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 Rattrapés par le passé [Castiel]

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Martial de Viremont
Martial de Viremont

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Message(#) Sujet: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyDim 1 Nov 2020 - 22:29


   
Livre I, Chapitre 3 ▬ La bonne aventure

   
Rattrapés par le passé

 
Nous serions mille, nous serions deux, le coeur battant, le coeur glorieux

   
Castiel de Sombreflamme & Martial de Viremont

   

   
30 novembre 1000 (matin)

   
   
Statut du RP : Privé de la privatisation, on n'accepte même pas les gardes.
   • Résumé : Marti a faussé compagnie à son compère de toujours dès le matin, voulant découvrir l'île des Merveilles en vrai, seul. On n'est jamais plus seul que dans une foule. Bien entendu, (ô hasard hasardeux)  le polyarche a eu la même idée.
Recensement :
Code:
• [b]xx mois xxxx :[/b] [url=LIEN]Rattrapés par le passé[/url] - [i]Castiel de Sombreflamme & Martial de Viremont[/i]
    Marti a faussé compagnie à son compère de toujours dès le matin, voulant découvrir l'île des Merveilles en vrai, seul. On n'est jamais plus seul que dans une foule. Bien entendu, (ô hasard hasardeux)  le polyarche a eu la même idée.
   
   
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyDim 1 Nov 2020 - 22:31

Si on avait gagné la guerre, on serait sur l’île des Victorieux. On aurait rasé tout ce fatras, assaini l’eau autour, là. Viré les algues du Dragon – Dieux, que celles-ci prolifèrent sur ce genre de berges. On aurait fait des routes d’est en ouest, quadrillé efficacement, mis un point d’ancrage de notre côté et deux miradors à l’ouest. Un au nord. Y aurait eu un changement de propriétaire, on aurait sûrement peuplé un peu mieux cet endroit. En cinq ans, maximum, il aurait marché au pas ansemarien.
Les couleurs et les lumières dansantes de la fête foraine s’épanouissent sous les yeux de l’ancien consul qui en passe l’entrée. Farandole sensorielle dans la lumière du matin : musique délicate, entraînante, joueuse et joyeuse ; la route pavée sous ses pieds serpente plus qu’elle ne mène, se perd entre les baraquements de forains – bien loin des militaires – et les passants dès le matin pourtant frisquet parlent et profitent dans le brouillard qui doucement se dissipe, efface la peur des morts retrouvés plus tôt dans le mois. Les odeurs le frappent fortement : il y a l’eau, si proche, si loin, qui laisse son relent caractéristique dans l’air et le détrempe. Le parfum de la poudre détournée par les attractions du soir précédent, qui encore subsiste dans l’air.
On aurait rasé tout ça, Malone. On aurait éteint les attractions pour allumer des torches. Remplacé les gamins par des soldats, fait de l’endroit une véritable place forte. Un fief fortifié défendu par la meilleure des chair à canon.

Martial est noyé dans la petite foule. Se sent étrangement bien.
Et tu sais quoi ? Je préfère qu’on ne l’ait jamais fait.
Tu préfères la défaite ?

Ses yeux courent sur les gens alentour tandis qu’il avance lentement. Non, je préfère qu’on laisse aux gens leur âme. T’as pas idée de la violence d’une … acculturation ansemarienne.
Je suis dans ta tête, Martial. Bien sûr que si.


Ils sont arrivés tôt, du moins, Mayeul et lui. Il sait que d’autres pirates ont débarqué en même temps, qu’ils se retrouveront sûrement plus tard dans la journée, mais Mayeul tenait absolument à lui montrer des choses. En entendant ça, l’Ansemarien a répliqué, complètement d’aplomb, qu’ils verraient les choses ensemble quand il aurait fait son tour. Seul. Malgré la gueule qu’il a sans doute tirée, le blond en cavale n’a pas changé d’avis. Vêtu sobrement comme lors de ses séjours à l’Ancrage, il a juste veillé à se raser, pour paraître le plus anodin possible… Sans avoir besoin non plus de se travestir entièrement en Cielsombrois.

Il a besoin de cette communion avec la masse, de cette découverte en n’étant personne. Ils ne sont pas légion,  les visiteurs, juste assez pour qu’une personne de plus ou de moins passe inaperçue.
Les visages passent et se succèdent, d’inconnus moustachus sortis de gravures décalées d’un autre temps, raton-laveur sur l’épaule. Jeunes femmes enjouées, déjà de sortie en pleine matinée. Heureuses, libres. Elles ne sont pas de l’autre côté de la frontière. Il en mettrait sa tresse à couper.
Les accents autour de lui résonnent. Il entend clairement Sombreciel, Déméria. Un ou deux sons arhabéens, rauques, juste derrière lui.
Il est un inconnu parmi la foule, et ça lui convient parfaitement. Aucune tête connue ne pointe à l’horizon. Il a tellement changé, en quelques années, que même si Bartholomé en personne se pointait, il saurait passer inaperçu. (Sans doute pas. )

Le regard d’acier de Martial dérive dans la foule, les gens proches de lui, si proches qu’il pourrait leur tapoter l’épaule.
Et le temps se suspend.

Il manque de percuter les personnes qui marchent plus avant, de se faire rentrer dedans car il pile net. Si les gens grommellent vaguement autour, il répond un vague « pardon » qui n’explique pas le malaise de son coeur, la panique qu’il réfrène – l’adrénaline dans ses veines.
Il a passé des années sans voir le moindre visage de haute noblesse, mais il est à peu près certain qu’à quelques pas de lui, sous son regard qui ne cille pas, se tient l’actuel polyarche.
Les années sont passées. Le temps ne les a pas encore atteints, tous les deux : ils ont grandi, mais ils n’en sont pas devenus méconnaissables.
Il est certain.
Et comme un con, si proche du danger, imposant, étranger, Martial reste figé dans une stupeur qui ne lui va pas.
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Castiel de Sombreflamme
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyLun 2 Nov 2020 - 23:49

Tu n’as pas pu résister à l’envie de fausser compagnie à tes nombreux gardes, ce matin - une très mauvaise habitude pour le seul régnant et héritier d’un trône royal, et d’autant plus pour une personne réputée pour son instabilité générale. La chose t’amuse toujours autant, toutefois, et perdre les membres de ta protection à travers les attractions permanentes, les lancer sur de fausses pistes, t’égarer toi-même dans les dédales de l’Île des Merveilles, est un plaisir renouvelé. Peut-être aussi pour cette liberté factice que tu peux savourer, l’illusion de ce que tu effleures à peine. Tout ceci n’est qu’éphémère, fugue d’un instant, celle d’un homme qui revient à chaque fois.
Ainsi, on s’inquiète pour toi sans s’inquiéter, et ta silhouette, mille fois trop connue pour l’anonymat que tu envies, s’égare dans la foule, si mal dissimulée par ton chaud manteau d’automne, le visage abrité sous le foulard et le col relevé jusqu’à tes oreilles. Loin des habits luxueux préparés pour ta présence officielle, ce soir, au bras de ta charmante cousine et de sa non moins charmante demoiselle de compagnie.

Tu laisses ton nez mener ta route, s’attarder au-dessus d’un étalage de tartelettes à la cannelle encore chaudes et odorantes - tu en achètes deux, qu’on te donne sans trop te regarder. Le goût du sucre et des épices te ramène à l’enfance, à Séverac, dès la première tartelette que tu savoures avec un large sourire ravi, et tu t’apprêtes à croquer dans la seconde lorsque tes yeux noirs s’attardent sur le visage d’un homme qui te regarde.
Qui te regarde, et qui, tout comme toi, te reconnaît.

Tu le vois, et tu en es certain, Castiel, tu le jurerais devant tous les dieux, il te voit aussi, et plus encore, il sait.
Tu sais, il sait, tu sais qu’il sait et il sait que tu sais, et tout ce savoir (si entremêlé qu’il suffirait à donner mal au crâne à n’importe qui ne suivant pas ce savant écrit) te jette dans la même stupeur choquée que ton vis-à-vis ansemarien.
Parce que c’est bien lui, n’est-ce pas ?
Il a grandi - encore, par Mirta, il est même encore plus grand que toi tu en es certain, sa carrure s’est développée, le teint est tanné par le grand air et les cheveux blondis par le soleil jusqu’à avoir sa couleur dorée, mais il n’a pas changé.
Le regard est identique, profond et trouble, même à cette distance.

Le tableau envoyé par Mayeul t’a jeté dans une telle détresse, cet été.

Tu te rends à peine compte que tu as recommencé à marcher, que tu t’approches de lui, de Martial, Martial de Viremont qui s’est enfui, Martial de Virement sur l’Île des Merveilles, Martial de Viremont dont tu touches le bras à peine du bout des doigts. Comme pour t’assurer de sa présence véritable. Tangible, la manche de son manteau sous ta main gantée. « Je ne pensais pas vous voir ici », que tu réussis à articuler, ta voix étrangère, hors de ton corps. Dissociation violente et inattendue, spectateur impuissant de la scène qui se déroule sous tes yeux. Le ton de la conversation brisé par l’étranglement de ta gorge, alors que ta main se referme tout à fait sur son bras. « Bougeons. » Vous ne pouvez pas rester là, au milieu de la foule, au milieu de tout. On risque de te connaître - de le reconnaître, même, pour les plus zélés, les plus suspicieux. Tu en as oublié la seconde tartelette, dans ton autre main, comme si elle appartenait à un membre étranger, alors que tu l’entraînes entre les attractions, là où on ne vous verra pas. Là où derrière un palais des miroirs, vous aurez peut-être l'illusion de l'intimité.


Dernière édition par Castiel de Sombreflamme le Mar 3 Nov 2020 - 23:44, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyMar 3 Nov 2020 - 23:38

Qui dit polyarche dit sécurité. Dit gardes. Dit un millier de lances pointées sur lui, juste pour un regard de travers, un pas trop rapide en sa direction, un geste qui s’arrêterait trop haut, trop bas, trop tôt, trop tard. Pour un souffle, un sourire perdu. Et encore, quand on dit lances… On est en Sombreciel. Peut-être n’ont-ils pas la barbarie violente des gardes du palais de Port-Liberté. (Une sauvagerie somme toute bien peu contenue, intimidante, éclatante, qui entache les souvenirs. )
Qui dit sécurité dit forces de l’ordre, prison, ennemis du pirate encore plus que de l’homme en fuite.
Planté là, comme un con. Incapable de s’extraire à sa contemplation, glacé tant par le besoin de s’échapper que par la révélation. Par leurs yeux qui se rencontrent. Lui qui se rapproche, de plus en plus tandis que le noble déchu ne respire presque plus. Instinct de survie désastreux quand il est confronté à une situation tortueuse comme celle-ci.

L’Ansemarien ne laisse pas échapper un son, à peine un souffle nerveux, ersatz de rire, à sa première phrase. Evidemment. Il n’a rien à faire là. Son esprit est vide. Figé. Rien n’a de sens, surtout pas sa main sur lui. Surtout pas sa voix. Surtout pas lui.
La peur d’être choppé au vol par son cortège de protecteurs, dont les ombres pourtant n’obscurcissent pas encore son champ de vision, bataille rudement pour le faire bouger.
La foule autour d’eux s’éclaircit. S’évanouit.
Ils sont seuls.

Le blond hésitant, sur ses gardes maintenant que la stupeur doucement s’éloigne, passe quelques secondes à analyser Castiel. A se rendre compte qu’il est bien là, qu’il vient de se faire entraîner par la manche dans un recoin isolé par le dirigeant dans la nation dans laquelle il est entré plus ou moins illégalement plus tôt dans la semaine.
Qu’il a changé.
Qu’il est le même.
Qu’il ne sait pas, mais qu’il refuse de fuir.
Tourbillonnantes pensées qui voilent son regard clair.

Que dire ? Je n’avais pas prévu de vous avertir de ma présence sur vos terres. Evidemment, Martial, tu es un fugitif recherché autant qu’un délinquant par ton statut. Tu n’allais pas lui envoyer un message. Je n’avais pas prévu de vous voir. Plus plausible, tout aussi stupide : tu es chez lui, Marti. Le visage du blond traduit certainement le conflit interne qui agite son esprit. Il a l’impression d’être redevenu aussi perdu qu’avant.
Il est pirate, bordel. D’autres ont l’irrévérence à la bouche, lui, il a le silence.
Il y a bien longtemps qu’il n’a pas manié les mots pour faire mieux que les jeter dans un rire au visage des autres. Nerveusement il passe la main dans ses cheveux retenus en arrière, tressés haut sur son crâne. Inutile, mais le geste le calme. Il est proche. Martial, depuis le début, n’a pas fait un pas pour s’éloigner de celui qui l’a tiré jusqu’ici.

Il aurait pu être son égal. Il ne saura pas lui montrer toute la déférence que, sans doute, il faudrait. Martial sait comment d’autres doivent s’adresser à lui – devaient s’adresser à lui. Il ne saurait pas l’appliquer. Un petit sourire contrit, amer sur les bords, accompagne ses mots. «Il est peu probable que vous ayez apprécié recevoir une lettre pour vous avertir de… ma présence. Ou de mon existence toujours d’actualité. » Superbe. Sans bafouiller, et droit dans les yeux, il peut l’affirmer. Honnête, toujours.

Martial ne se souvient même plus s’il est mort.
Martial se doute que son existence n’est que source d’ennuis.  

Il ne demande pas ce que Castiel fait là.Il sait, au fond de lui. L’extase de la fuite. Le bonheur infime de ne plus sentir un poids trop grand peser sur son front et de pouvoir prétendre profiter de ses terres sans contrainte.  Mais il préfère s’assurer.
«  Ai-je la liberté d’encore vous parler, ou vais-je voir arriver au triple galop tous vos g.. protecteurs ? » La question est délicatement posée, histoire de se conforter dans l’idée qu’il ne mourra pas ce matin, ou ne finira pas la fête dans les geôles de Sombreciel.
(Qu’il pourra encore, quelques secondes, profiter de sa présence impossible. )
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyDim 8 Nov 2020 - 7:49

Que de curieuses sensations alors qu’hors de ton corps, tu sembles observer la scène de haut, de loin, détaché du tourbillon émotif qui tourne dans ton torse, qui bloque ton souffle d’une boule étrange jusque dans ta gorge. Tu n’as pas laissé ton bras, tu n’oses pas le faire, comme si dès l’instant où tu ne le toucheras plus, Martial disparaîtra et que tu te retrouveras seul, complètement seul. Tu es déjà fou, Castiel, que tu imagines des absents ne serait qu’un détail supplémentaire. Derrière les tentes et étals, la musique est plus ténue, le passage des touristes inexistants. La présence de Martial, incandescente, une brûlure.

Tu ne quittes pas le regard de Martial. Le bleu gris de ses yeux n’a point changé, mais tu y trouves une profondeur supplémentaire. Le même et pourtant, si différent. Depuis la dépersonnalisation, désormais une conscience accrue de ton corps. Le vent frais sur ta peau et dans tes cheveux sombres, la fermeté du bras de Martial sous ta main, le grain du cuir de tes gants et la douceur de la laine de ton manteau. Une odeur de cannelle, persistante, alors que tu as pratiquement oublié la tartelette qui tu tiens toujours dans ton autre main. « Il est peu probable que vous ayez apprécié recevoir une lettre pour vous avertir de… ma présence. Ou de mon existence toujours d’actualité. » Tu voudrais protester, Castiel, mais certainement qu’une telle missive aurait été rencontrée avec un grand éclat de rire, voire même une colère devant la blague inappropriée, une méfiance paranoïaque qui peut si aisément tourbillonner vers le pire. Tu n’en accuses pas moins le coup, celui de la franchise brusque de l’Ansemarien.
Tu te souviens que tu avais été charmé par cela, justement. Cette honnêteté qui ne s’embarrasse guère de protocoles, de dentelles, vraie et viscérale comme la nature impitoyable de son royaume.
Cela et bien d’autres choses.
Le même et pourtant, si différent.

« Ai-je la liberté d’encore vous parler, ou vais-je voir arriver au triple galop tous vos g.. protecteurs ? La réponse est évidente, mais tu secoues tout de même la tête, le regard noir égaré pendant quelques secondes revenu au visage hâlé du blond. Je leur ai faussé compagnie. » L’homme qui lui fait face peut comprendre. Il a lui-même faussé compagnie à l’ensemble de sa vie, de ses responsabilités, pour se faire… pirate. La douce ironie de savoir l’héritier de Viremont sur le même navire flottant que ta flamboyante soeur, de l’imaginer forban, corsaire, aux côtés de Mayeul, fendant les flots et les cieux, sabre au clair. Voler, piller et tuer les terres dont il devait hériter, le peuple qu’il devait protéger. Toutes ces années, si loin et si proche. À l’instant, si loin et si proche.

« Mayeul m’a bien malgré lui révélé que vous étiez vivant, avoues-tu. Charmant dessin », que tu taquines un peu, l’esquisse d’un sourire étirant tes lèvres minces alors que tu évoques l’oeuvre sur laquelle tu as posé les yeux, pendant l’été. Celle qui n’a pas non plus manquer de réveiller chez toi des relents bêtes, invasifs, de crétine possessivité. Comme si tu avais le moindre droit sur un amour de jeunesse, sur un homme qui a disparu depuis longtemps. Tu t’empresses, en voyant l’expression de Martial changer, la gueule se tirer vers le bas, de le rassurer : « Je ne lui ai rien révélé à votre sujet. » Ni de la vôtre, d’histoire, de sujet. Tu ne l'as jamais dit. Pas même à Melbren. Le souvenir chérit précieusement dans ses secrets, ses interdits, incarné dans le regard de tempête qui appelle le tien.

Tu laisses enfin son bras. Il ne disparaît pas. Tu t'en émerveilles. Tu te rappelles de ta tartelette. Du goût puissant de l’épice dans ta bouche, celui du sucre. Tu romps en deux la pâtisserie à la garniture luisante de sucre doré, en tends une moitié à ton vis-à-vis. « Mangez avec moi. Il comprendra où tu veux en venir. Que ce soit mon gage de confiance. » Celui que véritablement, ce n’est pas un guet-apens, que tu ne tueras pas un invité avec lequel tu as partagé un repas. Ou même une bouchée de dessert.
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyMar 10 Nov 2020 - 20:27

Je leur ai faussé compagnie. Sa main sur son bras. L’impression que ces mots, ce sont lui qui les a prononcés au détour d’un chemin sous une lune de mai. Il ne juge pas, pas un instant : l’impression étouffante de toujours être surveillé et d’avoir en permanence le souffle de ses protecteurs dans la nuque pouvait être bien plus angoissant que sécurisant. Ou franchement… Enervant. Et franchement, si le polyarche ne les avait pas semés, il serait bon pour les renvoyer d’office au vu de la piètre protection qu’ils offraient là de suite.  Martial sourit un peu, à peine. Juste assez.

Juste avant de perdre toutes ses couleurs. Les mots mettent quelques secondes à glisser à son cerveau et à être analysés. Mayeul ? Mais Mayeul n’a jamais laissé fuité la moindre impression qu’il savait à son propos, a contrario de certains autres forbans, ansemariens en tête. Comment aurait-il pu trahir son appartenance à l’équipage auprès du roi ? En parlant de Martial ? Par tous les dieux, en 990 seulement, il y en avait quinze de nés uniquement sur Port-Liberté ! Ca aurait pu être le nom de n’importe qui ! Dessin. Non.
Il n’a pas osé.
De livide, l’Ansemarien sent une chaleur diffuse dénouer sa gorge et remonter dans ses joues. Pour quelques secondes il ferme les yeux, serre les lèvres avant de soupirer légèrement. « Une caricature fantaisiste… Plutôt éloignée de la réalité en certains points. » Pas sur tous. Il lui reste un peu d’amour-propre pour ne pas entièrement se diminuer… Un ego qui n’est pas totalement en miettes. Gamin.  « Merci. » souffle-t-il avec un geste de tête.  « Il ne sait pas pour vous non plus. Il m’a juste… L’hésitation joue au fond de ses yeux, retient ses mots.  Il m’a fait parler sous le coup de l’alcool. D’un jeu stupide, Martial. Je n’ai rien révélé sur vous. »

Un secret qui les définit, eux deux. L’impression délicate que le moment ainsi volé il y a presque dix ans est resté intact – qu’avec un peu de bonne volonté, en plongeant dans le regard de l’autre, ils pourraient y retourner, s’y retrouver.
L’impression fantôme de la lourdeur de sa main sur son bras reste tandis que l’Ansemarien voit Castiel bouger enfin. Curieusement bien, étrangement à l’aise. La situation est gênante et cocasse, mais le consul en fuite ne se sent pas plus en danger qu’autre part. (Parce qu’il croit voir encore l’adolescent, parce que même l’adulte lui inspire ce sentiment, instinctivement. ) Les doigts du blond se referment délicatement sur sa part tandis qu’il esquisse un sourire.  « Avec joie. Merci. » Il attendra un geste de la part du brun avant de croquer lui-même dans le gâteau, en même temps.  C’est bon. Ca l’étonnerait presque. Etonné, plaisamment surpris ! Il ne le cache pas. Ses yeux d’acier trahissent son étonnement, son sourcil se hausse. A la vitesse à laquelle la gourmandise disparaît… Ca lui plaît.

Un léger silence entre eux se glisse, rythmé par les murmures grondants de la foule, le bruit des attractions au loin.
Un silence plaisant, qui n’attend que leurs paroles.  
« Je n’aurai jamais espéré vous revoir. » Finit par délicatement poser l’Ansemarien pour rompre le silence. Les yeux dans les yeux, la vérité au bord des lèvres. Les mots sont choisis. Ils doivent sortir.  Il parle pour le pirate comme pour le consul au bord de la crise existentielle, pour l’adolescent menteur qu’il a connu comme pour l’adulte qui se tient aujourd’hui devant lui.
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyVen 20 Nov 2020 - 7:11

La tartelette fond dans ta bouche et son goût semble sublimé, alors que tu ne lâches pas le regard clair de Martial. Alors que tu te plais à y lire la surprise, le plaisir, et que dans le geste si simple et ancestral de rompre le pain, de manger à la même table, il est désormais ton invité. Protégé. L’acte se rapproche dans ton esprit de ce pacte silencieux, implicite, passé lorsque vous avez froissé les draps il y a tant d’années. celui de ne rien dire, celui de se souvenir. Celui de se taire pour mieux se protéger. Soi et l’autre.

« Je n’aurai jamais espéré vous revoir. J’ai espéré pour deux, ainsi », que tu déclares avec malice, jouant sur les mots - tu as très bien compris ce qu’il voulait dire (pas moins gamin que lui). La vie qu’il s’est choisie et les choix irréversibles que celle-ci entraîne ont signé la fin de toute amitié diplomatique (ou autre), toute raison de se côtoyer, d’espérer le croiser lors de tes voyages en Ansemer. Tu as fait tes propres suppositions, suite à la disparition de Martial, sans cesser d’espérer le meilleur.

Tu veux encore le toucher. Comme si tu n’y croyais toujours pas, comme si tu craignais encore qu’il s’évapore. Tu ne gardes que difficilement tes mains sur toi, Castiel aux manières invasives et indiscrètes. Tu approches le bras, le coude du pirate avec une hésitation certaine. Tu en retires même ton gant, sans te soucier du froid, pour mieux sentir le rêche du tissu sous la pulpe de tes doigts, alors que tu remontes lentement ta main jusqu’à l’épaule. Tout juste un effleurement que tu suis des yeux, jusqu’à ce que tu atteignes le cou de l’homme et que vos regards se croisent à nouveau. Ta paume nue se dépose sur son col, là où si tu bougeais d’encore quelques centimètres, tu pourrais toucher la peau nue. Tu l’imagines chaude, telle le soleil qui l’a dorée. « Fascinant de penser que toutes ces années, vous étiez d’une certaine façon si près de moi et que je n’en ai jamais rien su. » Tu te fais presque admiratif devant le hasard. Celui qui a mis l’homme sur le pont de l’Audacia et l’a mis aujourd’hui sur ta route. « À la défense de Mayeul, je vous aurais reconnu même sans dessin. (un malin plaisir à évoquer cette œuvre qui gêne visiblement ton vis-à-vis) La caricature n’est pas si fantaisiste. »
Le sourire est large et remonte jusqu’à tes yeux noirs, s’accompagne d’un rire, alors que le compliment s’esquisse dans les mots employés par le pirate lui-même. Vous n’êtes plus les adolescents timides et méfiants de jadis (et tu as peut-être bien trop changé pour qu’il puisse désormais t’apprécier, alors que tes ombres se sont multipliées et que tu t’es fracassé en tant de morceaux qu’il est impossible de te réparer). Tu devrais peut-être l’être davantage. Ne pas si aisément te retrouver pris au dépourvu par ce fantôme du passé, te retrouver à rire avec un ennemi de ton royaume et de ta couronne, attendri par un souvenir. Un secret.
La vérité est que tu as toujours eu le cœur tendre.

Tu n’as pas encore repris ta main. Tout juste celle-ci s’est-elle déplacée, jusqu’à se poser au centre de son torse. Sur son coeur. « Comment est-ce, Martial ? La question en suspend, quelques secondes. La liberté ? » Vous avez toujours été si différents et si semblables. Tu sais ce qu’il a fui et ce qu’il a cherché. Tu portes la même chose en toi.
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyMer 25 Nov 2020 - 17:06

Un traité de paix temporaire et tacite entre les deux hommes dès que la gourmandise touche leurs lèvres. Sans parler de les lier d’une autre manière, Martial sait que, désormais, Castiel peut être à peu près convaincu de sa non-dangerosité à son égard. Pas qu’il soit venu jusqu’à lui ce jour avec de sombres desseins dans l’esprit, mais… Il reste un fugitif illégalement entré sur un territoire où il n’a pas le droit de mettre le pied. Représenterait-il encore la nation qui l’a vu naître, et ce serait probablement une guerre qu’il aurait pu déclencher en faisant cette même action. (Aurait-il pu blâmer Mayeul pour celle-ci ? Aurait-il seulement connu Mayeul, pour pouvoir le blâmer ? )

Martial ne bronche pas, ou à peine, quand sous son regard alerte le Cielsombrois se débarrasse de son gant avant de glisser ses doigts sur lui. Et les yeux clairs, ciel d’acier, parcourent sur lui le même chemin : ils partent du bout de ses doigts dénudés, clairs sur le tissu sombre et volontairement fade, la preuve d’un touriste, et remontent jusqu’à son visage.
La remarque sur le tableau le surprend à peine. Embarassé comme il est par la chose, qu’on le ramène une fois de plus ne l’étonne pas. Le rire gagne le pirate, cache la rougeur qui n’a pas entièrement disparu de ses joues et mettra sûrement un peu de temps à disparaître. Il soupire tout en gardant un léger sourire.

« J’ai fait de mon mieux pour garder mon identité un secret. Sans tromper tout le monde, les plus intelligents ont compris qu’ils avaient intérêt à ne pas le révéler. » Et certains, non-Ansemariens et/ou gens du peuple, n’ont jamais fait le rapprochement et c’est franchement mieux.
Il ne veut pas que sa main le quitte. La chaleur diffuse de sa paume sur lui, la légère pression de ses doigts. Il y a une forme de douceur dans le contact entre eux. (Il a longtemps rêvé de le retrouver, un jour. Quelques secondes, croiser son regard dans la foule. Ne rien dire, ne rien faire. Juste le croiser.
C’est mieux, là, de suite. C’est plus que ce qu’il a pu espérer en abandonnant son trône et en tirant un trait sur ses chances d’un jour pouvoir être son égal. )

Ses yeux naviguent, incertains, du visage de Castiel à son propre torse où sa main semble brûler jusqu’à atteindre son coeur. Son souffle reste mesuré, contrôlé, calculé. L’air glacé ripe dans sa gorge et l’entaille un peu, mais ça lui fait du bien. « C’est étrange, admet-il à mi-voix. Il l’entendra. Il est proche, si proche. Il y a… Plus d’une liberté, que j’ai prise, le jour où je suis parti. » Moins qu’un homme, à peine une personne, réduit à l’état d’un esprit recousu au gros fil parce que ‘ça va aller’. Bancal, brisé, presque foutu sans le pouvoir de se foutre en l’air. « C’est avoir le droit d’être. De laisser derrière les faux-semblants. » Marti mordille sa lèvre quelques instants, en pensant à comment décrire ça plus justement. « Au quotidien, c’est… Comme un grondement incessant au fond de soi, un tiraillement vers l’horizon. L’appel de sirènes cachées dans les nuages, au-delà du monde connu, dont la voix appelle mon nom. Ca a toujours été comme ça. Sauf que maintenant, je peux répondre à leur appel. »
Martial, l’enfant de l’horizon. Il n’est pas conquérant.
Il a toujours été l’explorateur.

Peut-il sentir, Castiel, combien son coeur s’enflamme simplement en parlant de l’inconnu ? Au fond des yeux du blond dansent des étincelles de passion. Lorsqu’enfin ils retrouvent les siens, Martial termine.
« C’est pouvoir être moi. Pas celui qu’on voulait que je sois. »
Doucement, les doigts glacés glissent sur la main dénudée du Cielsombrois et sa main se dépose sur la sienne, la recouvre. Il le cache bien, encore, mais il a besoin de le toucher. Juste quelques secondes – bref contact de sa peau contre la sienne, une respiration, à peine.
Avant de la retirer.
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyJeu 3 Déc 2020 - 5:38

La gêne de ton vis-à-vis (tu es incapable d’empêcher ton esprit d’articuler les mots ton homologue par habitude) t’amuse sans que tu te caches, sans que tu te gênes de gentiment le taquiner, de tirer de lui ce soupir, ce rire, ce sourire. La rougeur sur ses joues qui n’est peut-être pas uniquement un cadeau de la morsure du vent froid sur sa peau hâlée. Tu te rends à peine compte que tout ce que tu projettes sur ce visage connu et inconnu, tout ce que tu imagines et que tu extrapoles dans une impulsion sans retenue.

Tu ne connais plus cet homme, tu ne sais rien de ce qu’il est devenu. Tu ne connais pas ses désirs, ses ambitions. Tu peux seulement sentir la chaleur de son corps, sous ta paume nue, et entendre le son rauque de sa voix, portée par la bise. Tu es si proche de lui, sans crainte, sans seconde pensée quant à ta sécurité, quant à ceux qui pourraient vous découvrir. Son regard te fuit, mais le tien est fixé avec entêtement sur ses traits découpés par une vie active, une vie libre. Et surtout, Castiel, tu écoutes.
Tu écoutes bien mal, tu n’écoutes jamais assez, mais tu écoutes Martial avec une attention totale. Tu l’écoutes te parler de liberté, de libertés, au pluriel, des sirènes auxquelles il a cédé sans se retourner. Sous ta main, le cœur s’emballe et lorsque les iris bleus reviennent aux tiens, si noirs, tu peux y lire tant de choses. Ça te submerge, tout ce que tu y vois, et tu te retrouves coi.
Ils sont rares, ceux qui peuvent prétendre avoir fait perdre la parole au roi de l’Esprit, mais Martial a toujours été un cas particulier. Tu n’en serais pas encore si énamouré, toutes ces années plus tard, dans le cas contraire.

La main de Martial se pose sur la tienne - ses doigts froids autour des tiens encore chauds, le contact d’une brièveté affolante, bien que nécessaire. Bien que tu trouves, évidemment, que c’est trop court. Tes doigts se referment légèrement sur le tissu, comme pour l’empoigner. « C’est pouvoir être moi. Pas celui qu’on voulait que je sois. Vous donnez à la fugue des airs bien romantiques, Martial », que tu commentes, étrangement sans ironie, avant de ramener à toi ton propre membre. Il a dit tout ce que tu désirais entendre, tout ce que tu savais déjà, peut-être, comme un instinct dont tu ne saurais pas te détacher. Tu te demandes, parfois, si c’est celui inscrit jusque dans la double nature de ton familier - le chat persan, racé, domestiqué, et la panthère sauvage, féroce, impossible à apprivoiser.
Tu te souviens que l’homme ne sait pas. Il a vu Mirat sous son soyeux pelage blanc, jamais sous celui de nuit. Tu te souviens, encore, que tu as changé, et que le regard qu’il pose sur toi est forcément faux.
(et pourtant, ce qu’il te dit résonne si loin en toi).
« Vous m’avez manqué, déclares-tu sur le même ton calme et décidé, un instant absent alors que ton esprit effleure d’autres parts de toi. Je ne vous ai pas vu depuis si longtemps, je ne vous connais plus, tout autant que je ne suis plus le même, et pourtant…, tu ne peux pas te retenir de formuler à voix haute ton impression, comme pour tenter de confirmer qu’elle est partagée, j’ai l’impression que Beltane était hier. »

Tu ne veux pas être seul.

« Combien de temps restez-vous ? »


Dernière édition par Castiel de Sombreflamme le Dim 20 Déc 2020 - 21:03, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptySam 5 Déc 2020 - 19:30

Romantique. Le mot fait sourire le pirate et d’un haussement d’épaules il semble acquiescer. Oui, sa fuite peut se parer de ce qualificatif, au vu de la manière dont il arrive maintenant à la décrire. Car ici on parle uniquement de celle-ci et non des tragiques circonstances qui ont pu pousser le jeune adulte d’alors à abandonner sa future couronne.
Est-ce faillir à ses devoirs que de rêver chaque jour de pouvoir s’échapper ? Longtemps la question a tourmenté Martial, tandis qu’il parcourait les mers et les cieux au côté de ses compagnons de fortune – de ceux qui deviendront ses amis. Etait-il vraiment égoïste au point de priver son royaume et ses sujets de sa présence et de les plonger dans le chaos ? Avait-il fui Ansemer car il haïssait Ansemer et car il ne voulait pas porter sur ses épaules le lourd poids des responsabilités ? (Etait-ce ce que Castiel pensait de lui ? )
Il a fui pour lui. Egoïste, certainement, de mettre en avant sa vie au lieu de celle du peuple. Il a laissé en arrière tout ce qu’il était pour eux afin de vivre pour lui. Et pas un jour ne passe sans qu’il ne se dise que, sans doute, c’était une horrible décision, mais qu’il préfère mille fois vivre traqué que de mourir d’un poison glissé par les intrigants désireux de plaire à l’amiral de Bellancre ou au tribun.

Une impression de vide remplace la pression des doigts du polyarche sur son torse, là où sa chemise porte légèrement la trace de l’étreinte de sa main. Le tissu, quelque peu chiffonné, semble laisser sur lui la sensation fantôme de sa présence. Il est parti trop vite, il le regrette déjà. Martial a besoin de contact, encore plus lorsque celui-ci est le toucher fugace d’un homme dont l’Ansemarien a voulu se persuader qu’il était un fantôme inatteignable pendant des années. Un souvenir tout au plus, brûlant dans son coeur et sa mémoire.

Vous m’avez manqué.
Les mots mettent longtemps à lui parvenir. Ne sont que plus durs quand ils le frappent et qu’il en prend la pleine mesure. Retiens-toi Martial, ne cille pas, ne bouge pas, ne montre rien de l’élan qui a serré ton coeur et pourrait le faire sortir de ta poitrine. Ne dis pas à moi aussi, reste silencieux, je t’en supplie.
Beltane.
Martial ne voit plus le polyarche d’aujourd’hui pendant quelques instants. Il voit l’adolescent tout juste couronné, les pieds dans le sable et le visage éclairé par des flammes rougeoyantes et magnifiques. Ce n’est plus la foule qu’il entend ronronner autour d’eux mais les vagues au loin qui se fracassent et murmurent. Le ciel du matin se pare de la voûte céleste d’une nuit de mai où les braises dansent. Leurs mains jointes, juste pour vous montrer, suivez-moi. La chaleur qui court le long des jambes dénudées par le kilt aussi rouge que le brasier qu’ils viennent de sauter – les couleurs d’Hacheclair avant celles d’Ansemer. La bise délicate qui les entoure quand doucement les lieux se vident.
(Le baiser.)

« Je n’ai rien oublié de Beltane. » finit-il par répondre, sa voix presque cassée, curieusement faible pour quelques moments. Oh, serait-il désarçonné par les souvenirs qui n’ont rien perdu de leur couleur ? « Ce sont des moments qui me semblent encore… Si proches. Et je les garde précieusement. »
Dis-le, Marti. Dis-le ou tu regretteras. Nerveusement il joint ses mains par habitude. Son pouce caresse sa peau, les cicatrices récentes qui y courent. Alors il faut changer de sujet, envoyer au loin les souvenirs parasites pour mieux converser. (Le chemin jusqu’au retour sous l’oeil des gardes, les rires de deux adolescents qui chuchotent entre eux.)

« Je ne sais pas. Tout dépendra majoritairement de votre sœur, avoue l’Ansemarien avec un sourire. C’est principalement grâce… Ou à cause… D’elle que je suis ici aujourd’hui. Je dirais quelques jours encore ? »

(Les flammes qui se meurent. Le secret des couloirs du palais, d’une porte close verrouillée. )
« Castiel. »
Dis-le.
« Vous aussi, vous m’avez manqué. »
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyLun 21 Déc 2020 - 2:51

Tu t’es jadis demandé si Martial regrettait ce qu’il s’était passé à Beltane. S’il avait rangé ces sulfureux et tendres souvenirs derrière les portes closes de sa mémoire. La pensée te rendait fou de rage, de honte, qu’importe que tu pouvais comprendre ce choix, si c’était le chemin désigné. L’un des princes héritiers d’Ansemer ne peut certainement pas se permettre une histoire homosexuelle, surtout avec le souverain de Sombreciel. Il ne peut pas laisser sa réputation s’entacher d’ébats interdits, son honneur se retrouver lésé par ce que vous Cielsombrois trouvez naturel. Si on vous avait surpris, si on avait franchi les portes closes de la chambre du prince, les conséquences auraient été terribles.
La question de se regret est restée en suspens, à peine présente dans votre timide correspondance, un filigrane jamais tout à fait abordé au fil des échanges. Jusqu’à ce que ceux-ci cessent et qu’il ne te reste que tes interrogations et ta mémoire, un instinct léprosé de doutes, de failles et d’incertitudes, mis à mal par une pression gigantesque et ensuite, les attentions mortifères de ta tante.

C’est presque douloureux d’enfin savoir qu’il n’a rien oublié et qu’il n’a rien renié. Qu’il a gardé ces souvenirs, celui de vos rires et sourires, de vos visages adolescents, les craquements du feu et le parfum du sel, près de son cœur.
Douloureux et surtout doux.

« Je ne sais pas. Tout dépendra majoritairement de votre sœur. C’est principalement grâce… Ou à cause… Grâce, te permets-tu de couper à voix basse (tu pourrais presque en remercier Mélusine, si tu ne tenais pas tant à tes secrets). D’elle que je suis ici aujourd’hui. Je dirais quelques jours encore ? » Quelques jours. L’idée t’étourdit, Castiel, alors que ça te semble à la fois une éternité et bien trop court. Quelques jours, c’est pratiquement demain, c’est peut-être des mois, des années, comme celles passées à ne pas savoir ce qui était advenu de Martial. Les rumeurs venues d’Ansemer jamais confirmées, jamais tout à fait dévoilées, embourbées dans des hypothèses qui ne faisaient qu’alourdir le front d’Ermengarde de Viremont. Tu lui retournes un sourire qui tremble aux commissures de tes lèvres, qui ne rejoint pas tes yeux noirs et luisants (il peut peut-être deviner que tu ne blagues pas vraiment) : « Croyez-vous que votre capitaine saura apprécier l’humour, si je trouve une raison pour retarder votre retour ? »
L’incarcérer pour le garder plus longtemps à Euphoria n’est définitivement pas au-dessus de toi, quoique peut-être un radical, pour des retrouvailles.
À utiliser uniquement en dernier recours.

« Castiel. » Le ton est bas et décidé. Le regard fermement ancré au tien. Tu te sens trembler, sans que ce soit de froid, sous l’imminence de quelque chose qui se précise dans les mots de l’homme devant toi, qui se lit sur son visage aux traits durs, dans ses iris orageux. « Vous aussi, vous m’avez manqué. »

Plus doux que douloureux.

Tu tends les mains pour attraper les siennes, retirant d’abord ton deuxième gant. Le contact est d’une intimité désarmante. Ta chair si claire, contre la sienne tannée par le soleil. Vous êtes bien près l’un de l’autre, vos souffles blancs et froids mêlés au-dessus de vos têtes. Ta voix se fait hésitante, loin de tes habituels accents arrogants et fanfarons, loin de cet amusement perpétuel que tu portes sur tes traits racés : « Si vous pouvez vous libérer de vos camarades quelques instants, pendant ces prochains jours, le pouce qui caresse une cicatrice, rejoint celui du pirate, j’aimerais avoir le plaisir de votre compagnie, Martial. » Tu sauras bien trouver des prétextes pour prendre congé de ta propre couronne, mettre tes obligations de côté, tu justifieras tes absences sans même te soucier qu’on te prête une laide insouciance face à ton rôle. Soudain, reconnaître Martial de Viremont, ou qu’importe comment il se fait appeler sur son navire pirate, te semble de la plus grande importance. Tu ne sais pas si tu saurais tolérer un refus. Tu as toujours très mal accepté qu’on te dénie quoi que ce soit, à cet instant plus encore qu’à l’habitude. « Je vous évite la peine de mort, en cas de refus à un souverain, contre la promesse d’une correspondance. »
Tu n’es peut-être pas arrogant, en ce moment, mais tu ne manques jamais d’audace, ni de front.
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyDim 27 Déc 2020 - 6:10

Souffre-t-il en face de lui ? Souffre—t-l, comme lui, de ce coeur qui déraille et qui l’emporte au loin quand leurs regards se croisent, quand la conversation avance ? Ils n’ont pas l’éternité entre eux deux, ils ont juste cette bulle si silencieuse. Ils ont des murs, des tentures, la grisaille de la fin de matin, la clameur de la fête foraine autour d’eux qui les entoure et les isole. Ils n’ont pas temps à eux – ils font leur les quelques instants qu’ils s’octroient. Des retrouvailles qui n’auraient jamais du avoir lieu sans l’intervention innocente de la sœur du polyarche. Innocente dans le sens où Mélusine n’a jamais rien su d’eux, Martial le sait.

Mais toujours les secondes passent, les rires, les cris, les grincements, les chuchotis, les pas, les frôlements de toile, les froissements de vêtements, les souffles laborieux, les éclats de voix et de verre qui explosent dans l’air, contre le sol. Leur éternité, si petite soit-elle, est faite de tout ça.
Il grave ce moment dans sa mémoire. Tout. Il grave tout. De ses lèvres qui semblent lourdes – d’un manque qu’il voudrait attribuer à la pâtisserie et à une gourmandise bien mal contrôlée – à ses mains qui nerveusement s’agrippent pour ne pas s’accrocher à nouveau – s’accrocher à quelqu’un, et il se dit qu’il voudrait s’accrocher à un passant, à d’autres. Il se ment encore juste un peu.
Ca sera moins douloureux, comme ça.

Putain, comme il voudrait le voir encore sourire. Il grave tout dans sa mémoire, l’Ansemarien, enregistre les mots pour sourire à son tour, franc et vrai. « Tout dépend des méthodes que vous emploierez. Je pense qu’il apprécierait assez peu si je me retrouvais encadré de vos gardes et jeté dans un donjon au fond d’une tour battue aux quatre vents avec des chaînes aux pieds plus lourdes qu’une ancre.  Après un moment de réflexion, il ajoute très sérieusement. Quoi que ça sonne un peu trop ansemarien pour vous, le donjon venteux. »

Et son sourire se fait mutin et joueur. (Il n’y a que lui qui sait le faire sourire comme ça en quelques dizaines de minutes, après tant d’années. Que lui avec qui c’est si naturel. )

Martial, chêne, pilier inébranlable, bien ancré dans le sol alors que sa démarche est si leste d’années sur le pont de l’Audacia, tremble un peu quand leurs mains se rejoignent. Un frisson à peine perceptible. Sa peau sur la sienne, douceur incomparable contre celle tannée par le soleil, abîmée par le sel et le vent du large. Les Ansemariens ont toujours eu, dans la noblesse, ces marques-ci : une preuve qu’ils sont maîtres à bord, que même couronnés ils sont dédiés à Messaïon et Levor. (Et Martial, jeune, à la peau si douce que même les voyages avec Bartholomé n’avaient pas su l’entamer. Un déshonneur de plus. ) Il fait un pas en avant sur ses mots, pour garder entre eux comme un secret l’union si infime soit-elle ! Pour s’approcher encore de lui. Un pas de plus et leurs corps se touchent, son front pourrait s’appuyer au sien, il pourrait… Tant de choses qui lui sont interdites.

Martial ne fait pas le dernier pas.

Il sourit un peu, le regard baissé sur leurs mains jointes et l’oreille attentive. Il en rit, certain de combien il est sérieux – la mort ne lui fait plus peur depuis longtemps et mourir pour ça, aussi stupide soit-il, lui semble plus honorable que de crever comme un chien bouffé par la douleur de ne pas être soi. Au moins tomberait-il pour lui.

« Vous pensez vraiment que j’oserais refuser ? » Ses doigts se dénouent et glissent entre ceux de Castiel. Serrent. Une étreinte qu’il a initiée et qu’ils peuvent se permettre, à laquelle l’Ansemarien ne se soustrait pas. A défaut de passer autour de lui ses bras. « J’en serai ravi. Mais... »

Le goût de l’aventure. Le goût du risque. Aussi doux est-il de retrouver Castiel, aussi tendre soient leurs mots, teintés d’ébahissement, quelque chose le pousse à mentir et à jouer. Le risque d’offenser, de tout rater. Castiel saura qu’il blague au sourire décidément joueur, à ses yeux qui se plissent. « Il me faut l’assurance que je ne serai pas récupéré par des gardes pour être enchaîné à votre volonté. Il voudrait rire mais se retient. Quoi que cela sauverait les apparences pour vous, remarquez. »

Il n’oserait pas.

Le rire est franc. Libérateur. Ce n’est pas une moquerie mais le trop-plein de joie de le revoir qui s’envole dans les airs. Lorsqu’il retombe, que son souffle s’apaise, Martial est apaisé. Son sourire ne mourra plus. Il pourrait se croire ivre – il lui en faut peu, juste un peu de surprise joyeuse qui l’emporte.

Avec une délicatesse qui cache bien l’impulsion qui le prend, l’ancien consul porte la main gauche de Castiel à ses lèvres pour y déposer, là, juste aux jointures saillantes, un baiser. Ses lèvres traînent quelques secondes de trop – le temps que ses yeux se relèvent et rencontrent les siens. Elles sont encore contre sa peau, son souffle chaud et chargé de cannelle la caresse lorsqu’il répond enfin. « Je viendrai. »

Lorsque l’on agit, on est moins prompt à rougir. « Bien sûr que je viendrai. » Et tous les non-dits voudraient se battre pour franchir le seuil du silence, tous les élans voudraient s’emparer de lui. Il voudrait embrasser encore sa peau pour taire ses paroles - ou les graver sur lui. « Peut-être pas sous mon nom, sans doute sous un autre qu’il me faudra forger,  mais je viendrai. De mon plein gré, enchaîné, traîné, inconscient, je viendrai. » Sa voix trébuche un peu tant il est surpris lui-même des mots qui vibrent. « Juste pour quelques instants de plus avec vous, je viendrai. »
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptyMar 5 Jan 2021 - 4:25

Les Ansemariens ont une réputation de grand sérieux, même de rabats-joie, en comparaison au peuple joyeux et fantasque de l’Esprit, pour qui tout est une fête, une blague, prétexte de grandes émotions, qu’elles soient heureuses ou orageuses. Avant de rencontrer Martial, jusqu’aux premiers instants de votre premier entretien, tu n’avais pas moins cette idée. Tu oublies cette idée, confronté au sourire franc et large de l’homme, à son humour subtil sous le sérieux apparent, alors qu’il suit tout à fait le fil de tes pensées. Le fil de ta réputation d’enfant terrible, de roi imprévisible, et qu’au lieu de s’en effrayer, il en joue. « [colo=indigo]Je saurai vous ménager une cellule d’un grand confort, il n’aura rien à redire[/color] », que tu poursuis, faussement rassurant, ricanant comme un gamin complice d’une grande bêtise.
C’est bien ce que vous êtes. Des gamins qui se retrouvent après des années et qui, après quelques instants à se tourner autour, décident que rien n’a changé.

Ta demande, articulée avec tant d’hésitation, est accueillie… favorablement, dirais-tu. Tu n’oses pas lever le regard pour lire dans celui de Martial ce qu’il en est vraiment, tant tu crains la rebuffade, ou la moquerie. Dans l’absolu, on ne refuse rien à un roi, mais tu ne te montres que rarement si vulnérable. « Vous pensez vraiment que j’oserais refuser ? Je ne veux pas présumer, dis-tu alors que tu adores toujours présumer et décider pour les autres, marionnettiste peu clément, gamin qui aime jouer à la poupée avec ses proches et le monde entier. « J’en serai ravi. Mais... Tu redoutes la condition, alors que vos mains se lient, l’étreinte plus vraie encore. Il me faut l’assurance que je ne serai pas récupéré par des gardes pour être enchaîné à votre volonté. Quoi que cela sauverait les apparences pour vous, remarquez. » Et il… il rit. Si grandement, de façon si libératrice, alors que tu te retrouves soudain sérieux. Émerveillé, aussi, un peu, par tout ce que ce rire signifie - qu’il ne pense pas sincèrement que tu pourrais le retenir. Que tu n’oserais pas. Qu’il ne te craint pas.

Le souffle te manque et telle une midinette, ou tout simplement un adolescent un peu impressionné, tu te sens rougir furieusement, lorsqu’il porte ta main à ses lèvres pour y déposer un délicat baiser. Tu rougis et tu es incapable de détourner le regard, lorsque ses yeux reviennent aux tiens, fasciné par tout ce que tu peux lire dans ses prunelles. Une fébrilité délicieuse te mord au ventre et ta main quitte ses lèvres, alors qu’il se relève, pour glisser contre sa joue. Tu savoures le toucher doux de la barbe blonde sous ta paume, jusqu’à la ligne de la mâchoire et la courbe du cou. « Je viendrai. Et tu as soudain très chaud et le vertige, alors que le pirate enchaîne la promesse, un coup de poignard pourtant si doux, la lame effilée enfoncée entre tes côtes, jusqu’à atteindre ton coeur. Juste pour quelques instants de plus avec vous, je viendrai. Ta voix s’emporte, se fissure un peu dans la demande empressée : Rejoignez-moi demain, à la porte des Lys, à l’heure qui vous conviendra. Ça pourrait même être dans quelques heures : tu es certain que tu ne dormiras pas de la nuit, ni les suivantes, survolté comme tu l’es. Comme si tu venais de consommer les meilleures drogues de ton royaume. J’indiquerai à Césaire de vous y attendre. Nous pourrons ensuite… » Partir. Où vous portera votre désir. Jusque dans tes montagnes, à Célestis, admirer les aurores boréales et profiter du calme. De cet anonymat que tu ne peux jamais tout à fait obtenir, que tu arracheras aux circonstances, autant que le temps que tu ne possèdes absolument pas non plus. Caprice, peut-être bien, et tu n’en as cure.

Dans une dernière impulsion, tu ne te retiens pas d’ajouter la pensée qui a précédemment traversé ton esprit : « Je n’oserais pas enchaîner un homme libre. Tu n’oserais pas l’enchaîner lui, de tous les hommes libres de ce continent. Tu n’es aussi clément qu’avec bien peu de personnes, que les membres de ta famille et Césaire, lorsque les jours sont bons. Le prince des cieux et des mers, celui à la couronne ternie, est désormais du lot. Je ne veux pas m’attirer votre haine, ni une seconde fuite. Je veux que vous soyez auprès de moi de votre plein gré et non pas parce que je vous y force, ou que je vous menace. » Que tout enchaînement ne soit que sa décision. Tu n’es pas geôlier.

En ce moment, tu ne sais pas vraiment ce que tu es. Peut-être enfin, bien simplement, un homme.
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptySam 9 Jan 2021 - 22:40

Faites que le souverain ne prenne pas ombrage de son rire. Une peur irraisonnée – vraiment ? - qui s’insinue en lui et fait légèrement trembler sa voix, s’abaisser le coin de ses lèvres. Et si Castiel ne comprenait pas qu’au fond de ce rire il n’y a nulle moquerie, qu’il n’est qu’émerveillement et joie ? Et si le roi de Sombreciel, roi des esprits dont le visage pâle danse dans celui de Martial, pensait à une mauvaise blague et pensait… Même s’il sourit, même s’il se laisse prendre dans le jeu et qu’il embrasse du bout de ses lèvres les mains du Cielsombrois, il y a toute une raideur dans sa posture. Le blond s’inquiète que son hilarité somme toute enfantine – deux gamins qui s’aiment, c’est  tout ce qu’ils sont – ne soit mal perçue. Il regrette. Il regrette si fort que ses doigts accrochent ceux du polyarche plus qu’ils ne devraient pendant la seconde et demie de silence qui s’étend entre eux. Lentement il remonte ses yeux sur le visage en face de lui : plus rouge qu’à l’accoutumée, et ses propres joues se réchauffent singulièrement. Par tous les Dieux, il sait bien que c’est de froid que l’homme rougit, mais et si ce n’était pas ça ? Marti peut bien rêver, pas vrai ?
(Se mentir sur leur connexion, alors que les mots se précipitent hors des lèvres en face de lui. Dans l’air glacé, l’Ansemarien pourrait presque les voir danser, solidifiés. )

C’est si loin, demain. Martial hoche la tête avec sérieux, solennel soudain, comme si les informations confiées étaient de la plus grande importance… Et elles le sont. Il les range dans son esprit, grave chaque mot, et se félicite de ne pas avoir accepté l’invitation de Mayeul à venir boire plus que de raison le soir d’avant. « Nous pourrons ensuite parler. » Achève Martial en appuyant sa joue contre la paume de la main si douce de Castiel. Les mains d’un noble, un velours à nul autre pareil qui glisse sur sa peau. (A-t-il eu un jour les mains aussi délicates? ) « Il y a tant que nous avons à nous dire. » Reste, supplie son regard. Touche-moi encore. Le pirate en aurait les larmes aux yeux de la violence de leurs effleurements, dix ans plus tard : la violence de la flamme qui se rallume en lui et consume tout, qui transforme chaque geste en un trésor et chaque murmure en une loi gravée dans le marbre ; qui lui fait espérer juste quelques instants de plus, proche de lui. Ce n’est pas assez. C’est un manque qu’il a réfréné dix ans durant et qui revient en hurlant de plein fouet.

L’Ansemarien sourit. C’est la tendresse qui se mêle à la joie, des sentiments sans nom car il ne veut pas les nommer qui teintent l’éclat de son regard et font tressauter sa voix. « Je ne me laisserai jamais plus enchaîner. Sa main glisse à nouveau dans la sienne. Besoin de le toucher jusqu’à ce qu’il disparaisse. Leurs doigts s’entremêlent. Les seules chaînes que j’accepterai sont celles qui me conviennent et me lient aux gens qui me sont chers. » A toi. Il le devinera.
La fragilité dont il fait étalage tout de suite le perturbe quelque peu, mais il a toujours eu du mal à mentir à Castiel. Il n’en a pas envie, non plus. « Je choisis de rester avec vous, vous ne m’obligez en rien. Je le promets. »

Sa peau contre la sienne l’apaise et l’enflamme. Il faut bien un Cielsombrois pour mettre un pur Ansemarien en vrac et le retourner en entier, du coeur au corps. « Demain matin. Si je dois vous soustraire à vos obligations royales, je veux le faire correctement. » Revoilà l’air mutin du pirate, le regard qui pétille, le coeur qui s’emballe. « Et vous occuper toute une journée, jusqu’à ce que vous oubliiez entièrement l’extérieur. » et peut-être la nuit, Martial. Il a grandi. Il essaye, discrètement. Il ne laisse flotter des soupçons, joue des mots, dessine en filligrane des possibilités pour le jour à venir. Et si les idées sont claires et brûlantes dans son esprit – la faute à l’air cielsombrois sans aucun doute – il n’y a rien de mal à prétendre que ses paroles sont, somme toute, innocentes.
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Castiel de Sombreflamme
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Message(#) Sujet: Re: Rattrapés par le passé [Castiel] Rattrapés par le passé [Castiel] EmptySam 6 Fév 2021 - 7:35

Submergé. Ce qui se lit dans le sourire de Martial, dans ses yeux, dans le moindre de ses gestes, est une porte ouvre sur une fragilité que tu n’espérais pas retrouver. Que tu ne pensais jamais revoir, encore moins effleurer ― et c’est bien plus que cela. Bien plus qu’un effleurement, c’est une invitation à t’approcher de cette vulnérabilité que te fait l’homme. Ce qu’il te montre est vrai, crû, d’une franchise douloureuse et violente qui ne pourra que vous blesser, lorsque vous oserez vous y attarder véritablement, en paix, loin du monde et des hommes. Des éclats coupants où tu te feras le plaisir de te trancher les mains, autant que tu oseras lui montrer les propres fragments de l’homme que tu es devenu. La déchirure embrassée pleinement, alors que tu caresses sa joue, que tu tiens sa main, que le temps presse et que la séparation approche.

Le visage du Viremont est chaud contre ta paume et tu mesures pleinement la force de l’aveu qu’il te fait ― celui d’une liberté totale, sans compromis, qu’il ne met pas en berne pour toi. Qu’il marche dans ce rendez-vous futur le regard clair, la volonté totale. Tu hoches un peu la tête, rassuré par ces paroles solennelles. « Vous n’avez pas renié l’art bien ansemarien des promesses », t’amuses-tu, savourant la chose. Tu n’iras pas l’en gronder, pas alors que tu es directement concerné !

« Demain matin. Si je dois vous soustraire à vos obligations royales, je veux le faire correctement. Le matin. Douce Mirta, voilà signée ta prochaine insomnie ! On pourrait même jurer que tu bondis légèrement sur les talonnettes de tes souliers d’hiver, pris d’un sursaut euphorique, d’un sourire qui engourdit tes joues d’être large. Enfantin, presque. Peut-être qu’à cet instant, on te donnerait un peu à nouveau seize ans. Et vous occuper toute une journée, jusqu’à ce que vous oubliiez entièrement l’extérieur. Permettez-moi alors de suggérer que vous restiez plus d’une journée. La perche attrapée au vol, dans le sous-entendu voilé qui règne dans les mots du pirate. T’es-t-il permis de rêver, d’anticiper ? Tu ne pourras de toute façon pas t’en empêcher, qu’importe la force avec laquelle tu y mettrais ton esprit, si tu voulais y croire. J’assurerai votre retour. » Tant de nonchalance soudain dans le ton lent, travaillé, marié aux étincelles qui dansent dans tes yeux noirs.

Quelques instants avant que la taquinerie mutine se mue en regret, que le regard s’échappe sur les tentures et échoppes qui vous entourent et pour l’instant, vous cachent encore aux yeux de tous. « Je ne puis vous accaparer plus longtemps. Mes gardes sont bien piètres à leur travail, mais de remarquables chiens-pisteurs, lorsqu’il est temps de mettre des bâtons dans les roues de mes fuites. » Tu soupires, excédé par l’efficacité des imbéciles engagéEs par ton père et conseiller ― vraiment, à cet instant, tu te passerais d’avoir des gens compétentEs à ton service. Surtout alors que tu es incapable de laisser partir Martial, alors que tu clames à l’instant même ton départ. Un don pour t’empêcher de tourner en rond. Le poids de ta couronne varie beaucoup, sur ton crâne, et surtout ses conséquences. « Demain matin. » Une promesse répétée. C’est si doux, à imaginer.
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Rattrapés par le passé [Castiel]
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