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(#) Sujet: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sam 18 Juil 2020 - 19:31
Livre I, Chapitre 2 ▬ Trois petits tours
Sourires, mensonges et plumes de hibou
César de Viveplume & Flavien Harpelige
2 avril 1000
• Statut du RP : Privé • Résumé : César va à la rencontre de la caravane des arts, qui est parti la veille d'Euphoria, pour y trouver sa prochaine cible. Il y rencontre Flavien, à qui il va prétendre être un simple voyageur en quête d'aventures. • Recensement :
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• [b]02 mois 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t384-sourires-mensonges-et-plumes-de-hibou#3860]Sourires, mensonges et plumes de hibou[/url] - [i]César de Viveplume & Flavien Harpelige[/i] César va à la rencontre de la caravane des arts, où se trouve sa prochaine cible. Il y rencontre Flavien, à qui il va prétendre être un simple voyageur en quête d'aventures.
Dernière édition par César de Viveplume le Sam 25 Juil 2020 - 15:18, édité 2 fois
Assassins
César de Viveplume
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sam 18 Juil 2020 - 19:33
Le soleil se lève sur les vastes forêts de Sombreciel, et voir ses reflets illuminer les eaux de ses lacs me fait toujours chaud au cœur. J'installe mes affaires sur la selle de mon cheval, dépose une couverture sur sa croupe et enfourche ma monture. J'ai une caravane à retrouver et à rejoindre. D'après l'aubergiste, ils devraient être sur la route d'Euphoria. J'ai passé la soirée à étudier les informations que l'on m'a fourni. Homme brun, d'une quarantaine d'années, travaillant au sein de la caravane comme palefrenier. Cela ne sera pas facile. Les artistes sont nombreux au sein de la caravane, il y aura des yeux et des oreilles partout. Mais ce n'est pas ça qui va m'arrêter. Tout ce que je sais, c'est qu'on a réclamé la mort de cet homme à cause d'actes particulièrement odieux commis sur des demoiselles. Ça me suffit pour vouloir relever le défi. J'ai vérifié mon équipement. J'ai donc des lames de tailles diverses, allant de la taille d'une aiguille à la longueur de ma paume. J'ai également mon arc, que j'ai moi même dessiné et que d'autres ont fabriqués.. Une arme pouvant s'assembler et se désassembler pour pouvoir être dissimulé dans des bagages. Les flèches sont de la même facture. J'estime être prêt. J'élance ma monture sur le chemin et quitte l'auberge où j'ai passé la nuit sans me retourner.
Minerve finit par me rejoindre au bout de quelques heures. Je l'aperçois s'approchant de son vol lent et gracieux. Elle finit par atterrir sur la couverture installée sur la croupe de mon cheval et, sans un mot, glisse la tête sous son aile pour piquer un somme. Je ne la dérange pas. Elle a passé la nuit à chasser et, au vu de mes rêves, elle a gobé un écureuil et un loir. Un oiseau de sa taille a besoin de beaucoup d'énergie, et de beaucoup de repos aussi. Nous parlerons après sa sieste. Je sors de ma sacoche une pomme et la déguste tout en admirant la nature autour de moi. Je ne me lasserais jamais de ce paysage qui s'offre à moi à chaque voyage à cheval. Ma monture marche d'un bon pas, et je décide de ne pas la pousser plus. Minerve dort maintenant d'un sommeil profond, et je doute que le trot ou le galop de mon cheval suffise à lui fournir le repos dont elle à besoin. Le soleil est pratiquement au zénith quand j'aperçois les jolies roulottes de la caravane. Grands dieux, ils savent attirer l'attention ces artistes. Je ne prends pas la peine d’accélérer le pas. Je profite de cette approche lente pour à la fois admirer les roulottes et repérer les potentielles cachettes et autres endroits qui me seraient bien utiles pour accomplir mon travail. Minerve émerge de son sommeil avec un bâillement : « Chasse ? Bientôt ma belle, bientôt » Le hibou ouvre ses grands yeux et jette un œil sur ce qui arrive droit devant nous. « Drôles de gens. Je vois des hommes étranges, qui font des choses bizarre, dans cette... Roulotte ? Ils dansent. Enfin je crois. » Minerve laisse échapper un hululement outré et s'envole d'un coup d'ailes. Je la regarde survoler la caravane et faire de lents ronds au dessus d'elle.
Nous sommes maintenant suffisamment prêts pour pouvoir toucher la dernière des roulottes. Je pousse un peu mon cheval pour la dépasser. Je n'ai pas encore repéré ma cible, mais ça ne saurait tarder. Je surprends des coups d’œils surpris et décide de rabattre ma capuche en arrière pour montrer ma figure aux gens d'ici. Il ne valait mieux pas jouer au type louche. J'affiche un grand sourire et me dirige vers un homme aux cheveux longs. Minerve me rejoint et se pose sur sa couverture : « J'ai beau essayer, je ne comprends rien à l'art... » J'ignore la remarque du hibou et m'avance vers l'homme. J'incline la tête en guise de salut, et lui demande avec un sourire : « Mes salutations, êtes-vous l'un des responsables ? »
Dernière édition par César de Viveplume le Sam 25 Juil 2020 - 15:20, édité 1 fois
Artistes
Flavien Harpelige
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Ven 24 Juil 2020 - 15:51
Assassins
César de Viveplume
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Dim 9 Aoû 2020 - 19:55
L'homme semble méfiant, mais cela n'est pas étonnant. Je me suis approché d'eux en toute discrétion, sans me faire signaler, et sans même montrer mon visage, il y a de quoi s’inquiéter. Mais parlons franchement, si j’avais été un voleur, je ne me serais jamais approché d’eux ainsi, à découvert. Je serais resté à bonne distance, et aurait frappé pendant la nuit. Je ne suis, heureusement pour eux, pas ainsi. L’homme aux cheveux longs se présente comme étant la polichinelle de la caravane. Bien. Celui là saura me renseigner, non seulement sur ma victime mais également sur la caravane en elle même. J’avoue être assez curieux, ces gens ont un mode de vie tout particulier, et cela mérite même qu’un homme tel que moi daigne s’y intéresser. Il y a tant de choses à voir, tant de monde... Je ne saurais dire combien de temps il me faudra pour exécuter mon travail. Les artistes commencent à se regrouper, curieux, et forment peu à peu un cercle entre Flavien Harpelige et moi. Je suis encore assis sur mon cheval, dominant toute l’assistance. Et je vois tout. Je vois une femme qui calme son familier, un petit moineau, rendu nerveux par la présence de Minerve. Je vois un homme qui profite de cette distraction bienvenue pour s’approcher lentement de celle que je pense être l’élue de son cœur. Je vois tant de choses, mais pas ce que je cherche. Je laisse échapper un soupir et tourne la tête vers l’homme dénommé Harpelige. J’ouvre la bouche pour parler quand Minerve, les plumes hérissées, figée dans une posture menaçante, laissait échapper un hululement furieux. Un des artistes s’était visiblement trop approché d’une de mes sacoches, celle contenant mon armement. Il n’avait sûrement pas l’intention de voler son contenu, mais Minerve avait sûrement dû penser le contraire. Voir tant de monde ainsi rassemblé ne rassure pas le hibou. Je prête à peine attention à la scène, mais je sais que l’avertissement de Minerve a non seulement fait reculer l’homme, mais également un bon nombre d’autres personnes. Je finis donc par répondre à mon interlocuteur : « - Veuillez m’excuser. Il est rare pour nous de voir autant de monde nous prêter une telle attention. Pour répondre à votre question, je ne suis qu’un simple voyageur, en quête d’aventures et de connaissances. Je crois deviner que nous suivons à peu près le même chemin. Je sollicite donc votre bienveillance en nous acceptant parmi vous, le temps d’un jour ou deux. »
Je finis par descendre de mon cheval. Minerve, quant à elle, reste sur la défensive, observant les badauds nous entourant d’un œil scrutateur. Je sais qu’elle cherche notre cible, et je lui en suis reconnaissante de ses occuper. Je suis suffisamment occupé à devoir justifier ma présence et inventer un mensonge... Si seulement les relations humaines n’étaient pas si compliquées... Je m’approche de l’homme aux cheveux longs et, malgré le dégoût que cela m’inspire, je tends la main et lui dit : « Je me nomme César, j’espère que notre présence ne sera pas de trop, nous saurons nous rendre utile si le besoin s’en fait ressentir, je peux vous l’assurer. » Je tais volontairement mon nom de famille. Cet homme, ainsi que tous les autres rassemblés, n’ont pas besoin de le savoir. Il manquerait plus qu’ils sachent que j’ai du sang noble, ils penseraient tout de suite que ma présence ici était tout sauf naturelle. Je n’ai rien d’un artiste, et cela se voit. La voix de Minerve résonne tout à coup dans ma tête : « César. La proie. » Je tourne la tête vers le hibou qui fixe avec insistance un homme d’apparence modeste, qui correspond aux descriptions qu’on m’a fourni. Je souris, me tournant vers le palefrenier : « - Ah ! Vous arrivez au bon moment mon brave, mon cheval est visiblement épuisé. De bons soins et du repos ne seront pas de refus. » Je laisse l’homme prendre les rênes de ma monture et prends le temps de prendre ma sacoche. L’homme s’éloigne avec l’animal, tandis que Minerve, d’un coup d’aile, s’envole et atterri sur mon avant bras. Je ne m’inquiète pas pour le reste de mon paquetage, encore fixé à la selle. Si le palefrenier y jette un oeil, il ne verra que l’équipement d’un simple voyageur. Le hibou fixe à présent du regard Flavien Harpelige, et je me tourne vers lui avec un petit sourire : « Sauf erreur de ma part, vous vous rendez à Edenia, c’est bien cela ? »
Autant meubler un peu la conversation, je sais que ma présence ici n’était pas prévue pour la caravane, et je tiens à ce que le temps que je passe parmi ses membres soit le plus agréable possible.. J’ai un peu de temps devant moi, je peux me permettre de me détendre... Même si le manque de confort risque d’être cruellement ressenti.
Artistes
Flavien Harpelige
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Mer 2 Sep 2020 - 18:16
Assassins
César de Viveplume
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Ven 4 Sep 2020 - 22:16
Ce gueux venant de je ne sais où compte vraiment me faire payer le séjour ? Cinq fleurons plus trois supplémentaires pour les repas, et tout ça par jour ? J'aurais mieux fait de tendre une embuscade pendant la nuit au palefrenier, j'aurais gagné du temps et de l'argent. "Oui, mais cela aurait été beaucoup moins excitant. La chasse est un art César, tu le sais autant que moi. Gagner la confiance de la proie en lui faisant croire qu'on ne lui veut aucun mal, puis fondre sur elle une fois sa garde baissée... Il n’y a rien de plus instructif, car cela force le chasseur à apprendre de sa proie.". Minerve a raison. Le jeu en vaut plus la chandelle lorsqu'on le fait durer plus longtemps. Ici, et aussi longtemps que je séjournerais parmi ces gens, je ne serais plus Messire César de la baronnerie de Viveplume. Mais simplement César, simple voyageur. Et ce simple voyageur paiera le prix demandé sans broncher, c'est l'une des règles de ce jeu. Je souris donc et, après avoir rapidement fouillé dans ma bourse, je tends les quelques pièces à Flavien Harpelige, comme symbole de notre accord. Un sourire, quelques pièces, un beau mensonge, voilà qui rends tout cela terriblement excitant. J'ai maintenant hâte de continuer. Mon cheval est maintenant entre les mains du palefrenier, lequel ne se doute absolument pas de ce qui plane au dessus de sa tête. Minerve se pose sur mon bras. Son poids me rassure. Quoiqu'il arrive, elle sera à mes côtés. Je regrette juste d'avoir oublié d'enfiler cette protection en cuir que je porte habituellement. Ses serres, qui s'enfoncent dans mon bras pour l'aider à garder son équilibre, rends cet instant de complicité quelque peu douloureux. Je suis donc le responsable de la caravane qui me demande si j'ai déjà mangé. Je me contente de répondre par la négative et l'accompagne à une table où l'on m'apporte un ragout à l'odeur et à l'aspect peu engageant. Grands dieux, comment font ces gens pour se nourrir avec une telle chose ?
Mon bol d'une main, je tends l'autre vers la table pour laisser Minerve descendre. Elle s'installe, ressemblant maintenant à une adorable boule de plumes. Une boule de plumes avec de grands yeux rouges orangés. Je m'assoie également, face à Flavien Harpelige. Celui ci est décidément désireux de savoir en quoi je pourrais être utile à la caravane pendant mon séjour. Je fronce alors les sourcils. Il me fait payer, et il veut en plus que je me rende utile ? Mais il se croit où ? Je fais déjà un effort considérable pour accepter leur compagnie, ainsi que leur nourriture, que j'ai du payer en plus. Et il veut que je travaille pour eux ? Minerve semble toute aussi surprise puisqu'elle le regarde avec de grands yeux ronds. Il me répète la requête deux fois, pour sans doute s'assurer que je ne suis pas sourd. Je baisse les yeux sur le bol, avec le ragout. La bonne chère de la maison me manque terriblement. "Tu n'es pas à Viveplume. Prends sur toi, où il va commencer à se méfier." Minerve a raison, une fois de plus. Je dois ravaler mon orgueil et mes tendances naturelles pour reprendre le jeu là où je l'ai laissé. Je souris donc à l'homme qui semble me scruter. Un sou pour ses pensées, s'il vous plait. J'aurais bien aimé savoir ce qu'il pense de moi, en cet instant. Je lui réponds donc :"- Vous êtes bien aimable, je vous en remercie. " Je prends une gorgée d'hydromel et une bouchée de ragout. Bwa ! Je ne donnerais même pas ça au chien d'Emile. Je retiens heureusement le dégout que m'inspire le repas et affiche un large sourire : "- Hum ! Mes respects au cuisinier. Une nourriture aussi simple mais pourtant délicieuse est rare de nos jours. Pour répondre à votre question, j'imagine que je peux vous être utile en beaucoup de choses. "
Je reprends une bouchée de ragout, et la fait passer avec un peu d'hydromel. Minerve me regarde, visiblement amusée par cette épreuve culinaire que l'on m'impose. Je vois cependant que ma réponse ne semble pas satisfaire le responsable de la caravane. Je vais devoir développer. Un regard vers mon sac, contenant mes armes, me donne une idée. Les membres de la caravane sont protégés par des guerriers. J'imagine même que certains artistes doivent être en possessions d'armes, le cas où les guerriers se montrent débordés si un problème survient. Quoique je pense sérieusement qu'une troupe de brigands, même avec de nombreux combattants, serait folle de s'attaquer à la caravane. Tant de monde, tant de roulottes, cela doit mobiliser beaucoup de paires d'yeux pour surveiller les alentours. Sans parler des familiers. Réfléchis César, que répondre à cet homme pour qu'il cesse de se méfier ainsi ? Une autre bouchée de ragout me force à me décider : " - Je suis assez doué avec mes mains, et ce, depuis toujours. J'ai de nombreuses connaissances dans l'armement. Si vous avez besoin de réparations ou d'une expertise, je suis votre homme. Vos guerriers ont sans doute besoin d'armes efficaces. Sinon... J'imagine que je peux prendre quelques tours de garde, histoire de vous soulager. Minerve voit aussi bien de nuit que de jour. Nous serons sans aucun doute aussi efficace que les meilleures et les plus qualifiées des sentinelles."
Voilà qui devrait le persuader. Et, avec un peu de chance, s'il me laisse prendre un tour de garde de nuit, j'aurais le champs libre pour exécuter mon travail et pour disparaitre dans l'ombre. Le palefrenier, l'étranger et son hibou auront disparu, et personne pour témoigner. Ce serait parfait. Minerve approuve. Je prends une autre gorgée d'hydromel, satisfait. Espérons maintenant que l'homme me fasse suffisamment confiance pour m'accorder cela. Il a l'air d'être un homme raisonnable, je peux lire dans ses yeux l'expérience de ses nombreux voyages. Il saura prendre la bonne décision. C'est sans doute un homme qui agit pas seulement avec son cœur, mais aussi avec sa tête. Etre responsable d'une telle organisation doit demander du temps et beaucoup d'énergie et, l'espace d'un court instant, j'en viens presque à le considérer comme un noble veillant au bien être de son territoire et des gens qui y habitent. Je vois autour de moi que les gens sont heureux ici, et la bonté dont il a fait preuve à mon égard est presque irréelle. Je suis curieux de savoir comment il fait pour s'en sortir tous les jours. Je songe déjà aux questions que je vais lui poser quand il me demanda si je venais de Sombreciel. Hum, voilà qui pourrait permettre d'engager la conversation. Je lui réponds donc, avec un sourire : "- Vous avez deviné juste, monsieur Harpelige. Je suis né et j'ai grandi en Sombreciel, non loin de la frontière démériane. Je n'ai commencé mon voyage que très récemment, après le décès en couche de mon épouse. Je n'avais plus rien qui me retenait dans le village où nous vivions. Je suis parti sans me retourner. Je vis et voyage grâce à mon talent pour le travail sur les armes. J'ignore encore où tout cela me conduira. "
Je me tais maintenant, reprenant une bouchée de ragout. Ce mensonge est camouflé par un semblant de vérité. J'ai bien grandi non loin de la frontière démériane, et je suis un ingénieur en armement. Mais je n'ai jamais eu d'épouse, et encore moins des enfants.... Quoique je pense avoir sans doute un ou deux petits rejetons qui ont du naitre je ne sais où. J'ai rencontré tellement de femmes depuis mon entrée à l'académie... Je chasse cette pensée de ma tête et me permets cette petite question, histoire de pousser Flavien Harpelige à m'en dire plus : "- J'ai beaucoup entendu parler de la caravane et ai vu quelques uns de vos spectacles, mais je n'aurais jamais imaginé me retrouver face à quelque chose d'aussi... Grand. Une telle communauté doit sans doute nécessiter une incroyable organisation, non ? "
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Flavien Harpelige
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Mar 15 Sep 2020 - 17:31
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César de Viveplume
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Mar 15 Sep 2020 - 22:23
Je devrais être plus discret, mais à quoi bon, j'ai été élevé ainsi. Montrer mes émotions à longtemps fait partie de moi, de mon quotidien. Cela permet à la personne en face de savoir à quoi s'attendre. Pas de secrets, pas de mystères. Bon, il y a le Pas de l'Ombre maintenant, et on m'a appris à mentir, à dissimuler la vérité derrière une façade. Mais cette façade laisse parfois échapper quelques petites.... Dérives. Quand j'ai vu et senti le repas que l'on m'a mis dans les mains, je n'ai pu empêcher la dérive de se faire voir. J'ai bien essayé de tenter de réparer cela, mais un enfant serait plus convaincant. Bah, le mal est fait, et l'avantage est que mon hôte ne semble pas s'en formaliser plus que cela. Pas d'incident à déplorer donc. Son sourire est franc, et me plait beaucoup. Un personnage bien sympathique ma foi. Lorsqu'il me demande en quoi je peux lui être utile, je lui réponds que mon talent pour le maniement et l'entretien des armes pourrait être utile à la caravane. Pour mon plus grand malheur, il ne relève pas ma proposition de prendre un des tours de garde. Tant pis, l'occasion de croiser le chemin de ma cible, en pleine nuit, se présentera obligatoirement d'une manière ou d'une autre. Mais une expertise sur les armes, voilà ce qui plait à Flavien. Son sourire veut tout dire. Il ajoute cependant que ce n'était pas une obligation, mais que, étant donné que je l'avais proposé plus tôt... J'ai dis ça ? Minerve me dit oui. Ah, c'est vrai. Si ma mémoire commence à me jouer des tours... Je souris et hoche donc la tête. Si j'ai dis que je me rendrais utile, c'est ce que je vais faire. Histoire de dissiper ce malentendu créé uniquement par mon tempérament...
Nous continuons notre discussion, et notre repas. Une épreuve ce ragout. Je le prends comme un défi. Si je le finis, je pourrais m'en vanter devant Emile et Marcel. Eux, eux qui ont accès tous les jours à des mets somptueux. Ils sont loin de se douter que leur frère n'hésite pas à se mêler à la populace pour partager leur assiette. En parlant de famille, je ne peux pas dire à cet homme que je suis le frère cadet du baron de Viveplume. J'invente donc un beau mensonge. Et il parait tellement crédible que mon hôte en parait bouleversé. Tiens donc, je suis un si bon menteur que ça ? Mon vieux maitre serait fier de moi. Je me rappelle nos longues heures passées ensemble, il me forçait à inventer des mensonges de toutes sortes, jusqu'à ce qu'il considère qu'ils étaient suffisamment crédibles pour être crus par n'importe qui. Dans le mensonge, il n'y a pas que les mots qui sont important. La posture, le regard, l'expression du visage, tout cela est primordial pour faire avaler n'importe quelle parole. Flavien me dit qu'il était désolé, pour mon "épouse" et pour mon "enfant". J'aurais pu sourire tant la situation était cocasse, mais restons sérieux. Je parviens même à rendre mes yeux larmoyants. Facile, il suffit pour moi de penser à mon défunt père. Je baisse les yeux et laisse échapper un faible remerciement. Quand il me dit que mon voyage ne devait pas se transformer en fuite permanente, je lève un sourcil. Que veut-il dire ? Je passe là dessus, il doit dire ça à cause du fait que je sois "parti après le drame" comme si je cherchais à le fuir. Je ne réponds pas, me contentant de le regarder droit dans les yeux.
Un gros silence s'installe entre nous. J'en profite pour reprendre une bouchée. C'est Flavien qui va briser le silence en premier. Il me demande de lui en dire un peu plus à propos de mon talent pour les armes. Je souris, ravi qu'il me lance sur le sujet. Les armes, c'est toute ma vie. Quand je ne tue pas par moi-même, je crée des instruments qui peuvent le faire. Quand je les vois, quand je les ai entre mes mains, je me sens comme un père avec son enfant. Il est vrai que des gens de ma trempe sont rare. Il faut avoir un sacré sang froid pour créer des objets qui peuvent donner la mort. Je souris alors à pleines dents. Je lui réponds : "- Je dirais plus : ingénieur en armement. Mon travail est de dessiner, créer les plans d'armes innovantes. D'autres les fabrique, je les essaye, corrige leurs possibles défauts et les propose à mes clients. Voilà mon travail monsieur Harpelige. Et pour répondre à votre question, non, ce n'est pas de famille. Disons que je suis la brebis galeuse, le chiot anormal de la portée. Mais ce n'est pas ça qui m'a empêché de réussir. N'en dis pas trop. Ne t'inquiète pas. Plus j'en dis, moins il se méfiera. Du moins je l'espère. "
Sinon, il y a toujours d'autres possibilités. Je ne suis pas là pour faire de cet homme un ami, mais pour exécuter un contrat. Mais si je peux me faciliter la tâche en gagnant la confiance du chef de cette troupe... Je l'interroge alors sur la caravane et son incroyable organisation. Flavien souris, visiblement flatté par mon compliment. Je lui retourne le sourire, et l'écoute me dire que c'est certes une "grosse machine" comme il le dit, mais qu'à force il s'y est fait. Il a récupéré la fonction auprès de son frère, qui était le gérant avant lui. J'hoche la tête, compréhensif. Il parait cependant baigner dans le bonheur, car il se trouve au sein d'une troupe extraordinaire. Je ne peux que comprendre. Le Pas de l'Ombre est ma deuxième famille après tout. "Quelqu'un approche." Je suis le regard de mon hibou pour croiser celui d'un jeune homme répondant apparemment au nom de Tobias. Flavien fait les présentations, et s'excuse auprès de moi. Il me dit que nous nous retrouverons au diner. Je le salue donc, et le remercie chaleureusement. Je le regarde s'éloigner et, après mon repas, je suis le jeune homme qui me mène à la roulotte où je pourrais dormir. Un lieu ma foi... inconfortable. Les gens arrivent à dormir là dedans ? Par les dieux, ils sont courageux, dans cette caravane. Bah, cela suffira. Je ne compte pas dormir ici cette nuit dans tous les cas. Je remercie le jeune homme qui s'éclipse aussi vite qu'il est arrivé.
La caravane ne tarde pas à reprendre la route. Minerve, perchée sur le toit de notre palace roulant, dort profondément. Assis sur mon cheval, je remplis mon rôle avec grand plaisir. Je passe auprès des guerriers, demande s'ils ont des soucis avec leurs armes. Je m'amuse comme un enfant à leur faire la démonstration de mes prodigieux talents. Réparer, conseiller, je me sens comme un médecin prenant soin de ses patients. J'ai même reçu une commande un peu loufoque, qui ne méritera mon intérêt que le jour où je n'aurais rien d'autre à faire que de réfléchir à quelque chose de stupide. Le soir arrive ma foi bien trop vite. La caravane s'arrête, on monte le camp. J'en profite pour faire le tour du terrain, repérant les cachettes qui pourraient m'être utiles. Mon cheval est de nouveau entre les mains du palefrenier, et Minerve prends encore un peu de repos. Je l'aperçois, perchée sur la roulotte, telle une immobile boule de plumes. Les membres de la caravane me regardent passer, et retournent à leurs occupations. Merci Flavien, me voilà maintenant accepté au sein de la troupe, du moins temporairement. Satisfait, je rejoins le centre du camp. Encore quelques heures, encore un peu de temps, et je pourrais enfin passer à l'action. Je croise le regard de Flavien et souris. Cet homme est loin de se douter du danger qui plane sur l'un des membres de sa caravane.
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Flavien Harpelige
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Jeu 24 Sep 2020 - 16:48
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Dim 27 Sep 2020 - 17:36
Parler de mon métier, voilà ce qui peut me détendre. Voir la fascination dans les yeux de ceux qui m'écoutent, entendre leurs questions et y répondre... Je me sens... Important. Je sais qu'aux yeux de certains je suis déjà une personnalité, mais mon métier me permet de m'auréoler d'une gloire et d'une renommée que je n'aurais jamais pu obtenir en restant à Viveplume. Chez moi, je suis "Messire", ici je suis un homme étonnant, particulier, unique. Le cœur bondissant de joie, je prends un malin plaisir à expliquer mes fonctions à Harpelige, et je le vois très intéressé. Il commence à me questionner sur les armes que je crée, me demande si je les fabrique moi même et ce qui me fait tiquer : il veut savoir ce qu'elles ont de particulier par rapport aux armes existantes. J'ai déjà répondu bon nombre de fois à ces questions, et la réponse restera à jamais la même. Les réactions, par contre, demeurent différentes suivant les personnes. J'ai déjà eu droit à de la colère venant d'un homme qui m'a même dit ces quelques mots : "Vous n'avez pas honte de créer des engins qui peuvent tuer des innocents". Non. Car ce ne sont pas mes armes qui tuent, mais ceux qui les manipulent. Un couteau ou un canon, seul, est totalement inoffensif. C'est une fois qu'on y ajoute un homme que cela devient dangereux. J'ai également eu comme réaction de la crainte et également une femme qui m'a demandé si j'étais aussi bon au lit qu'en conception d'armes. Ce soir là, elle a été même plus que satisfaite. Je me demande ce que j'obtiendrais de Flavien. Il n'a pas l'air d'être un homme jugeant son prochain à la moindre parole de travers. Je lui réponds donc :
"Arquebuses, canons, je suis un peu touche à tout. Je les dessine, mais ce n'est pas moi qui les fabrique. Je laisse cela à d'autres. Je vais également améliorer des modèles déjà existants. Tout ce qu'on me demande, je le réalise. Et pour votre dernière question. Je peux vous dire que mes armes sont tout simplement... Meilleures. En tout. "
Arrogant ? Vaniteux ? Non, réaliste. J'ai toujours veillé à ce que mes armes soient d'une qualité et d'une efficacité supérieure à la moyenne. Si mes clients ne sont pas satisfaits... Ce qui arrive rarement, je fais en sorte de régler cette erreur aussi vite que possible. Je n'aime pas voir des clients mécontents. Notre discussion poursuit son cours et s'achève lorsqu'un des artistes s'avance et m'emmène dans la roulotte où je vais séjourner. Le cortège commence ensuite à avancer, et j'en profite pour évoluer parmi eux à cheval. Je discute, fais connaissance et évalue même l'armement des guerriers présents. La journée est plus que divertissante. Je mets à profit mes talents tout en apprenant de la caravane. J'ai par exemple appris qu'il ne serait pas aussi facile que cela d'abattre ma cible sans attirer les regards. La nuit, je doute que tout le monde dorme à poings fermés. Il doit y avoir des artistes qui répètent, d'autres qui profitent de la nuit pour des activités plus... Physiques. Et il y a les guerriers. Je pense pouvoir contourner tout ce petit monde, mais cela ne sera pas une chose facile.
Le soir arrive enfin, et après avoir fait un dernier tour du campement, je rejoins la troupe qui a terminé de s'installer. Un dernier tour dans ma roulotte et me voilà devant Flavien qui me demande comment s'est passé cette journée en leur compagnie, il me parla des guerriers, et qu'il était heureux que je m'entende bien avec eux. Cela me fit sourire. Evidemment, tout cela fait partie de mon plan. Gagner leur confiance pour éteindre peu à peu l'étincelle de méfiance qui subsiste en eux. Je l'aide à installer ses tables pliantes et sors de ma besace une bouteille. Je la dépose devant Flavien et lui dit :
"- Cette après midi a été très instructive. Vous et votre troupe êtes des gens étonnants. J'ai beaucoup appris à vos côtés. Je tiens à vous remercier pour votre hospitalité. On m'a offert cette bouteille il y a quelques années. C'est de la liqueur de pomme. Elle vient d'un domaine du nom de Viveplume, si je ne me trompe pas. Vous m'en direz des nouvelles. "
Qu'est ce que j'ai pu en boire, de cette liqueur, dans ma jeunesse. Ma première gueule de bois remonte à mes quatorze ans, avec un de mes cousins. C'était... Mémorable. Je débouche la bouteille et nous en sert deux verres. Un peu d'alcool aidera également à détendre les esprits après cette longue traversée. Minerve, réveillée, s'envole de son perchoir. Je la regarde passer au dessus de moi et reviens vers Flavien. Mon hibou s'éloigne lentement, à la recherche de son diner. J'espère pour ma part que le notre aura meilleur gout que cet affreux ragout. S'il faut, je demande à Minerve de nous repérer un ou deux chevreuils ou sangliers. Rien de tel qu'un peu de gibier pour retrouver un peu d'énergie. Les chansons grivoises fusent, et j'en reconnais même une ou deux que j'ai pu moi même chanter en étant saoul. Cette ambiance bon enfant me fait sourire. Profitez, chers membres de la caravane, cette nuit sera quelque peu... Mémorable.
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Flavien Harpelige
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Jeu 8 Oct 2020 - 18:13
Assassins
César de Viveplume
Âge : 38 ans Messages : 78 Points : 66 Nation : Sombreciel Rôle : Fabricant d’armes-assassin du Pas de l’Ombre Familier : Minerve - Hibou Grand Duc Avatar : Benedict Cumberbatch - Imgur Pinterest Pseudo web : Flo
(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Mar 13 Oct 2020 - 19:44
La soirée fut délicieuse... Pas d'un point de vue gastronomique cependant. Heureusement que la liqueur de pommes de Viveplume était là pour relever le goût de cet affreuse pitance. Une chose est cependant sûre, les gens de cette caravane savent s'amuser. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas autant ri. Cela valait bien les quelques fleurons que j'avais dépensé en acceptant de me joindre à cette troupe. Même Minerve semble s'être amusée. La voilà qui essaye de reproduire une figure qu'un moineau vient d'effectuer sous nos yeux ébahis. Son poids ne joue pas en sa faveur. Déséquilibrée, elle achève sur un vol plané et se pose sur mon épaule, l'air boudeur. Je la console avec un morceau de viande qui trainait dans mon assiette, elle l'avale avec grand plaisir et semble oublier sa mésaventure. L'heure du coucher arrive enfin, tous et toutes s'éclipsent pour rejoindre le pays des rêves. Quant à moi.... Je traine près de ma roulotte, prétextant une envie de prendre une dernière fois l'air avant de dormir à poings fermés. Minerve s'élance dans le ciel étoilé. La chasseuse prends son envol, et son partenaire ne va pas tarder à en faire de même. Dissimulé dans l'ombre de la roulotte, je me prépare. Lames cachées, arc, flèches, vêtements sombres. Me voilà fin prêt. Il n'est pas encore né celui qui me verra, une fois que je ne ferais plus qu'un avec la nuit.
En parlant de nuit, elle semble bien servir à ma cible. Je le vois en présence d'une jeune demoiselle, souriant de toutes ses dents. Par les dieux, si celle ci reste, je ne pourrais soit pas agir, soit lui imposer un spectacle quelque peu traumatisant. Je les suis discrètement. Ils ne tardent pas à s'éclipser vers l'endroit où les chevaux se reposent. Bientôt, j'entends des gémissements plaintifs. Il est temps. Profitons qu'il soit occupé pour agir. Je m'approche lentement, à pas silencieux. Ma taille ne m'a jamais servi dans ce genre de situation, mais je m'estime heureux d'avoir de la paille et de l'herbe sous mes pieds. Il ne m'entendra ni me verra arriver, et quand il s'en apercevra enfin, il sera trop tard. Je le vois enfin, et mon cœur se révulse devant cette horrible vision. Il est en train de.... Et vous autres vous vous dites "humains"... Les animaux ne font pas ce genre de choses César... Je retiens un soupir d'exaspération. Elle a hélas raison. Jamais je n'ai vu un animal forcer une femelle comme cet homme en cet instant. La jeune fille se débat, en vain, il est plus fort. Heureusement pour elle, je suis là. Je me redresse, et sans aucun scrupule pour ma discrétion, je m'avance devant l'homme. Il me voit arriver et se relève à son tour, surpris. Je n'entends pas son avertissement, d'un pas leste, je me retrouve contre lui. Nos deux corps pressés ensemble ne montrent cependant aucune forme de tendresse. Ma lame plantée dans son cœur en atteste tout le contraire. Nous échangeons un dernier regard, puis le sien devient vitreux. Je le laisse s'effondrer au sol, sans plus de cérémonie.
"Ainsi les dieux en ont-ils décidés." La jeune femme me regarde, visiblement sous le choc. Je lui jette ma cape et lui ordonne de partir, ce qu'elle fait sans un mot après s'être couverte. Me voilà à présent seul. Mon travail n'est cependant pas terminé. Je dois faire disparaitre le corps. Malgré le fait que j'ai un témoin sur les bras, je n'aime pas devoir laisser un corps ainsi. Je réfléchis rapidement, et décide de hisser le corps sur mon cheval, pour l'emmener loin d'ici. Les prédateurs et les charognards se chargeront du reste, à moins qu'un point d'eau vienne me faciliter la tâche. J'essuie ma lame sur ses habits, et siffle ma monture, qui s'approche d'un pas lent. Ce cheval en a tellement vu que même l'odeur du sang ne l'effraie plus, contrairement aux autres chevaux qui sont de plus en plus nerveux. Avec un grognement, je parviens à charger ma cible sur ma monture. Par les dieux, il pesait son poids celui là. La voix de Minerve me sort de ma réflexion. César ! Nous ne sommes pas seuls ! Qui ?Je le vois, c'est l'homme qui dirige cette troupe.. Harpelige. Que fait-il là ? Qu'a t'il vu ?
Je me tourne vers l'endroit que me désigne Minerve, qui vient d'atterrir sur mon avant bras tendu. Les sourcils froncés, l'arme au poing, j'attends qu'il se présente. Rien ne sert à l'appeler. Il viendra de lui même ou s'enfuira. Peu importe pour moi, le résultat sera le même. Je serais parti avant l'aube, disparaissant dans la nuit, ne laissant pour seule trace que des souvenirs fugaces et vite oubliés. On ne se rappellera bientôt plus de cet homme étrange avec un hibou pour familier. Tous m'auront effacés de leur mémoire, sauf deux. La jeune fille, et Harpelige, mais aucun d'eux ne savent qui je suis, ils ne savent désormais qu'une chose : je tue, et sans aucun remords. Minerve pousse un hululement d'avertissement, invitant Harpelige à se décider. Mon arme est encore rouge du sang de ma cible, et je n'hésiterais pas à m'en servir de nouveau si le polichinelle vient à m'attaquer. S'il appelle ses guerriers, en revanche... Je pourrais peut être en neutraliser un ou deux sans les tuer mais guère plus. La fuite s'imposera alors. Mon cheval ne pourra pas aller loin avec sa charge, je devrais abandonner le corps pour m'éclipser et disparaitre dans l'obscurité. Malgré toutes les possibilités qui se bousculent dans ma tête, je reste calme, le regard rivé vers l'homme et figé dans une expression froide, le corps paré à bondir, j'attends. Tout va se jouer dans les secondes qui vont suivre, et j'espère pour Harpelige qu'il saura faire le bon choix.
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Flavien Harpelige
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Mer 21 Oct 2020 - 18:50
Assassins
César de Viveplume
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Jeu 22 Oct 2020 - 20:38
Harpelige s'avance, prêt à frapper avec son bâton. Quel idiot, il ne voit pas que je ne compte pas l'attaquer, sauf en cas de légitime défense ? S'il m'attaque, il court droit à sa perte. Minerve le regarde, de plus en plus méfiante. Elle aime me voir passer à l'action, elle aime me voir me battre. Me battre pour gagner bien entendu. Ce n'est pas agréable pour elle quand je reçois des coups. Minerve et moi sommes deux moitiés d'une même âme, deux faces d'une même pièce. J'ai du mal à imaginer ma vie sans elle, jusqu'à même me demander comment j'ai fait pour vivre en étant heureux avant notre rencontre. Dans ses yeux, je me vois, tel un miroir. J'y vois le regard déterminé que je renvoie à mon reflet dans la glace, j'y vois mon amour pour la nuit, pour l'obscurité rassurante qu'elle m'apporte. J'y vois une sincérité et une fidélité à toute épreuve envers ceux que nous chérissons. J'y vois la Mort, prête à fondre sur sa proie, les serres grandes ouvertes, les griffes aiguisées. Nombre de fois au cours de mon existence, Minerve a été mes yeux dans le noir, sa voix résonnant dans mon esprit, me dictant le chemin à suivre, me guidant dans la bonne voie. Minerve m'a appris, en même temps que mon maitre, l'art de la discrétion, de se fondre dans le décor, c'est grâce à elle que j'ai pu si vite progresser. Elle a fait de moi l'assassin que je suis aujourd'hui.
Harpelige s'avance donc, l'air d'abord menaçant, puis il baisse son arme de fortune en me reconnaissant. Je ne le quitte pas des yeux, jaugeant ses mouvements, l'expression de son visage. Minerve, quant à elle, surveille son familier, une oie. Sa voix résonne dans ma tête, comme un souffle dans la nuit Une oie. Rien à craindre. Bon à pincer et à crier. . Minerve décolle d'un coup d'aile pour atterrir devant l'oie, à quelques mètres d'elle. Je pensais la voir prendre une posture menaçante, mais elle se contente de lui renvoyer un regard empreint de froideur. L'oie sait à quoi s'attendre à présent. Voyons maintenant Harpelige. Il désigne ma cible de son bâton en me demandant s'il est mort. A cela je ne réponds que par un regard noir. Bien sur qu'il l'est, je ne fais jamais mon travail à moitié, monsieur Harpelige. Je sens mon cœur s'accélérer. Je n'aime pas du tout voir un homme vivant s'approcher de moi, alors que je viens de tuer. Généralement, cela ne m'attire que des ennuis. En plus de cela, je suis à visage découvert. Ne te blâme pas pour cela, César. Même masqué, il t'aurait reconnu. Ta taille et ta carrure n'ont jamais joué en ta faveur.
Je m'attends donc à devoir soit devoir négocier, soit m'enfuir, mais la réaction d'Harpelige ne manque pas de m'étonner. Il me... Remercie ?! Je fronce les sourcils, surpris. L'arme dans ma main est encore couverte du sang de ma victime, et je m'attendais à tout sauf à des remerciements. Je comprends alors qu'il a du croiser la fille que je venais de sauver. Voilà qui me facilite la tâche. Harpelige me dit que tout homme qui agit ainsi avec une femme ne mérite pas d'autre traitement. Je relève la tête et prononce ces quelques mots, presque dans un souffle et sur un ton froid : Monsieur Harpelige... Vous devriez choisir les membres de votre personnel avec un peu plus d'attention. Faire confiance à n'importe qui, et surtout à ce genre d'individu, n'apportent que trouble et chaos. . Je me retiens de lui dire que, dans tous les cas, et fille ou pas à ses côtés, cet homme n'aurait pas vu le jour se lever. Ca aurait été avouer mon acte, et étant donné que, pour le moment, mon hôte ne se méfie pas, je continue de jouer le jeu de la légitime défense.
Mais cela ne va pas durer longtemps. D'ici peu de temps, s'il se montre observateur, il ne remarquera aucune trace de lutte sur l'endroit où nous nous trouvons. Les seules présentes sont à deux pas, à l'endroit où il a tenté de forcer la fille. Il comprendra que j'ai tué cet homme de sang froid, sans aucun scrupule pour sa condition d'être humain. Minerve n'a pas bougé, fixant toujours le familier de mon hôte, ses yeux écarlates rougeoyant tels une mise en garde. Flavien Harpelige me dit alors qu'il faudrait "ranger" le corps quelque part et prévenir les autorités de la prochaine ville que nous croiserons, une fois l'aube arrivée. Il pense qu'avec nos témoignages, ils ne seraient pas inquiétés. Je regarde les environs. Nous avons bien avancé aujourd'hui, mais pas suffisamment pour être proche de la frontière. Néanmoins, je ne prendrais pas le risque qu'on me reconnaisse. Je n'ai pas envie d'entendre un "mes salutations, Messire de Viveplume" alors que je serais en train de m'expliquer devant les autorités. Surtout que ces policiers, à l'inverse de Harpelige, ont du en voir, des cadavres. Il verront vite que cette mort n'avait rien d'accidentelle. Ma décision est donc prise, et ce, depuis mon arrivée au sein de cette troupe. Je me tourne vers Harpelige et lui dit, toujours sur le même ton : "Permettez moi de corriger vos dernières paroles, monsieur Harpelige. Vous n'aurez pas besoin d'aller rencontrer les autorités de la ville la plus proche. Car je serais parti. Je me charge du corps. Mon travail en ces lieux étant désormais achevé, je ne vois pas l'intérêt d'aller... "témoigner" pour ce qu'il s'est passé. Vous n'êtes que deux ici à savoir, et cela me suffit amplement. Je crois en votre bon sens, Monsieur Harpelige, je sais que vous n'allez pas crier sous tous les toits que vous avez embauché un faiseur de trouble au sein de votre troupe, et que cet homme est mort. "
Je reste sur la défensive, mais me détends suffisamment pour me permettre de m'approcher du corps. D'une main experte, je lui remets son pantalon et le retourne. La plaie à sa poitrine atteste de sa fin rapide et sans souffrance. J'aurais pu lui faire les poches, mais je ne suis pas un voleur. Néanmoins, je prends quand même sa bourse et la lance aux pieds de Harpelige, en guise de dédommagement. A cause de son poids, je n'avais pas réussi à le charger la première fois sur mon cheval, mais la deuxième sera la bonne. Je ne m'éxecute cependant pas. Tant que je ne connaitrais pas les intentions d'Harpelige, je ne ferais rien. Je le pense intelligent, il ne va sans doute pas tarder à comprendre mon véritable objectif en venant ici. Il va comprendre qu'il a accepté non seulement un homme qui lui a menti, mais un homme qui a fait coulé le sang ici, au sein de sa troupe. Je doute qu'il apprécie.
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Flavien Harpelige
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sam 31 Oct 2020 - 11:11
Assassins
César de Viveplume
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Sam 31 Oct 2020 - 20:17
Mes paroles l'ont touché en plein coeur. C'était à prévoir, je suis connu pour ne pas prendre de gants avec mes interlocuteurs. Mon père m'a repris bon nombre de fois durant ma jeunesse, et je me suis calmé... Mais quand on chasse le naturel, il revient au grand galop. Je reste stoïque tandis que Harpelige tente maladroitement d'expliquer les raisons de son erreur. Je lève les yeux au ciel. A quoi bon ! Il ferait mieux de reconnaitre qu'il a échoué dans son travail et on en parlera plus. Dire qu'on a pas le temps est une piètre excuse. Quand le temps manque, on prends un apprenti, ou une aide, pour déléguer les tâches ! Par les dieux, il me fait penser à Emile, mon frère, quand il a pris les rênes de Viveplume. Il tenait au début à tout faire lui même, et cela l'a épuisé au bout de quelques semaines. Maintenant, il n'hésite plus à déléguer les tâches diplomatiques à ses frères ou même à ses enfants, qui commencent à devenir grands. Quand Harpelige me dit qu'il était le premier désolé de ce qui allait arriver, je lâche un ricanement et lui dis, toujours sur le même ton : Heureusement pour vous, Monsieur Harpelige, votre erreur ne sera connue que de nous deux, voire de nous trois, si j'inclus la fille. Vous ne devriez pas trop souffrir de la situation..
Je remarque que mon changement radical de comportement le trouble au plus au point. Terminé le César aimable et bienveillant. Place à l'homme véritable, à César de Viveplume, l'assassin sans peur et au sang froid légendaire. On pourrait croire que tuer m'affecte, que cela m'en donne des cauchemars... Je ne peux qu'avouer que cela est arrivé au début. Je revoyais mes victimes pendant mon sommeil, et je me réveillais en sueur et en larmes. Mais le temps a passé, l'expérience a beaucoup joué dans la construction de l'homme que je suis aujourd'hui. La peur a laissé place à la froideur. Mes frères ont été les premiers étonnés du changement. Je me rappelle encore de ce jour où Marcel m'a pris à part pour me demander si tout allait bien dans ma vie. Je l'ai rassuré, et, depuis lors, j'évite de montrer mon côté sombre à ma famille. Je ne leur présente que ce qu'ils connaissent de César de Viveplume : un être un peu à part, solitaire, mais qui a un bon fond. Harpelige me ramène à la réalité en me disant qu'il comptait aller voir les autorités, et, quand je l'en dissuade, il rétorque que mon acte n'était que de la légitime défense. Je comprends alors qu'il est comme tant d'hommes : il voit, mais il n'observe pas. César, il y a un homme mort à tes pieds. Tout être humain sensé serait d'abord choqué et ne penserait pas à examiner les lieux. Tout le monde ne peut pas être comme un assassin du Pas de l'Ombre. Bien vu Minerve.
Je le reprends donc, et lui fait comprendre à ma façon qu'il n'a aucun intérêt à aller voir les autorités, car, même s'il s'agit de légitime défense, le meurtre de sang froid est trop évident pour quiconque est un tant soit peu observateur. C'est alors qu'il comprends. Je vois le changement dans son regard, je vois l'incompréhension, la confusion. Il y a un assassin devant lui, et maintenant il le sait. Tandis que je me penche pour rhabiller ma cible, j'en profite pour le délester de sa bourse et la donne à Harpelige. Cela sera une sorte de dédommagement en quelque sorte. Une fois cela fait, je me redresse et appelle Minerve. Je lui demande à voix haute de veiller à ce qu'on ne nous dérange pas, et de me prévenir si un guerrier ou n'importe qui d'autre venait à s'approcher de l'endroit où nous nous trouvons. D'un coup d'aile et sans prêter plus d'attention à l'oie, elle s'envole dans le ciel étoilé et entreprends de survoler la zone . Bien, maintenant que mes yeux et mes oreilles sont actifs, je peux parler sereinement. Je reviens vers Harpelige et l'écoute me demander la raison de mon acte. Je laisse échapper un petit sourire : "Fille ou pas, Monsieur Harpelige, cet homme n'aurait pas vu le jour se lever. Disons que la présence de la demoiselle peut certes arranger vos affaires, si vous veniez à être inquiété de la disparition de votre palefrenier. Mais comme je l'ai dis, je ne serais pas avec vous pour témoigner. Les risques sont trop grands, surtout par ici. Vous vous doutez bien qu'il y a une raison au fait que je ne vous ai donné que mon prénom..."
Il me demanda alors si l'homme était un criminel, et que, par conséquent, sa mort avait été souhaitée, ce qui aurait justifié que l'on m'engage. Je redresse la tête. Autant lui répondre franchement, les mensonges ne sont plus de mises à présent. La vérité éclate, et, dans un sens, cela me rassure de ne plus avoir à mentir. Harpelige est un homme bon, qui ne mérite pas de se retrouver dans une telle situation. Je lui réponds donc, en tentant d'exprimer toute ma sincérité dans mon expression et dans mon regard : " Il n'en était pas à son coup d'essai, si cela peut apaiser vos craintes, monsieur Harpelige. Cet homme... N'avait pas la même conception que vous et moi sur le respect que l'on doit accorder aux femmes. Sa mort a été souhaitée, et les dieux l'ont entendu. Me voilà donc, exécutant leur sentence. Je m'excuse d'avoir du vous mentir, monsieur Harpelige, mais vous devez comprendre que je n'aurais laissé personne m'empêcher d'accomplir ce qui doit être fait. "
Voilà qui devrait calmer mon hôte. Avec un peu de chance, il me laissera repartir sans me poser trop de problèmes. Minerve me signale que tout est calme. Le guerrier de garde est à l'autre bout du camp, et la liqueur de pomme de Viveplume qu'il a dégusté au diner le fait somnoler. Satisfait, je lui demande de continuer à veiller, ce qu'elle fait sans protester. Elle sait que la récompense sera de taille.
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Flavien Harpelige
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Jeu 26 Nov 2020 - 19:22
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César de Viveplume
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(#) Sujet: Re: Sourires, mensonges et plumes de hibou Mer 2 Déc 2020 - 20:27
Il le sait. Il sait que j'ai raison. Cela se voit à son regard et à sa posture. Mon hôte doute désormais. De quoi ? Je l'ignore et je m'en fiche. Qu'il remette en question ses compétences, sa moralité ou ses derniers actes m'importe peu. J'avoue cependant être satisfait. Harpelige aura appris quelque chose, grâce à moi. C'est en échouant que l'on grandit, et la caravane sera maintenant beaucoup plus en sécurité maintenant qu'il aura appris la méfiance. On peut dire ce que l'on veut, il n'y a rien de plus naturel que la peur et la méfiance en autrui. Les animaux sont les premiers à en avoir usage, et ce, tous les jours, durant toute leur vie. Le premier exemple que je peux citer est bien entendu mon expérience personnelle. Ma première rencontre avec Minerve a été teintée de méfiance. Elle m'avait volé ma proie, et refusait de me la rendre. Mon père a été blessé quelques instants après. Si bien que, malgré le fait que j'étais fier d'avoir un tel être comme familier, j'ai d'abord craint qu'elle ne m'apporte que le malheur. J'ai mis du temps à me confier pleinement à elle, et cela a été encore plus long pour que cela soit pleinement réciproque.
Harpelige aura appris ce soir ce qu'est d'être trahi, et il ne se laissera plus jamais surprendre, du moins je l'espère. Le petit mot qu'il laisse échapper dans un souffle est le signe qu'il abandonne le combat, qu'il reconnait enfin ses torts. Cela ne sera pas facile pour lui de s'en remettre, mais j'ai bon espoir qu'il y parvienne rapidement. Après tout, avec toutes les responsabilités qu'il a sur les bras, il n'aura pas beaucoup de temps pour y penser. Quelques jours de travail et quelques nuits blanches l'aideront à faire passer tout cela. Je continue à le fixer, de mon regard aussi froid que la glace. Nous nous observons mutuellement, pendant quelques minutes qui me paraissent aussi longue qu'une journée entière. Je lis dans le regard de Harpelige son incertitude, ses craintes, et il ouvre enfin la bouche pour me demander si ma cible avait déjà commis d'autres bévues avec des jeunes filles. Je lui réponds, pour le rassurer, qu'il n'en était pas à son coup d'essai quand il a tenté de s'en prendre à la fille de la caravane, et quand il a trouvé la mort. Cela a l'air de faire son effet. Harpelige a l'air furieux. Il pince les lèvres, visiblement en proie à un dilemme. Quant à moi, je reste, encore et toujours, immobile et stoïque, pris d'un calme extrême. Il y a un homme mort à mes pieds, et je suis là, à converser, comme s'il n'était pas là, même s'il est le principal sujet de notre discussion.
Harpelige me demande alors combien d'autres filles ont été les victimes de ma cible. Je fronce les sourcils et penche la tête sur le côté, intrigué. A quoi bon se faire du mal ainsi ? Quel est l'intérêt de savoir cela ? Quand j'ai reçu l'ordre de le tuer, je ne me suis pas posé de questions. J'exécute, c'est tout. Les dieux ne prennent pas le temps de répondre aux interrogations d'un simple assassin. Je ne suis que le bras de leur volonté. Harpelige poursuit, évoquant tout le dégout que lui inspirait les hommes tels celui qui se trouve à mes pieds. Il prétends que sa vie n'a pas de valeur, et que, si cetcela avait concerné un de ces enfants, il aurait lui même sollicité le Pas de l'Ombre. Je garde les sourcils froncés, en total désaccord avec mon hôte. Il a le droit de penser cela. Je lui réponds alors : Monsieur Harpelige, je ne crois pas que cela vous soit utile de connaitre le nombre de filles qui ont été victimes de cet homme. Quoiqu'il en soit, je n'aurais pas pu vous répondre, n'ayant pas vu l'intérêt d'obtenir cette information. Je suis un assassin, monsieur Harpelige. Je tue sur ordre des dieux, et je préfère ne savoir que l'essentiel sur mes cibles. Je baisse les yeux sur l'homme à mes pieds et ferme les yeux, récitant mentalement une courte prière pour son salut. Je les rouvre ensuite et reprends : Monsieur Harpelige, je sais d'expérience que toute vie, même celle d'êtres tels que lui, mérite d'être vécue, même si, à vos yeux, elle n'a aucune valeur. Il n'y a ni bien, ni mal dans notre monde. Il n'y a que les choix que nous faisons. Et seuls les dieux peuvent décider de ce qui nous attends tous à la fin. Cet homme aurait très bien pu continuer à vivre, s'ils avaient estimés qu'il le devait encore. Son destin aurait été différent. Il aurait certes fait face à la justice des hommes, mais il serait en vie, car les dieux aurait alors décidé que celle-ci méritait d'être vécue. Je me tais pendant quelques secondes, et achève enfin sur ces quelques mots : Les dieux ont estimés que sa vie devait s'arrêter là, c'est tout ce que nous devons retenir. La seule erreur de cet homme est d'avoir attiré leur regard, par la prière de celles qu'il a blessé.
Harpelige me demande alors comment je compte me débarrasser du corps. Je baisse à nouveau les yeux vers l'homme à mes pieds. J'ai plusieurs possibilités pour cela. Si j'avais été un homme mauvais, j'aurais laissé ce travail à Harpelige et aurait décampé sans dire un mot. Mais je ne suis pas ainsi, je n'ai pas été élevé ainsi. Même s'il n'est pour moi qu'un simple gueux, je ne peux lui imposer cela. Il a été mon hôte après tout. Je lève alors les yeux vers lui et lui réponds : Je vais le charger sur mon cheval et l'emmener loin d'ici. Pour la suite... J'ignore encore ce que je vais faire. Cela dépendra de mon environnement. Une forêt me fournira du bois pour un bucher de fortune. Un lac ou une rivière pourraient faire office de cachette idéale... Puis je vous demander le pourquoi d'une telle question, monsieur Harpelige ? Il est vrai que sa question m'intrigue. Cherche t'il a en savoir sur ma profession ? Ou est il simplement curieux ? Je mets alors cette question sur le fait qu'il est inquiet pour sa caravane. Si le corps est découvert à proximité d'elle, il risquerait d'avoir de graves problèmes. Je veillerais personnellement à ce que cela n'arrive pas. Après tout, je lui ai promis qu'il ne serait pas inquiété de la situation...
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Sourires, mensonges et plumes de hibou
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