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 Sourires, mensonges et plumes de hibou

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César de Viveplume
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Message(#) Sujet: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptySam 18 Juil 2020 - 19:31


Livre I, Chapitre 2 ▬ Trois petits tours

Sourires, mensonges et plumes de hibou

César de Viveplume & Flavien Harpelige


2 avril 1000



Statut du RP : Privé
Résumé : César va à la rencontre de la caravane des arts, qui est parti la veille d'Euphoria, pour y trouver sa prochaine cible. Il y rencontre Flavien, à qui il va prétendre être un simple voyageur en quête d'aventures.
Recensement :

Code:
• [b]02 mois 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t384-sourires-mensonges-et-plumes-de-hibou#3860]Sourires, mensonges et plumes de hibou[/url] - [i]César de Viveplume & Flavien Harpelige[/i]
César va à la rencontre de la caravane des arts, où se trouve sa prochaine cible. Il y rencontre Flavien, à qui il va prétendre être un simple voyageur en quête d'aventures.


Dernière édition par César de Viveplume le Sam 25 Juil 2020 - 15:18, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptySam 18 Juil 2020 - 19:33

Le soleil se lève sur les vastes forêts de Sombreciel, et voir ses reflets illuminer les eaux de ses lacs me fait toujours chaud au cœur. J'installe mes affaires sur la selle de mon cheval, dépose une couverture sur sa croupe et enfourche ma monture. J'ai une caravane à retrouver et à rejoindre. D'après l'aubergiste, ils devraient être sur la route d'Euphoria. J'ai passé la soirée à étudier les informations que l'on m'a fourni. Homme brun, d'une quarantaine d'années, travaillant au sein de la caravane comme palefrenier. Cela ne sera pas facile. Les artistes sont nombreux au sein de la caravane, il y aura des yeux et des oreilles partout. Mais ce n'est pas ça qui va m'arrêter. Tout ce que je sais, c'est qu'on a réclamé la mort de cet homme à cause d'actes particulièrement odieux commis sur des demoiselles. Ça me suffit pour vouloir relever le défi. J'ai vérifié mon équipement. J'ai donc des lames de tailles diverses, allant de la taille d'une aiguille à la longueur de ma paume. J'ai également mon arc, que j'ai moi même dessiné et que d'autres ont fabriqués.. Une arme pouvant s'assembler et se désassembler pour pouvoir être dissimulé dans des bagages. Les flèches sont de la même facture. J'estime être prêt. J'élance ma monture sur le chemin et quitte l'auberge où j'ai passé la nuit sans me retourner.

Minerve finit par me rejoindre au bout de quelques heures. Je l'aperçois s'approchant de son vol lent et gracieux. Elle finit par atterrir sur la couverture installée sur la croupe de mon cheval et, sans un mot, glisse la tête sous son aile pour piquer un somme. Je ne la dérange pas. Elle a passé la nuit à chasser et, au vu de mes rêves, elle a gobé un écureuil et un loir. Un oiseau de sa taille a besoin de beaucoup d'énergie, et de beaucoup de repos aussi. Nous parlerons après sa sieste. Je sors de ma sacoche une pomme et la déguste tout en admirant la nature autour de moi. Je ne me lasserais jamais de ce paysage qui s'offre à moi à chaque voyage à cheval. Ma monture marche d'un bon pas, et je décide de ne pas la pousser plus. Minerve dort maintenant d'un sommeil profond, et je doute que le trot ou le galop de mon cheval suffise à lui fournir le repos dont elle à besoin.
Le soleil est pratiquement au zénith quand j'aperçois les jolies roulottes de la caravane. Grands dieux, ils savent attirer l'attention ces artistes. Je ne prends pas la peine d’accélérer le pas. Je profite de cette approche lente pour à la fois admirer les roulottes et repérer les potentielles cachettes et autres endroits qui me seraient bien utiles pour accomplir mon travail. Minerve émerge de son sommeil avec un bâillement : « Chasse ?  Bientôt ma belle, bientôt » Le hibou ouvre ses grands yeux et jette un œil sur ce qui arrive droit devant nous. « Drôles de gens. Je vois des hommes étranges, qui font des choses bizarre, dans cette... Roulotte ?  Ils dansent. Enfin je crois. » Minerve laisse échapper un hululement outré et s'envole d'un coup d'ailes. Je la regarde survoler la caravane et faire de lents ronds au dessus d'elle.

Nous sommes maintenant suffisamment prêts pour pouvoir toucher la dernière des roulottes. Je pousse un peu mon cheval pour la dépasser. Je n'ai pas encore repéré ma cible, mais ça ne saurait tarder. Je surprends des coups d’œils surpris et décide de rabattre ma capuche en arrière pour montrer ma figure aux gens d'ici. Il ne valait mieux pas jouer au type louche. J'affiche un grand sourire et me dirige vers un homme aux cheveux longs. Minerve me rejoint et se pose sur sa couverture : «  J'ai beau essayer, je ne comprends rien à l'art... » J'ignore la remarque du hibou et m'avance vers l'homme. J'incline la tête en guise de salut, et lui demande avec un sourire :
« Mes salutations, êtes-vous l'un des responsables ? »


Dernière édition par César de Viveplume le Sam 25 Juil 2020 - 15:20, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyVen 24 Juil 2020 - 15:51


Sourires, mensonges et plumes de hibou
César & Flavien
Alors que je terminais de fixer les sangles sur une malle contenant nos affaires, j'entends un léger raclement de gorge derrière moi qui me fait me tourner, un sourcil levé. C'est Allan, un de nos palfreniers, avec nous depuis des années, un homme droit, honnête et travailleur, qui a un magnifique filet de voix, mais qui, malgré tous mes encouragements, a toujours été trop timide pour oser pousser la chansonnette en public... Je le vois mal à l'aise, qui se dandine un peu de gauche à droite, son chapeau entre les mains.

J'aimerais bien qu'on discute de quelque chose, si tu veux bien...
Bien sûr! Tu veux qu'on aille faire un tour ou qu'on s'installe dans ma roulotte?
Dehors, si c'est possible... La soirée est belle...
Très bien, allons-y.


D'un petit signe du menton je l'invite à me suivre pendant que le reste de la troupe est en train de terminer nos préparatifs pour quitter La Citadelle après deux représentations, et nous nous éloignons dans les ruelles taillées à même la roche, baignant dans la douce lumière des pierreries qui émaillent les parois, et l'éclairage à l'intérieur des maisons qui forment des taches de lumière orangée sous nos pas. Une fois assez à l'écart d'éventuelles oreilles indiscrètes je m'arrête, m'asseyant sur un banc qui trône au milieu d'une petite place, avec en son centre une fontaine. Je lui jette un regard mais ne dis rien, le laissant se lancer. Ce qu'il fait, d'une voix beaucoup moins assurée que d'habitude.

Flavien je... je ne vais pas repartir avec vous.
Co...comment ça?

Cette annonce me fait un peu l'effet d'une gifle... Allan n'a jamais parlé de partir ou même de quitter la caravane... Il aimait y travailler et vivre une vie sur les routes, comme moi, alors cet nouvelle soudaine...

En fait je... je veux être honnête avec toi. Je vais me marier, avec une femme que j'ai rencontrée ici...
Mais on n'est là que depuis deux jours!


Loin de moi l'idée de jouer les oiseaux de mauvaise augure mais quand même... ça me semble un peu précipité. Sauf que pour la première fois je l'entends rire de bon coeur et je me détends à cet éclat.

Je la connais depuis un an maintenant... voire plus... On s'est rencontrés ici, après un spectacle, et on a continué à s'écrire... et puis à chaque fois qu'on revenait ici, je la retrouvais, et je pouvais passer du temps avec elle. Hier je lui ai fait ma demande et elle a accepté...
Oh mais c'est magnifique!


Sans trop réfléchir je le prends dans mes bras, franchement heureux pour lui à l'annonce de cette nouvelle... Et je me dis aussi que malgré mes efforts pour m'intéresser à tous, je n'ai clairement pas les yeux partout... Pourtant quelques indices font sens à présent... Sa mine mélancolique quand nous partions d'Abyme, et son impatience quand nous nous en approchions, les nombreuses fois où je le voyais écrire ,ou encore lire et relire les mêmes morceaux de papier... Tout s'éclairait! Et après l'avoir encore une fois félicité, et avoir annoncé la nouvelle à tout le monde avec son accord, nous avions célébré son départ au repas du soir, riant et pleurant au gré des hommages qui lui étaient rendus. Et même lui n'en menait pas large... mais il a fait venir sa fiancée, qu'il nous a présentée et qui semble être une jeune femme charmante. Nous nous sommes couchés tôt, très tôt même, et le réveil a été difficile... Nous nous sommes quittés après de nombreux baisers, accolades et promesses qu'il sera là à notre retour. Je l'ai même surpris à dire au revoir à nos chevaux, dont il s'occupait avec tellement de soin... mais ainsi va la vie et rien n'est fait pour durer toujours. Nous avons donc repris la route mais dès Sombreciel nous nous sommes rendus compte qu'on manquait d'un palfrenier, et que nous devions remplacer Allan. Lors d'une halte dans une petite ville, le temps d'acheter des victuailles, un homme s'est présenté, nous expliquant qu'il cherchait du travail et qu'il s'occupait des chevaux. Il était prêt à travailler gratuitement en échange d'une place jusqu'à Ansemer, et après l'avoir regarder panser et atteler un cheval, je me suis dit qu'il ferait l'affaire d'ici là.

Les jours se sont suivis, tranquilles, et nous cheminons vers Edenia lorsque j'ai sonné la halte pour la pause de midi, nous arrêtant dans une petite clairière en bordure de chemin, assez vaste pour que nous puissions tous nous arrêter sans gêner le passage. En moins de dix minutes, un feu ronflait déjà au milieu des roulottes, et toute la petite armée de la caravane s'affairait pour mettre en place tables, bancs, couper les légumes, ou plumer quelques poulets. Et comme d'habitude, il y avait toujours quelqu'un pour chanter, jouer d'un instrument ou faire des plaisanteries histoire de rendre le travail des autres plus agréable et moins contraignant. Sauf qu'au beau milieu du repas une agitation semble venir de l'autre côté des roulottes, et bientôt je vois la silhouette d'un cavalier encapuchonné, alors que nous sommes tous à pied.Je me lève, reposant ma gamelle pour aller à la rencontre de l'inconnu. Pendant quelques instants, j'imagine le pire, que c'est un responsable chargé de fouiller les caravanes, ou un voleur, mais bientôt la capuche tombe, et je me retrouve face à un homme grand, aux cheveux noirs et aux yeux bleus qui affiche une expression paisible et amicale. Je me détends, restant tout de même méfiant.

Je suis le responsable ici, Flavien Harpelige, polichinelle de la caravane des arts, et vous même voyageur? Que faites-vous par ici?

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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyDim 9 Aoû 2020 - 19:55

L'homme semble méfiant, mais cela n'est pas étonnant. Je me suis approché d'eux en toute discrétion, sans me faire signaler, et sans même montrer mon visage, il y a de quoi s’inquiéter. Mais parlons franchement, si j’avais été un voleur, je ne me serais jamais approché d’eux ainsi, à découvert. Je serais resté à bonne distance, et aurait frappé pendant la nuit. Je ne suis, heureusement pour eux, pas ainsi. L’homme aux cheveux longs se présente comme étant la polichinelle de la caravane. Bien. Celui là saura me renseigner, non seulement sur ma victime mais également sur la caravane en elle même. J’avoue être assez curieux, ces gens ont un mode de vie tout particulier, et cela mérite même qu’un homme tel que moi daigne s’y intéresser. Il y a tant de choses à voir, tant de monde... Je ne saurais dire combien de temps il me faudra pour exécuter mon travail. Les artistes commencent à se regrouper, curieux, et forment peu à peu un cercle entre Flavien Harpelige et moi. Je suis encore assis sur mon cheval, dominant toute l’assistance. Et je vois tout. Je vois une femme qui calme son familier, un petit moineau, rendu nerveux par la présence de Minerve. Je vois un homme qui profite de cette distraction bienvenue pour s’approcher lentement de celle que je pense être l’élue de son cœur. Je vois tant de choses, mais pas ce que je cherche. Je laisse échapper un soupir et tourne la tête vers l’homme dénommé Harpelige. J’ouvre la bouche pour parler quand Minerve, les plumes hérissées, figée dans une posture menaçante, laissait échapper un hululement furieux. Un des artistes s’était visiblement trop approché d’une de mes sacoches, celle contenant mon armement. Il n’avait sûrement pas l’intention de voler son contenu, mais Minerve avait sûrement dû penser le contraire. Voir tant de monde ainsi rassemblé ne rassure pas le hibou. Je prête à peine attention à la scène, mais je sais que l’avertissement de Minerve a non seulement fait reculer l’homme, mais également un bon nombre d’autres personnes. Je finis donc par répondre à mon interlocuteur : « - Veuillez m’excuser. Il est rare pour nous de voir autant de monde nous prêter une telle attention. Pour répondre à votre question, je ne suis qu’un simple voyageur, en quête d’aventures et de connaissances. Je crois deviner que nous suivons à peu près le même chemin. Je sollicite donc votre bienveillance en nous acceptant parmi vous, le temps d’un jour ou deux. »

Je finis par descendre de mon cheval. Minerve, quant à elle, reste sur la défensive, observant les badauds nous entourant d’un œil scrutateur. Je sais qu’elle cherche notre cible, et je lui en suis reconnaissante de ses occuper. Je suis suffisamment occupé à devoir justifier ma présence et inventer un mensonge... Si seulement les relations humaines n’étaient pas si compliquées... Je m’approche de l’homme aux cheveux longs et, malgré le dégoût que cela m’inspire, je tends la main et lui dit : « Je me nomme César, j’espère que notre présence ne sera pas de trop, nous saurons nous rendre utile si le besoin s’en fait ressentir, je peux vous l’assurer. » Je tais volontairement mon nom de famille. Cet homme, ainsi que tous les autres rassemblés, n’ont pas besoin de le savoir. Il manquerait plus qu’ils sachent que j’ai du sang noble, ils penseraient tout de suite que ma présence ici était tout sauf naturelle. Je n’ai rien d’un artiste, et cela se voit. La voix de Minerve résonne tout à coup dans ma tête : «  César. La proie. » Je tourne la tête vers le hibou qui fixe avec insistance un homme d’apparence modeste, qui correspond aux descriptions qu’on m’a fourni. Je souris, me tournant vers le palefrenier :
« - Ah ! Vous arrivez au bon moment mon brave, mon cheval est visiblement épuisé. De bons soins et du repos ne seront pas de refus.  » Je laisse l’homme prendre les rênes de ma monture et prends le temps de prendre ma sacoche. L’homme s’éloigne avec l’animal, tandis que Minerve, d’un coup d’aile, s’envole et atterri sur mon avant bras. Je ne m’inquiète pas pour le reste de mon paquetage, encore fixé à la selle. Si le palefrenier y jette un oeil, il ne verra que l’équipement d’un simple voyageur. Le hibou fixe à présent du regard Flavien Harpelige, et je me tourne vers lui avec un petit sourire : « Sauf erreur de ma part, vous vous rendez à Edenia, c’est bien cela ?  »

Autant meubler un peu la conversation, je sais que ma présence ici n’était pas prévue pour la caravane, et je tiens à ce que le temps que je passe parmi ses membres soit le plus agréable possible.. J’ai un peu de temps devant moi, je peux me permettre de me détendre... Même si le manque de confort risque d’être cruellement ressenti.


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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyMer 2 Sep 2020 - 18:16


Sourires, mensonges et plumes de hibou
César & Flavien
Cela fait aussi partie de mes attributions : savoir gérer les aléas et les imprévus... Au fil des années et des voyages, j'ai vu l'ancien polichinelle, puis mon frère se débrouiller face aux coups du sort, aux abandons, aux accidents et autres événements qui surviennent toujours quand on est en charge d'un groupe qui comporte des êtres humains lancés sur les routes... C'est grâce à eux, en les voyant à l'oeuvre, en observant comment ils se tirent d'affaire et cherchent des solutions que j'arrive à peu près à faire de même... Le poids de l'expérience comme on dit... Et parfois les dieux sont aussi avec moi, comme pour le fait de retrouver quasiment tout de suite un nouveau palfrenier à peine Allan ayant décidé de nous quitter... Je dois dire que je ne rate jamais une prière ou un remerciement silencieux à ces êtes qui veillent sur nous, et qui nous évitent bien des dangers et bien des tourments... En mettant des solutions à nos problèmes sur notre route, en éloignant les dangers, je me dis souvent qu'ils doivent aimer les arts, et que la façon dont nous vivons et leur rendons hommage doivent leur convenir pour être ainsi couverts de bienfaits. Et c'est avec un sourire sans doute idiot que comme chaque jour, comme une mère avec ses poussins, ou Béatrice avec moi, je surveille d'un oeil attentif toute ma joyeuse troupe qui s'active pour les préparatifs du déjeuner. Jusqu'au moment où je sens un frisson d'inquiétude parcourir l'assemblée, comme une vague, ou les mouvements que forment les abeilles pour effrayer leurs ennemis. Et même si nous avons des guerriers pour nous protéger, je me lève et vais au devant de ce qui cause cette agitation. Parfois, dans ce genre de circonstances je regrette de ne pas avoir un familier plus imposant et plus menaçant, parce que soyons honnêtes, une oie, avec un aussi mauvais caractère que possible, ne pourra que se contenter de pincer les mollets des imprudents...

C'est un cavalier vêtu de sombre qui déambule près de nos roulottes, et je vais à sa rencontre histoire de voir ce qu'il veut. S'il nous avait voulu du mal, la solution la plus simple et la plus efficace aurait été d'attendre la nuit, quand tout le monde ou presque était endormi, et que nous étions donc vulnérables... Ou alors c'est le pire voleur de la création... Il demande le responsable, et même s'il me faut toujours une seconde avant de réaliser que JE suis le responsable, je m'approche de sa monture en me présentant, me frayant un chemin au milieu des quelques curieux ayant assez de temps libre pour rester plantés là à le regarder, pendant que les autres lui jettent des coups d'oeil discret tout en s'affairant. Je sursaute lorsque le hibou émet un hululement sonore, et lève la main pour signifier à tout le monde de rester à bonne distance. J'observe l'étranger qui explique enfin les raisons de sa venue et hoche lentement la tête.

C'est possible. Nous avons une place de libre dans une des roulottes et il y a assez de fourrage pour votre cheval. Cinq fleurons pour la nuit, trois de plus si vous prenez tous vos repas avec nous, est-ce que ça vous va?

Je suis un peu plus rassuré quand il met pied à terre et lui serre la main tendue avec franchise. Ce sont des manières qui me plaisent.

Avez-vous déjà mangé? Nous pourrons discuter de tout ça, et de comment vous pourriez vous rendre utile autour d'un repas, qu'en dites-vous?

Je souris et je fais signe à quelqu'un de ramener un bol de ragoût, alors qu'autour de nous, une fois la surprise passée, les curieux se dispersent, retournant soit à leur repas, soit à d'autres activités, et nous ne sommes plus la cible de tous les regards. Notre nouveau palfrenier s'approche de l'étranger et vient emmener son cheval pour s'en occuper. Sauf que je hausse un sourcil en entendant sa façon de s'adresser à lui... son "mon brave" sonne terriblement aristocrate, et quelque chose me dit que la personne en face de moi a des origines nobles malgré sa mise simple... et qu'il ne se prend pas pour n'importe qui. Enfin, il n'a peut-être pas l'habitude d'être avec des gens "du commun" comme nous, et je ne vais pas lui reprocher d'avoir eu une belle naissance... Son familier vient se percher sur son bras alors qu'on vient lui tendre un bol ainsi qu'une cuillère en bois. Je lui fais signe de me suivre jusqu'à la table que j'occupe, où je reprends mon propre bol pour le terminer.

Vous avez raison, nous retournons en Edenia. Alors, dites-moi monsieur César, en quoi pouvez-vous êtes utile à notre caravane? Tenez, mangez...

J'attrape un gobelet propre et le remplis d'hydromel avant de le faire glisser vers lui.

Ca vous fera du bien. Et d'où venez-vous? De Sombreciel?

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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyVen 4 Sep 2020 - 22:16

Ce gueux venant de je ne sais où compte vraiment me faire payer le séjour ? Cinq fleurons plus trois supplémentaires pour les repas, et tout ça par jour ? J'aurais mieux fait de tendre une embuscade pendant la nuit au palefrenier, j'aurais gagné du temps et de l'argent. "Oui, mais cela aurait été beaucoup moins excitant. La chasse est un art César, tu le sais autant que moi. Gagner la confiance de la proie en lui faisant croire qu'on ne lui veut aucun mal, puis fondre sur elle une fois sa garde baissée... Il n’y a rien de plus instructif, car cela force le chasseur à apprendre de sa proie.". Minerve a raison. Le jeu en vaut plus la chandelle lorsqu'on le fait durer plus longtemps. Ici, et aussi longtemps que je séjournerais parmi ces gens, je ne serais plus Messire César de la baronnerie de Viveplume. Mais simplement César, simple voyageur. Et ce simple voyageur paiera le prix demandé sans broncher, c'est l'une des règles de ce jeu. Je souris donc et, après avoir rapidement fouillé dans ma bourse, je tends les quelques pièces à Flavien Harpelige, comme symbole de notre accord. Un sourire, quelques pièces, un beau mensonge, voilà qui rends tout cela terriblement excitant.  J'ai maintenant hâte de continuer.  Mon cheval est maintenant entre les mains du palefrenier, lequel ne se doute absolument pas de ce qui plane au dessus de sa tête. Minerve se pose sur mon bras. Son poids me rassure. Quoiqu'il arrive, elle sera à mes côtés.  Je regrette juste d'avoir oublié d'enfiler cette protection en cuir que je porte habituellement. Ses serres, qui s'enfoncent dans mon bras pour l'aider à garder son équilibre, rends cet instant de complicité quelque peu douloureux. Je suis donc le responsable de la caravane qui me demande si j'ai déjà mangé. Je me contente de répondre par la négative et l'accompagne à une table où l'on m'apporte un ragout à l'odeur et à l'aspect peu engageant. Grands dieux, comment font ces gens pour se nourrir avec une telle chose ?

Mon bol d'une main, je tends l'autre vers la table pour laisser Minerve descendre. Elle s'installe, ressemblant maintenant à une adorable boule de plumes. Une boule de plumes avec de grands yeux rouges orangés. Je m'assoie également, face à Flavien Harpelige. Celui ci est décidément désireux de savoir en quoi je pourrais être utile à la caravane pendant mon séjour. Je fronce alors les sourcils. Il me fait payer, et il veut en plus que je me rende utile ? Mais il se croit où ? Je fais déjà un effort considérable pour accepter leur compagnie, ainsi que leur nourriture, que j'ai du payer en plus. Et il veut que je travaille pour eux ? Minerve semble toute aussi surprise puisqu'elle le regarde avec de grands yeux ronds. Il me répète la requête deux fois, pour sans doute s'assurer que je ne suis pas sourd. Je baisse les yeux sur le bol, avec le ragout. La bonne chère de la maison me manque terriblement. "Tu n'es pas à Viveplume. Prends sur toi, où il va commencer à se méfier." Minerve a raison, une fois de plus. Je dois ravaler mon orgueil et mes tendances naturelles pour reprendre le jeu là où je l'ai laissé. Je souris donc à l'homme qui semble me scruter. Un sou pour ses pensées, s'il vous plait. J'aurais bien aimé savoir ce qu'il pense de moi, en cet instant. Je lui réponds donc :"- Vous êtes bien aimable, je vous en remercie. " Je prends une gorgée d'hydromel et une bouchée de ragout. Bwa ! Je ne donnerais même pas ça au chien d'Emile. Je retiens heureusement le dégout que m'inspire le repas et affiche un large sourire : "- Hum ! Mes respects au cuisinier. Une nourriture aussi simple mais pourtant délicieuse est rare de nos jours. Pour répondre à votre question, j'imagine que je peux vous être utile en beaucoup de choses. "

Je reprends une bouchée de ragout, et la fait passer avec un peu d'hydromel. Minerve me regarde, visiblement amusée par cette épreuve culinaire que l'on m'impose. Je vois cependant que ma réponse ne semble pas satisfaire le responsable de la caravane. Je vais devoir développer. Un regard vers mon sac, contenant mes armes, me donne une idée. Les membres de la caravane sont protégés par des guerriers. J'imagine même que certains artistes doivent être en possessions d'armes, le cas où les guerriers se montrent débordés si un problème survient. Quoique je pense sérieusement qu'une troupe de brigands, même avec de nombreux combattants, serait folle de s'attaquer à la caravane. Tant de monde, tant de roulottes, cela doit mobiliser beaucoup de paires d'yeux pour surveiller les alentours. Sans parler des familiers. Réfléchis César, que répondre à cet homme pour qu'il cesse de se méfier ainsi ? Une autre bouchée de ragout me force à me décider : " - Je suis assez doué avec mes mains, et ce, depuis toujours. J'ai de nombreuses connaissances dans l'armement. Si vous avez besoin de réparations ou d'une expertise, je suis votre homme. Vos guerriers ont sans doute besoin d'armes efficaces. Sinon... J'imagine que je peux prendre quelques tours de garde, histoire de vous soulager. Minerve voit aussi bien de nuit que de jour. Nous serons sans aucun doute aussi efficace que les meilleures et les plus qualifiées des sentinelles."

Voilà qui devrait le persuader. Et, avec un peu de chance, s'il me laisse prendre un tour de garde de nuit, j'aurais le champs libre pour exécuter mon travail et pour disparaitre dans l'ombre. Le palefrenier, l'étranger et son hibou auront disparu, et personne pour témoigner. Ce serait parfait.  Minerve approuve. Je prends une autre gorgée d'hydromel, satisfait. Espérons maintenant que l'homme me fasse suffisamment confiance pour m'accorder cela. Il a l'air d'être un homme raisonnable, je peux lire dans ses yeux l'expérience de ses nombreux voyages. Il saura prendre la bonne décision. C'est sans doute un homme qui agit pas seulement avec son cœur, mais aussi avec sa tête. Etre responsable d'une telle organisation doit demander du temps et beaucoup d'énergie et, l'espace d'un court instant, j'en viens presque à le considérer comme un noble veillant au bien être de son territoire et des gens qui y habitent.  Je vois autour de moi que les gens sont heureux ici, et la bonté dont il a fait preuve à mon égard est presque irréelle.  Je suis curieux de savoir comment il fait pour s'en sortir tous les jours. Je songe déjà aux questions que je vais lui poser quand il me demanda si je venais de Sombreciel. Hum, voilà qui pourrait permettre d'engager la conversation. Je lui réponds donc, avec un sourire :
"- Vous avez deviné juste, monsieur Harpelige. Je suis né et j'ai grandi en Sombreciel, non loin de la frontière démériane.  Je n'ai commencé mon voyage que très récemment, après le décès en couche de mon épouse. Je n'avais plus rien qui me retenait dans le village où nous vivions. Je suis parti sans me retourner.  Je vis et voyage grâce à mon talent pour le travail sur les armes. J'ignore encore où tout cela me conduira. "

Je me tais maintenant, reprenant une bouchée de ragout. Ce mensonge est camouflé par un semblant de vérité. J'ai bien grandi non loin de la frontière démériane, et je suis un ingénieur en armement. Mais je n'ai jamais eu d'épouse, et encore moins des enfants.... Quoique je pense avoir sans doute un ou deux petits rejetons qui ont du naitre je ne sais où. J'ai rencontré tellement de femmes depuis mon entrée à l'académie... Je chasse cette pensée de ma tête et me permets cette petite question, histoire de pousser Flavien Harpelige à m'en dire plus  : "- J'ai beaucoup entendu parler de la caravane et ai vu quelques uns de vos spectacles, mais je n'aurais jamais imaginé me retrouver face à quelque chose d'aussi... Grand. Une telle communauté doit sans doute nécessiter une incroyable organisation, non ? "
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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyMar 15 Sep 2020 - 17:31


Sourires, mensonges et plumes de hibou
César & Flavien
En quelques minutes à peine la vie de la caravane a repris son cours, dans une ambiance de joyeux bazar perpétuel, avec toujours du monde et de l’agitation, des rires, des chants, des notes de musique, des appels d’un bout à l’autre du campement, des hennissements de chevaux et autres bruits de familiers. Là, certains ont déjà terminé de manger et en profitent pour s’entraîner : non loin on a un jongleur qui pratique son art avec des bouteilles vides, et une poétesse est installée sous un arbre, son carnet en main, son crayon en bouche et le regard vague, ses lèvres bougeant à peine comme pour apprivoiser des rimes encore sauvages. On a l’équipe de cuisine qui échange quelques mots avec chacun venant se servir, alors que deux acteurs répètent une scène avec quelques accessoires. J’aime cette ambiance et cette agitation, j’aime être au milieu de ce bouillon de créativité et d’art, qui m’est aussi nécessaire que l’air que je respire et la nourriture que je mange. Je m’installe donc au milieu de tout ça, accueillant notre nouveau venu du mieux que je peux, et nous sommes bientôt servis. A peine sommes nous face à la table qu’il sort d’une bourse bien garnie les pièces demandées, ce qui me fait me demander, au vu de ces finances, pourquoi il n’a pas voulu prendre une auberge où il serait bien mieux installé qu’ici. A moins qu’il n’ait peur d’être attaqué seul sur la route, et en ça c’est vrai que toute une troupe protégée par des guerriers a quelque chose de rassurant. J’empoche les pièces en le remerciant et commence à manger tout en discutant avec lui. Je surprends un regard presque dégoûté sur le bol de nourriture mais n’ajoute rien, même si j’ai envie de lui dire que les gens qui se sont mis aux fourneaux font de leur mieux, et que certains, même en Arven, ne mangent pas à leur faim. Et comme s’il avait conscience de sa bévue, il complimente le cuisinier, même s’il s’extasie un peu trop pour être honnête. Le trop est l’ennemi du bien, et ça vaut en art comme dans le vie, selon la formule de mon père. Je bois une autre gorgée avant de sourire en l’écoutant proposer son aide à propos des armes.

Eh bien si vous avez du temps à tuer, nos guerriers seront ravis d’avoir votre expertise ! Mais ce n’est pas une obligation, c’est simplement que vous aviez parlé de vous rendre utile un peu plus tôt. En général nos « invités » si je puis dire ne sont tenus à rien à part à respecter les règles de base de la caravane, rien de plus !

Je souris et mange encore quelques bouchées avant de discuter de nos origines. Il devine plutôt bien, et j’avoue n’être pas peu fier d’arriver à trouver ses origines également. Sauf que lorsqu’il en vient à parler de son passé, mentionnant sa défunte épouse et son enfant qui n’a jamais grandi, je ne peux que sentir ma gorge se nouer… Pauvre homme, tant d’épreuves terribles pour une seule personne… même si c’est un risque immense que courent les femmes lorsqu’elles mettent un enfant au monde, ce qui les rend encore plus extraordinaires et précieuses. Savoir le risquent qu’elles courent et décider pourtant de porter un enfant à terme a quelque chose d’incroyablement courageux… même si lui n’a pas eu cette chance. Je hoche la tête, compatissant.

Je suis navré d’apprendre tout ça… Je n’ose imaginer d’épreuve plus rude, et j’en suis désolé. Quant au voyage, je vous comprends… voir d’autres paysages, d’autres horizons peut être salvateur. Il faut juste veiller à ce que le voyage ne se transforme pas en fuite permanente…

Un lourd silence vient flotter entre nous et je cherche quoi dire… Je ne veux pas passer pour l’homme sans coeur qui balaie un tel aveu du revers de la main avant d’amener un sujet beaucoup trop trivial, et je n’ai pas non plus envie de remuer le couteau dans la plaie en lui posant d’autres questions sur son deuil. Alors je botte en touche.

Ce talent pour les armes, est-ce de famille ou est-ce que ça vous est venu comme ça ? Je connais beaucoup de forgerons, de ferronniers, de maréchaux ferrants mais je n’ai que rarement croisé des armuriers… ce n’est pas courant !

Heureusement la conversation se déroule sans accroc et sans gêne, car il continue de parler, mentionnant cette fois la caravane, et je souris, flatté par son compliment. Je bois une gorgée d’hydromel avant de prendre la parole.

C’est vrai que c’est une grosse machine, mais quand vous en faites partie depuis aussi longtemps que moi, je peux vous assurer que vous n’y pensez plus, parce que vous avez déjà tout connu, affronté tous les contretemps possibles, improvisé mille solutions à mille problèmes… Et mon frère a été polichinelle avant moi, je l’ai vu faire, je l’ai aidé, et une fois que j’ai été nommé, il est resté à mes côtés quelques mois histoire que la transition se fasse en douceur. Mais j’ai de la chance, j’ai une troupe extraordinaire !

Du coin de l’oeil j’observe quelqu’un s’approcher de ma roulotte et sonner la cloche suspendue à l’arrière, signe qu’il est temps de se remettre aux préparatifs de départ. Je termine mon ragoût à la hâte avant de me lever et héler un des jongleurs.

Tobias ? Je te présente un nouveau passager, qui va séjourner avec nous quelques jours. Tu peux lui montrer la roulotte des voyageurs.


Puis je me tourne vers le nouveau venu.

Monsieur, je suis désolé mais le devoir m’appelle, nous devons reprendre la route pour ne pas arriver en retard au point de rendez-vous de ce soir. Nous nous retrouverons au dîner !

Je le salue d’un sourire et d’un signe de tête avant d’aller prêter main forte à toute la troupe qui s’active comme dans une fourmilière. Tobias, un peu timide, attend que l’homme aux cheveux noirs ait fini de manger avant de le précéder jusqu’à la roulotte dans laquelle on trouve deux couchettes superposées, une contre chaque mur. Il désigne le lit du bas sur la droite, et ouvre un tiroir qui se trouve sous le lit.

Voilà monsieur, c’est ici que vous dormirez. Si vous voulez ranger des affaires, vous pouvez les laisser ici. Installez-vous bien !

Puis il s’éclipse et laisse l’invité seul, avant que tout ce beau monde se mette en route, une dizaine de minutes plus tard.

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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyMar 15 Sep 2020 - 22:23

Je devrais être plus discret, mais à quoi bon, j'ai été élevé ainsi. Montrer mes émotions à longtemps fait partie de moi, de mon quotidien. Cela permet à la personne en face de savoir à quoi s'attendre. Pas de secrets, pas de mystères. Bon, il y a le Pas de l'Ombre maintenant, et on m'a appris à mentir, à dissimuler la vérité derrière une façade. Mais cette façade laisse parfois échapper quelques petites.... Dérives. Quand j'ai vu et senti le repas que l'on m'a mis dans les mains, je n'ai pu empêcher la dérive de se faire voir. J'ai bien essayé de tenter de réparer cela, mais un enfant serait plus convaincant. Bah, le mal est fait, et l'avantage est que mon hôte ne semble pas s'en formaliser plus que cela. Pas d'incident à déplorer donc. Son sourire est franc, et me plait beaucoup. Un personnage bien sympathique ma foi. Lorsqu'il me demande en quoi je peux lui être utile, je lui réponds que mon talent pour le maniement et l'entretien des armes pourrait être utile à la caravane. Pour mon plus grand malheur, il ne relève pas ma proposition de prendre un des tours de garde. Tant pis, l'occasion de croiser le chemin de ma cible, en pleine nuit, se présentera obligatoirement d'une manière ou d'une autre. Mais une expertise sur les armes, voilà ce qui plait à Flavien. Son sourire veut tout dire. Il ajoute cependant que ce n'était pas une obligation, mais que, étant donné que je l'avais proposé plus tôt... J'ai dis ça ? Minerve me dit oui. Ah, c'est vrai. Si ma mémoire commence à me jouer des tours...  Je souris et hoche donc la tête. Si j'ai dis que je me rendrais utile, c'est ce que je vais faire. Histoire de dissiper ce malentendu créé uniquement par mon tempérament...

Nous continuons notre discussion, et notre repas. Une épreuve ce ragout. Je le prends comme un défi.  Si je le finis, je pourrais m'en vanter devant Emile et Marcel. Eux, eux qui ont accès tous les jours à des mets somptueux. Ils sont loin de se douter que leur frère n'hésite pas à se mêler à la populace pour partager leur assiette. En parlant de famille, je ne peux pas dire à cet homme que je suis le frère cadet du baron de Viveplume. J'invente donc un beau mensonge. Et il parait tellement crédible que mon hôte en parait bouleversé. Tiens donc, je suis un si bon menteur que ça ? Mon vieux maitre serait fier de moi. Je me rappelle nos longues heures passées ensemble, il me forçait à inventer des mensonges de toutes sortes, jusqu'à ce qu'il considère qu'ils étaient suffisamment crédibles pour être crus par n'importe qui. Dans le mensonge, il n'y a pas que les mots qui sont important. La posture, le regard, l'expression du visage, tout cela est primordial pour faire avaler n'importe quelle parole. Flavien me dit qu'il était désolé, pour mon "épouse" et pour mon "enfant". J'aurais pu sourire tant la situation était cocasse, mais restons sérieux. Je parviens même à rendre mes yeux larmoyants. Facile, il suffit pour moi de penser à mon défunt père. Je baisse les yeux et laisse échapper un faible remerciement. Quand il me dit que mon voyage ne devait pas se transformer en fuite permanente, je lève un sourcil. Que veut-il dire ? Je passe là dessus, il doit dire ça à cause du fait que je sois "parti après le drame" comme si je cherchais à le fuir. Je ne réponds pas, me contentant de le regarder droit dans les yeux.

Un gros silence s'installe entre nous. J'en profite pour reprendre une bouchée. C'est Flavien qui va briser le silence en premier. Il me demande de lui en dire un peu plus à propos de mon talent pour les armes. Je souris, ravi qu'il me lance sur le sujet. Les armes, c'est toute ma vie. Quand je ne tue pas par moi-même, je crée des instruments qui peuvent le faire. Quand je les vois, quand je les ai entre mes mains, je me sens comme un père avec son enfant. Il est vrai que des gens de ma trempe sont rare. Il faut avoir un sacré sang froid pour créer des objets qui peuvent donner la mort. Je souris alors à pleines dents. Je lui réponds : "- Je dirais plus : ingénieur en armement. Mon travail est de dessiner, créer les plans d'armes innovantes. D'autres les fabrique, je les essaye, corrige leurs possibles défauts et les propose à mes clients. Voilà mon travail monsieur Harpelige. Et pour répondre à votre question, non, ce n'est pas de famille. Disons que je suis la brebis galeuse, le chiot anormal de la portée. Mais ce n'est pas ça qui m'a empêché de réussir. N'en dis pas trop. Ne t'inquiète pas. Plus j'en dis, moins il se méfiera. Du moins je l'espère. "

Sinon, il y a toujours d'autres possibilités. Je ne suis pas là pour faire de cet homme un ami, mais pour exécuter un contrat. Mais si je peux me faciliter la tâche en gagnant la confiance du chef de cette troupe... Je l'interroge alors sur la caravane et son incroyable organisation.  Flavien souris, visiblement flatté par mon compliment. Je lui retourne le sourire, et l'écoute me dire que c'est certes une "grosse machine" comme il le dit, mais qu'à force il s'y est fait. Il a récupéré la fonction auprès de son frère, qui était le gérant avant lui. J'hoche la tête, compréhensif. Il parait cependant baigner dans le bonheur, car il se trouve au sein d'une troupe extraordinaire. Je ne peux que comprendre. Le Pas de l'Ombre est ma deuxième famille après tout.  "Quelqu'un approche." Je suis le regard de mon hibou pour croiser celui d'un jeune homme répondant apparemment au nom de Tobias. Flavien fait les présentations, et s'excuse auprès de moi. Il me dit que nous nous retrouverons au diner. Je le salue donc, et le remercie chaleureusement. Je le regarde s'éloigner et, après mon repas, je suis le jeune homme qui me mène à la roulotte où je pourrais dormir. Un lieu ma foi... inconfortable. Les gens arrivent à dormir là dedans ? Par les dieux, ils sont courageux, dans cette caravane. Bah, cela suffira. Je ne compte pas dormir ici cette nuit dans tous les cas. Je remercie le jeune homme qui s'éclipse aussi vite qu'il est arrivé.  

La caravane ne tarde pas à reprendre la route. Minerve, perchée sur le toit de notre palace roulant, dort profondément. Assis sur mon cheval, je remplis mon rôle avec grand plaisir. Je passe auprès des guerriers, demande s'ils ont des soucis avec leurs armes. Je m'amuse comme un enfant à leur faire la démonstration de mes prodigieux talents. Réparer, conseiller, je me sens comme un médecin prenant soin de ses patients. J'ai même reçu une commande un peu loufoque, qui ne méritera mon intérêt que le jour où je n'aurais rien d'autre à faire que de réfléchir à quelque chose de stupide. Le soir arrive ma foi bien trop vite.  La caravane s'arrête, on monte le camp. J'en profite pour faire le tour du terrain, repérant les cachettes qui pourraient m'être utiles. Mon cheval est de nouveau entre les mains du palefrenier, et Minerve prends encore un peu de repos. Je l'aperçois, perchée sur la roulotte, telle une immobile boule de plumes. Les membres de la caravane me regardent passer, et retournent à leurs occupations. Merci Flavien, me voilà maintenant accepté au sein de la troupe, du moins temporairement. Satisfait, je rejoins le centre du camp. Encore quelques heures, encore un peu de temps, et je pourrais enfin passer à l'action. Je croise le regard de Flavien et souris. Cet homme est loin de se douter du danger qui plane sur l'un des membres de sa caravane.
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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyJeu 24 Sep 2020 - 16:48


Sourires, mensonges et plumes de hibou
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Depuis que je suis enfant, depuis toujours même, j’ai eu l’habitude de vivre au milieu d’un bal incessant de visages et de noms, certains restant fixes pendant des années, voire des décennies, et d’autres ne nous rejoignant que le temps d’un voyage ou d’une étape, quelques jours tout au plus avant que les vents du destin ne nous séparent, peut-être à tout jamais. Aussi je ne me formalise pas du nouveau venu, qui bien qu’il semble être un noble bien loin de son mode de vie habituel, demande à pouvoir loger parmi nous pour quelques jours. Après tout, il paie son droit de passage et semble être de bonne composition bien qu’un peu méprisant et dans quelques jours il sera parti alors...

Nous terminons notre repas, et je tente de soulever un sujet de discussion un peu plus léger après le terrible aveu qu’il vient de me faire. Je n’ose imaginer ce qu’on peut éprouver après une telle tragédie mais je comprends aussi son besoin de tout laisser derrière soi... Il m’en dit plus sur sa profession et j’acquiesce tranquillement, finissant mon verre.

Ah oui, vous allez jusqu’à en concevoir et en construire? C’est très intéressant! Par exemple, quelles armes avez vous fabriquées? Qu’ont-elles de particulier par rapport à toutes celles existant déjà?

Je note dans un coin de mon esprit qu’il a osé défier la pression familiale de continuer leur lignée afin de prendre un chemin différent, ce que je respecte. Je me doute que si ma famille n’avait pas été composée de saltimbanques, ils n’auraient pas accepté et encouragé ma vocation à ce point... Combien de recrues me racontent que pour vivre leur passion, leur art, ils ont dû partir, fuir même, s’attirant la colère ou la honte de ceux qui étaient pourtant supposés les aimer et les soutenir malgré tout... La vie parmi nous est respectable, et il n’y a rien de honteux à vivre dans une roulotte et apporter sourire et joie aux gens sur notre route! Je n’en suis que plus reconnaissant envers mes parents, qui nous ont tous laissés suivre notre voie. Mais nos bavardages s’arrêtent là car l’heure est venue qu’on reparte afin de ne pas arriver trop tard à notre point de chute. J’envoie un membre de la caravane le guider jusqu’à ses nouveaux quartiers afin qu’il s’installe, pendant que je supervise notre retour sur les routes et que tout le monde remballe tables, bancs, ustensiles de cuisine dans les caisses et les tiroirs.

Partant le premier je remarque qu’il chemine à cheval près de nous plutôt que d’être installé dans une roulotte en ayant attaché sa monture à l’arrière. Ce n’est pas une mauvaise chose, un grand nombre de cavaliers donne l’impression que nous avons plus de gens pour surveiller et nous défendre, ce qui peut en dissuader certains. Il discute même avec Ewen et Ardashir, et je les entends même rire une fois ou deux de loin. Parfait...

Au bout de longues heures de route, où la lenteur de notre progression fait que l’on se promène facilement d’une roulotte à l’autre, la nuit vient à tomber. Heureusement nous arrivons en vue de la clairière prévue et en bon ordre toutes nos maisons roulantes viennent s’arrêter en cercle sur l’herbe. Sans dire un mot les chevaux sont dessellés et pansés, le matériel pour le repas du soir est sorti, et une équipe part rassembler du bois mort pour le feu qui brûle rapidement au centre, dans le cercle de pierres qui nous attendait, et qui garde les traces de nombreuses autres soirées. Je croise notre nouveau venu en venant chercher des bancs et lui souris.

Alors, comment s’est passée cette après-midi en notre compagnie? Je vous ai vu en pleine discussion avec nos guerriers, je suis content de voir que vous vous entendez bien avec eux!

Puis j’attrape deux tables pliantes que je viens installer près du feu avant d’en ramener d’autres, sur un fond de harpe et de flûte, le tout accompagné de chansons grivoises qui me font sourire.

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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyDim 27 Sep 2020 - 17:36

Parler de mon métier, voilà ce qui peut me détendre. Voir la fascination dans les yeux de ceux qui m'écoutent, entendre leurs questions et y répondre... Je me sens... Important. Je sais qu'aux yeux de certains je suis déjà une personnalité, mais mon métier me permet de m'auréoler d'une gloire et d'une renommée que je n'aurais jamais pu obtenir en restant à Viveplume. Chez moi, je suis "Messire", ici je suis un homme étonnant, particulier, unique. Le cœur bondissant de joie, je prends un malin plaisir à expliquer mes fonctions à Harpelige, et je le vois très intéressé. Il commence à me questionner sur les armes que je crée, me demande si je les fabrique moi même et ce qui me fait tiquer : il veut savoir ce qu'elles ont de particulier par rapport aux armes existantes. J'ai déjà répondu bon nombre de fois à ces questions, et la réponse restera à jamais la même. Les réactions, par contre, demeurent différentes suivant les personnes. J'ai déjà eu droit à de la colère venant d'un homme qui m'a même dit ces quelques mots : "Vous n'avez pas honte de créer des engins qui peuvent tuer des innocents". Non. Car ce ne sont pas mes armes qui tuent, mais ceux qui les manipulent. Un couteau ou un canon, seul, est totalement inoffensif. C'est une fois qu'on y ajoute un homme que cela devient dangereux. J'ai également eu comme réaction de la crainte et également une femme qui m'a demandé si j'étais aussi bon au lit qu'en conception d'armes. Ce soir là, elle a été même plus que satisfaite. Je me demande ce que j'obtiendrais de Flavien. Il n'a pas l'air d'être un homme jugeant son prochain à la moindre parole de travers. Je lui réponds donc :

"Arquebuses, canons, je suis un peu touche à tout. Je les dessine, mais ce n'est pas moi qui les fabrique. Je laisse cela à d'autres. Je vais également améliorer des modèles déjà existants. Tout ce qu'on me demande, je le réalise. Et pour votre dernière question. Je peux vous dire que mes armes sont tout simplement... Meilleures. En tout. "

Arrogant ? Vaniteux ? Non, réaliste. J'ai toujours veillé à ce que mes armes soient d'une qualité et d'une efficacité supérieure à la moyenne. Si mes clients ne sont pas satisfaits... Ce qui arrive rarement, je fais en sorte de régler cette erreur aussi vite que possible. Je n'aime pas voir des clients mécontents. Notre discussion poursuit son cours et s'achève lorsqu'un des artistes s'avance et m'emmène dans la roulotte où je vais séjourner. Le cortège commence ensuite à avancer, et j'en profite pour évoluer parmi eux à cheval. Je discute, fais connaissance et évalue même l'armement des guerriers présents. La journée est plus que divertissante. Je mets à profit mes talents tout en apprenant de la caravane. J'ai par exemple appris qu'il ne serait pas aussi facile que cela d'abattre ma cible sans attirer les regards. La nuit, je doute que tout le monde dorme à poings fermés. Il doit y avoir des artistes qui répètent, d'autres qui profitent de la nuit pour des activités plus... Physiques. Et il y a les guerriers. Je pense pouvoir contourner tout ce petit monde, mais cela ne sera pas une chose facile.

Le soir arrive enfin, et après avoir fait un dernier tour du campement, je rejoins la troupe qui a terminé de s'installer. Un dernier tour dans ma roulotte et me voilà devant Flavien qui me demande comment s'est passé cette journée en leur compagnie, il me parla des guerriers, et qu'il était heureux que je m'entende bien avec eux. Cela me fit sourire. Evidemment, tout cela fait partie de mon plan. Gagner leur confiance pour éteindre peu à peu l'étincelle de méfiance qui subsiste en eux. Je l'aide à installer ses tables pliantes et sors de ma besace une bouteille. Je la dépose devant Flavien et lui dit :

"- Cette après midi a été très instructive. Vous et votre troupe êtes des gens étonnants. J'ai beaucoup appris à vos côtés. Je tiens à vous remercier pour votre hospitalité. On m'a offert cette bouteille il y a quelques années. C'est de la liqueur de pomme. Elle vient d'un domaine du nom de Viveplume, si je ne me trompe pas. Vous m'en direz des nouvelles. "

Qu'est ce que j'ai pu en boire, de cette liqueur, dans ma jeunesse. Ma première gueule de bois remonte à mes quatorze ans, avec un de mes cousins. C'était... Mémorable. Je débouche la bouteille et nous en sert deux verres. Un peu d'alcool aidera également à détendre les esprits après cette longue traversée. Minerve, réveillée, s'envole de son perchoir. Je la regarde passer au dessus de moi et reviens vers Flavien. Mon hibou s'éloigne lentement, à la recherche de son diner. J'espère pour ma part que le notre aura meilleur gout que cet affreux ragout. S'il faut, je demande à Minerve de nous repérer un ou deux chevreuils ou sangliers. Rien de tel qu'un peu de gibier pour retrouver un peu d'énergie. Les chansons grivoises fusent, et j'en reconnais même une ou deux que j'ai pu moi même chanter en étant saoul. Cette ambiance bon enfant me fait sourire. Profitez, chers membres de la caravane, cette nuit sera quelque peu... Mémorable.
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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyJeu 8 Oct 2020 - 18:13


Sourires, mensonges et plumes de hibou
César & Flavien
Je m’étais peut être fait une fausse opinion sur notre nouveau venu, au final. C’est vrai que de prime abord il avait l’air de quelqu’un de hautain, prenant un peu les autres de haut et agissant comme s’il était supérieur, mais à mesure que le temps passe, et que je le vois discuter avec chaleur avec nos guerriers à propos d’armes, et donner un coup de main pour le dîner, je me ravise. Mon père me répétait toujours de ne pas trop me fier à ma première impression, même si elle n’était jamais mauvaise : une foule de choses pouvait empêcher quelqu’un de se montrer sous son vrai jour lors d’une première rencontre et je devais prendre ça en considération. J’occupe mon après midi à travailler sur une nouvelle chanson, et à donner des cours de luth à un jeune poète que nous avons pris avec nous pour cette tournée et qui souhaite de temps en temps pouvoir s’accompagner d’un instrument. On noircit plusieurs pages de partitions et de cahier avant que l’obscurité nous empêche de travailler, et je me contente d’écouter notre harpiste nous charmer avec ses airs si doux qu’ils semblent être écrits à partir du chant d’un torrent, du gazouillis des oiseaux et du murmure du vent dans les feuilles de saule... Même si l’on chemine lentement, le temps passe toujours rapidement au sein de la caravane!

Une fois nos caravanes placées comme d’habitude, en bon ordre et prêtes pour la nuit, toute la troupe, comme une fourmilière ou une ruche se met au travail et il ne faut pas dix minutes pour que les bêtes soient soignées et préparées pour la nuit, mises dans un enclos fait de cordages tressés tendus entre des arbres, que le feu soit allumé, des légumes découpés, que de l’eau soit cherchée et que les discussions aillent bon train. C’est au milieu de ces préparatifs que je croise à nouveau notre nouveau venu, César, que j’arrête pour échanger quelques mots avec lui. Il sort même une bouteille de ses fontes, ce qui me touche venant de lui. Il est de nature généreuse, à partager sa seule bouteille avec nous, et c’est une attention que j’apprécie. J’ai toujours eu l’habitude de vivre en communauté, dans laquelle on partageait les bons comme les mauvais moments, les belles trouvailles comme les galères. Je souris puis lui fais signe de s’asseoir à ma table, pendant que j’aide à gauche et à droite. Tout le monde s’attable bientôt, et le repas du soir est bientôt prêt. La soirée passe tranquillement, certains font leur numéro, demandent l’avis du public, montrent leurs progrès qui sont salués par des applaudissements nourris. Je reste un moment avec tout le monde, discutant avec l’un ou l’autre, avant de finalement aller me coucher. Je me baigne rapidement grâce à de l’eau que j’ai fait chauffer sur mon petit poêle et sur le grand feu central, chassant les lassitudes de la journée, avant d’enfiler une chemise propre, un pantacourt en lin et me glisser sous les draps. Je m’endors très vite, bercé par les crépitements du feu et les légers bruits de conversation, mais je suis tiré du sommeil un peu plus tard quand la voix de Béatrice résonne dans mon esprit.

Flavien, il y a quelqu’un dehors.
Ça doit être quelqu’un qui a soif ou qui va se soulager dans un buisson.
Non. Quelqu’un s’est débattu, à l’instant. Quelqu’un est en danger. Je l’ai entendu.
Très bien, j’y vais.

Béatrice a un instinct très sûr et je ne discute pas plus. Je sors du lit, enfile mes bottes et sors, prenant une lourde tige en bois aussi dure que du fer, et commence à inspecter les lieux, me glissant entre les roulottes endormies. Dans certaines il y a encore un filet de lumière, une discussion ou des soupirs équivoques qui me font sourire, mais bientôt mon oreille est attirée par des gémissements plaintifs venant du coin des chevaux. Je presse le pas et remarque une silhouette qui se débat, pendant qu’une autre est allongée sur elle, et est en train de lutter. Je soulève ma barre et m’approche un peu plus, tentant de comprendre ce qui se passe.

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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyMar 13 Oct 2020 - 19:44

La soirée fut délicieuse... Pas d'un point de vue gastronomique cependant. Heureusement que la liqueur de pommes de Viveplume était là pour relever le goût de cet affreuse pitance. Une chose est cependant sûre, les gens de cette caravane savent s'amuser. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas autant ri. Cela valait bien les quelques fleurons que j'avais dépensé en acceptant de me joindre à cette troupe. Même Minerve semble s'être amusée. La voilà qui essaye de reproduire une figure qu'un moineau vient d'effectuer sous nos yeux ébahis. Son poids ne joue pas en sa faveur. Déséquilibrée, elle achève sur un vol plané et se pose sur mon épaule, l'air boudeur. Je la console avec un morceau de viande qui trainait dans mon assiette, elle l'avale avec grand plaisir et semble oublier sa mésaventure. L'heure du coucher arrive enfin, tous et toutes s'éclipsent pour rejoindre le pays des rêves. Quant à moi.... Je traine près de ma roulotte, prétextant une envie de prendre une dernière fois l'air avant de dormir à poings fermés. Minerve s'élance dans le ciel étoilé. La chasseuse prends son envol, et son partenaire ne va pas tarder à en faire de même. Dissimulé dans l'ombre de la roulotte, je me prépare. Lames cachées, arc, flèches, vêtements sombres. Me voilà fin prêt. Il n'est pas encore né celui qui me verra, une fois que je ne ferais plus qu'un avec la nuit.

En parlant de nuit, elle semble bien servir à ma cible. Je le vois en présence d'une jeune demoiselle, souriant de toutes ses dents. Par les dieux, si celle ci reste, je ne pourrais soit pas agir, soit lui imposer un spectacle quelque peu traumatisant. Je les suis discrètement. Ils ne tardent pas à s'éclipser vers l'endroit où les chevaux se reposent. Bientôt, j'entends des gémissements plaintifs. Il est temps. Profitons qu'il soit occupé pour agir. Je m'approche lentement, à pas silencieux. Ma taille ne m'a jamais servi dans ce genre de situation, mais je m'estime heureux d'avoir de la paille et de l'herbe sous mes pieds. Il ne m'entendra ni me verra arriver, et quand il s'en apercevra enfin, il sera trop tard. Je le vois enfin, et mon cœur se révulse devant cette horrible vision. Il est en train de.... Et vous autres vous vous dites "humains"... Les animaux ne font pas ce genre de choses César... Je retiens un soupir d'exaspération. Elle a hélas raison. Jamais je n'ai vu un animal forcer une femelle comme cet homme en cet instant. La jeune fille se débat, en vain, il est plus fort. Heureusement pour elle, je suis là. Je me redresse, et sans aucun scrupule pour ma discrétion, je m'avance devant l'homme. Il me voit arriver et se relève à son tour, surpris. Je n'entends pas son avertissement, d'un pas leste, je me retrouve contre lui. Nos deux corps pressés ensemble ne montrent cependant aucune forme de tendresse. Ma lame plantée dans son cœur en atteste tout le contraire. Nous échangeons un dernier regard, puis le sien devient vitreux. Je le laisse s'effondrer au sol, sans plus de cérémonie.

"Ainsi les dieux en ont-ils décidés." La jeune femme me regarde, visiblement sous le choc. Je lui jette ma cape et lui ordonne de partir, ce qu'elle fait sans un mot après s'être couverte. Me voilà à présent seul. Mon travail n'est cependant pas terminé. Je dois faire disparaitre le corps. Malgré le fait que j'ai un témoin sur les bras, je n'aime pas devoir laisser un corps ainsi. Je réfléchis rapidement, et décide de hisser le corps sur mon cheval, pour l'emmener loin d'ici. Les prédateurs et les charognards se chargeront du reste, à moins qu'un point d'eau vienne me faciliter la tâche. J'essuie ma lame sur ses habits, et siffle ma monture, qui s'approche d'un pas lent. Ce cheval en a tellement vu que même l'odeur du sang ne l'effraie plus, contrairement aux autres chevaux qui sont de plus en plus nerveux. Avec un grognement, je parviens à charger ma cible sur ma monture. Par les dieux, il pesait son poids celui là. La voix de Minerve me sort de ma réflexion. César ! Nous ne sommes pas seuls ! Qui ? Je le vois, c'est l'homme qui dirige cette troupe.. Harpelige. Que fait-il là ? Qu'a t'il vu ?

Je me tourne vers l'endroit que me désigne Minerve, qui vient d'atterrir sur mon avant bras tendu. Les sourcils froncés, l'arme au poing, j'attends qu'il se présente. Rien ne sert à l'appeler. Il viendra de lui même ou s'enfuira. Peu importe pour moi, le résultat sera le même. Je serais parti avant l'aube, disparaissant dans la nuit, ne laissant pour seule trace que des souvenirs fugaces et vite oubliés. On ne se rappellera bientôt plus de cet homme étrange avec un hibou pour familier.  Tous m'auront effacés de leur mémoire, sauf deux. La jeune fille, et Harpelige, mais aucun d'eux ne savent qui je suis, ils ne savent désormais qu'une chose : je tue, et sans aucun remords. Minerve pousse un hululement d'avertissement, invitant Harpelige à se décider. Mon arme est encore rouge du sang de ma cible, et je n'hésiterais pas à m'en servir de nouveau si le polichinelle vient à m'attaquer. S'il appelle ses guerriers, en revanche... Je pourrais peut être en neutraliser un ou deux sans les tuer mais guère plus. La fuite s'imposera alors. Mon cheval ne pourra pas aller loin avec sa charge, je devrais abandonner le corps pour m'éclipser et disparaitre dans l'obscurité. Malgré toutes les possibilités qui se bousculent dans ma tête, je reste calme, le regard rivé vers l'homme et figé dans une expression froide, le corps paré à bondir, j'attends. Tout va se jouer dans les secondes qui vont suivre, et j'espère pour Harpelige qu'il saura faire le bon choix.
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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyMer 21 Oct 2020 - 18:50


Sourires, mensonges et plumes de hibou
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Béatrice est encore plus efficace qu’un chien de garde, à la seule différence qu’elle n’est pas pourvue de dents. Elle a une ouïe fine, une vue aiguisée et elle peut voler, ce qui lui confère un redoutable avantage. Plus d’une fois elle a réussi à m’aider dans des situations difficiles, et j’avoue que je ne sais plus comment je pourrais vivre sans elle, sans le lien que je ressens en permanence entre elle et moi, cette présence rassurante à l’intérieur de mon esprit. Et si elle me réveille au beau milieu de la nuit, c’est en général pour quelque chose de grave, de sérieux ou les deux, comme maintenant. C’est pour ça que je ne tergiverse ou n’épilogue pas à la seconde où elle me dit que quelqu’un est en danger. J’enfile mes bottes et attrape une arme au passage, pendant que je l’entends descendre de son nid puis marcher avec ses pattes palmées sur le sol de la roulotte pour atteindre la sortie.

Je trouve rapidement l’origine du bruit, et tout d’abord je crois voir deux amoureux en pleins ébats, m’apprêtant à en rire et à les laisser s’amuser, je comprends vite que c’est quelque chose de beaucoup plus dramatique qui est en train de se jouer. Le problème est que la nuit est d’encre, et le feu est bien trop loin pour que sa lumière puisse me renseigner sur ce qui est en train de se jouer, tout comme les roulottes les plus proches qui ont les volets fermés. Tout n’est que silhouettes vagues au milieu de quoi je dois essayer de comprendre ce qui se passe. Et brusquement quelque chose, une forme se rapproche de moi en courant. Je suis à deux doigts de la frapper avant de finalement décider de la saisir à bras le corps, et un couinement affolé accueille le fait que je serre la forme contre moi, avant de se mettre à sangloter. Surpris j’abaisse le capuchon et reconnais Elisa, l’apprentie de la harpiste qui la suit dans nos tournées. La pauvre est pâle, en larmes et tremble comme une feuille.

Elisa! Elisa c’est moi. C’est Flavien. Tout va bien...tout va bien tu entends?

Et là elle me saute au cou, commençant à pleurer à chaudes larmes, s’agrippant à moi avec l’énergie du désespoir, alors que je lui rends son étreinte, caressant doucement son dos caché sous une cape bien trop grande.

Qu’est-ce qui s’est passé?
Il... le nouveau... le nouveau palfrenier il... on parlait pendant le dîner, et il a dit qu’il voulait me montrer quelque chose un peu plus loin. Je... je l’ai suivi mais après il a commencé à m’emmener de force... et il a commencé à... à vouloir...

Furieux, je me tourne vers l’origine des bruits et vois deux silhouettes, une sur le sol et une debout, mais elles sont trop loin pour que je remarque les détails. Alors ils se sont mis à deux sur elle? Pauvre trésor. Les salauds vont m’entendre. Je me penche vers elle et essuie ses larmes de mon pouce.

Est-ce qu’il est arrivé à ses fins?
Non heureusement il... il avait déchiré ma robe et commençait à... mais quelqu’un est venu. Le nouveau voyageur, à cheval. Il l’a ôté de moi et l’a empêché d’aller plus loin... Sans lui je...
Je comprends. Tout va bien. Tout va bien. Plus rien ne va t’arriver ce soir, je te le promets. Maintenant va dans la roulotte de ta patronne et raconte lui ce qui s’est passé. Enfermez-vous et je reviendrai te voir plus tard c’est d’accord?
Oui très bien.

Je la suis du regard alors qu’elle file, et c’est seulement là que je réalise, après avoir repris mon arme de fortune que les deux silhouettes n’ont presque pas bougé. Ils sont pris en flagrant délit et ils restent là? Ils doivent être idiots, mais ce n’est pas ça qui va me gêner. Je m’approche donc, prêt à frapper et remarque le sauveteur de la petite, sans cape. C’est donc la sienne qu’elle portait. Un pas de plus et je remarque le palfrenier engagé quelques jours plus tôt, face contre terre et le pantalon à moitié baissé. Mon regard passe de l’un à l’autre, avant que je désigne l’agresseur du bout de mon bâton.

Il est mort?

Je pense que oui vu qu’il est immobile face contre terre, et à moins de respirer grâce à l’herbe, il ne doit plus être de ce monde. J’abaisse mon arme.

Merci d’avoir été là le premier et vous être chargé de lui. Tout homme qui pense qu’il a tous les droits sur une femme, et qu’il peut en prendre une de force quand il veut ne mérite pas d’autre traitement...

Je jette un coup d’œil autour de nous avant de reporter mon attention sur le mystérieux visiteur.

Il faudrait ranger le corps quelque part et prévenir les autorités de la prochaine ville à l’aube. Avec nos trois témoignages je pense qu’on ne sera pas inquiétés...

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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyJeu 22 Oct 2020 - 20:38

Harpelige s'avance, prêt à frapper avec son bâton. Quel idiot, il ne voit pas que je ne compte pas l'attaquer, sauf en cas de légitime défense ? S'il m'attaque, il court droit à sa perte. Minerve le regarde, de plus en plus méfiante. Elle aime me voir passer à l'action, elle aime me voir me battre. Me battre pour gagner bien entendu. Ce n'est pas agréable pour elle quand je reçois des coups. Minerve et moi sommes deux moitiés d'une même âme, deux faces d'une même pièce. J'ai du mal à imaginer ma vie sans elle, jusqu'à même me demander comment j'ai fait pour vivre en étant heureux avant notre rencontre. Dans ses yeux, je me vois, tel un miroir. J'y vois le regard déterminé que je renvoie à mon reflet dans la glace, j'y vois mon amour pour la nuit, pour l'obscurité rassurante qu'elle m'apporte. J'y vois une sincérité et une fidélité à toute épreuve envers ceux que nous chérissons. J'y vois la Mort, prête à fondre sur sa proie, les serres grandes ouvertes, les griffes aiguisées. Nombre de fois au cours de mon existence, Minerve a été mes yeux dans le noir, sa voix résonnant dans mon esprit, me dictant le chemin à suivre, me guidant dans la bonne voie. Minerve m'a appris, en même temps que mon maitre, l'art de la discrétion, de se fondre dans le décor, c'est grâce à elle que j'ai pu si vite progresser. Elle a fait de moi l'assassin que je suis aujourd'hui.

Harpelige s'avance donc, l'air d'abord menaçant, puis il baisse son arme de fortune en me reconnaissant. Je ne le quitte pas des yeux, jaugeant ses mouvements, l'expression de son visage. Minerve, quant à elle, surveille son familier, une oie. Sa voix résonne dans ma tête, comme un souffle dans la nuit Une oie. Rien à craindre. Bon à pincer et à crier. . Minerve décolle d'un coup d'aile pour atterrir devant l'oie, à quelques mètres d'elle. Je pensais la voir prendre une posture menaçante, mais elle se contente de lui renvoyer un regard empreint de froideur. L'oie sait à quoi s'attendre à présent. Voyons maintenant Harpelige. Il désigne ma cible de son bâton en me demandant s'il est mort. A cela je ne réponds que par un regard noir. Bien sur qu'il l'est, je ne fais jamais mon travail à moitié, monsieur Harpelige. Je sens mon cœur s'accélérer. Je n'aime pas du tout voir un homme vivant s'approcher de moi, alors que je viens de tuer. Généralement, cela ne m'attire que des ennuis. En plus de cela, je suis à visage découvert. Ne te blâme pas pour cela, César. Même masqué, il t'aurait reconnu. Ta taille et ta carrure n'ont jamais joué en ta faveur.

Je m'attends donc à devoir soit devoir négocier, soit m'enfuir, mais la réaction d'Harpelige ne manque pas de m'étonner. Il me... Remercie ?! Je fronce les sourcils, surpris. L'arme dans ma main est encore couverte du sang de ma victime, et je m'attendais à tout sauf à des remerciements. Je comprends alors qu'il a du croiser la fille que je venais de sauver. Voilà qui me facilite la tâche. Harpelige me dit que tout homme qui agit ainsi avec une femme ne mérite pas d'autre traitement. Je relève la tête et prononce ces quelques mots, presque dans un souffle et sur un ton froid : Monsieur Harpelige... Vous devriez choisir les membres de votre personnel avec un peu plus d'attention. Faire confiance à n'importe qui, et surtout à ce genre d'individu, n'apportent que trouble et chaos. . Je me retiens de lui dire que, dans tous les cas, et fille ou pas à ses côtés, cet homme n'aurait pas vu le jour se lever. Ca aurait été avouer mon acte, et étant donné que, pour le moment, mon hôte ne se méfie pas, je continue de jouer le jeu de la légitime défense.

Mais cela ne va pas durer longtemps. D'ici peu de temps, s'il se montre observateur, il ne remarquera aucune trace de lutte sur l'endroit où nous nous trouvons. Les seules présentes sont à deux pas, à l'endroit où il a tenté de forcer la fille. Il comprendra que j'ai tué cet homme de sang froid, sans aucun scrupule pour sa condition d'être humain. Minerve n'a pas bougé, fixant toujours le familier de mon hôte, ses yeux écarlates rougeoyant tels une mise en garde.  Flavien Harpelige me dit alors qu'il faudrait "ranger" le corps quelque part et prévenir les autorités de la prochaine ville que nous croiserons, une fois l'aube arrivée. Il pense qu'avec nos témoignages, ils ne seraient pas inquiétés. Je regarde les environs. Nous avons bien avancé aujourd'hui, mais pas suffisamment pour être proche de la frontière. Néanmoins, je ne prendrais pas le risque qu'on me reconnaisse. Je n'ai pas envie d'entendre un "mes salutations, Messire de Viveplume" alors que je serais en train de m'expliquer devant les autorités. Surtout que ces policiers, à l'inverse de Harpelige, ont du en voir, des cadavres. Il verront vite que cette mort n'avait rien d'accidentelle.  Ma décision est donc prise, et ce, depuis mon arrivée au sein de cette troupe. Je me tourne vers Harpelige et lui dit, toujours sur le même ton : "Permettez moi de corriger vos dernières paroles, monsieur Harpelige. Vous n'aurez pas besoin d'aller rencontrer les autorités de la ville la plus proche. Car je serais parti. Je me charge du corps. Mon travail en ces lieux étant désormais achevé, je ne vois pas l'intérêt d'aller... "témoigner" pour ce qu'il s'est passé. Vous n'êtes que deux ici à savoir, et cela me suffit amplement. Je crois en votre bon sens, Monsieur Harpelige, je sais que vous n'allez pas crier sous tous les toits que vous avez embauché un faiseur de trouble au sein de votre troupe, et que cet homme est mort. "

Je reste sur la défensive, mais me détends suffisamment pour me permettre de m'approcher du corps. D'une main experte, je lui remets son pantalon et le retourne. La plaie à sa poitrine atteste de sa fin rapide et sans souffrance. J'aurais pu lui faire les poches, mais je ne suis pas un voleur. Néanmoins, je prends quand même sa bourse et la lance aux pieds de Harpelige, en guise de dédommagement. A cause de son poids, je n'avais pas réussi à le charger la première fois sur mon cheval, mais la deuxième sera la bonne. Je ne m'éxecute cependant pas. Tant que je ne connaitrais pas les intentions d'Harpelige, je ne ferais rien. Je le pense intelligent, il ne va sans doute pas tarder à comprendre mon véritable objectif en venant ici. Il va comprendre qu'il a accepté non seulement un homme qui lui a menti, mais un homme qui a fait coulé le sang ici, au sein de sa troupe. Je doute qu'il apprécie.
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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptySam 31 Oct 2020 - 11:11


Sourires, mensonges et plumes de hibou
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Même si je n'ai pas entièrement grandi en Déméria, j'ai été élevé et entouré par des démériens, et cela a eu une influence très importante sur moi. Chez nous ce sont les femmes qui commandent, Gaïane à notre tête et depuis toujours j'ai trouvé ça normal que ce soit elles qui prennent les choses en charge. C'est normal, ce sont elles qui sont plus fortes et plus courageuses, pour porter des enfants, pour leur douceur et leur force, pour leur attention et leur dévotion. Les femmes sont extraordinaires et pour moi, les respecter, avoir un partage équitable des tâches. Ce n'est pas une honte de veiller sur sa maison et ses enfants, ce n'est pas une honte de laver le linge ou la vaisselle, et ce n'est pas une honte d'avoir une femme aux postes importants de notre royaume... la preuve, nous nous en portons très bien. Pour moi tout cela était habituel jusqu'à ce j'aie assez de maturité pour comprendre... comprendre que notre façon de faire et de voir les choses était bien différente d'ailleurs. Que cette primauté donnée à nos mères, nos soeurs, nos cousines n'avait pas court partout, et que les droits dont elles jouissaient étaient loin d'être vus d'un bon oeil partout. Ce qui m'avait choqué le plus, c'était lors de mon passage à Ansemer. Jusqu'à présent je ne faisais que passer, et même si nos artistes nous racontaient leur vie d'avant, c'est seulement lors de ce séjour que j'ai entraperçu la différence de traitement entre elles : une société où les hommes tenaient les rênes du pays, malgré les efforts de Ermengarde. Elles étaient soumises à leur maris ou à leur père, niées dans leurs capacités, tout juste bonnes à tenir la maison sans espoir de faire autre chose de leur vie... Cela m'a révolté, mais je ne pouvais pas commencer à partir en croisade, au risque de me mettre la Cour à dos, et de ternir la réputation de la Caravane... Et c'est à partir de là que je me suis rendu compte de ce que vivait une partie des dames et demoiselles autour de moi : la peur, la violence, les menaces, et les agressions, comme ce à quoi notre petite harpiste a échappé de justesse ce soir.

Et alors que je la serre contre moi et que je sèche ses larmes, une rage sourde monte en moi et déferle dans mes veines : pourquoi? Pourquoi un homme croit-il pouvoir avoir un droit sur un autre? En quoi cet homme, et encore il ne mérite pas le titre d'homme, s'est-il cru autorisé à abuser de cette jeune fille? A la forcer? A lui faire du mal pour son propre plaisir à lui? Comment peut-on nier à ce point quelqu'un d'autre? Comment peut-on se sentir si important qu'on ne prenne même pas en compte autrui? Jamais cela ne serait arrivé chez nous car dès l'enfance on nous apprend les notions de respect et de consentement, que tout est plus beau quand il est partagé et non pas pris de force. Qu'il est plus doux d'avoir des gémissements de plaisir que des sanglots apeurés à l'oreille. Heureusement rassuré sur le fait que cette pourriture ne soit pas arrivé à ses fins, je la laisse repartir, sentant Béatrice qui veille à ce qu'elle regagne bien sa roulotte, avant d'arriver sur le lieu du crime. Et à ma grande surprise, quelqu'un s'est déjà occupé de châtier le coupable.

Il a l'air surpris quand j'abaisse mon bâton et que je le remercie, avant de lui demander de l'aide pour régler cette terrible histoire au plus vite, et c'est là que sa réaction m'étonne. Il me fait la leçon sur qui j'accepte dans ma caravane, et je fronce les sourcils, posant une main sur ma hanche.

La caravane brasse toujours du monde. Je l'ai recruté il y a quelques jours à peine, car un de nos palfreniers avait décidé de rester en Abyme. Nous avions besoin de bras et ce n'était que pour quelques jours... Je n'ai malheureusement pas le temps de faire des contrôles à chaque fois qu'un voyageur se présente, et je suis le premier désolé de ce qui s'est passé.

Il a une froideur, un détachement qui me surprennent. Je sais bien que certains ont eu une vie plus difficile que d'autres, mais tuer un homme quasiment de sang froid et rester ainsi de marbre fait courir un violent frisson dans ma nuque, signe que comme le palfrenier, lui non plus je ne l'avais pas cerné correctement. Bon sang. Et je n'aime pas qu'on me donne des leçons, je m'en veux suffisamment de ce qui est arrivé, pas tant du corps, mais à la petite. Et il devient encore plus suspect quand il reprend, sur le même ton, en me dissuadant d'aller voir les autorités.

Attendez, c'est de la légitime défense! La petite pourra raconter ce qui s'est passé et personne ne va vous inquiéter d'avoir protégé cette petite et de l'avoir sauvée des griffes de ce... porc. Si ça avait été ma fille, j'aurais été plus qu'heureux que quelqu'un soit intervenu comme vous l'avez fait alors je ne vois pas où est le problème...

Mais il reprend, et je sens brutalement du plomb tomber dans mon estomac alors qu'il annonce que son travail ici est terminé. Il... son travail. Alors ça serait... un assassin? J'en ai déjà croisé ici, mais aucun n'a été envoyé en mission au sein des miens. Une foule de questions se bousculent dans mon esprit alors que je le regarde rhabiller la dépouille, et lancer la bourse du mort vers moi.

Etant donné que vous n'aviez aucun moyen de savoir qu'il allait s'en prendre à la petite ce soir... pourquoi vous a-t-on engagé pour le tuer? Est-ce un criminel? Est-ce qu'il a commis... le même genre de choses ailleurs?

J'attends sa réponse pour pouvoir décider de la suite.

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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptySam 31 Oct 2020 - 20:17

Mes paroles l'ont touché en plein coeur. C'était à prévoir, je suis connu pour ne pas prendre de gants avec mes interlocuteurs. Mon père m'a repris bon nombre de fois durant ma jeunesse, et je me suis calmé... Mais quand on chasse le naturel, il revient au grand galop. Je reste stoïque tandis que Harpelige tente maladroitement d'expliquer les raisons de son erreur. Je lève les yeux au ciel. A quoi bon ! Il ferait mieux de reconnaitre qu'il a échoué dans son travail et on en parlera plus. Dire qu'on a pas le temps est une piètre excuse.  Quand le temps manque, on prends un apprenti, ou une aide, pour déléguer les tâches ! Par les dieux, il me fait penser à Emile, mon frère, quand il a pris les rênes de Viveplume. Il tenait au début à tout faire lui même, et cela l'a épuisé au bout de quelques semaines. Maintenant, il n'hésite plus à déléguer les tâches diplomatiques à ses frères ou même à ses enfants, qui commencent à devenir grands.  Quand Harpelige me dit qu'il était le premier désolé de ce qui allait arriver, je lâche un ricanement et lui dis, toujours sur le même ton : Heureusement pour vous, Monsieur Harpelige, votre erreur ne sera connue que de nous deux, voire de nous trois, si j'inclus la fille. Vous ne devriez pas trop souffrir de la situation..

Je remarque que mon changement radical de comportement le trouble au plus au point. Terminé le César aimable et bienveillant. Place à l'homme véritable, à César de Viveplume, l'assassin sans peur et au sang froid légendaire. On pourrait croire que tuer m'affecte, que cela m'en donne des cauchemars... Je ne peux qu'avouer que cela est arrivé au début. Je revoyais mes victimes pendant mon sommeil, et je me réveillais en sueur et en larmes. Mais le temps a passé, l'expérience a beaucoup joué dans la construction de l'homme que je suis aujourd'hui. La peur a laissé place à la froideur. Mes frères ont été les premiers étonnés du changement. Je me rappelle encore de ce jour où Marcel m'a pris à part pour me demander si tout allait bien dans ma vie. Je l'ai rassuré, et, depuis lors, j'évite de montrer mon côté sombre à ma famille. Je ne leur présente que ce qu'ils connaissent de César de Viveplume : un être un peu à part, solitaire, mais qui a un bon fond.  Harpelige me ramène à la réalité en me disant qu'il comptait aller voir les autorités, et, quand je l'en dissuade, il rétorque que mon acte n'était que de la légitime défense. Je comprends alors qu'il est comme tant d'hommes : il voit, mais il n'observe pas. César, il y a un homme mort à tes pieds. Tout être humain sensé serait d'abord choqué et ne penserait pas à examiner les lieux. Tout le monde ne peut pas être comme un assassin du Pas de l'Ombre.   Bien vu Minerve.

Je le reprends donc, et lui fait comprendre à ma façon qu'il n'a aucun intérêt à aller voir les autorités, car, même s'il s'agit de légitime défense, le meurtre de sang froid est trop évident pour quiconque est un tant soit peu observateur.  C'est alors qu'il comprends. Je vois le changement dans son regard, je vois l'incompréhension, la confusion. Il y a un assassin devant lui, et maintenant il le sait. Tandis que je me penche pour rhabiller ma cible, j'en profite pour le délester de sa bourse et la donne  à Harpelige. Cela sera une sorte de dédommagement en quelque sorte. Une fois cela fait, je me redresse et appelle Minerve. Je lui demande à voix haute de veiller à ce qu'on ne nous dérange pas, et de me prévenir si un guerrier ou n'importe qui d'autre venait à s'approcher de l'endroit où nous nous trouvons. D'un coup d'aile et sans prêter plus d'attention à l'oie, elle s'envole dans le ciel étoilé et entreprends de survoler la zone . Bien, maintenant que mes yeux et mes oreilles sont actifs, je peux parler sereinement. Je reviens vers Harpelige et l'écoute me demander la raison de mon acte. Je laisse échapper un petit sourire : "Fille ou pas, Monsieur Harpelige, cet homme n'aurait pas vu le jour se lever. Disons que la présence de la demoiselle peut certes arranger vos affaires, si vous veniez à être inquiété de la disparition de votre palefrenier. Mais comme je l'ai dis, je ne serais pas avec vous pour témoigner. Les risques sont trop grands, surtout par ici. Vous vous doutez bien qu'il y a une raison au fait que je ne vous ai donné que mon prénom..."

Il me demanda alors si l'homme était un criminel, et que, par conséquent, sa mort avait été souhaitée, ce qui aurait justifié que l'on m'engage. Je redresse la tête. Autant lui répondre franchement, les mensonges ne sont plus de mises à présent. La vérité éclate, et, dans un sens, cela me rassure de ne plus avoir à mentir. Harpelige est un homme bon, qui ne mérite pas de se retrouver dans une telle situation. Je lui réponds donc, en tentant d'exprimer toute ma sincérité dans mon expression et dans mon regard : " Il n'en était pas à son coup d'essai, si cela peut apaiser vos craintes, monsieur Harpelige. Cet homme...  N'avait pas la même conception que vous et moi sur le respect que l'on doit accorder aux femmes. Sa mort a été souhaitée, et les dieux l'ont entendu. Me voilà donc, exécutant leur sentence. Je m'excuse d'avoir du vous mentir, monsieur Harpelige, mais vous devez comprendre que je n'aurais laissé personne m'empêcher d'accomplir ce qui doit être fait.  "

Voilà qui devrait calmer mon hôte. Avec un peu de chance, il me laissera repartir sans me poser trop de problèmes. Minerve me signale que tout est calme. Le guerrier de garde est à l'autre bout du camp, et la liqueur de pomme de Viveplume qu'il a dégusté au diner le fait somnoler. Satisfait, je lui demande de continuer à veiller, ce qu'elle fait sans protester. Elle sait que la récompense sera de taille.
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Sourires, mensonges et plumes de hibou
César & Flavien
Je n'aime pas ce qu'il dit et ce que ça implique parce que je sais qu'il a raison. Et je déteste ça. Le plus souvent je n'ai aucun problème à reconnaître mes erreurs et mes faiblesses, je suis le premier à dire que personne n'est parfait, même si je prends quand même mes fonctions au sérieux. J'attends aussi de mon équipe qu'elle fasse son travail, que les artistes assurent le spectacle et leur numéro avec sérieux, que tout le monde s'investisse, surtout quand la vie d'autres personnes peut en pâtir. Par contre, ce que je ne supporte pas c'est me dire que pas une seconde je n'ai envisagé que quelqu'un, parmi ma troupe, parmi mon équipe, parmi les voyageurs, puisse se rendre coupable d'une telle chose. Jamais je n'avais imaginé que quelqu'un avec un esprit vicieux s'inscrive, et pense pouvoir agir ici comme bon lui semble, s'en prendre aux artistes qui sont sous MA responsabilité et ma protection. Brusquement je repense à toutes les jeunes filles et les jeunes gens que j'ai emmenés, des enfants encore, parfois, et j'étais heureux de les voir rire et s'amuser avec tout le groupe, s'entraîner, jouer avec eux, se produire avec eux et autres sans que je me pose une seule fois la question de leur sécurité. Pour moi c'était une évidence, j'étais entouré de gens de confiance, d'artistes, de frères et soeurs d'art, de compagnons d'aventures, et me dire que chacun d'entre eux aurait pu subir ça, ou pire, que quelqu'un ait été victime d'un tel monstre sans avoir jamais rien dit me fait pâlir. Bon sang que j'ai été négligent et utopiste de croire que la caravane était une parenthèse hors du monde, loin de la violence et la brutalité des hommes, une sorte de havre de beauté et de paix. J'avais tort. Terriblement tort, et le cadavre allongé, pantalon défait, en était une preuve flagrante.

En face de lui César, toujours imperturbable, reste toujours à me fixer de ses yeux clairs que je distingue à peine à cause de l'obscurité. Je serre les dents à sa remarque sur le fait que ce qui s'est passé sera un secret gardé par nous et nous seuls, avant de hocher la tête, contraint d'admettre qu'il a raison.

Certes.

Même si j'en souffrirai. Même si pendant des jours, des semaines, des mois peut-être je vais me rappeler de ce soir, des cris et des larmes de la petite, du poids qu'elle va porter toute sa vie, par ma faute. Bien sûr je ne suis pas celui qui lui a fait ça, les dieux m'en soient témoins, mais c'est mon manque de vigilance qui a causé ce drame. Je sens que mon sommeil va en pâtir, que je vais y penser sans cesse, à réfléchir à ce que je vais faire pour protéger mes recrues... Ca va me hanter, c'est une certitude, comme un fantôme insistant me hululant à l'oreille soir après soir. Et c'est là que je comprends qui il est en réalité : non pas un bon samaritain qui a su agir face à une demoiselle en détresse, mais au contraire un assassin pour qui cet homme était une cible. Et là une autre réalité me frappe : si c'est un assassin et que le palfrenier était sa cible, c'est qu'on l'a mandaté, et que le meurtre était donc prémédité. Enfin, plus ou moins prémédité. Je déglutis, et une partie du choc et de la surprise s'évanouissent quand j'apprends que cet odieux individu avait déjà frappé, et osé poser ses sales pattes sur d'innocentes demoiselles, comme Elisa ici... Je pince les lèvres, n'osant même pas honorer le corps d'un regard.

Combien d'autres? Et si ce que vous dites est vrai, il n'a eu que ce qu'il mérite. Je méprise ceux pour qui la vie humaine, à part la leur, n'a aucune valeur.  Et encore une fois, si la même chose était arrivé à un de mes enfants, j'aurais moi-aussi sollicité le Pas-de-l'ombre... Comment comptez-vous vous débarrasser du corps?

Je jette un coup d'oeil en direction du camp, par dessus mon épaule, vers le camp endormi avant de porter à nouveau mon regard sur lui. J'entends Béatrice me dire que tout va bien et que la petite s'est endormie, ce qui me rassure un peu seulement.

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César de Viveplume
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Message(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sourires, mensonges et plumes de hibou EmptyMer 2 Déc 2020 - 20:27

Il le sait. Il sait que j'ai raison. Cela se voit à son regard et à sa posture. Mon hôte doute désormais. De quoi ? Je l'ignore et je m'en fiche. Qu'il remette en question ses compétences, sa moralité ou ses derniers actes m'importe peu. J'avoue cependant être satisfait. Harpelige aura appris quelque chose, grâce à moi. C'est en échouant que l'on grandit, et la caravane sera maintenant beaucoup plus en sécurité maintenant qu'il aura appris la méfiance. On peut dire ce que l'on veut, il n'y a rien de plus naturel que la peur et la méfiance en autrui. Les animaux sont les premiers à en avoir usage, et ce, tous les jours, durant toute leur vie. Le premier exemple que je peux citer est bien entendu mon expérience personnelle. Ma première rencontre avec Minerve a été teintée de méfiance. Elle m'avait volé ma proie, et refusait de me la rendre. Mon père a été blessé quelques instants après. Si bien que, malgré le fait que j'étais fier d'avoir un tel être comme familier, j'ai d'abord craint qu'elle ne m'apporte que le malheur. J'ai mis du temps à me confier pleinement à elle, et cela a été encore plus long pour que cela soit pleinement réciproque.

Harpelige aura appris ce soir ce qu'est d'être trahi, et il ne se laissera plus jamais surprendre, du moins je l'espère. Le petit mot qu'il laisse échapper dans un souffle est le signe qu'il abandonne le combat, qu'il reconnait enfin ses torts. Cela ne sera pas facile pour lui de s'en remettre, mais j'ai bon espoir qu'il y parvienne rapidement. Après tout, avec toutes les responsabilités qu'il a sur les bras, il n'aura pas beaucoup de temps pour y penser. Quelques jours de travail et quelques nuits blanches l'aideront à faire passer tout cela. Je continue à le fixer, de mon regard aussi froid que la glace. Nous nous observons mutuellement, pendant quelques minutes qui me paraissent aussi longue qu'une journée entière. Je lis dans le regard de Harpelige son incertitude, ses craintes, et il ouvre enfin la bouche pour me demander si ma cible avait déjà commis d'autres bévues avec des jeunes filles. Je lui réponds, pour le rassurer, qu'il n'en était pas à son coup d'essai quand il a tenté de s'en prendre à la fille de la caravane, et quand il a trouvé la mort. Cela a l'air de faire son effet. Harpelige a l'air furieux. Il pince les lèvres, visiblement en proie à un dilemme. Quant à moi, je reste, encore et toujours, immobile et stoïque, pris d'un calme extrême. Il y a un homme mort à mes pieds, et je suis là, à converser, comme s'il n'était pas là, même s'il est le principal sujet de notre discussion.

Harpelige me demande alors combien d'autres filles ont été les victimes de ma cible. Je fronce les sourcils et penche la tête sur le côté, intrigué. A quoi bon se faire du mal ainsi ? Quel est l'intérêt de savoir cela ? Quand j'ai reçu l'ordre de le tuer, je ne me suis pas posé de questions. J'exécute, c'est tout. Les dieux ne prennent pas le temps de répondre aux interrogations d'un simple assassin. Je ne suis que le bras de leur volonté. Harpelige poursuit, évoquant tout le dégout que lui inspirait les hommes tels celui qui se trouve à mes pieds. Il prétends que sa vie n'a pas de valeur, et que, si cetcela avait concerné un de ces enfants, il aurait lui même sollicité le Pas de l'Ombre. Je garde les sourcils froncés, en total désaccord avec mon hôte. Il a le droit de penser cela. Je lui réponds alors : Monsieur Harpelige, je ne crois pas que cela vous soit utile de connaitre le nombre de filles qui ont été victimes de cet homme. Quoiqu'il en soit, je n'aurais pas pu vous répondre, n'ayant pas vu l'intérêt d'obtenir cette information. Je suis un assassin, monsieur Harpelige. Je tue sur ordre des dieux, et je préfère ne savoir que l'essentiel sur mes cibles. Je baisse les yeux sur l'homme à mes pieds et ferme les yeux, récitant mentalement une courte prière pour son salut. Je les rouvre ensuite et reprends : Monsieur Harpelige, je sais d'expérience que toute vie, même celle d'êtres tels que lui, mérite d'être vécue, même si, à vos yeux, elle n'a aucune valeur. Il n'y a ni bien, ni mal dans notre monde. Il n'y a que les choix que nous faisons. Et seuls les dieux peuvent décider de ce qui nous attends tous à la fin. Cet homme aurait très bien pu continuer à vivre, s'ils avaient estimés qu'il le devait encore. Son destin aurait été différent. Il aurait certes fait face à la justice des hommes, mais il serait en vie, car les dieux aurait alors décidé que celle-ci méritait d'être vécue. Je me tais pendant quelques secondes, et achève enfin sur ces quelques mots : Les dieux ont estimés que sa vie devait s'arrêter là, c'est tout ce que nous devons retenir. La seule erreur de cet homme est d'avoir attiré leur regard, par la prière de celles qu'il a blessé.  

Harpelige me demande alors comment je compte me débarrasser du corps. Je baisse à nouveau les yeux vers l'homme à mes pieds. J'ai plusieurs possibilités pour cela. Si j'avais été un homme mauvais, j'aurais laissé ce travail à Harpelige et aurait décampé sans dire un mot. Mais je ne suis pas ainsi, je n'ai pas été élevé ainsi. Même s'il n'est pour moi qu'un simple gueux, je ne peux lui imposer cela. Il a été mon hôte après tout. Je lève alors les yeux vers lui et lui réponds : Je vais le charger sur mon cheval et l'emmener loin d'ici. Pour la suite... J'ignore encore ce que je vais faire. Cela dépendra de mon environnement. Une forêt me fournira du bois pour un bucher de fortune. Un lac ou une rivière pourraient faire office de cachette idéale... Puis je vous demander le pourquoi d'une telle question, monsieur Harpelige ? Il est vrai que sa question m'intrigue. Cherche t'il a en savoir sur ma profession ? Ou est il simplement curieux ? Je mets alors cette question sur le fait qu'il est inquiet pour sa caravane. Si le corps est découvert à proximité d'elle, il risquerait d'avoir de graves problèmes. Je veillerais personnellement à ce que cela n'arrive pas. Après tout, je lui ai promis qu'il ne serait pas inquiété de la situation...
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