sens l’énergie que dégage la foule faire naître en toi une certaine impatience. Comme celle que tu ressentais, petit, lorsque vous veniez ici en famille et qu’il te fallait attendre ton tour pour choisir une attraction à visiter, attendre ton tour pour monter dans un manège… cette excitation fébrile qui habite tout un chacun, qui s’anime en toi depuis votre arrivée sur les lieux plus tôt aujourd’hui, résonne à présent et tu en oublies un peu que tu te trouves si près de Castiel. Tu profites, simplement, du bonheur du moment présent.

Spoiler:

Demoiselle de compagnie.

En voilà un titre étrange, qu'Agathe n'endossait qu'aux yeux des gens. Séverine ne s'était même pas cachée de son envie de l'avoir près d'elle, de la dérober à ses deux pères pour lustrer cette touche féminine qui naissait tout juste chez la toute blonde. Une pupille. C'était sans doute ce qui correspondait le mieux à cette relation étrange qui les liait. Mais la jeune femme avoisinait les dix-neuf ans et avait la chance de compter une famille aimante dans sa vie. Il ne restait plus que cela, comme titre, pour expliquer la présence ponctuelle de la douce Agathe dans les jupons de Séverine. Une demoiselle de compagnie. Parce que le rôle de petite poupée à dorloter et vêtir à loisir n'était sans doute pas acceptable aux yeux de bien des gens.

Et ça lui plaisait bien, de suivre cette grande dame fantasque et si généreuse pour elle. Pour elle seule, peut-être bien. Elle l’avait sommée de la suivre lors des festivités de l’Île des Merveilles et Agathe n’avait eu d’autre choix que de plier bagages et de l’accompagner jusqu’à cet endroit qui portait si bien son nom. Comment se faisait-il que Nathanaël ne lui ait jamais fait visiter cet endroit étourdissant de manèges, de sucreries, de spectacles et de rires? Hallebarde avait suggéré l’idée d’une formation assidue au sein du Pas de l’Ombre, ou encore un apprentissage de la société cielsombroise accélérée, et la mignonne se doutait très bien qu’il avait parfaitement raison. Et peut-être n’était-ce pas plus mal, car elle découvrait tout. Elle vivait tout pour la première fois, s’émerveillant des moindres petits détails, des moindres divertissements offerts. Elle en oubliait presque les nouvelles terribles ayant marqués son été. La blessure de Zacharie, mais également ces corps découverts ici et là, à travers le continent. C’était… C’était inquiétant, et monstrueux. Mais pas ici, pas sur l’île des Merveilles, entourée d’autant de gardes que de jolies choses.

Dès le matin, Agathe avait su que cette journée serait splendide. De l’index, elle avait chassé son petit déjeuner composé de sucreries, de fruits frais, de crème gourmande et de thé bien chaud. Puis Séverine avait tenu à ce qu’elle réceptionne le fragile oiseau mécanique, pièce maitresse de sa parure, des mains de Lancelot l’Adroit lui-même, déplacé pour l’occasion. Un plaisir, de revoir un visage connu, un visage amical. Et cet oiseau…! La blondinette avait accaparé l’artisan plus que de raison, le questionnant tantôt sur les rouages délicats de l’automate, tantôt sur les nouvelles merveilles qu’il avait créées depuis leur dernière rencontre. Lorsqu’enfin il avait quitté l’endroit, la mine embarrassée, l’artisan lui avait laissé sa lettre habituelle. Celle de son mystérieux prétendant. Une lettre rien que pour elle, pleine de joliesses et de poésie. Agathe l’avait dissimulée prestement sous son oreiller, dans la crainte que Zacharie la découvre. Ou pire encore. Que Séverine ne la lise.

Une journée d’euphorie dans cette île hors du temps. Roucouler à l’oreille de Zacharie. Rire des blagues fines de Séverine. Et chaparder un peu. Discrètement. Parce que le Pas de l’Ombre avant même ses états d’âmes, avant même les épanchements de son coeur. Lorsqu’enfin elle revenait aux appartements de l’ambassadrice, Agathe avait dû abandonner son père derrière elle, non sans un regard plein de tendresse. Il y avait tellement à faire, avant le début de la soirée..! C’est ainsi qu’elle s’entortilla péniblement dans les dessous que Séverine lui avait spécialement sélectionné. Une étrange toile d’araignée, qu’elle songeait, Agathe, en voyant les liens improbables de soieries et de dentelle. Puis la robe… Une petite merveille de robe, toute délicate et diaphane par endroit, à la taille cintrée et à l’échancrure vaporeuse. Les broderies rappelaient son affection pour sa patrie, et la jeune femme contempla son reflet étranger dans la glace. Séverine était une fée marraine ou une sorcière ; sous ses conseils et ses caprices, jamais Agathe ne s’était trouvée aussi jolie.

C’est à quelques pas derrière Séverine, entourée elle aussi de ce groupe de gardes armés, qu’Agathe découvrait une nouvelle dimension de cette Île aux Merveilles. Celle que l’on réservait au polyarche. Si le souvenir de ses lèvres réchauffait encore ses joues d’émotion, Agathe avait pris grand soin de n’en laisser rien paraître. Une révérence gracieuse. Un sourire doux, sous son voile diaphane. Mais un regard brillant, en réponse à ce clin d’oeil discrètement offert. Et une jolie teinte rosée sur ses pommettes, devant le compliment délicieux de Castiel. De tout coeur, Agathe espérait que Zacharie n’y voit là qu’une timidité devant les mots, et non pas l’embarras d’avoir embrasser son roi suite à une soirée arrosée. Un petit secret. Leur petit secret.

- J'ai énormément de chance de vous avoir, tous les trois. Mes deux adorables pères, si patients et dévoués, et la plus délicate et généreuse des fées marraines.

Agathe leur avait parlé doucement, pour ne pas gêner quiconque, s'immisçant simplement dans leur chamaillerie avec le plus de diplomatie qu'elle le pouvait.

Spoiler:

La première chose qui te frappe en pénétrant dans l'enceinte de la fête foraine, c'est cette cacophonie de parfums. À la fois enivrants, gourmands et épicés, ils viennent te titiller les narines et annoncent déjà la couleur : Cette journée sera riche de choses à voir, à sentir et à gouter. Espérons, à boire aussi. Tu n'étais pas vraiment motivée à la base, il faut l'avouer. Tu n'es pas casanière, au contraire, mais tu es pleine d'a priori sur les terres que tu as tendance à fuir. Tu préfères le mouvement apaisant du pont sous tes pieds à l'inertie du sol terrien. Néanmoins, guidée par l'enthousiasme de tes camarades, tu as suivi le mouvement. Revêtant d'une tenue propre, mais simple : chemise bouffante à la teinte claire, rehaussée d'un corset de cuir qui maintient ton dos et évite au tissus de gêner tes mouvements. Le tout sur un pantalon de toile foncée. Tu as même lavé tes cheveux, que tu laisses néanmoins tomber sur tes épaules. Simple et efficace, et tu n'allais quand même pas porter une robe ? C'est ainsi que tu suis le mouvement, parcourant la foule en laissant ton retard s'attarder sur les divers étals aux spectacles plus surprenants les uns que les autres.

Bien souvent, tu te targues que rien ne peut te surprendre. Tu aimes te donner cette image de pirate intrépide, de celle qui a vu mille choses et que rien ne peut vraiment effrayer. C'est en partie vraie, mais tu as bien conscience qu'il te reste beaucoup à voir et à apprendre. Et bien que cette vie bercée par les vagues t'ait mise face à des situations improbables voire inimaginables, les terres que tu connais nettement moins recèlent de choses anodines pour les habitués, mais incroyables à tes yeux. Et Sombreciel la décadente en regorge. Aussi, en parcourant la fameuse fête foraine de l'île des Merveilles, tu feins l'indifférence (il faut bien rester dans son personnage après-tout). Mais tes yeux s'attardent malgré tout sur les couleurs chatoyantes qui ondoient au rythme des danseurs, ou encore sur les acrobates dont les corps s'animent de manière peu naturelles. Tu ne regrettes pas d'avoir suivi Mélusine, Martial, Mayeul et Tim dans la découverte de l'île aux Merveilles. Après tout, ce n'est pas l'ambiance d'une taverne portuaire emplie de pirates, mais ça a un certain charme. À vrai dire, l'enthousiasme de la maître d'arme est communicatif, et tu finis même par acheter une bouchée à la viande ainsi qu'une pinte de bière locale au goût épicé, avant de rejoindre tes camarades sur un muret qui vous offrira (aux dires de Mélusine) une belle vue sur le spectacle. « Je m'attendais à pire sur la gastronomie de Sombreciel, c'est pas si mal. » Traduction en langage Arpentenuée : C'est même très bon. Du coup de l'oeil, tu suis la course de Nérée qui plane en hauteur, préférant surement ce point de vue lointain propre aux oiseaux sur ces fantasques festivités.

Tu hausses un sourcil quand Mayeul commence à jouer du tambour, constatant non sans plaisir à quel point ton camarade semble heureux d'être là. N'est-ce pas finalement le plus important ? Passer un bon moment entre vous, et profiter de ce que Sombreciel a à vous offrir. « Pas mal Mayeul, tu pourrais songer à une reconversion. Tu pourrais même obtenir quelques pièces sur l'un de ces stands. »

Spoiler:

Livre I, Chapitre 3 ▬ La bonne aventure

Le mauvais endroit au mauvais moment

Intrigue # 003 ▬ Animée par Aura·

30 novembre 1000

Agathe • Castiel • Christa • Ewen • Flavien • Martial
Mayeul • Mélusine • Séverine • Tim • Zacharie

La parade est le moment culminant des festivités en temps normal : marquant la fin de la journée, c’est le signe pour chacun qu’il est temps de quitter l’Île des Merveilles, pour retrouver sa vie normale avec des étoiles plein les yeux et des souvenirs de splendeur plein la tête. Mais ce soir, les choses sont un peu différentes de la normale : la présence du souverain en personne, de plusieurs membres de la haute noblesse cielsombroise, et même de quelques visiteurs de marque venus de l’étranger et aperçus ici et là dans la journée, c’est très inhabituel… alors la fête va continuer toute la nuit, jusqu’aux petites heures du matin !

Le personnel de la fête foraine a embauché de nombreuses paires de bras supplémentaires pour faire face à l’afflux de visiteurs et à une journée de travail étendue. La parade est la plus merveilleuse jamais vue sur l’Île depuis des générations : personne n’a lésiné sur les efforts à fournir, et les artistes donnent le meilleur d’eux-mêmes pour faire briller leur art, avec même parfois le renfort discret d’un peu de magie de bon aloi.

La parade se termine, et les crieurs redoublent de vigueur pour attirer les visiteurs devant les différentes attractions qui pullulent sur l’île. Ils délivrent leur boniment, chacun tentant de couvrir la voix du voisin, multiplient les acrobaties pour capter l’attention des touristes, jonglent avec des torches ou dansent avec des foulards pour les inciter à dépenser un peu d’argent dans leur manège, ou à leur étal.

C’est le manoir hanté qui semble avoir éveillé l’intérêt du gros de la foule : situé à une extrémité de l’Île des Merveilles, il a été rénové entièrement tout récemment, et la rumeur décrit son intérieur comme spectaculaire. L’attente est longue devant l’entrée de la bâtisse aux dimensions respectables, mais bien sûr, personne n’imagine faire attendre le polyarche… et sa suite, officielle ou pas, qui en profite pour s’engouffrer sur ses pas.

Le manoir est entièrement à vous le temps d’une visite, amusez-vous… !

Tour 2 • A l'intérieur du manoir

Consignes

▬ Temporalité
• IRL : Ce tour se terminera dimanche 15 novembre (tant qu'on est dimanche chez vous, vous pouvez poster) .
• IRP : Nous sommes en début de soirée le 30 novembre. Le soleil est couché.

▬ Limite de mots et mise en forme
• Pas de limite de mots pour le moment, vous pouvez compter pour le fun si vous voulez, avec ce compteur.
• Merci de bien vouloir indiquer sous spoiler en fin de post un résumé succinct de vos actions (et votre compteur le cas échéant).

▬ Consignes générales
• Christa rejoint l'intrigue en personne !
• Contrairement à l'habitude, la fête sera ouverte en nocturne, grâce à la présence de Castiel.

▬ Consignes spécifiques au tour
• L'objectif de ce tour est de vous promener dans le manoir hanté. Castiel, Séverine, Zacharie et Agathe ont un billet coupe-fil gratuit, Mélusine a suivi son frangin avec tous ses copains ! Ewen et Flavien, en tant que membres temporaires de la fête foraine, vous avez libre accès à toutes les attractions, donc on vous laisse entrer aussi.
• Vous devez chacun inventer et décrire une pièce différente ! Soyez imaginatifs, le Destin vous lira avec grande attention. Si vous postez plusieurs fois, vous inventez plusieurs pièces.
• Côté ambiance, il y a de la musique et des artistes ont mis en place des bruitages lugubres qui font peur.
• Vous pouvez également fournir une illustration de la pièce en question dans votre RP.
• La maison hantée est imaginée sur le principe de l'attraction Phantom Manor des parcs Disney : une partie de balade à pied avec des décors et des figurants, et une partie en wagonnet mécanique individuel.
• Lorsque le tour se termine, vous êtes dans les wagonnets et approchez du quai de débarquement à la fin de l'attraction.

• Le Destin reste à votre disposition dans votre QG si vous avez des questions ou besoin de précisions !

D'étranges rumeurs avaient couru, entendues comme des murmures dans le vent au gré de nos voyages et nos arrêts, jamais dits par les mêmes personnes, et jamais aux mêmes endroits. Des corps, mutilés, abimés qu'un tueur fou sèmerait derrière lui dans tout Arven, et dont l'ombre effrayante commence à faire frissonner tous les habitants. Pour lutter contre ça, et aussi suite à l'événement qui s'est déroulé avec César, et dont je suis le seul témoin, j'ai décidé d'embaucher deux gardes en plus, et de faire s'arrêter ma caravane dans des endroits moins isolés et exposés, préférant la sécurité d'auberges aux portes verrouillées ou des campements en ville, abrités par des murs d'enceinte épais et des rondes de garde. Pourtant le spectacle devait continuer malgré tout, et quand l'occasion s'est présentée pour la caravane de faire une représentation sur l'île aux Merveilles, invitée par le polyarche Castiel lui-même, souhaitant offrir à ses sujets une parenthèse joyeuse et festive à l'occasion des festivités de Samhain.

Nous sommes donc arrivés la veille, le temps de nous installer et nous familiariser avec les lieux. Le souverain n'avait pas ménagé ses efforts, et une garde renforcée avait pour don de nous faire dormir plus tranquilles, et moi aussi. La journée du lendemain on s'est préparés à l'écart, pour ne rien dévoiler du spectacle, répétant nos tours, mettant un point final à nos costumes et nos numéros alors que derrière les tentures qui nous protègent des regards curieux et avides, le bruit des visiteurs se fait plus intense, signe qu'il y a foule. Surtout que ce soit, pour une des rares fois, nous devrons nous produire sous forme de parade, ce qui nous a obligés à être créatifs. Chars décorés tirés par des chevaux pour les musiciens, ou pour certaines scènes jouées, les autres acrobates tournant et se produisant autour. Grâce à la générosité de Castiel nous avons pu rendre nos chars encore plus éblouissants, et bientôt un de ses émissaires vient me trouver pour me signaler que l'heure est venue. Je grimpe sur le char de tête, vêtu de ma redingote de velours bleu et de mon luth, et me tourne vers les troupes en place, glissant mes doigts entre mes lèvres pour émettre un profond sifflet.

Caravane des arts, en marche!

Puis avec un sourire je fais signe à deux membres d'ouvrir enfin les tentures et mon char s'avance le premier, accueilli par des applaudissements et des cris de joie de la foule.

Seigneurs, dames et damoiselles, bienvenue à la première parade de l'Île aux Merveilles!

Et j'entame la chanson que je joue à chaque début de représentation, bientôt applaudi par tous une fois terminée. Et à mon signal, le deuxième char sort de derrière les tentures, puis les autres. Nous déambulons ainsi au milieu des invités, accueillant bravos et applaudissements d'un public aux yeux remplis d'étoiles. Il y a des jongleurs, des acrobates, des cracheurs de feu, des musiciens, et régulièrement nous faisons des haltes pour que les spectateurs puissent admirer chaque numéro en entier selon un parcours prévu. Au passage, nous saluons bien bas Castiel.

Mesdames et messieurs, je vous prie de remercier comme il se doit celui sans qui tout ceci n'aurait pu avoir lieu, le Polyarche Castiel de Sombreflamme!

Des hourras enthousiastes s'élèves, plus forts que jamais, et une fois l'hommage rendu, la parade s'achève bientôt dans un feu d'artifice qui inonde toute l'île de lumière multicolore et pailletée. Une fois la magie rompue nous rangeons tout notre matériel, et je sens toute l'équipe impatiente de se mêler aux badauds et de profiter de la foire. Je vérifie que tout est en ordre et je pars le dernier, mettant ma main sur l'épaule d'Ewen à qui j'ai proposé de venir visiter les lieux avec moi.

C'est bon tout est prêt? J'ai hâte de découvrir cette fameuse bâtisse hantée!

On se fraie un chemin au milieu de la foule et j'achète une pomme d'amour en passant, car je me doute bien que la queue sera longue. Je ne me trompe pas, mais ce n'est pas grave, on discute tous les deux de tout et de rien, de ce qui est arrivé à son frère, des nouvelles de nos familles, et finalement c'est enfin à nous. On entre et on bifurque sur la droite, poussant un rideau sombre avant d'entrer dans ce qui semble être un salon ancien mais luxueux, avec des sofas et des fauteuils profonds mais recouverts de draps blancs, un bureau et une cheminée complètent l'ensemble ainsi que des murs couverts de rayonnages de livres reliés en cuir. Et sur les murs sont accrochés des dizaines de tableaux, certains représentant des paysages, d'autres des portraits, mais à part quelques bougies il n'y a pas d'autre source lumineuse et nous sommes seuls.

Tu sais ce qui est censé se passer?

Je tourne la tête, me rapprochant d'un des tableaux pour l'observer de plus près, quand brusquement le portrait, enfin l'homme à l'intérieur, en armure rutilante et épée au poing, sort du cadre jusqu'à la taille, la pointe de sa lame à quelques centimètres de ma gorge. Je pousse un cri de surprise avant de l'observer retourner dans son cadre et reprendre sa pose, comme si de rien n'était, me mettant à rire, une main sur le coeur.

Bon sang il m'a bien eu!

Spoiler:

Toute guillerette, Agathe avait suivi la suite du polyarche jusqu’à la parade. Il lui semblait qu’elle n’avait soudainement plus assez de force pour applaudir toute sa reconnaissance, devant pareil spectacle! Les acrobates, la musiques, les costumes, les lumières…! La mignonne peinait à admirer à sa juste valeur chaque détail de cette soirée, soirée qu’elle passait en bien agréable compagnie. De temps à autre, elle se hissait vers Zacharie pour lui commenter un mouvement particulièrement adroit, ou encore une démonstration qu’elle jugeait époustouflante. Lorsque Séverine se tournait vers elle, depuis le bras de Castiel, il n’y avait plus chez la jeune femme que des sourires conquis, des étoiles dans ses yeux et un émerveillement manifeste. Même la fraicheur de la nuit ne frainait pas son bonheur, et c’est dans cet état d’esprit qu’elle suivit le petit groupe lourdement protégé jusqu’à l’immense manoir hanté.

- J’ai entendu l’un des artistes affirmer, plus tôt, que l’intérieur n’avait rien à envier aux manoirs d’Euphoria. Notre modeste demeure ne vaut donc pas un manoir hanté...

Badine, elle venait croiser le regard de Zacharie, le sachant un peu chatouilleux quant à sa position sociale. Mais ce qu’elle voyait devant elle, s’élevant sur plusieurs étages, semblait bien plus immense que leur manoir familial. Et si chaque pièce, chaque recoin, se voulait hanté, comme dans l’un de ces romans qu’elle aimait tant, Agathe pouvait déjà s’avouer charmée. Elle y passerait la nuit, à rire, crier, courir, s’enthousiasmer! Mourir de peur. Mourir de bonheur. Cette soirée était délicieuse, tellement qu’elle ne voyait pas la mine agacée de sa chère Séverine, alors qu’ils approchaient l’entrée du manoir.

Il n’y avait eu que des courbettes, devant le séduisant Castiel, et Agathe abaissa un tantinet son museau, intimidée que l’on réserve un tel accueil au roi, mais surtout à cette suite dont elle faisait partie, désormais. Le malaise ne dura pas, car bientôt, différentes portes et couloirs s’imposaient à eux. Devant elle, des portes massives s’ouvraient vers une musique inquiétante et une lumière feutrée. Devant elle, une salle de balle somptueuse, aux lustres étincelants. Elle s’y engouffra corps et âme, curieuse de voir en quoi une pièce si charmante et vivante pouvait être hantée.

Elle ne fut pas déçue, Agathe. Devant elle se jouait une chorégraphie parfaitement maîtrisée par des danseurs au visage masqué. Des masques terrifiants, tranchant avec leurs vêtements luxueux. Des masques aux pommettes grotesques, des masques à cornes, des masques qui semblaient faits d’ossements. Mais la jeune femme ne se laissa pas intimidée, loin de là, virevoltant entre les couples déjà formés. Là où les fenêtres auraient dû donner vers l’extérieur, des miroirs immenses habitaient l’espace. Et Agathe se voyait, là, les joues roses sous son voilage diaphane, entourée de la suite du roi et de… D’automates..? Abasourdie, elle cessa ses pas de danses, laissant ses jupons vaporeux cesser leur valse, eux aussi, pour observer ce reflet dans l’un des miroirs. C’était incroyable, que les artisans se soient ainsi mis à l’oeuvre suite au bal de Lughnasadh, l’été dernier. Maintenant, une quinzaine de couple d’automates valsaient parfaitement entre eux, dans des mouvements exécutés avec adresse, bien que légèrement sacadés.

C’est lorsque la musique se modifia légèrement, pour entraîner une autre danse, qu’Agathe sentit la chair de poule couvrir la moindre parcelle de sa peau. Car si les couples reprenaient leur danse sacadée, quatre silhouettes demeuraient immobiles, à les dévisager, elle et son groupe, derrière leurs masques inexpressifs. Quatre silhouettes qui n’étaient pas des automates, dans cette pièce un peu trop bondée. Et un tourbillon de jupons, de chapeaux et de masques, et les silhouettes s’étaient déplacées à son insu, se rapprochant un peu plus, entre chaque mouvement de danse.

Son coeur battait la chamade. Sa gorge se serrait. Elle avait peur, Agathe. Elle avait délicieusement peur.

Cette soirée était parfaite.

Spoiler:

Cette parade ! Chaque fois qu’Agathe se tourne vers toi pour s’émerveiller de ce qui se trouve devant vous, tu te félicites d’avoir songé à l’amener sur l’île pour vous reprendre des vacances gâchées d’août. Il est magique, à tes yeux, de la voir s’émerveiller autant devant l’ingéniosité des artistes qui défilent devant vous et tu prends autant plaisir à voir ta fille s’illuminer de joie qu’à regarder la parade elle-même.

Le regard toujours brillant des artifices qu’il vous a été donné de voir, tu suis volontiers votre petit groupe vers le manoir hanté. Tu as quelques souvenirs de l’avoir visité il y a de cela bien des années. Tu ne doutes aucunement, pourtant, de leur capacité à innover pour continuer à attirer des foules aussi considérables chaque année. Puis, cette visite nocturne se révélera certainement différente de celles que tu as pu faire lorsque le soleil baignait les patients visiteurs qui attendaient leur tour. Ce soir, ce sont les étoiles qui vous accompagnent alors que vous vous déplacez vers le manoir. C’est la lune qui vous guide toujours plus en avant, dépassant la foule qui s’amasse déjà. Tu ne peux t’empêcher de sourire légèrement, pas fâché pour le coup de faire partie de la suite de Castiel. Il te faudra remercier Séverine plus tard, car vous voilà déjà aux grandes portes ouvragées du manoir dans lequel vous vous engouffrez enfin.

Les pièces défilent les unes après les autres. Des cris sont entendus, des frissons vous parcourent l’échine. Les plus courageux courent presque devant le groupe pour découvrir en primeur la prochaine pièce. Agathe se démarque rapidement comme étant de ceux qui apprécient particulièrement la visite et cela te fait plaisir. De ton côté, tu as remarqué une certaine réserve chez Séverine – n’est-elle pas soudainement moins exubérante que tu ne t’y attendrais en présence de Castiel ? – et tu as décidé de rester avec elle, de lui offrir ton bras alors que vous découvrez le manoir hanté.

C’est ainsi, peut-être, sa délicate main sur ton avant-bras, que vous pénétrez lentement dans la salle à dîner. Vos pas ont été précédés d’un long hurlement qui s’est éteint dans un gargouillis lugubre suivi d’un bruit sourd, mais la faible lumière des rares bougies allumées sur le chandelier ne vous permet guère d’en découvrir la source lorsque vous vous glissez avec les autres dans la pièce.

De nombreuses tables ont été dressées, décorées, mais les coupes sont poussiéreuses, les nappes s’effilochent et des toiles d’araignées semblent s’être accumulées sur les meubles. Et, à mesure que vous traversez la pièce, vous entendez. Plouic. Plouic. Plouic. Le bruit se fait insistant. Plouic. Plouic. Puis tu vois. Là, au sol. Plouic. Entre deux tables. Plouic. Une flaque de… sang… Plouic. Tu lèves les yeux et, juste au moment où tu crois trouver la source de l’écoulement, tu remarques que la statue qui ornait l’alcôve devant vous à votre arrivée manque à l’appel. Plouic. Plouic. Le bruit se rapproche. Plouic. Un courant d’air te fait frissonner, comme si on venait de passer derrière toi alors qu’il n’y a rien. Plouic. Avant que tu ne puisses dire quoi que ce soit, vous entendez un nouveau cri suivi d’un bruit sourd, une nouvelle fois. Plouic. Au sol, un autre corps corps inerte, la gorge tranchée, duquel s’étend la flaque de sang. Et dans l’alcôve, la statue de marbre a repris sa place, son couteau teinté de rouge pointé vers vous. « Vous êtes les prochains… » dit une voix lugubre alors que les premiers membres de votre groupe se dirigent vers la prochaine pièce.

Spoiler:

Martial sursaute à peine quand il sent les bras de Mélusine autour de lui. Par habitude de traîner avec des pirates en manque d’affection et bien trop tactile… Cela lui jouera sûrement quelques tours, dans le futur. Pour l’heure, ce n’est rien. Il sourit un peu en l’entendant et la suit avec docilité. Rejoindre ses amis perchés sur un muret, Mayeul qui casse les oreilles de tout le monde. C’est étonnant que, jusque là, il ne l’ait pas entendu, tiens… Avec un sourire en coin pour son ami, le pirate se retient de faire la moindre remarque. Il ne faudrait pas que le Cielsombrois doute de son talent…

Par la force des choses, le mouvement de la parade hypnotisant finit par occuper pleinement Martial. Son esprit se remplit, s’occupe quelques temps… Et il ne se dit pas que les gens derrière lui doivent ne pas voir grand-chose, immense comme il est ! Il profite pleinement. (L’ansemarien aurait presque proposé à Tim de le prendre sur ses épaules, pour rire, mais il se doute que le mini-mousse l’aurait mal vécu. )
La parade terminée, le groupe de pirates se retrouve dégagé, déplacé dans un mouvement de foule qui les emporte vers une attraction. Un manoir hantée… ? Ah ! Intérieurement le fier gamin des terres de fantômes se marre.
On va voir qui a peur, pour mieux s’en foutre.

Si la première salle n’a pas l’heur de surprendre le blond, la salle de balle le fait désagréablement reculer et manquer de marcher sur un de ses comparses pirates. Il a l’impression d’être de retour dans une des pires soirées de sa vie. Serrant les dents et les poings, il marche sans le montrer. Le sang qui s’écoule à ses pieds, le cadavre dégoulinant, la statue ensanglantée ne lui font rien. Il tremble bien peu, le pirate.

C’est un immense couloir qui succède à la scène macabre. Un couloir dans lequel il s’enfonce avec les autres, les mains dans les poches. Attrape son reflet à gauche. A droite.
S’arrête dans ses pas. En face de lui, ce n’est pas lui, et lui en même temps. Miroir enchanté sans aucun doute, mais le reflet rit, lui fait signe, disparaît.
Saigne. Se marre. Meurt. Se moque, cadavre décharné qui joue dans un reflet. La peur de ne plus se reconnaître, le jeu des ombres et des regards : ce que l’on devine. Ce que l’on ne veut imaginer.
Et Marti se plante, arrêté, face à l’une des immenses glaces, ce n’est même plus lui qui le fixe mais bien un autre. Évanescente apparition qui s’évanouit. Martial frissonne à peine. Ce n’est qu’un jeu de l’esprit – un de plus. Un couloir interminable peuplé de reflets.
Un couloir où se reflètent des fantômes, des mensonges, leur part la plus sombre à la lueur des lunes qui rentrent par les grandes fenêtres ouvertes.

Spoiler:

Tu es aux premières loges de la parade, tes attentes aussi élevées que possible - et ah, Castiel, comme tu n’es pas déçu ! Ta présence n’est pas passée inaperçue auprès des artistes, ni de la foule, à l’enthousiasme contagieux. Tu es de bonne humeur et alors que tes prunelles sombres sont absorbées par le spectacle, tu en oublies, pendant quelques instants, l’homme que tu cherchais dans la foule. Au passage des acrobates et à l’honneur que te fait le polichinelle, tu t’inclines, comme si c’était lui le maître des lieux, avant d’accueillir les vivas avec un grand sourire et un rire encore plus large.

« Quelle incroyable soirée », que tu commentes à l’adresse de ta cousine, d’Agathe et de Zacharie, une fois le spectacle terminé et votre petit groupe en route vers l’attraction qui t’attire le plus. Soit, le manoir hanté, où tu n’as absolument aucun scrupule à couper la longue file de touristes, suivi autant de ta suite officielle que de quelques heureux profiteurs, dont ta fantasque sœur.

Rien ne t’effraie, tout te ravi, alors que vous traversez les différentes salles du manoir hanté. Ton esprit a toujours su inventer des horreurs splendides et se nourrit de ce que l’attraction vous dévoile, faisant courir de savoureux frissons sur ta chair à chaque sursaut, chaque cri, chaque foi qu’un des membres de ta suite se retrouve pris au piège devant le réalisme bluffant de chaque scène. À ton bras, ce n’est plus Séverine qui t’accompagne, mais bien Agathe - alors que ta cousine un peu plus peureuse s’est réfugiée au bras de Zacharie, la blonde et toi affrontez la peur avec l'œil brillant, avide et curieux. Tu t’entends pousser des soupirs surpris devants les tableaux animés de la bibliothèque - splendide ! - te sens le cœur palpiter lorsque les automates de la salle de bal vous épient - incroyable ! - l’horreur te tordre le ventre dans la salle à manger - répugnant ! Ce n’est que dans la galerie des glaces que tu te retrouves plus craintif, souverain aux humeurs changeantes, alors que chaque reflet, vrai ou faux, te renvoie…
… oh, ce que les miroirs te renvoient est peut-être parfois trop proche de la réalité pour que tu t’amuses, cette fois-ci.

Ton bras délaisse celui de ta blonde compagne et tu t’égares, dans le couloir. À travers l’un des miroirs, tu te retrouves face au reflet de Martial. Immobile, le temps d’une seconde, le bleu de ses yeux contre le noir des tiens. Encore une fois. Le souffle coupé, tu te forces à ne pas t’attarder, pour ne pas révéler ton trouble. Puis, surtout, tu retrouves ta compagne, « J’ai si hâte de découvrir ce que nous réserve la prochaine pièce », lui confies-tu, le bras serré au sien.

Tu n’es pas déçu.

La pièce où Agathe et toi pénétrez les premiers est un laboratoire. Des concoctions bouillonnent dans des chaudrons et alambics sales, des plans de travail abandonnés, où patientent non pas métaux précieux et acides dangereux, mais membres humains, carcasses animales, rafistolées en créatures monstrueuses, impies et sacrilèges, qui se réveillent à chacun de vos pas et poussent des cris incongrus. Glaçants. Inhumains, jusqu’à la silhouette qui tend un bras vers vous, miséricordieux, ou menaçant, depuis une table où il peut presque vous effleurer. Presque vous empoigner. Presque vous supplier.

Spoiler:

Mon coeur trépignait à l'approche de la parade, il battait au rythme du tambour de pirate d'à côté, lequel fut félicité par Christa non sans que ma bouche ne fasse la grimace. Je trouvais pour le coup la pirate un peu sourde voire carrément bouchée, mais bon... pour une personne qui découvre l'inconnu, Sombreciel, un rien peu trouver grâce aux yeux ou aux oreilles, je supposais. Je décidais cela étant d'émettre de mon commentaire pour que le massacre cesse.

« C'est ironique, n'est-ce pas ? Non parceque c'est vraiment moche... Désolé Mayeul, mais... tu n'es vraiment pas doué de ce côté. » Dit le jeune à qui on a fait en sorte que plus jamais il ne tombe sur une flûte, mais soit.

Et la parade apparue, grandiose, magnifique, éblouissante, comme dans mes souvenirs d'antan, j'abandonnais là mon ton presque cinglant et mes 'c'est pour ton bien, mais en fait t'es nul' pour m'abandonner à la contemplation de l'instant qui, hélas, toucha à sa fin trop vite à mon goût.

« C'était magique ! » Et ca avait le mérite de me clouer le bec un instant, vraiment magique. Je restais ainsi muet, perdu dans mon admiration et dans mes émotions, mes souvenirs se bousculant, tout en suivant le groupe, puis en attendant sans poser des questions qu'on puisse entrer dans une autre attraction, vraiment magique les effets de cette parade.

Je retrouvais le plein usage de la parole dans le château hanté en poussant un premier cri quand le tableau d'une pièce prit 'vie', effet de surprise de mes fesses ! Plus loin, je pris la peine de me pâmer en apercevant Agathe courir en proie à la panique, vilain que j'étais, je fus également pris d'un rictus en remarquant le recul de Marti – à qui je ne fis pas la moindre remarque sous peine de finir encastrer dans le mur. J'évitais en tout cas de me faire marcher sur les pieds et poursuivit plus avant encore, poussant même pour aller plus vite, mais gardant toujours contact avec le dos de quelqu'un, ainsi ca faisait genre 'j'ai pas peur, je te pousse juste devant'. Je grimaçais quelque peu dans la prochaine salle où un 'plouic', du sang et une menace de statue me fit presser le pas en pressant mon voisin d'en face d'avancer comme bouclier humain au cas ou par la même occasion. Des miroirs ensuite... des images de morts de... moi, de grands yeux jaunes qui me rappelèrent une nuit oubliée, qui me firent tantôt ricaner tantôt me donnèrent la chair de poule, mais en même temps... j'étais beau même égorgé. Admiration. Effroi. Malaise. Je poussais Marti et compagnie a avancer, ce n'était pas comme si j'avais envie de rester là éternellement. L'espèce de laboratoire suivant me fit ouvrir les yeux grands, ca c'était... impressionnant. Et je me demandais surtout si c'était possible d'en arriver là en rassemblant plusieurs espèces. Je soufflais à l'oreille d'un pirate à coté. « Cet assemblement là, j'adhère complètement. Et vous pensez qu'il serait possible de demander pour Aymeric de lui greffer une p- » Je m'interrompis brutalement, j'en aurais sans doute plus besoin que lui vu comment en cet instant, j'exploitais le corps des pirates pour en avoir toujours un devant moi.

Quittant le laboratoire, c'est une espèce de grand couloir qui nous attendit, haut couloir, très haut, d'un blanc immaculé et... c'était tout. J'haussais un sourcil. Ils avaient oublié une salle à ce point ou au moins de décorer un couloir entre deux salles plein de tension ? Non. Impossible. Je poursuivis ma progression et... le noir total se fit. « Heu. » Alors là, franchement, on risquait d'avoir du mal à sortir, je me retrouvais d'ailleurs à marcher sur les pieds d'une personne, ne m'excusant même pas alors que la lumière revenait, saccadée, violente, projetée, piquante, donnant l'impression d'avancer dans des 'images', suivi d'un écran de fumée pour y voir encore moins bien. Mais tant qu'on allait tout droit, ca allait, y avait le temps. Ou pas. J'entendis une personne rouspéter et je constatais que le plafond, d'un système mécanique génial, s'abaissait au fur et à mesure, nous demander de nous baisser, de nous précipiter jusqu'à l'autre bout du couloir que je ne voyais toujours pas, de nous presser d'avancer, à trouver la sortir avant de nous mettre à genoux et pire, avant de se faire écrabouiller. Instinct de survie, je pressais le pas et poussais la grande silhouette de Marti et d'autres, passant entre des jambes encore pour me ruer en avant et sortir de là...

Spoiler:

Pfeu ! Il ne comprend rien, le petit Tim. Heureusement que Christa, elle, sait reconnaître de l'art quand elle en entend ! Mayeul l'ignore promptement, tout comme il ignore le sourire en coin de Martial, et tout commentaire désagréable à venir. Il aime bien se faire remarquer le pirate - plutôt contradictoire mais il est cielsombrois, non ? Ils sont passés maîtres dans l'art de la complication ! - et le tambour de ses nièces l'aide beaucoup pour ça, malgré le bruit de la parade et des exclamations de la foule.

La parade terminé, ils ont désormais tout le loisir de flâner et le mouvement de la foule les entraîne doucement vers une maison hanté. Il n'est pas un peureux Mayeul, et il aime bien se faire peur de temps en temps, mais les maisons hantés, ce n'est pas trop son truc. Trop de faux, trop d'énergie pour effrayer des gens dans un endroit qui n'est le plus souvent pas joli ou appréciable. Mais puisque tout le monde suit, il se fait une raison et accompagne le mouvement, peu importe que ce genre d'endroit le mette mal à l'aise. Le tambour se tait, doucement, et Mayeul en fait autant.

La première salle ne diminue pas son malaise, et la brusque tension de Martial à ses côtés ne l'aide pas à calmer le sentiment désagréable qui l'habite à la deuxième salle traversée. La galerie des miroirs hantés ne lui plaît d'ailleurs pas davantage, lui Cielsombrois qui joue avec ce qu'il montre et qui il est, ce que pense sa famille ou les gens qu'il croise. Tout menteur ne peut que se sentir défaillir devant cette salle bien trop réelle pour n'être qu'inventée, non ? Il regarde résolument devant lui le cielsombrois, non sans noter que les rires et les conversations d'un peu plus tôt se sont étouffées devant l'horreur simulée des salles traversées. Le laboratoire ne devrait rien lui faire, il a trop vu de membres humains dans sa vie, et a même participé à leur découpage mais les cadavres d'animaux lui rappelle de façon bien trop vivace ces histoires d'animaux merveilleux martyrisés. Il l'a vu de ses yeux, après tout, le Pégase mutilé.

Heureusement, ils ne tardent pas à tomber dans une nouvelle salle, trop vide pour être honnête, et il n'est pas le seul, le pirate, à avoir envie de se précipiter vers la sortie. La presse de tim est un indice plutôt clair ! Non, décidement, cette maison hantée est bien trop réelle pour qu'il l'apprécie ! Encore une salle, dont le décor laisse deviner ce qu'il va s'y dérouler. On lui a raconté cette histoire quand il était petit, et Mayeul sent les frissons courir sur son dos. Il a DÉTESTÉ cette histoire, et le mot est faible. L'animation commence, images projetées sur les murs grâce à un ingénieux système d'ombrages, trois enfants qui échappent à la surveillance de leurs parents, el boucher qui les retrouve et la scène, devant leurs yeux, le décor de la boutique et les enfants découpés, hachés menus, en petits morceaux de plus en plus minuscules, à chaque pas qu'ils font. Il lui faut toute sa volonté, au Cielsombrois, pour ne pas se précipiter dehors. C'est un peu son cauchemar d'enfant qui se déroule sous ses yeux - il a été traumatisé par ce conte ! - et Mayeul finit par craquer et prendre la main de Mélusine. Elle le connaît, elle ne posera pas de questions et si elle décide de se ficher de lui, au moins jusqu'à l'avoir interrogé, ce sera en privée ! Ou avec un public limité, à tout le moins.

Spoiler:

La parade bat son plein et tu t'es achetée une deuxième bière. Qu'est ce qu'un festival sans un peu d'ivresse après tout ? Attention, qu'on ne se méprenne pas, tu n'es guère alcoolique. Mais tu aimes accompaner les moments de joie de bière ou de rhum. Et il faut l'avouer, cette bière locale aux accents épicés a un goût de reviens-y plus qu'agréable. Et la boisson commence à te rendre légèrement euphorique, il faut bien ça pour arrêter de faire ta râleuse et profiter de ce moment loin de l'Audacia. Quand la parade prends fin, tu termines ton verre d'une traite pour suivre le groupe. Tu aurais préféré picoler avec tes camarades plutôt que de visiter cette maison flippante, mais bon, autant suivre le mouvement ! Toujours avec ton groupe de pirates, tu pénètres dans le manoir en regardant partout autour de toit, tes yeux s'arrêtant sur les détails cachés un peu partout. Les organisateurs se sont quand même bien donnés pour cette attraction, tu l'admets volontiers.

Les salles s'enchaînent et ne se ressemblent guère, vous passez d'une pièce remplie de miroirs, à une salle de bal ou encore à un laboratoire qui te fait froid dans le dos. Tu n'aimes pas ça, ton cœur bat à tout rompre et la bière que tu as ingéré n'aide pas : ton esprit rationnel et pragmatique affaibli par la boisson, décuple visions d'horreur qui s'enchaînent devant vos yeux. Face à tes camarades, tu essayes de garder la face, de ne pas montrer ton trouble, mais il est clair que ce n'est qu'illusion. Tes yeux ébahis qui ne cessent d'aller et venir partout et tes mains qui tremblent trahissent ton malaise. Machinalement, tu cherches ton arme, comme si elle pouvait te sortir de là. Et te rendre compte que tu ne l'as pas renforce ton trouble.

Après avoir passé une pièce aux ombres macabres, vous pénétrez dans une salle sombre, dont les rares fenêtres sont barrées. C'est un long couloir, sombre et humide et sur les côtés, des cages étroites. Une prison, dont les cellules sont si étroites que les détenus ont à peine la place de se retourner. Pas de lit, fenêtres condamnées, juste un espace suffisant pour être debout ou accroupi, aucune autre distraction que celles qu'offrent les pensées. Les détenus sont des silhouettes, sans visages. À peine reconnaissables. Mais en regardant mieux, tu réalises quelque chose qui te fait trembler d'effroi. Bien qu'elle n'ait pas de visage ni de vêtement, l'ombre de la première cellule ressemble sans s'y tromper à Mayeul. Et celle-ci, un peu plus loin au célèbre Castiel de Sombreflamme. Et celle-là, au fond, c'est Mélusine. Tu pousses un cri, impossible de te retenir. Chacune de ces ombres condamnées ressemble à l'une des personnes qui traverse cette pièce macabre. Lâche, tu essayes même d'éviter celle dont la silhouette rappelle la tienne, accroupie, immobile et seule dans sa sentence. Prisonnière.

Prise d'un frisson, tu accélères le pas, pressée de quitter cette pièce qui te rappelle tes pires cauchemars.

Spoiler:

Livre I, Chapitre 3 ▬ La bonne aventure

Le mauvais endroit au mauvais moment

Intrigue # 003 ▬ Animée par Aura·

30 novembre 1000

Agathe • Castiel • Christa • Ewen • Flavien • Martial
Mayeul • Mélusine • Séverine • Tim • Zacharie

La visite du manoir fantôme semble tout aussi angoissante que divertissante pour le petit groupe de fêtards, qui passent lentement de salle en salle en savourant les délicieux frissons que l’atmosphère pesante du lieu leur procure. La décoration est soignée, les figurants compétents, la musique raffinée… aucun détail n’est laissé au hasard pour créer une ambiance propre à faire travailler l’esprit. Est-ce que les ombres ont bougé, dans le coin reculé de cette pièce éloignée des chandeliers ? Est-ce que le parquet a craqué, dans la salle vide d’à côté ? Sont-ce des cris, que l’on entend au loin, étouffés sous la musique des cordes lancinantes ? Brrrr !

Le petit groupe embarque dans les nacelles individuelles des wagonnets pour poursuivre la visite, et le spectacle continue pendant la vingtaine de minutes que dure la suite du parcours. Merveille d’ingénierie ! Chef d’œuvre artistique ! Le parcours fait honneur au talent des musiciens, des comédiens, des danseurs, des costumiers, des maquilleurs… employés par l’Île des Merveilles. Mais toutes les bonnes choses ont une fin : le quai de sortie est en vue, il est temps de débarquer des wagonnets et de quitter le manoir. Tous émergent des nacelles, les paires se reconstituent, père et fille, cousin et cousine, polichinelle et guerrier ; et le gang de pirates s’attarde un peu à l'arrière, car… il en manque un.

Une, plutôt.
Christa n’est pas là.
D’accord, elle est montée en dernier, mais son rire a été entendu plusieurs fois pendant le parcours… avant d’être noyé sous la musique. Où donc est passée la jeune femme… ? Est-elle descendue en cours de route pour explorer le décor ? Ou aurait-elle été victime d’une fâcheuse mésaventure… ?

Il faut bien admettre qu’avec un tueur de femmes en liberté sur l’Île des Merveilles, cette disparition a quelque chose d’inquiétant…

Tour 3 • La poudre d'escampette

Consignes

▬ Temporalité
• IRL : Ce tour se terminera mardi 24 novembre (tant qu'on est mardi chez vous, vous pouvez poster) .
• IRP : Nous sommes en début de soirée le 30 novembre. Il est environ 21h.

▬ Limite de mots et mise en forme
• Pas de limite de mots pour le moment, vous pouvez compter pour le fun si vous voulez, avec ce compteur.
• Merci de bien vouloir indiquer sous spoiler en fin de post un résumé succinct de vos actions (et votre compteur le cas échéant).

▬ Consignes générales
• Contrairement à l'habitude, la fête sera ouverte en nocturne, grâce à la présence de Castiel.

▬ Consignes spécifiques au tour
• Nom d'un petit Destin en jupons, Christa a disparu ! (Christa, tu vas recevoir un MP d'instructions. )
• Vous avez trois possibilités :
- Estimer qu'elle a certainement voulu se balader tranquillement, ne pas la rechercher, et rejoindre la fête foraine ;
- Interroger les forains et le personnel des salles que l'on visite à pied ;
- Vous aventurer à pied dans le décor, backstage, le long du parcours des wagonnets, pour chercher des indices (on essaie de pas tout casser svp, c'est fragile tous ces automates ).
• Quel que soit votre choix, cela déterminera les informations que le Destin donnera au prochain tour.

Le Destin reste à votre disposition dans votre QG si vous avez des questions ou besoin de précisions !

Tu es impressionné, tu dois le reconnaître. Les artisans et artistes de l’Île des Merveilles ont travaillé comme jamais afin de vous offrir cette attraction unique, où le génie cielsombrois, savant, s’épanouit dans l’horreur, dans le terrifique, se fait outil du jamais vu. Tu es fier de tes sujets et de ceux qui ont travaillé sur ce manoir et tu t’assureras de faire suivre tes bons mots auprès des responsables de la chose. Qu’ils sachent que le polyarche a apprécié ! Même, qu’il reviendra !

Le parcours en wagonnets est le clou du spectacle et lorsque tu descends, tu es extatique. Rien de moins, merci. « Quel génie », déclares-tu à ta suite, alors que vous vous dirigez vers la sortie, ton bras revenu prendre celui de ta cousine, tandis que la blonde Agathe est sagement retournée à celui de son père. Non sans toujours ces regards complices, alors que dans toutes les salles, elle a été ta plus fidèle partenaire. Elle t’a parlé des histoires de fantômes qu’elle aimait tant : tu n’es pas surpris qu’elle se soit ainsi délectée des frissons concoctés pour votre plus grand plaisir.

Un membre du personnel de l’attraction vient te voir et après moults révérences, on te murmure qu’une dame ne serait pas ressortie du manoir et des wagonnets. Le groupe disparate d’amis de ta Mélusine, silhouettes au cuir tanné et aux habits à peu près convenables (après tout, il y a ta sœur et ce cher Mayeul dans le lot, et ils sont des nobles de ta nation), désignés d’un geste un peu inquiet. Tu n’as pas remarqué qui constituait le petit groupe. Tu te souviens uniquement de Martial, dans le palais des miroirs, de son regard d’acier. Tu pourrais très bien ne pas te soucier du sort d’une va-nu-pieds inconnue, mais alors qu’un tueur rôde à travers tout le continent, que celui-ci aurait convergé vers ton royaume, tu ne veux pas prendre de risques. Tu n’as pas mandaté le Pas de l’Ombre lui-même pour ne rien faire ! Puis, quel malheur pourrait arriver, si tu ne t’en mêles pas ? Qui sera la prochaine ? Ç’aurait pu être ta Mélusine, doux dieux ! Ainsi, tu te tournes vers le comte de Sombrétoile, que tu prends légèrement à part afin de lui exposer ta demande (qui est en fait un ordre très mal déguisé) : « Zacharie, le prénom utilisé en signe de presque amitié, alors que vos contacts ne sont certainement pas aussi simples et que tu n’attends rien de moins que toutes les politesses en retour, pensez-vous pouvoir prêter vos talents d’avocat et d’orateur afin d’interroger le personnel des salles ? Il n’y a pas que les forains, à l’intérieur, mais le personnel assigné à la sécurité des visiteurs. Ils auront peut-être vu quelque chose. Emmenez Séverine et la demoiselle Agathe, ainsi que l’escorte. Vous serez en sécurité, si quoi que ce soit devait arriver, et je suis certain que la verve de ma cousine saura vous être utile. »

Ton regard glisse jusqu’au groupe de pirates. Tu hésites à les rejoindre, à y aborder ta Mélusine, ou encore Mayeul - tu ne sais pas si leurs camarades savent tout d’eux, ou si… Tu détournes le regard, étrangement gêné (pas un sentiment habituel chez toi), et au forain encore posté à tes côtés, tu ordonnes : « Escortez-les dans les coulisses, s’ils pensent que leur camarade s’y est glissée. »

Spoiler:

Il aime avoir peur, étrangement. Il aime ce frisson qui le prend à la gorge et qui lui donne envie de vomir ; d’éclater d’un rire nerveux pour mieux calmer la sensation glacée dans sa poitrine ; qui le stimule, le prend aux tripes, lui écartèle ses pensées pour qu’enfin son esprit soit le plus actif possible. Des années de contrôle sur lui-même et de mensonge lui ont appris à ne pas se laisser paralyser par le sentiment, bien plus de s’en vêtir fièrement et d’en faire sa force. (Qu’il serait fier, l’instructeur qui lui crachait sa faiblesse sans se cacher, qui descendait en flammes sa peur du noir, de la maladie, des rats, de la chaleur et des abeilles en le traitant de gonzesse. Martial est sans peur. ) Il aime avoir peur l’Ansemarien. Et s’il s’accroche à un compagnon dans le laboratoire, c’est juste pour vérifier que son ami ne perd pas connaissance. Tout à fait.

La visite en wagonnets l’enchante grandement. Il n’avouera pas qu’il est certainement plus intéressé par la manière dont ceux-ci avancent que par les automates qui traînent et par la peur installée dans son coeur. Tout comme ses quelques passages en Abyme ont valu aux mécaniciens du train des profondeurs qu’il pose des dizaines de questions, fasciné, le système de ces wagonnets l’intrigue tout autant. Les automates… Un peu moins, mais la chose pourrait être creusée. Le poids du savoir au fond de son esprit fait que le blond a quelques passions secrètes dont il ne parlera que peu.

« Tu crois qu’on peut y retourner ? » demande-t-il avec un grand sourire et le coeur battant au pirate le plus proche de lui. Il ressemble à un gamin quand il met le pied hors de l’attraction. « Tu crois ? »
Ce n’est qu’un peu après, quand un murmure parcourt les rangs des forbans, que l’Ansemarien réalise qu’une d’entre eux manque à l’appel .Avec un coup au coeur, Martial recompte rapidement et commence à s’angoisser. Où est-elle ? A-t-elle trouvé une piste, dans le noir, qui serait plus intéressante à suivre que le parcours ? Ou est-ce une toute autre raison, bien plus sombre, qui justifie son absence… ? « On y retourne. C’est pas possible de la laisser en arrière. Vous croyez qu’on peut être discrets et se glisser dans l’attraction ? » Les autres oui, sûrement, Marti. Toi…
On a fait mieux, comme discrétion.

Il est indifférent au ramdam des nobles – il évite sciemment de jeter un œil vers la foule huppée, de peur de se laisser distraire au vu de l’urgence de la situation. En tout cas, dès que les gens qui gardent l’attraction auront le dos tourné, c’est certain que Martial se glissera à l’intérieur du truc pour aller trouver Christa. Il s’inquiète mortellement pour les membres de sa famille de forbans.
Déjà il se rapproche subrepticement de la sortie par laquelle… Ils sont sortis, prêt à tout refaire à l’envers en suivant les rails.

Spoiler:

Tu as apprécié cette visite qui a réussi à te tirer plus d’un frisson. Le parcours final, dans cette petite nacelle mécanique, te plait également, si bien que tu es tout sourire lorsque vous retrouvez le quai qui indique la fin de votre parcours hanté. Tu retrouves avec bonheur le bras d’une Agathe fébrile et vous échangez à mi-voix vos observations sur la maison hantée. Tu as bien entendu les exclamations inquiètes du groupe qui vous a accompagné dans votre visite, mais tu ne t’intéresse guère à leur cause. Tu ne prêtes dès lors que peu d’attention au forain qui vient s’adresser à Castiel. Certainement est-il venu s’enquérir du plaisir que l’attraction a fait naître chez le polyarche, non ? Une notion qui s’envole bien vite lorsque Castiel, très sérieux, te prend à part pour échanger quelques mots discrets.

« Votre majesté ? » Tu n’es pas sans sourciller intérieurement en entendant ton prénom s’échapper des lèvres de Castiel. Qu’il est étrange, te semble-t-il, qu’il soit utilisé alors que vous ne vous fréquentez vraiment que par la force des choses puisque vous avez de proches amis en commun. La suite, cet ordre – parce que tu y reconnais bien aisément un ordre – te fais inspirer lentement. Tu lèves un instant à peine les yeux vers le groupe qui s’agite sur la plateforme, puis sur les employés de la fête foraine, avant de reposer ton regard océanique sur Castiel. « Bien sûr, votre majesté. Mais, avec votre permission, je laisserai quelques hommes avec vous afin de veiller sur votre sécurité également. Nous ne nous le pardonnerions pas si quelque chose devait vous arriver. » C’est risqué, de contredire le polyarche, mais tu sais que Séverine t’en voudrait si tu laissais Castiel sans défense. D’autant plus si quelque chose devait lui arriver. Et Agathe semble apprécier votre polyarche également. Puis, c’est le roi, quoi ! « Considérez cela comme un investissement pour aider à calmer les inquiétudes des dames qui nous accompagnent. »

La sécurité de Castiel assurée, du moins s’il le veut bien, tu t’éloignes pour accomplir le travail qu’il t’a confié. D’un geste de la main, tu indiques à Séverine et Agathe de t’accompagner. Tu leur expliques en quelques mots la mission que vous a confiée Castiel alors que vous vous dirigez vers l’un des forains qui vous a accueillis lorsque vous avez quitté le manoir. Il vous faut interroger toutes les petites souris qui s’animent pour faire de ce manoir la réussite qu’il est. Mais cette fois, c’est vous qui sèmerez la crainte chez les figurants, te dis-tu, car tu comptes bien tous les considérer suspects jusqu’à preuve du contraire.

« Monsieur, nous requérons vos services. Vous nous servirez de guide dans les méandres du manoir. Il me faut voir chacun de vos collègues sur le champ. » Ta voix est ferme, ton regard dur. Il ne fait aucun doute que tu t’attends à ce qu’on t’obéisse. Tu ajoutes tout de même, afin de t’assurer une pleine coopération : « Ordres du polyarche. Dépêchons-nous. » Votre double escorte – le forain qui vous guide et les gardes qui veillent sur votre sécurité – se met en route et tu n’hésites pas à débuter ton interrogatoire. « Quelque chose comme ceci est-il déjà arrivé par le passé ? » « Non, monsieur. » « Ah. Pas que vous sachiez, du moins. Comment cela aurait-il pu se produire ? Expliquez-moi… »

Spoiler:

Il n'est pas certain, Mayeul, d'aimer vraiment jouer à se faire peur. Il mène une vie assez risquée comme ça sans tenter inutilement de mourir par arrêt du cœur dû à une trop grande épouvante, non ? Cela semblait amusant jusqu'à présent, cette idée, mais en vérité, ça ne l'ai pas du tout. Son tambour est à moitié abandonné sur ses genoux tandis qu'il observe, fait semblant de s'extasier - réputation, réputation - et cherche à déceler les comédiens cachés derrière les maquillages bien trop réaliste, les automates bien trop vivants. "Non." Lâche-t-il à Martial d'un ton un peu trop sec qu'il regrette aussitôt, en voyant la joie presque enfantine de l'homme après ce tour en wagonnet.

Mais il n'a pas réellement le temps de trop culpabiliser : ils ne tardent pas à s’apercevoir que Christa a disparu et bien que la jeune femme soit tout à fait capable - il ne le dira pas devant elle - cela n'est pas bon signe. Pas avec toutes les rumeurs qui courent, pas alors qu'ils n'ont rien vu, tout autant qu'ils sont. Il n'est pas question d'envisager de partir sans elle, et pas question non plus de quitter, ne serait-ce qu'une seconde, Mélusine du regard. Séverine, Mayeul l'a vu, est bien protégée par les gardes de Castiel - il connaît bien peu les autres et à cet instant, seules comptent les jeunes femmes qu'il apprécie. Avant que le pirate ne puisse répondre à la question de Martial, ou même proposer à Mélusine d'embaucher les gardes de son frère, Marti s'approche déjà subtilement, ou presque, de la sortie qu'ils viennent d'emprunter.

"Manquerait plus qu'on se perdent, nous aussi." Souffle-t-il en retenant le pirate par le bras, prêt à sauter hors de portée en cas de geste d'énervement. La cour de Castiel, plus loin, a visiblement pris conscience que quelque chose ne tourne pas rond et un forain ne tarde pas à s'approcher, se proposant de leur servir de guide à l'intérieur du bâtiment. Déjà que Mayeul n'a pas aimé le voyage, alors visiter les coulisses ! Il prend pourtant une grande inspiration, raffermissant sa volonté, ses pensées fixées sur Christa : si elle a besoin d'eux, il n'est pas dit que l'équipage de l'Audacia se défile. Equipage pirate trop, bien trop loin des flots et du ciel, Mayeul en prend brusquement conscience. Il n'est pas claustrophobe, en général, mais le bâtiment sombre lui semble soudain bien trop menaçant, le plafond bien trop proche avant de demander à leur guide auto-proclamé. "Vous avez un moyen d'allumer tout ça ?" Parce que quitte a être un bijou d'ingénierie, Mayeul espère qu'ils en ont fait un bijou d'ingénierie qui s'éclaire !

Spoiler:

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