[Quête 1.1] Découvertes macabres

Découvertes macabres

Quête #1 - Ansemer

Mayeul de Vifesprit, Martial de Viremont, Tim l'Escampette

▬ Temporalité
• IRP : 12 juillet 1000

▬ Limite de mots et mise en forme
• Pas de minimum et maximum 700 mots. (Je ne chipoterai pas si vous dépassez un peu, mais juste un peu !)
• Merci de bien vouloir indiquer, sous spoiler en fin de post, votre compteur de mots et un résumé succinct de vos actions.
• Merci de mettre en évidence le choix que vous aurez fait ! (gras ou souligné ou couleur ou sous spoiler).

▬ Informations générales
• Cette quête a pour but de vous faire trouver quelque chose. C'est une découverte mineure, mais liée au fil rouge de l'histoire du livre I.
• La quête est découpée en 4/5 paliers. A chaque fois, vous devrez choisir une option parmi deux ou trois choix. Plusieurs options peuvent être bonnes, certaines débloquent des informations supplémentaires, etc... Si vous faites le bon choix, je vous ferais avancer jusqu'à arriver au palier suivant. Si vous ne faites pas le bon choix, vous devrez choisir parmi les deux choix restants. Parfois, plusieurs choix mènent au palier d'après.
• C'est comme un RP lambda sauf que vous êtes guidés par des choix qui déterminent votre avancée.

[ QG ]

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Quête #1 - Ansemer

Mayeul de Vifesprit, Martial de Viremont, Tim l'Escampette

Un problème technique a été détecté à bord et l’équipage pirate est obligé de faire un arrêt d’urgence dans les terres ansemariennes. Les réparations prendront quelques heures, le temps de tout remettre en état. Loin de tout, pas l’ombre du moindre village aux alentours, ils sont au milieu de nulle part. C’est rare que Martial mette pied à terre en Ansemer, mais aujourd'hui il fait une exception. Quelques pirates dont Mayeul et Tim profitent de cet arrêt inopiné pour se dégourdir les jambes et se promener un peu.

Où souhaitez-vous aller vous balader ?
aller au bord de la rivière • s'aventurer dans les landes • prendre la direction du littoral

« S'en vont les tracas, une fois sur l'Audacia, » lançais-je à la cantonade, tel un vœu dédié aux dieux, en continuant de déshabiller violemment au couteau une pomme de terre tandis que le cuistot me jetait un regard du genre qu'on lance à quelqu'un qui n'a plus toute sa tête.

Pourtant, je l'avais, ma tête. C'est juste qu'elle était bien plus remplie que pour certains individus, sans vouloir me vanter ou si peu, surtout si je la comparais à mon voisin de hamac dont les rêves agités prenaient vie sur ses lèvres par des 'DUSANG!' et dont le passe-temps une fois éveillé, visiblement, était d’éjecter le plus loin possible du gros calibre de son nez tel un maître canonnier. Enfin soit, depuis notre dernier arrêt à l'Ancrage toujours en prenant un soin monstre dans mes déplacements (des fois que), mes pensées étaient en tumulte. Et pour cause, j'y avais aperçu mon frère et avais appris qu'il avait ouvert sa propre boutique dans la Ville-Haute. Je m'interrogeais du coup énormément. Je savais qu'il faisait ça pour lui, mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il faisait ça également pour moi. Je ne l'avais plus vu depuis plus d'un an, tout comme mes parents d'ailleurs. Avaient-ils compris ? Avaient-ils usé de leur argent pour découvrir la vérité ? Et si c'était le cas, qu’avaient-ils appris ? Tout ? Quel avait été leur réaction ? Le déni ? L'effroi ? La colère ? La déception ? Le soulagement peut-être ? Souhaitaient-ils me revoir ? Souhaitaient-ils me récupérer ? Souhaitaient-ils me disputer et me renier ? Risquais-je de perdre ma liberté ? Allais-je souffrir et devoir faire face aux conséquences de mes actes ? Quitter l'Audacia de force ? C'était donc tout un fracas qui se jouait en moi alors que j'angoissais qu'on m'arrache à cette vie, à cette liberté et à cette nouvelle famille qui avait toute ma loyauté et qui m'était chère – quoique j'en dise. Et c'est ce même fracas de tracas qui disparaissait presque quand je voyageais à bord de la vivenef. J'aimais donc ça, lorsque nous repartions en mer ou en plein air. J'aimais cet instant présent.

Je finis par quitter les cuisines pour profiter de mon quart de repos quand survint le problème technique. Cielsombrois de la tête aux pieds, esprit compris, je ne doutais pas un instant que le problème soit résolu par un génie savant ou un esprit tout court lorsqu'on me permit de poser pied à terre en attendant de résoudre le soucis. D'un regard inquisiteur, je sorti ma longue-vue pour constater que...

« Il n'y a rien, » chose que tout le monde pouvait voir à l’œil nu, mais passons.

Je jetais un œil aux quelques familiers ailés après avoir rangé mon bien tout espérant être le premier à avoir fait ce constat. Je ne pus m’empêcher d'ailleurs de reprendre après avoir vu la complicité d'un pirate avec son familier à plumes :

« C'est pas ici que je rencontrerais mon familier vu comment c'est... perdu et... calme. Le mien sera impressionnant. » Oh oui, j'étais envieux des autres, j'étais hâtif que nos chemins s’entremêlent, j'étais jaloux de ceux qui l'avaient déjà rencontré, cela se sentait peut-être alors que je m'approchais déjà de quelques personnes pour suivre leurs corps robustes tout en narrant une histoire farfelue sur comment je m'étais fait un nom dans un village ou deux d'Ansemer en jouant de la flûte, flûte avec laquelle j'avais défendue la veuve et l'orphelin, naturellement, terminant sur un « Si j'étais né plus tôt, ma musique aurait mis fin à la guerre. ».

Spoiler:

Mayeul est capable de bien des choses mais son expertise, dans un cas comme ça, n'est pas demandée. L'avarie qui immobilise l'Audacia n'est pas très grave, il n'empêche que le cielsombrois tourne en rond sur le pont, au grand agacement de son familier et d'autres pirates. Il s'ennuie, le canonnier, ce n'est quand même pas de sa faute ! Ils sont au milieu de nulle part, sans rien à l'horizon pour rompre la monotonie des lieux, il n'y a rien à faire... n'importe qui s'ennuierait ! L'autorisation de poser pied à terre à peine formulée, le cielsombrois ne se le fait pas dire deux fois, au grand soulagement de ses camarades : quitte à tourner en rond, autant qu'il le fasse loin ! C'est accompagné d'un Grenat pépiant et surexcité par l'idée de toucher terre plus tôt que prévu qu'il pose les deux pieds sur la terre ferme, alors que le rouge-gorge confirme les quelques paroles de Tim. C'est bel et bien vide, dans le coin, et ce n'est pas réellement un désagrément : il n'y a peut-être rien à faire, mais cela veut également dire pas de fermier qui s'apprête à défendre ses bêtes, ou de risque de se prendre un coup perdu lors d'une rixe de taverne. C'est reposant, en un sens !

Ledit Tim, d'ailleurs, bavarde à tort et à travers alors que Mayeul avise Martial un peu plus loin, sans doute prêt à partir à l'aventure. Si ce n'est pas le cas, Mayeul s'ingéniera à le convaincre, sans souci. L'attention du pirate se reporte donc sur leur cielsombrois de - en - mousse, qui comme souvent se vante de ses talents imaginaires. Il l'aime bien le petit, Mayeul ne peut s'en défendre. Il lui rappelle lui au même âge, sans ce côté arrogant, présomptueux et trop bavard, évidemment. Evidemment. Le cielsombrois lance un regard peu amène à son familier qui prend son envol, quittant son perchoir pirate préféré. "Les paons, je pense que ça ne vit pas en Ansemer." Glisse Mayeul sans chercher à cacher le ton moqueur de ses paroles. Ca lui irait bien, à TimTamToum, un paon. Pour les couleurs, et le côté vantard, évidemment.

Leurs pas se dirigent vers les landes, suivant l'expérience de Martial qui fait office de guide pas vraiment déclaré. "Quelle tristesse de se dire que ta mère aurait pu engendrer un héros, et qu'elle n'a eu qu'une moitié de pirate." Approuve Mayeul sans regarder le petit, assez indifférent à ses fanfaronnades. Il n'y a rien de méchant dans la voix du cielsombrois pourtant, c'est juste une boutade et il est confiant dans le fait que le plus jeune la prendra comme telle. "Y'a vraiment des villes, en Ansemer ?" Demande soudain Mayeul à Marti. C'est qu'ils ont l'air d'être seuls au monde, sur ces terres perdues et si ce n'était le bruit familier de l'Audacia et de leurs compagnons derrière eux, Mayeul pourrait presque se croire naufragé d'une quelconque histoire romantique que ses nièces se plaisent à entendre. Et qu'il se plaît à leur lire, peut-être. Vaguement.

Spoiler:

Voyager au-dessus des plaines ansemariennes n’a jamais réellement mis Martial mal à l’aise : le ciel alentour est d’un gris teinté de bleu particulièrement agréable, un ciel qui s’harmonise à ses yeux ; l’air souffle autour d’eux, hurle et se joue d’eux ; sous la coque qui fend gracieusement les quelques nuées étiolées s’étend à perte de vue l’océan herbu où folâtrent à la nuit tombée spectres et autres délicieuses rencontres de la lande ansemarienne, quand le jour voit lui fleurir chevaux et moutons, personnes en perdition – ou en fuite. Même si ces terres ont depuis longtemps rejeté sa présence, son amour de sa patrie ne saurait jamais réellement mourir. Ansemer est magnifique.

Et l’un des avantages au désert que sont les plaines ansemariennes, c’est bien qu’un navire pirate peut s’y arrêter en catastrophe sans que personne ne le remarque… Même si le terrain est morne et plat à des lieues à la ronde.

Le blond ansemarien ne compte pas rester sur l’Audacia : il se sent chez lui, au milieu du vide. Drôle de sensation, mais l’effarante absence de vie, la plaine qui à perte de vue semble s’étendre, le silence d’une nature à peine domptée par l’homme, c’est avec ça que son âme résonne. Curieusement serein, il se préoccupe à peine du petit gamin un peu trop près qui met pied à terre peu après lui. C’est sûr que perdu et calme, ça doit pas parler à celui qui se la ferme jamais, songe Marti.
« Je pense qu’on aurait arrêté la guerre juste pour te dire de te la fermer, ‘ffectivement. » répond d’un ton placide le pirate, sans même vraiment y penser.

Il n’a rien dit quand Mayeul l'a rejoint. Juste un regard, un haussement de sourcil – et au fond de son œil d’acier, on peut deviner qu’il n’est pas mécontent que l’autre chevelu stupide le suive. Il est, rapidement, pris comme chef incertain de leur petit groupe – ou tout du moins celui qui les dirige, les attire plus vers l’intérieur des landes, certain de ne pas savoir où il va. Il s’en fiche. Chaque bouffée d’air lui semble infinie : il n’y a rien alentour, et c’est ça qu’il aime.

« Non, si on n'est pas sur le littoral, on vit tous sous des tentes ou dans des caves creusées à même les collines et on passe notre vie à parler à nos chevaux. » répond Martial avec un air définitivement sérieux… Plus ou moins. Même s’il semble sur ses gardes, on ne peut nier une certaine détente dans le ton et le pas du pirate – et ne serait-ce pas un sourire, là ?
Leurs pas glissent sur l’herbe, les éloignent de leur lieu d’amarrage alors que Martial semble plus ou moins se repérer. Son regard glisse sur la colline au loin, plus un gros talus qu’autre chose, qu’il pointe du doigt. La tresse au vent, il tourne la tête vers les deux Cielsombrois. « Par exemple, là, nous nous dirigeons vers l’une des plus fameuses auberges ansemariennes qu'on trouve dans les terres. »
Avec un hochement de tête pour appuyer son propos, l’ancien consul ajoute : « Dans cette colline. »

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Quête #1 - Ansemer

Mayeul de Vifesprit, Martial de Viremont, Tim l'Escampette

Ah les landes. Paysage emblématique de l'intérieur des terres ansemariennes. Les pirates déambulent tranquillement au milieu des arbrisseaux, de l'herbe rase et des petits arbustes, autour d'eux, un peu plus loin s'élèvent les arbres de la forêt environnante. Vous entendez les bruits des petits animaux qui fuient à votre approche. Tout est calme et cela fait le plus grand bien.

Par où allez-vous ?
s'approcher des villages que vous apercevez à l'horizon • rester dans les landes • continuer vers la forêt

« Un paon... » À peine l'idée mentionnée par le canonnier de l'Audacia que je m’imaginais déjà fort bien mon familier tout en souriant bêtement, zappant le ton emprunté par le pirate. Oh oui, un paon, mais un mâle dans ce cas ! Des couleurs aussi vivaces et splendides que tape-à-l’œil , un motif coloré et multiplié renvoyant par vingtaine un regard mesmérique sur une roue de longues plumes, une allure noble et enchanteresse, sans compter un cri distinctif dont aucune oreille ne peut échapper. La majesté incarnée. Tellement moi. J'aurai pu glousser tellement j'étais flatté que Mayeul eut une aussi belle perception comme impression de ma personne. Définitivement, ce serait un paon !

S'en suivi une longue histoire sur des talents imaginaires à la flûte qui aurait pu mettre fin à la guerre si j'étais né plus tôt. Final de l'histoire sur une note prétentieuse qui me valut les remarques des deux pirates que j'avais décidé de suivre et collé. Mayeul mentionna ma mère ce qui me fit frémir un peu à l'idée de la savoir au courant de ma présente situation, une situation que j'avais choisi et que jamais je ne désirais quitter. Martial, lui, me lança une aussi belle pique que ne l'était sa gueule et à laquelle j'y répondis par une légère moue qui dessina des vagues sur mon nez et qui plissa mes lèvres. Il me donnait raison... et pas vraiment en même temps... et puis sa manière de le dire ne semblait pas... vilaine non plus.

Je me mis à hauteur des deux hommes pour entendre la suite de l'échange sur Ansemer, curieux au fond d'en savoir plus sur cette nation. Mes yeux se firent tous petits à imaginer ce que l'Ansemarien décrivait de la vie. « L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, » marmonnais-je au vent en jetant un regard en biais au tressé comme pour l'imaginer personnage principal d'une histoire. Moi quand j'étais plus jeune, il m'arrivait de parler à mes cailloux – quand ce n'était pas à mon boulier - pour qu'ils touchent leur cible. Chacun son truc donc. Et l'Ansemarien poursuivit, pointant du doigt une direction.

« Et elle s'appelle comment cette auberge si connue ? » Demandais-je légèrement suspicieux. Non, mais finalement, il était sérieux ou pas du tout ? J'avais l'impression que mon jeu de baratineur se retournait contre moi. Je sorti ma longue-vue pour viser dans la direction indiquée, m'attendant à ne rien y voir.
Sauf que je me trompais.
« C'est habité de ce côté... on ferait mieux de les éviter... » Sait-on jamais que les villageois sortent des armes autres que pelles et fourches, je n'avais pas grand chose pour me battre et/ou me défendre en dehors des deux pirates devant. En tout cas, si populace il y avait pile dans la direction désignée par Martial alors peut-être que plus loin encore la fameuse auberge existait bel et bien.

Spoiler:

Martial semble définitivement à son aise au milieu de rien et dans le calme relatif qui les entoure, seulement interrompu parfois par les vantardises de Tim qui a décidé de les accompagner; Cela ne dérange pas tellement Mayeul en vérité : le silence, il n'aime pas vraiment, n'importe qui aura pu le remarquer. Alors au milieu des landes désertes, la conversation du petit est un bruit de fond agréable. Martial lui même partage quelques souvenirs, faits suffisamment rares pour le souligner. Il le regarde d'un air dubitatif Mayeul, cherchant à savoir s'il est sérieux ou pas. Les gens d'Ansemer sont bien bizarres, alors pourquoi pas ? Marti se fiche définitivement de lui, si son léger sourire est une quelconque indication, et le pirate décide de laisser couler, sans chercher à en savoir davantage, jusqu'à cette histoire de taverne creusée dans une colline.

Le ton de Tim est suspicieux quand il demande plus de précisions et Mayeul se garde bien d"intervenir, même si la curiosité le ronge. On ne sait jamais, avec Marti ! Le plus jeune finit par sortir sa longue vue et leur indiquer qu'il y a des villages, qu'il leur faudrait mieux éviter. Il a sans doute raison : ils n'ont pas l'air de voyageurs exténués par une longue balade dans les landes, et inutile de préciser que les pirates ne sont pas réellement très appréciés dans le coin. "Effrayé, P'ti Tim ?" Plaisante Mayeul en glissant son bras autour du cou de leur jeune complice, dans une accolade bourrue mais amicale. Il ne peut s'en défendre, le pirate, il aime bien toucher les gens. Sa main vient déranger les cheveux du petit alors qu'il lui frotte vigoureusement le dessus du crâne, moqueur. "On te protège voyons." Ils ne vont certainement pas le livrer à la vindicte populaire, évidemment.

"On peut rester dans les landes, on ira visiter cette taverne une autre fois." Lance Mayeul avec un regard appuyé à Martial, faisant mine qu'il n'est pas dupe. Ou pas. Le blondinet l’interprétera comme il le veut de toute façon, alors Mayeul ne va pas s'acharner à le convaincre de quoi que ce soit, surtout qu'il ne sait pas s'il doit le croire ou pas. De toute façon, se tenir loin des gens n'est pas plus mal : il l'a bien remarqué Mayeul, leur blond compagnon à la tresse n'est pas des plus à l'aise autour des populaces locales - quand ils ne sont pas en train de les passer au fil de l'épée pour récolter un butin, cela va s'en dire. Se tenir loin est donc judicieux si l'on veut que Marti conserve sa bonne humeur

Spoiler:

Il serait presque sûr que les deux Cielsombrois le croient. Presque. Mais sans doute semble-t-il trop enjoué, trop peu naturel par rapport au Martial qu’ils ont l’habitude de côtoyer – peut-être qu’ils ne s’habitueront pas à ce naturel plus relâché, libre dans l’immensité des plaines, qui surgit et révèle dans toute sa faiblesse le côté décemment libre de l’ancien consul. Il leur fait confiance, là, de suite. Dans un endroit où il se sent relativement en sécurité, au milieu de rien, il leur fait assez confiance pour se laisser aller à se sentir bien. (Il fait, certes, bien plus confiance à Mayeul qu’à Tim par défaut.)
« Protège, protège… » Renchérit Marti avec un regard vers le ciel. « Parle pour toi. A la limite, formez une coalition cielsombroise pour éviter que l’on vous saute à la gorge en plein milieu de nulle part... » D’un air narquois, il les dévisage quelques secondes.

Au regard de Mayeul, il répond par un haussement d’épaules innocent, un regard qui l’est tout autant. « Je suis d’accord. Pas de village, ça serait pas bon pour vous deux. » Ni pour lui. Pas de villages, même si le visage de l’ancien héritier n’est pas connu de la plèbe, il suffit d’une mauvaise rencontre. « On les a pas avertis que la guerre était finie, vous vous feriez lyncher. Et la dernière fois que j’ai vérifié, c’était encore légal de passer à tabac tout Cielsombrois en Ansemer. »

L’ancien héritier détourne alors son regard de la masse, au loin, qui détruit un peu l’horizon. Il peut deviner les contours d’une ferme, possiblement. Quelques chevaux en mouvement non-loin d’eux. Sa passion équestre lui soufflerait presque d’aller juste en voler un, histoire de s’amuser – ça fait si longtemps, presque huit ans, qu’il n’a pas remis le pied à l’étrier…
Mais déjà il se détourne des formes mouvantes, alors qu’un coup de vent envoie voleter sa tresse en plein dans le visage de Mayeul.

Lorsqu’il s’en rend compte un rire franc lui échappe – qui fait écho dans la plaine, se même au vent qui forcit. Dieux, qu’il aime cet instant. « Pardon.Allez, venez. On s’éloigne. »
Et il prend la direction inverse au groupe de maisons, les tire vers l’intérieur encore. Vers le néant.

Spoiler:

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Quête #1 - Ansemer

Mayeul de Vifesprit, Martial de Viremont, Tim l'Escampette

Le paysage ne change pas vraiment, vous continuez dans les landes. Aucune raison d'avoir peur tout va bien. Une bonne petite ballade donc, !

Par où allez-vous ?
s'approcher des villages que vous apercevez à l'horizon • continuer vers la forêt

• Le Destin vous propose deux options : vous pouvez répondre soit par un RP soit uniquement en énonçant votre choix dans un nouveau message.

« Même pas ! » marmonnais-je en donnant un coup de pied dans une malheureuse pierre innocente des landes.

Effrayé, moi ? Bien sûr que non, voyons, ou si peu (quand même) ! C'est juste qu'on était jamais trop prudent et que j'étais du genre prudent, extrêmement prudent. Lâche diront certains, mais soit si c'était vraiment vraiment vrai à cent-pour-cent je ne passerais pas mes journées entouré ainsi de pirates, encore moins quand le sang coulait de leurs armes. Je fis dès lors un bruit de pet avec mes lèvres à la remarque de Mayeul, le laissant jouer à me décoiffer, moi, victime consentante de son accolade tandis que Martial parlait de coalition. Il devait être jaloux, c'est ça, jaloux de ce contact. Ah, le toucher, la familiarité, sûrement un truc de Sombreciel vu comment je le pratiquais moi-même sur d'autres jusqu'à me prendre des baffes des fois de ces quelques prudes, ces rigides même, qui n'aimaient pas qu'on les colle de près comme de loin.

Pas de villages, ce serait les landes donc. Je poussais un soupir devant cette décision unanime (oui oui, unanime), je poussais un soupir plus long encore devant l'ajout de passage à tabac dont je me serai bien passé et qui me fit émettre en coin au canonnier comme à Martial un, peu certain mais léger dans le gosier, « La bonne blague ansemarienne. »

Après une attaque en bonne et due forme à la tresse de Martial à Mayeul, nous poursuivîmes ainsi notre jolie promenade jusqu'à finalement voir se dessiner plus près encore une forêt, laquelle me tentait toujours davantage que les villages plus loin. « J'ai chaud, » fis-je en admirant les coins d'ombre que procurait certainement la forêt. Et bientôt j'aurais soif, je gardais cela étant mes complaintes pour moi-même. Quelques bêlements de chèvres atteignirent mes oreilles à un énième souffle de vent me faisant me demander si quelques loups ne surgiraient pas alors de cette tentatrice haute de vert et d'ombre.

Spoiler:

Marti a beau sembler à son aise au milieu de cette immensité déserte et plaisanter, Mayeul se demande s'il ne discerne pourtant pas un brin de vérité dans ses paroles. Les relations entre Ansemariens et Cielsombrois ne peuvent être bonnes, alors si on ajoute "pirates" dans le lot, le mélange ne peut qu'être explosif, surtout avec des bouseux qui ne comprennent pas grand chose. Mayeul n'a rien contre les explosifs, réellement, mais il n'a pas réellement envie de devoir rentrer sur l'Audacia à toutes jambes, poursuivis par une bande de crétins trop stupides pour les laisser tranquilles.

"Oui, en Sombreciel, on pratique encore les pendaisons pour le plaisir, le dimanche." Fait-il remarquer avec ironie avant de se détourner du village. Tim est quelque peu décoiffé mais n'argumente pas contre continuer leur ballade loin des villages habités et quand le vent forcit, la tresse de Martial vient heurter de plein fouet le visage de Mayeul, provoquant un éclat de rire chez son blond compagnon. "Un jour, tu vas te réveiller et elle aura disparue." Menace le cielsombrois sans vraiment y mettre l'intonation désirée. Il ne peut le nier, cela lui fait plaisir de voir Marti aussi détendu, et Timmy est un joyeux compagnon si on oublie son baratin pour se faire bien voir. Ce gamin a un sérieux problème d'estime de soi suivant Mayeul, problème que connaît aussi Martial, il en est certain. Le monde gagnerait à ce que tout le monde soit comme lui !

La remarque de Tim est accompagné par des trilles perçantes et enjouées de Grenat, perché à proximité sous la frondaison. La voix flûtée du familier de Mayeul parvient jusqu'à eux, les invitant à le rejoindre sous les arbres pour profiter de l'ombre accueillante de la forêt. "Va pour la forêt ?" C'est plus à Martial qu'à Tim que s'adresse la question : le blondinet est leur guide non-officiel et si Mayeul ne craint pas de se perdre, c'est bien le pirate qui est plus à même de diriger leurs pas.

Spoiler:

« Et ils nous ont bassiné pendant des années avec des histoires de relations saines et cordiales entre nos deux nations. » Martial lève les yeux au ciel en avançant face au vide. En direction du néant. Les landes succèdent aux landes, les cailloux aux cailloux, les talus aux autres talus presque aussi semblables – même si certains ont des formes vaguement plus aplaties que d’autres.

C’est l’infini qu’il aime, sous ses pieds, devant ses yeux, à perte de vue. l’infini d’une terre qui semblerait morne et rase, vaguement accidentée ici et là. Il suppose que leur localisation est plus proche de l’océan qu’il ne le supposait : peu de crevasses et de gouffres comme il en a l’habitude autour de Hacheclair. La ville est elle-même construite sur une longue faille, fort heureusement qui n’est pas assez profonde pour atteindre les Tréfonds. (Ils avaient déjà du supporter Ermengarde dans sa flamboyante jeunesse, ils n’allaient pas non plus devoir supporter les monstres des profondeurs. Une force de la nature suffit. )

Martial préfère ne pas relever la menace de Mayeul. Son ami – encore que ça dépend des jours – n’oserait pas toucher un seul cheveu de sa tête. Parce que l’Ansemarien lui ferait payer.
Mais la lande succède à la lande, et bientôt, au vu des geignements de ses faiblards de compagnons – surtout du petit Tim, un des seuls gamins à bord qu’il tolère plus ou moins – le consul déchu oblique vers la forêt. « Va pour la forêt. »

La petite troupe de pirates bien loin de leur navire s'approche jusqu'à l'orée de la forêt dans un silence presque comique et surnaturel, lorsque l’on connaît la propension à la parole des deux Cielsombrois. « J’aurais du demander par où on est avant qu’on se fasse la malle. Si ça se trouve, je connais. » murmure le blond en jetant un œil alentour. Evidemment, de prime abord, une forêt ça ressemble à une foutue forêt. Dur de se repérer.

Spoiler:

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Quête #1 - Ansemer

Mayeul de Vifesprit, Martial de Viremont, Tim l'Escampette

Vous continuez votre petite ballade vers la forêt, vous avancez prudemment. Vous découvrez des traces étranges sur les arbres, une substance comme du sang un peu, mais ce dernier n'a pas l'air humain.

Que faites-vous ?
inspecter les traces • suivre les traces

Mayeul se contente de lui sourire avec ironie, avant de le suivre. Ils ne tardent pas à rejoindre la forêt tous les trois, sous les piaillements ravis de Grenat qui vient se nicher contre le cou de pirate avec délice. Il fait plus frais dans la forêt que sur les landes brûlées par le soleil, c'est indéniable. La remarque de Martial arrache un léger rire à Mayeul. Il n'a pas pensé à regarder les cartes avant de débarquer, lui non plus. "Tim ? Grenat ? Une idée ?" Son familier répondant par la négative, Mayeul hausse les épaules. "Y'a tant de forêts que ça en Ansemer ?"

C'est une blague, Marti le comprendra bien, Mayeul n'étant pas ignorant à ce point. Certes, il n'est pas un énorme fan du coin, mais il y a des limites : toutes les cartes, les noms de villes et la géographie qu'il a du ingurgiter étant enfant n'ont pas été totalement vains, même si ses connaissances sont partielles.

Un rayon de soleil perce soudain la frondaison pour venir faire miroiter une substance étrange sur l'arbre le plus proche, attirant la curiosité du pirate. "Qu'est-ce que c'est que cette chose ?" Demande-t-il en approchant sa main pour venir effleurer la trace de l'étrange liquide qui ressemble à du sang. Oui, Mayeul et la prudence, ce n'est pas véritablement l'amour fou.

Spoiler:

Ils bassinaient tous les deux, oui, non, peut-être. Quoiqu'il en soit, je ne tenais pas à prendre le moindre risque à donner crédit à leur échange, ni à m'y attarder davantage, ca ne ferait que renforcer mon esprit à imaginer des scènes où je terminais mort la bouche ouverte derrière un buisson. Je détournais ainsi le regard des villages et tournais le dos à ces derniers comme les grands gaillards pirates avant de me plaindre de la chaleur des landes au bout d'un moment. Une forêt de grands arbres, si pas des pins, finit ainsi par accueillir notre groupe.

« Beaucoup mieux » marmonnais-je à moi-même en éventant un peu la chemise qui collait à ma peau tout en tendant l'oreille à la remarque sur notre localisation. J'haussais les épaules après avoir fait mine de réfléchir, mais aucune histoire à dormir debout ne parvint jusqu'à mes lèvres, sûrement la soif après la chaleur. « Je pourrais monter en haut, à supposer qu'on trouve le plus haut ET avec une vue dégagée bien entendu, et sortir ma longue-vue, peut-être que j'y verrais autre chose que des cailloux, des chèvres et des villages, mais on gagnerait du temps à laisser Grenat survoler la zone... » Comment ça, j'avais la flemme et lançais des micros-piques? Mais enfin où allez-vous chercher ça ? De toute façon, c'était pas faux non plus, puis la complicité homme-familier m'était inconnue et donc irritante à observer sans sentir poindre une légère jalousie quand il n'y avait que ça à voir.

Je finis par poser mon séant sur un enchevêtrement de racines et de pierres quand Mayeul remarqua quelques traces suspectes sur un arbre plus loin. « Peut-être un loup qui a tiré une chèvre jusque-là... et la fait voler ensuite. » Oui parce-que l'espèce de rouge-noir n'était pas vraiment tout bas tout bas quoi. La perspective de trouver la carcasse de la bête me réjouissait en tout cas davantage que d'imaginer autre chose telle qu'une horde de villageois hébétés étripant un malheureux Cielsombrois de passage. Encore que je m'en foutais bien tant que c'était pas nous qui giclions du sang à tout va.

Spoiler:

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Quête #1 - Ansemer

Mayeul de Vifesprit, Martial de Viremont, Tim l'Escampette

En fait, en y regardant bien, il y a plusieurs types de traces. Une trace étrange qui ressemble à du sang, mais vous ne savez pas à quel animal, il appartient. Et du sang humain, rouge vif, ce dernier est sec. Vous décidez de continuer à inspecter les environs pour savoir d'où proviennent ces traces.

Au bout de quelques minutes de marche, vous vous êtes aventurés au fin fond des landes. Vous vous enfoncez un peu plus sur les terres d'Ansemer. On n'entend plus les bruits des villages, il n'y a que la nature et les bruits de cette dernière. A mesure que vous avancez, les traces s'intensifient.

Comment vous sentez-vous ?
peur • suspicieux • curiosité

"Ou alors, on pourrait juste profiter de la balade en silence." suggère Mayeul sans dissimuler son amusement. La pique n'est pas bien méchante mais après tout, comment Marti pourrait-il savoir où ils sont, au milieu de nulle part, avec une vague description ? Le plus drôle étant que c'est Mayeul, pas particulièrement connu comme étant silencieux, qui propose de profiter du calme et du chant des oiseaux. Mais le calme ne dure pas longtemps alors qu'ils s'approchent d'une tâche qui ressemble à du sang. Plusieurs traces de sang, visiblement, car si l'une des tâches est incontestablement du sang humain - en tant que pirates, ils en ont versé, et fait versé, bien assez pour s'y connaître un minimum - l'autre est plus étrange. D'un commun accord, tous les trois décident d'explorer les environs et Mayeul secoue la tête en signe de dénégation à la suggestion du plus jeune. "Si j'avais un choix à faire, j'aurais dit qu'un ours aurait pu monter une carcasse, mais..." Mais il n'y a pas d'ours, dans le coin. Le familier d'un humain ?

Suivre les traces, de toute façon, leur donnera sûrement une idée plus précise. Ils finissent par laisser les villages loin derrière eux et le silence n'est troublé que par le chant des oiseaux et le bruissement des arbres. Même Grenat, d'habitude loin devant, est revenu sagement se poser sur l'épaule du pirate, petite boule de plume chaude qui picore parfois avec affection le vêtement du cielsombrois. Les traces sont plus nombreuses, sans qu'ils puissent en définir le propriétaire mais une chose est sûre, la quantité n'est pas négligeable.

"Si celui qui a perdu ce sang n'est pas mort, il risque d'être sacrément mal en point." Prévient Mayeul, songeur. Ils ne sont pas médecins, aucun d'entre eux. Mais plus que l'inquiétude, c'est bien la curiosité qui pousse le cielsombrois à aller de l'avant, histoire de résoudre le mystère de ces tâches de sang qui ne sont définitivement pas humaine, pour l'une en tout cas. Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer ? "C'est peut-être un chasseur, et la situation a mal tourné ?" Suggère Mayeul, perplexe. Il n'est pas le dernier à aimer les mystères, et tourner les talents sans résoudre celui ci lui paraîtrait bien décevant. Il est censé être le plus responsable du groupe mais réellement, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? Faire demi-tour maintenant serait stupide.

Spoiler:

Découvertes macabres

Quête #1 - Ansemer

Mayeul de Vifesprit, Martial de Viremont, Tim l'Escampette

Vous êtes curieux et vous prenez le temps d'observer l'environnement qui vous entoure, la taille des traces, d'où elles proviennent.... Si bien qu'à force de les suivre, vous trouvez sur le sol des plumes.

Comment vous sentez-vous ?
inspecter les plumes • continuer à suivre la piste • investiguer les alentours

Au début, le rouge me faisait un drôle d'effet – surtout quand il atterrissait en giclées chaudes et malsaines en plein milieu du visage après une belle détonation ou après un joli jeu de lame, mais à force je m'y étais habitué. Plus de temps mort au fil des abordages. De toute façon, avoir un temps d'arrêt devant les ennemis généralement ca pardonne pas, un petit mousse me l'avait bien fait comprendre en se faisant zigouiller d'un carreau dans le gosier un mois à peine après mon arrivée sur l'Audacia. Diantre ! À ma souvenance, ca avait été un joli tir quand même ! Un tir de chance ou un tir perdu peut-être, allez savoir. En tout cas, Jean... ou Michel, à moins que ce ne soit Jarre, n'avait pas eu le temps d'avoir mal. Tout du moins, j'aime à le penser ainsi. Enfin soit, si cette couleur me faisait respirer comme un chiot dans mes premières expériences sanglantes, c'était différent plus d'un an après. Ni chaud ni froid, sauf quand l'après 'fiesta' résonnait et qu'on avait le temps de sentir ces petits détails de sensation sur la peau ou dans la bouche.
Chaud. Fer. Coule. Rouge.

J'appréciais le sang quand il n'était pas mien. Et là, je l'appréciais de loin. Comme j'appréciais imaginer que nous ne risquions rien. Pardon, que JE ne risquais rien. L'option 'c'est une chèvre volante madame (enfin, messieurs)' n'était pas à retenir dans le cas présent, visiblement. C'est donc ruminant quelque peu que je me levais de mon trône enchevêtré et improvisé pour rejoindre la quête. J'avais moins chaud alors que je suivais les deux pirates sur la piste d'écarlate. Ils étaient mon rocher et moi leur moule attitrée de la journée.

Là où siège mousse, moule s'y frotte et colle la roche.

Bref,

Si le réceptacle de vie qui se vidait de la sienne était encore des nôtres quand nous le rencontrions, ma foi je le plaignais, sincèrement. Surtout qu'on avait pas le boucher avec nous pour reboucher les trous. Il était beau le boucher de l'Audacia soit dit en passant, très très beau, et il maniait le fil aussi bien qu'un Passefil, mais quand on le voyait de près généralement c'était pas bon signe. Alors, à défaut de ne pouvoir invoquer le médecin de bord, je partis donc sur la réponse suivante : « L'achever serait plutôt clément. » Et on pourrait lui vider les poches tant qu'à faire, aussi, si du moins humain et chose se trouvaient proches l'un de l'autre. J'haussais les épaules à la suite alors qu'on poursuivait notre chemin.

Je goûtais la curiosité autant que la méfiance quand nous tombâmes enfin sur quelque chose ; des plumes. J'en ramassais une, la plus propre possible, la plus belle aussi, la moins souillée pour l'examiner sous mes petits yeux printaniers. Leur signaler que ca appartenait à un oiseau me semblait ridicule, aussi me tus-je.

Spoiler:

Quel besoin de naviguer entre les arbres lorsque sous vos yeux s’offre l’océan indompté ? Quelle folie d’aller se perdre entre les troncs lorsque souffle le vent à vouloir vous déraciner un arbre et vous le faire s’effondrer sur la tête ! Non, clairement, les Ansemariens ne sont pas un peuple de forêts. Leur terre a beau être le parfait reflet de la conquête méthodique qu’ils ont su mener dans ces landes inhospitalières, cette avancée s’est arrêtée à la lisière des forêts. Comme un rappel que rien ne peut être entièrement soumis à l’homme.

Martial s’approche peu après de Mayeul à la main… Presque ensanglantée. Ses yeux vont des doigts du Cielsombrois au tronc en face de lui. Un froncement de sourcil plus tard, un soupir lui échappe. « Tu touches toujours tout ce que tu trouves ? Tu aurais été bien si c’était corrosif. » s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’il surveille du coin de l’oeil le plus jeune du groupe – histoire qu’il ne fasse pas la même chose.

Leurs idées ne sont pas bêtes, loin de là. C’est plus que la curiosité que de la peur qui anime, tout au long de leur cheminement au fin fond de ces bois, les étrangers du triumvirat – eux par leur naissance, lui par sa connerie. Presque calmes face au sang – presque, et fins limiers, ils passent entre les arbres avec une aisance digne de ceux qui affrontent la houle et les vents sans pour autant perdre de vue leur objectif.
Enfin, la trace se fait plus claire. Là, dans une petite mare séchée, des plumes reposent sur la couche moisie et lourde du sous-bois. Le silence, autour d’eux, est presque de plomb.
. "Venir se perdre ici, c'est la mort, de toute manière." Murmure l'Ansemarien. Rassurant.
Martial aurait voulu être aventurier solitaire et vivre de cette absence de bruits et de ces découvertes. Clairement alerte et fasciné, il plie en deux sa carcasse pour jeter un œil de plus près aux plumes – repoussant par la même occasion quelques brindilles et cailloux.
Un oiseau, sans doute, plus qu’un mammifère. Ou quelque chose qui vole. On ne sait jamais réellement, au fond des landes ansemariennes.

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Découvertes macabres

Quête #1 - Ansemer

Mayeul de Vifesprit, Martial de Viremont, Tim l'Escampette

Les plumes sont blanches et grandes. Elles appartiennent probablement à un rapace, un oiseau ou autre chose ? Plus vous les regardez et plus vous commencez à douter qu'elles appartiennent réellement à un oiseau. Ou alors à un très grand oiseau. Vous trouvez également avec les plumes, des sortes de crin. Vous suivez les plumes, vous ne mettez pas longtemps pour trouver la dépouille d'un pégase gisant sur le sol. La scène est effroyable, il y a beaucoup de sang, le pégase est mutilé - il lui manque ses ailes. Animal légendaire, mythe pour certain, c'est un cheval blanc ailé. Vous avez la preuve devant vos yeux que les pégases ne sont pas une légende et qu'il y a en surtout en Ansemer.

Tout ceci est très étrange. Pourquoi s'attaquer ainsi aux troupeaux de pégase ? Dans quel but ? Est-ce que les plumes se revendent à un bon prix sur le marché noir ? Qui a pu faire un acte aussi horrible ? C'est très mystérieux... Attention, à ne pas trop rester dans le coin, les pégases vivent en groupe, d'autres doivent se trouver non loin d'ici vivants dans les fins fonds de la forêt ansemarienne.

Félicitations, vous avez terminé la quête avec brio !

Ah, Marti ! Toujours rassurant dans ses propos. L'entendant, ma bouche se fendit d'une légère grimace et mes yeux se rétrécirent comme la tranche d'une pièce pour tenter de découvrir quel danger pouvait bien nous guetter derrière l'ombre des arbres. Rien, pourtant, ne vint à notre rencontre sur la piste de rubis que nous suivions. Vint la découverte, aussi rougeoyante qu'elle était souillée ; des plumes.

Je n'étais pas expert en oiseaux et je ne comptais pas m'inventer quelques parents imaginaires versés dans le domaine de l'ornithologie, encore que, franchement, ca ferait une belle histoire à raconter aux pirates – ou pas. Et puis j'aurai pu crâner tout en soupirant que 'Ce n'est pas pour me vanter, vous savez, mais moi je.sais.tout', parce-qu'au fond j'aimais bien ça aussi quand même, de me la raconter. Un peu. Beaucoup. À l'infini et au delà. Je fis tournoyer la plume entre mes doigts, comme si la faire danser ainsi me soufflerait ses secrets. Ce n'est pourtant pas la plume qui m'apprit grand chose, c'est le crin qu'un autre remarqua.

« Bizarre »
Moi, j'ai dit bizarre ? Comme c'est bizarre...

Et puis la révélation, alors que la piste de plumes et de crins finit par aboutir à une macabre découverte – on s'en doutait qu'elle serait pas super vivante, mais bon. Elle était aussi triste qu'elle était belle, cette trouvaille, cette mort. J'en restais d'ailleurs coi – je serai une vraie pipelette sur le chemin du retour, je le savais déjà. Mes pieds, eux, étaient comme cloués sur place. Je me sentais le boulet précieux du maître canonnier d'à côté. Drôle d'effet que de se glisser dans la peau d'un truc lourd qu'on envoi volé et qui détruit tout (ou presque) sur son passage. Un effet presque puissant. Autrefois, j'avais cauchemardé de voir mon boulier s'animer et m'annoncer être mon familier. Aujourd'hui, je me demandais si la prochaine fois que mes mirettes se fermeraient ce serait pas un boulet à Mayeul qui me chantonnerait des kabooms par millier dans la tête. Mes yeux clignotèrent comme s'ils étaient aveuglés par un brasier soudain. Mon esprit, lui, était en tumulte alors que les informations se ruaient en masse pour me dire que OUI TU RÊVES PAS, TIM, C'EST RÉEL !

« Je pensais pas que ca existait vraiment. » Je grimaçais la seconde d'après, regrettant cette phrase si moche. Ma première fois à rencontrer un être de légende et je piaillais comme un gros benêt ! Heureusement qu'elle était morte, cette créature, main au feu qu'elle aurait réussi à rouler des yeux devant mon air avachi. De plus en plus boulet sur les bords, donc. Et pour quelqu'un qui s'invente plein d'histoires, c'était le comble d'avoir du mal à imprégner l'image qui s'étalait sous nos yeux. J'aurais bien demandé à ce qu'on me pince pour voir si je rêvais ou non, mais j'étais certain qu'ils n'y auraient pas été de main morte côté pincette les deux pirates.

Je me raclais la gorge, son aigu y sortant, horrible, et me mis à ramasser plus de plumes tout en lorgnant et en m'approchant de plus en plus de la carcasse. Qui avait fait ça et pourquoi ? Triste sort de dérober ce qui donnait la liberté, le vol, à un être. Ça valait quelque chose de ramener toutes ces plumes ? Ça ferait aussi un chouette couvre-chef. Nous croirait-on seulement ? Après tout, c'était un mythe. Devrions-nous ramener la mort sur l'Audacia ? Ça prendrait peut-être trop de temps. Et puis...

« Et si mon familier c'était un... pégase ? » Mais pas le raide, bien entendu. BIEN ENTENDU. Je me tournais vers les deux pirates, bouquet de plumes dans les mains, avec un regard d'enfant qui attend qu'on lui offre un gros cadeau. Une belle friandise. Une incroyable surprise. Qu'on lui dise 'OUI, mon grand, on va te chercher ça'. J'avais dix-sept ans. Dix-sept ans, putain !

Spoiler:

Mayeul lance l'un de ses plus beaux sourires à Martial, avant de s'essuyer la main sur ses propres vêtements. Un peu plus ou un peu moins de sang, après tout... Mais oui, Mayeul a tendance à toucher tout ce qu'il trouve. Il est tactile, le cielsombrois, et il a besoin d'utiliser ses sens, voyons ! Ils se sont avancés sur la piste sanglante dans une atmosphère qui se fait plus lourde à chaque pas, comme si la forêt toute entière retenait son souffle. L'impression est étrange et dérangeante mais même le cielsombrois, pourtant bavard, ne pense vraiment à rompre le silence.

Il s'agenouille également aux côtés de Martial pour mieux observer les plumes blanches. Il ne s'y connaît pas forcément énormément en animaux mais elles ne lui évoquent pas grand chose. Si c'est un oiseau, il doit être énorme ! Mais ce sont bien des crins qu'ils trouvent à côté, laissant se deviner un combat mortel entre... quoi ? Un cheval et un cygne gigantesque ? D'un commun accord, ils continuent à suivre la piste et l'horreur leur apparaît bientôt. Il est pirate Mayeul, depuis longtemps, il a l'estomac bien accroché mais quelque chose dans la scène qu'il a devant les yeux évoque une telle tristesse, une telle injustice qu'il se sent presque mal. C'est une créature de légende qu'il a devant les yeux, une de celles qui peuplent les livres et les récits des conteurs. Un Pegase. Mutilé, assassiné, par quelque chose qui semble avoir déserté les lieux.

La voix de Tim s'élève, aux paroles tellement banales mais qui reflètent exactement les pensées de Mayeul. "Moi non plus." Avoue le cielsombrois, recouvrant peu à peu ses esprits. "Marti ?" Ils sont chez lui après tout, lui savait peut-être que ce n'était pas une légende. Mais qui, ou quoi, serait capable d'abattre cet animal magnifique ? Tim reprend la parole et cette fois, Mayeul ne peut s'empêcher de détacher ses yeux de la scène macabre et de lui adresser un sourire goguenard. "Tu veux rester là et t'en assurer ? Je suis sûr que ses copains ne vont pas tarder." C'est censé être une créature de légende, bon sang, si ça se trouve c'est le seul de son espèce et voilà que Timmy se met à rêver de chevaux volants ! "On ferait mieux de revenir sur l'Audacia." Annonce Mayeul, redevenu sérieux. Ils sont probablement seuls dans le coin mais rester pour s'en assurer lui paraît être une mauvaise idée. Il a subitement conscience, le pirate, de cette forêt peu habituelle et du silence trop lourd, de leur éloignement de l'Audacia et de la menace potentielle des lieux.

Il aurait bien aimé en voir un de près, vivant, et non pas la carcasse démembrée d'un Pégase couvert de sang. Mais s'éloigner autant de leur territoire familier ne semble plus une si bonne idée, après ce massacre. Il n'a pas peur, non, il est un officier de l'Audacia, un pirate, un matelot sans peur ! "De toute façon, on ne peut rien faire de plus." Et peut-être qu'il y a une pointe de regret, dans sa voix, à l'idée qu'ils ne puissent rien faire.

Spoiler:

Un pégase. Cadavre immaculé sur le sol d'humus, abandonné là, brisé, les ailes dans un piteux état, le regard terne fixant la mort venue le réclamer. Le coeur du blond s'emballe, sa bouche s'assèche. Il lui faut un peu de temps pour comprendre, faire le lien entre les ailes et le corps définitivement équin - car les mythes pour enfants ne sont que des mythes, pas vrai ? Ou pas vraiment ?

« Je... » Sa voix se brise. Lui si indifférent à la mort des hommes, désormais – qui cauchemarde encore quelquefois, mais petit à petit s’y fait – voudrait détourner et oublier le corps mutilé devant lui. Aurait-on tué Bartholomé, Ermengarde, Mayeul, ou n’importe qui d’autre bien trop cher à son coeur (des noms qu'on ne prononcera pas) qu’il aurait réagi de la même manière.

« ‘Mengarde, regarde. » Il pose le livre sur les genoux de la femme du consul, d’autorité. A quatre ans, il ne sait pas encore lire. Les illustrations d’or et d’encre précieuse s’étalent sur des pages et des pages. Sous son doigt juvénile et impérieux un immense cheval blanc aux ailes étendues survole ce qui semble être une lande ansemarienne. Le petit blond aux yeux de nuages – regard si doux – penche la tête. « On en a des ça ? »
« Bien sûr que non, Martial.
- Et si je voulais, on pourrait en avoir ? »

« On en parle aux gamins. J’y croyais, avant. » finit-il par murmurer. Les images défilent devant lui, aussi nettes que s’il les avaient dessinées. Ses rêves de gone, pouvoir s’envoler. Il a toujours adoré les chevaux. Ses rêves d’adolescent, pouvoir exister. Sur le dos d’un cheval, il est presque libre. Ses fantaisies avortées de jeune adulte, pouvoir s’échapper. Il aurait pu fuir ses chaînes, bien avant de rejoindre l’Audacia, enfin s’envoler.
Créature de ses rêves.
Rêves écarlates et désormais massacrés.

« Non. Ca ne peut pas être ton Familier. » Tranche avec froideur l’Ansemarien en regagnant un semblant de calme et repoussant au loin les pensées qui le parasitent. A dix-huit ans, son cheval sombre, Abondance, qui s’échappe avec lui sur son dos en pleine nuit. Loin, si loin, suivi de personne, oublié de tous quelques heures jusqu’à ce que le soleil se lève. Il aurait voulu alors s’envoler pour que vraiment le triumvirat ne soit plus rien. Fuir la mer. Le pégase a ça qu'il est résolument opposé à tout ce qui fait Ansemer aux yeux du monde - et est magnifiquement représentatif de la nation qui toujours cherche à conquérir l'horizon. Même les terres. « Mayeul a raison, rentrons. Si ce qui a fait ça est dans le coin et ne s’attaque pas qu’aux animaux, on va se mettre dans un bordel pas possible pour bien peu. Et si ses copains arrivent, comme tu le dis… Son regard de nuages, son regard d’acier désormais, glisse sur Mayeul. Je ne sais pas. Je suis pas expert en pégases, mais je doute qu’ils soient pacifiques. »
Car tout est un danger, d’une manière ou d’une autre. « Et à moins que vous vouliez vous tracter un cadavre pour je ne sais quelle raison, on le laisse là et on y va. » Il saura les mener jusqu’à la sortie sans trop de souci, Martial. Il a besoin de jouer le guide, d’occuper son esprit.

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