AccueilAccueil  CalendrierCalendrier  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez
 

 La route du lilas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: La route du lilas La route du lilas EmptySam 18 Juil 2020 - 2:48


Livre I, Chapitre 2 ▬ Trois petits tours

La route du lilas

Agathe de Sombrétoile & Castiel de Sombreflamme


23 juillet 1000


Statut du RP : Privé.
Résumé : La semaine qui précède Lugnasadh est une fête de tous les jours en Sombreciel, alors que marchands, artisans et savants se préparent pour les grandes expositions de l'Ancrage. Les activités du soir ont lieu au palais royal, alors qu'un bal en plein air suit une pièce aux effets spéciaux spectaculaires. Ce soir-là, Castiel semble vraiment remarquer Agathe pour la première fois.
Recensement :

Code:
• [b]23 juillet 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t383-la-route-du-lilas]La route du lilas[/url] - [i]Agathe de Sombrétoile & Castiel de Sombreflamme[/i]
La semaine qui précède Lugnasadh est une fête de tous les jours en Sombreciel, alors que marchands, artisans et savants se préparent pour les grandes expositions de l'Ancrage. Les activités du soir ont lieu au palais royal, alors qu'un bal en plein air suit une pièce aux effets spéciaux spectaculaires. Ce soir-là, Castiel semble vraiment remarquer Agathe pour la première fois.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptySam 18 Juil 2020 - 2:49

La semaine qui précède Lugnasadh est toujours fébrile à Euphoria, alors que les expositions fleurissent aux quatre coins de la cité de l’Esprit et que les savants, marchands et artisans rivalisent d’ingéniosité et de tapage pour attirer l’attention sur leurs créations. C’est qu’obtenir le sceau d’approbation du polyarche est une entrée assurée aux meilleures expositions de l’Ancrage, la semaine suivante, et la quasi certitude d’être remarqué par des employeurs haut placés. Peut-être le polyarche lui-même ?

Ce soir, l’exposition s’est faite au palais royal même, point culminant de ces jours où le plus grand Savoir côtoie l’inventivité démesurée, en un programme chargé où tu as gratifié tous les invités de ton admirable présence. Une présence heureuse, de surcroît. Il n’y a rien de tel pour ravir ton humeur que d’admirer le génie de tes sujets, de t’exclamer devant une nouvelle invention et de poser mille questions à des inventeurs et inventrices de talent. Tes connaissances personnelles, apprises au contact de Melbren et de tes propres recherches, honorent ton intérêt sincère et permettent des conversations qui nourrissent tes ambitions. Césaire n’aimerait pas du tout savoir ce qui mijote dans ton esprit agité, mais fort heureusement, le majordome n’est pas capable de lire dans tes pensées. Et les dieux l’en gardent, tu n’as guère envie de précipiter son trépas !

Le clou de cette journée bien remplie se joue en deux parties. Une pièce de théâtre en plein air, d’abord, dont l’intérêt ne réside pour une fois pas dans le texte lyrique, la poésie splendide, la voix délicieuse, le jeu admirable, mais dans les effets spéciaux employés et les automates nombreux qui se déplacent sur la scène. Tu es au premier rang, sur le bout de ton siège, Mirat couchée à tes pieds, panthère imposante au regard vert et sérieux sur les sparages mécaniques qui s’agitent devant vous. Le conseiller à tes côtés prend des notes au fur et à mesure de tes commentaires et de ceux de ton frère, qui se fait un critique encore plus habile et fin.
En un tonnerre de feux d’artifices, la pièce se terme sous tes applaudissements nourris. Il faut à peine quelques minutes à ton personnel pour que tes jardins se transforment en véritable salle de bal à ciel ouvert. Seconde et délicieuse partie de la soirée, afin de ramener un peu de légèreté, de plaisir, au coeur de la valse du savoir. La nuit est douce, au coeur de l’été, et la foule privilégiée déambule dans les labyrinthes complexes des jardins royaux, à travers les domestiques qui distribuent bouchées raffinées et verres de liqueur et les danseurs qui s’entraînent mutuellement vers la piste de danse presque improvisée, alors que les musiciens se réchauffent pour une nuit endiablée. Tu contemples le bal qui se prépare avec un oeil de fierté.

Comme il est bon que tout soit revenu à la normale.
(ou presque, semble murmure quelque chose dans ton esprit, alors que la panthère marche toujours à tes côtés, la forme stable depuis plus d’un mois maintenant)

Tes pas te mènent entre quelques groupes d’invités, auxquels tu dispenses quelques paroles anodines, les gratifiant tout simplement de ta royale compagnie l’espace de quelques minutes. Tu es toujours partagé entre ton amour des mondanités et toute l’énergie que celles-ci te demandent, alors que tu dois rester en contrôle de toi-même, de ton esprit, autant que faire se peut. La fatigue, dangereuse, alors que les heures passent et que ton expression se renfrogne, ta voix s’assèche, tes mots se durcissent. Heureusement, c’est encore loin ; ce n’est pas maintenant. Pour l’instant, tu es léger, Castiel, satisfait, dans tes habits élégants d’un lilas qui souligne la blancheur de ton teint, le sombre de tes cheveux et de tes yeux. Peut-on alors comprendre que ton regard soit attiré lorsque tu remarques une silhouette féminine vêtue d’une splendide robe dont la couleur est pratiquement identique à celle de ton habit ? Tu es intrigué, puis ravi lorsque la demoiselle blonde se retourne et que tu reconnais la frimousse malicieuse de la demoiselle Agathe. Sans ses pères, à ses côtés, ce qui t’arrange bien. Tu t’en approches et tu la salues en lui levant ton chapeau, d’un signe de tête léger. « Demoiselle de Sombrétoile. Ta voix grave, un peu curieuse, comme si tu constatais à nouveau son identité, maintenant que tu es tout près. C’est bien elle, ce teint frais de lys, ces yeux clairs et allumés. Tu ne l’avais jamais vue si jolie, auparavant. Quel doux hasard, nous sommes assortis, ce soir, remarques-tu avec amusement. Si joliment assortis, priez-moi d’accepter d’être ma cavalière lors de la première danse de la soirée. Vous me feriez un grand honneur. »

Tu sais bien que c’est faux : c’est toi qui lui fais l’honneur, c’est toi le roi, le souverain de ces terres, et pourtant. Tu sais mettre tant de sincérité dans la caresse de ta voix, dans ta main qui vient doucement prendre la sienne et la porter à tes lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Voleurs
Voleurs
Agathe de Sombrétoile
Agathe de Sombrétoile

Âge : 19 ans
Messages : 125
Points : 153
Nation : Sombreciel
Rôle : Voleuse
Familier : Hallebarde, un monsieur hérisson
Avatar : Elle Fanning • Ethereal
Pseudo web : Skyfall

Feuille de personnage
Mes autres visages:
Mes dieux tutélaires: Elova, Fortuna, Isil et Udun
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyLun 27 Juil 2020 - 0:45

Qu’elle était jolie, la robe que Zacharie lui avait offerte! Un jeu de dentelle lilas, aux motifs de lys enchevêtrés, et une série de boutons délicats et nacrés qui la refermait au milieu de son dos. Agathe ne se souvenait pas avoir montré sa peau laiteuse si ouvertement, mais, étrangement, elle ne s’en sentait pas particulièrement honteuse. Pire, elle se trouvait jolie et n’en éprouvait aucune culpabilité, comme si tout ce qu’on avait pu lui apprendre de mal sur la coquetterie, tout au long de son enfance, s’était retiré comme la marée descendante suite aux trois dernières années à Euphoria. Hallebarde l’avait même comparée à un ciel de printemps, et l’attention poétique du petit hérisson lui avait fait chaud au coeur.

Mais au-delà de la petite merveille de robe, au-delà de ses bijoux délicats, il y avait bien mieux. Il y avait une multitude d'inventions incroyables mises en exposition, ingénieuses ou audacieuses, qui se mettaient en fonction au plus grand plaisir des spectateurs. Elle avait tenté de tout voir, Agathe, le regard brillant et le sourire généreux pour tous ces inventeurs qui rivalisaient de créativité. Du bout des yeux, la jeune femme avait perçu Melbren parmi la petite foule amassée auprès de ce qui semblait être une pendule immense. De tous les royaumes, Agathe avait préféré Sombreciel pour refaire sa vie, en raison des automates et autres inventions qui nourrissaient grandement son imaginaire. Melbren avait été de ceux à l'avoir rapprochée de ce qui la fascinait, tout comme son ingénieuse Valentine et le très talentueux Lancelot. C'était sans doute grâce à eux qu'elle parvenait à comprendre la complexité sous jacente à ces créations - une infime partie du moins. Mais le spectacle ne s'arrêtait pas là : une pièce de théâtre pleine d'effets renversants et d'automates sur la scène! Agathe avait applaudi chaleureusement pour souligner le talent déployé, tout en se promettant d'en faire le compte rendu le plus détaillé qui soit à Octavie, dès qu’elles se retrouveraient.

Alors que des domestiques dégageaient les jardins pour en faire ce qui semblait devenir la salle de bal, Agathe s'était aventurée dans les labyrinthes en compagnie de Séverine et de Hallebarde. La plus jeune s'enthousiasmait encore des effets spéciaux alors que l'aînée la couvait d'un regard gourmand. Ce n'est qu'une fois de retour à la salle de bal siégeant au coeur des jardins royaux qu'Agathe se retrouva seule. Zacharie et Séverine s'étaient retrouvés et jouaient à se détester pour mieux s’apprécier - une habitude -, et la toute blonde préféra rejoindre quelques convives qui semblaient analyser la complexité de la représentation théâtrale. Elle se sentait attirée par eux et leur enthousiasme, à la manière d’un papillon vers la lumière.

- Demoiselle de Sombrétoile.

Agathe avait pivoté lentement vers la voix, tandis que les rires et les voix s'attenuaient derrière elle. Castiel de Sombreflamme! Il souleva son chapeau pour la saluer et elle s'inclina légèrement devant lui, le sourire déjà ravissant. Il souligna combien ils étaient assortis, et Agathe ne put qu'en convenir avec une certaine timidité, les yeux étincelants. Le lilas rendait son regard plus sombre encore, captivant, si bien que lorsqu'il baisa sa main en un doux effleurement de ses lèvres sur sa peau, elle sentit ses joues se réchauffer un peu.

- Avec plaisir, Votre Grâce. Il serait terrible de briser une harmonie si agréable... L’honneur est mien, et il est immense.

Une phrase un peu convenue, mais néanmoins sincère. Du bout des yeux, elle repéra Séverine alors qu'elle se laissait entraîner sur la piste de danse, et lui offrit un petit sourire ravi - et abasourdi, et fébrile! - en la saluant discrètement. Bientôt, Agathe sentit la main Castiel se poser au bas de son dos en une douce chaleur, et elle déposa à son tour sa main sur son épaule, l'autre prise dans la sienne pour les premiers pas d’une danse. D’une première danse.

- La soirée est-elle à la hauteur de vos attentes? Vous devez être si fier de l'ingéniosité de vos sujets... Je n'avais jamais rien vu d'aussi impressionnant que cette pièce de théâtre. Ni d’automates aussi grands! Sombreciel semble toujours briser les frontières de l’imaginaire.

Elle cessa son élan d’affection pour ce royaume qui l’avait adoptée - ou qu’elle avait adopté -, le temps de tourner sur elle-même, retenue du bout des doigts par son cavalier. Il dansait si bien, bien mieux que Nathanaël qui avait tenu à lui apprendre lui-même les danses les plus prisées de la société cielsombroise. Tourbillonner, s'étourdir un peu, si peu. Le même bonheur que son premier tour de manège à Euphoria. Agathe revint près de lui pour cueillir ses impressions, son minois voilé levé vers le sien, sourire croqué en étendard.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t362-sifai
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyMar 28 Juil 2020 - 5:47

Il n’y avait guère de doutes quant à la réponse qu’allait t’offrir la belle Agathe aux joues roses, mais tu ne feins pas ton sourire qui s’étire sur tout ton visage alors qu’elle accepte et laisse sa main dans la tienne, afin que tu la mènes jusqu’à la piste de danse. Il y a un moment de silence, avant que la musique commence, un moment suspendu alors que vous prenez place, que ton autre main se dépose au creux de son dos, au plus petit de sa taille. Puis, la musique. Premier couple à fouler la piste avec élégance, on vous laisse vous accaparer les premières musiques de la ritournelle qui s’élève sous les étoiles, évoluer sous le regard envieux, curieux, jaloux, enthousiaste, amusé des convives. Tu réserves habituellement la première danse à ta charmante cousine, à tes soeurs lorsqu’elles posent le pied à la capitale, ou même à Melbren, lorsque vous avez l’humeur joueuse. Ton choix de partenaire ne passe donc pas du tout inaperçu. De toute manière, tu es le roi : le moindre de tes faits et gestes se doit d’être source d’intérêt !

D’autres couples vous rejoignent et les silhouettes tourbillonnantes vous donnent l’illusion d’une certaine intimité, alors que tu penches le visage vers le sien afin de bien entendre sa voix et les commentaires dithyrambiques qu’elle égrène sans sembler se forcer. Elle sait comment te flatter, alors que ta plus grande fierté est bien ton royaume. Le savant de tes savants, les limites qui ne semblent jamais être atteintes, sont toujours repoussées plus loin. Tu es un être particulier, Castiel, mais tu es certainement un roi tout désigné pour le peuple de l’Esprit.

La blonde tournoie élégamment au bout de tes doigts, te gratifie du plus beau sourire lorsqu’elle revient près de toi. « Vous me flattez. Tu te penches à peine plus, comme pour lui faire une confidence. J’apprécie, ajoutes-tu avec un clin d’oeil malicieux. La soirée est au-dessus de mes attentes, demoiselle Agathe, et point uniquement de par votre agréable compagnie. À ton tour de la flatter, d’un commentaire subtilement glissé au centre de ton commentaire, comme si de rien n’était. Nos savants se surpassent sans cesse et chaque année, de nouvelles surprises se dévoilent à mes yeux. L’année 1000 est certainement l’un des meilleurs crus. Imaginez lorsque les planches seront foulées par les meilleures actrices du royaume et qu’à leurs côtés évolueront ces splendeurs mécaniques, que les textes seront ponctués de ces effets incroyables ! » Tu imagines déjà le grandiose de vos pièces, la réalité plus vraie encore que la fiction, alors que les batailles seront aussi déchirantes que lors de la dernière guerre et que les chagrins des amants aussi dramatiques que ceux des dieux. Ton enthousiasme communicatif, tes recommandations et approbations déjà transmises aux heureux élus qui pourront exposer ton sceau aux marchands et partenaires de l’Ancrage, comme une couronne, une victoire.

Le rythme de la valse s’accélère, se fait musette et sans manquer un battement, un seul pas, tu entraînes Agathe dans les mesures plus rapides, plus rythmées, dans l’improvisation musicale de l’orchestre qui vous fait grâce de sa musique. Tes doigts effleurent la multitude de boutons de nacre qui parsèment le dos de la robe lilas, alors que les corps se rapprochent plus étroitement afin de suivre le nouveau style imposé. « Vous serez aux premières loges du progrès en Sombreciel. Ça aussi, c’est ravissant. Qui dois-je remercier pour votre présence, ce soir ? L’un de vos pères, ou ma douce Séverine ? » Celle-ci doit fulminer, ou être ravie, que tu aies entraîné sa protégée dans la danse, que tu l’aies mise sous les feux des projecteurs. Tu ne regrettes pas ton choix, pour ta part. Ta partenaire danse bien, on lui a plus que convenablement enseigné, et son visage aux traits encore si juvéniles est plus qu’agréable à regarder.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Voleurs
Voleurs
Agathe de Sombrétoile
Agathe de Sombrétoile

Âge : 19 ans
Messages : 125
Points : 153
Nation : Sombreciel
Rôle : Voleuse
Familier : Hallebarde, un monsieur hérisson
Avatar : Elle Fanning • Ethereal
Pseudo web : Skyfall

Feuille de personnage
Mes autres visages:
Mes dieux tutélaires: Elova, Fortuna, Isil et Udun
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyMar 4 Aoû 2020 - 16:14

Alors que le jeune polyarche l'entraînait dans une valse, au centre de la piste de danse, Agathe n’avait pas remarqué le regard des curieux posé sur eux. Sur elle. C’était sans doute pour le mieux, toute attentive qu’elle était à son partenaire et à ses yeux sombres, un peu impressionnée par sa simple présence auprès d’elle. Il lui semblait bien difficile de discerner la pupille de l’iris, dans cette ambiance tamisée, au coeur de la nuit. Un regard particulier, fait d’ombres. Des yeux d’encre.

- Vous me flattez.
- Je… Ce n’était pas…

La jeune femme abaissa un bref moment le minois pour dissimuler son sourire ravi, alors qu’il l’assurait plutôt apprécier les présumées flatteries sous un clin d’oeil espiègle. Elle oubliait parfois que louanger Sombreciel revenait à louanger le roi des contrées de l’Esprit. Tu pourrais lui dire qu’il est aussi agréable qu’un soir de brunante, lorsque le ciel oscille entre les reflets lilas et la pénombre. Hallebarde…! Repousser les conseils de son familier, se concentrer sur cette valse et, surtout, sur les propos de son roi. Il lui assurait que la soirée était agréable, que sa compagnie l’était aussi, et elle retenait un petit rire, les yeux brillants et la mine joyeuse. C’était lui, qui flattait, et avant-même qu’elle ne puisse se sentir embarrassée par ce compliment joliment soufflé, Castiel commenta les créations de l’an 1000. Sa description d’une représentation théâtrale où acteurs et créations mécaniques se partageraient la scène la laissait rêveuse.

- Les automates sur scène sont ...incroyables, comme vous le dites si bien. Je connais un fabricant d’automates qui crée même des animaux animés. Ce serait incroyable de voir des créatures issues du folklore dans les pièces! Ou même monstres terrifiants des tréfonds..! J’imagine à peine  les épopées fabuleuses qu’il serait possible de mettre en scène.

Les pas s’accéléraient, la mélodie se faisait plus rapide et plus enjouée, et Agathe se laissait porter non sans amusement dans cette valse moins guindée. C’était la jeunesse, ou peut-être simplement son caractère, mais il y avait quelque chose d’irrésistible à tout ce qui faisait pulser son coeur plus fort encore. La vitesse d’une valse-musette en faisait très certainement partie, tant elle y prenait plaisir. Alors que les corps se rapprochaient, qu’une main marquait d’une douce chaleur le bas de son dos, Agathe laissait ses doigts s’aventurer plus loin encore sur l’épaule de son partenaire afin de le suivre dans ses pas qui s’enchaînaient en toute grâce. La question quant à sa présence la fit sourire. Le souvenir était encore bien frais à sa mémoire, et Sévérine était évidemment au centre de l’anecdote. Comme toujours.

- La vérité est que Zacharie souhaitait déjà me voir présente, et que Séverine s’est imposée dans notre salon un beau soir pour réclamer ma présence avec tous les élans dramatiques dont elle est capable. Nous avons dû la rassurer, et elle s’est empressée d’examiner ma toilette pour y ajouter quelques touches personnelles que, comme elle le dit souvent, seule une femme peut apporter.

Oh, elle riait, le museau en l’air, en se remémorant la scène! Dès qu’Agathe avait osé lui parler de son affection toute particulière pour les jolis boutons nacrés, Séverine s’était empressée de faire modifier sa jolie robe. Elle ne savait pas exactement s’il s’agissait là d’une affection pour elle ou d’une volonté à ce que sa protégée soit à sa hauteur, lors des festivités. Peut-être un peu des deux, après tout. Jamais l’ambassadrice n’avait offert à Agathe ce côté tapageur et boudeur qu’elle montrait souvent aux autres.

- Votre cousine est très bonne pour moi, Votre Grâce. Elle est cette fée-marraine des contes, bien qu’elle soit beaucoup plus jeune, et beaucoup plus charmante! Désormais que je suis en âge, elle m’a proposé de l’accompagner dans ses voyages. J’ai énormément de chance, de voir le monde… Et de pouvoir comparer la superbe de Sombreciel aux autres royaumes.

Ce fut la blondinette qui lui accorda un sourire malicieux, tout juste perceptibles sous ses pommettes rosées d'audace soudaine, alors qu’elle le flattait en toute connaissance de cause, cette fois.


Dernière édition par Agathe de Sombrétoile le Ven 14 Aoû 2020 - 19:26, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t362-sifai
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyLun 10 Aoû 2020 - 7:05

Ta cavalière suit tout à fait le fil de tes pensées, alors que tu évoques les pièces de théâtre du futur. De terrifiants monstres des Tréfonds combattant des skjaldmös, menées par Vigdis elle-même ; des licornes délicates et fragiles, priées par des vierges ansemariennes énamourées ; des harpies hurlantes fondant sur les forêts noires et giboyeuses de Sombreciel, semant la terreur à travers les villages. Une pensée qui tiraille une certaine préoccupation, dans ton esprit, d’ailleurs, que tu chasses fissa. C’est l’heure du bal, des loisirs, de la danse, et non pas de te pencher sur quoi que ce soit de sérieux. Pas alors que la chose la plus sérieuse sur laquelle tu dois te concentrer est le rythme de la musique, tes pas qui mènent Agathe avec grâce et expertise sur la piste, entre les couples qui virevoltent autour de vous.

« J’irai donc remercier autant votre père que ma chère Séverine. Cette soirée n’aurait pas été complète sans vous. » La réponse de Zacharie de Sombrétoile à l’invitation au bal, pour lui, son époux et leur fille, avait été l’une des premières retournées avec une réponse positive. Tu ne crois pas que Séverine aurait toléré une réponse négative, mais ça n’a pas moins fait bonne impression sur toi de constater le noble si empressé d’accepter l’invitation. Tu es toujours si circonspect, face à l’avocat : aucun mal alors à ce que la balance penche en sa faveur. « Ils ont tous deux eu un oeil incomparable pour votre tenue. Je crois bien comprendre pourquoi la malicieuse s’est permise de tant insister pour que je me vêtisse ainsi, ce soir. » Tu n’es qu’affection et tendresse pour les manigances de ta cousine, pour ses bouderies théâtrales que tu affectes avec la même catastrophe, ta Mélusine en modèle excellent. Deux enfants terribles, dans un sens bien différent que celui que tu partages avec Melbren.

Séverine serait bien heureuse d’entendre sa jeune protégée la complimenter aussi généreusement - générosité méritée, bien sûr. Tu lui en feras part : tout ceci fait plus qu’honneur au chaperonnage patient qu’elle effectue auprès de la blonde. « Je puis seulement approuver cette généreuse proposition de sa part et j’espère que vous saurez la saisir », dis-tu avec sérieux. À son âge… oh, Castiel, il n’est pas bon pour toi de penser à ton propre état, à son âge. De penser aux noirs dédales des Profondeurs, à ta chambre de la Citadelle, à ton corps torturé et ton esprit encore plus douloureux. Les souvenirs chassés au même endroit que les harpies, dans un vortex où ils sont emportés, recrachés plus loin, pour un autre que toi. « Mes soeurs ont bien profité de leurs voyages et Séverine s’épanouit tant, dans son rôle d’ambassadrice. Il n’y a guère plus séduisant qu’une femme qui a de l’esprit et qui a vu le monde. Peut-être seulement un homme qui a de l’esprit et vu le monde. Tes préférences ne sont pas un secret pour quiconque, dans ce royaume et au-delà. Aussi longtemps que Sombreciel remportera votre coeur, à la fin de cette joute sans merci, vous me verrez plus qu’heureux que vous alliez charmer les autres nations de ce charmant minois, demoiselle de Sombrétoile. »

La première danse enfin se calme, ralentit jusqu’à l’arrêt total, mais alors que les autres couples se séparent et se mélangent, tu ne relâches pas ta poigne de la taille, de la main, de la demoiselle de Sombrétoile. La malice lisible sur ton sourire large, alors que tu entames les premiers pas de la seconde danse. Les chuchotements des curieux plus forts, encore. Une première danse, c’est déjà bien assez : mais ne pas partager ta cavalière ! « Je crains bien que tous les autres hommes qui attendaient impatiemment de pouvoir vous afficher à leur bras devront attendre un prochain bal, confies-tu à la jeune noble, tout juste à son oreille. Tu peux sentir son parfum, si près. Je n’ai guère l’intention de vous laisser à un autre, pour le moment. Et seuls les dieux peuvent témoigner des raisons inexistantes pour expliquer ce choix, si ce n’est que tu en as envie, et que tu es roi, et que tu décides de faire tout ce dont tu as envie. Avez-vous eu le plaisir d’explorer mes jardins ? »
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Voleurs
Voleurs
Agathe de Sombrétoile
Agathe de Sombrétoile

Âge : 19 ans
Messages : 125
Points : 153
Nation : Sombreciel
Rôle : Voleuse
Familier : Hallebarde, un monsieur hérisson
Avatar : Elle Fanning • Ethereal
Pseudo web : Skyfall

Feuille de personnage
Mes autres visages:
Mes dieux tutélaires: Elova, Fortuna, Isil et Udun
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptySam 15 Aoû 2020 - 2:01

Que de gentils mots il avait à son endroit, le charmant polyarche. Agathe ressentait cette chaleur douce parcourir ses joues et ses pommettes, alors qu’il lui murmurait que la soirée n’aurait pas été complète sans elle. Elle se doutait bien qu’il devait murmurer pareilles paroles à plusieurs personnes, et même si elle ne le croyait qu’à moitié, il y avait au moins une moitié entière de son être qui rougissait de plaisir. La rumeur parlait d’une conquête différente chaque soir, mais la joliette peinait à croire réellement ces ragots. Il n’avait jamais été inconvenant avec elle, ni même en sa présence, et ce soir ne faisait pas exception. Elle accepta de repousser ses doutes très loin, de croire ses paroles à la douceur du miel, et de tourbillonner encore une fois entre ses mains expertes. Il lui semblait tellement plus simple et plus agréable de se laisser porter par le moment, plutôt que de chercher à croire les mauvaises langues.

Lorsque Castiel souligna l’insistance de Séverine à le voir ainsi vêtu, Agathe papillonnait les cils d’incompréhension, un moment, à tenter de deviner les desseins sinueux de la jolie Cielsombroise. Avait-elle espéré voir son cousin attiré par la couleur lilas à la manière d’un papillon vers une lumière vive? La jeune femme nota ce plan étrangement élaboré, se fit la promesse de questionner Séverine dès que possible, et écouta plutôt ce que son cavalier lui murmurait, dans cette proximité nouvelle. La joliesse d’une femme ayant de l’esprit et qui visitait le monde le séduisait. Agathe ne put qu’en convenir, trouvant aux soeurs Séverac un certain charme, de ce qu’elle avait pu voir d’elles, alors que Séverine avait déjà gagné son affection. Ce fut le compliment qui suivit, sur son minois charmant, qui la fit rougir plus franchement cette fois. Elle quitta le sombre de ses yeux, entre ravissement et embarras, et s’entendit glousser du bout des lèvres, le temps de savoir formuler une réponse convenable.

- Ce n’est ni Ansemer, ni Arhab qui détrôneront Sombreciel de mon coeur, Votre Grâce, n’ayez crainte. Zacharie… Mon père est soulagé de cette proposition, et pour ma part, j’en suis ravie. Je ferai en sorte d’être d’agréable compagnie pour Séverine, où qu’elle aille.

Et ce minois qu’il disait charmant s’illumina d’un sourire sincère et entendu. Il n’y avait eu que Sombreciel pour l’attirer depuis les landes ansemariennes, la faire rêver puis la captiver. Il n’y avait eu que la nation de l’Esprit pour se montrer suffisamment ouverte à l’endroit d’une grande fille perdue. Aux côtés d’Ansemer qui l’avait tant blessée, il fallait bien avouer que le choix était plus qu’évident, pour Agathe. Elle en était à ses pensées, lorsque les musiciens mirent peu à peu fin à la pièce pour que les danseurs se mélangent. Les murmures se soulevèrent et elle pouvait presque sentir le poids des regards sur eux, encore liés. Entre les bras de Castiel, la blondinette ne retirait pas plus sa main de son épaule que lui ne le faisait de sa taille. Ç’aurait été inconvenant, n’est-ce pas, de s’arracher des bras du polyarche sans y avoir été invitée..? Il semblait joueur, alors qu’il faisait mine de vouloir danser à nouveau, et dans son sourire, de l’espièglerie pour les commères. Lorsque Castiel s’inclina pour murmurer à son oreille, Agathe tendit l’oreille pour s’en approcher un tantinet.

- Ils patienteront, n’est-ce pas?

Elle riait à nouveau, toute légère, en entendant ses paroles se fondent dans celles de Castiel. Zacharie l’aurait sans doute sermonnée de parler en même temps que le roi de Sombreciel, mais il lui semblait que le moment était trop charmant pour s’en formaliser. De plus, Castiel s’avérait être plus amusant et accessible qu’elle ne l’avait cru, avec tout ce que les rumeurs disaient à son sujet.

- Avez-vous eu le plaisir d’explorer mes jardins ?
- La rumeur raconte que vos jardins comptent plus de mille lys, et au moins autant de statues. Est-ce vrai ou les poètes font preuve d’un peu trop de passion? Pour le moment, j’ai seulement eu le plaisir de me perdre dans les labyrinthes en compagnie de votre cousine, un peu plus tôt. ...Accepteriez-vous de me faire découvrir l’origine de cette rumeur?

Sa main relâchait légèrement sa prise de sur son épaule, alors qu’Agathe éloignait son minois de son oreille et regagnait une distance plus que raisonnable. Elle patientait son accord pour déserter la piste de danse, mais l’envie de voir les jardins, de les explorer, semblait soudainement plus forte que de virevolter une fois de plus sur quelques mélodies entraînantes.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t362-sifai
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyJeu 20 Aoû 2020 - 6:33

Tu te plais bien trop à faire glousser, rire, rougir et sourire Agathe, profitant de l’instant et de tes charmes comme s’il s’agissait d’un loisir parfaitement anodin. Et ça en est un, en ton royaume ! Tirer d’un ou une partenaire quelques sourires à l’aide de douces paroles, de regards langoureux, de poèmes sulfureux et de mains qui s’égarent en toute subtilité est un art, même, auquel tu es un très fin artiste, au talent reconnu.

Tout près de son oreille, de son visage, tu peux humer le parfum qu’elle porte, ce soir-là. Presque trop discret, et tu te promets de lui en faire confectionner une qui lui siéra mieux et qui, surtout, saura être un souvenir. La Sombrétoile renchérit sur ta proposition, rapportant les murmures à propos de tes jardins, et tu esquisses un sourire ravit lorsqu’elle termine avec audace. Sa propre demande, suivant le fil de tes pensées. « Mille lys est un bien maigre portrait, à vrai dire. Vous me direz quels sont ces poètes, que je ne les reprenne plus à décrire les jardins royaux avec une telle pauvreté », glisses-tu sur un ton humoristique qui ne suffit pas à adoucir le froid soudain de ton regard. Mille plus, ou même à peine plus ! Irait-on imaginer quelque chose d’aussi ridicule ? « Je n’ai même nul choix, désormais, de vous faire découvrir ce qu’il en est vraiment, demoiselle », déclares-tu sur un ton théâtral, comme investi d’une mission de la plus haute importance. Votre duo tournoie en toute grâce jusqu’aux limites de la piste, où enfin tu laisses aller la main et la taille de la jeune femme. À l’un des serveurs, tu dérobes deux coupes de liqueur aux cerises et en offres un à la blonde, avant, de l’autre côté, lui offrir ton bras. Non pas pour retourner danser, cette fois, mais pour l’entraîner hors de l’enceinte de la réception à ciel ouvert.

Mirat se faufile entre les invités et l’imposante silhouette de la panthère noire vous précède à l’entrée des jardins, précieusement veillés de gardes nuits et jours. Vous y serez seuls, alors que l’heure avance, et aux lueurs des étoiles se joignent les coquins clignotements des lucioles. Celles qui guident le chemin des voyageurs perdus en Sombreciel, envoyées de Volga. « Ces jardins ont été construits il y a fort longtemps, commentes-tu alors que les bosquets épais et odorants de thuya forment un second labyrinthe à travers les statues osées et les parterres recouverts de lys, à la demande de l’épouse démériane d’une de nos reines. La polyarche s’est empressée de marier la richesse florale de Déméria avec la complexité de nos esprits, afin que l’oeil de sa tendre et chère ait toujours une fleur différente à admirer. Mon majordome a la responsabilité de leur tenue, puisque je n’ai guère la main verte, mais c’est un plaisir de venir les admirer. » Jour et nuit tu aimes t’y promener, y rêver, y chercher l’inspiration et le calme, alors que tes jardins sont un des nombreux luxes que tu te réserves pratiquement à toi seul. Ton palais est un moulin, vibrant d’une éternelle frénésie, mais là où tu réclames le calme et la solitude, tes désirs sont respectés avec angoisse.

La liqueur de cerises est capiteuse, dans ta bouche, et sa robe sombre tachera légèrement tes lèvres et celles d’Agathe, sous le voile élégant qui dérobe ses traits et surtout sa chevelure pâle. Les blondes en Sombreciel sont rares et il est d’autant plus sage pour elle de le cacher : elle ne pourrait pas marcher à Euphoria sans créer une émeute ! À la croisée de trois chemins, tu t’arrêtes et tu t’empares de sa main libre. « Vous devez me promettre de garder très précieusement les secrets que je vais vous dévoiler ce soir… Agathe », dis-tu avec gravité.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Voleurs
Voleurs
Agathe de Sombrétoile
Agathe de Sombrétoile

Âge : 19 ans
Messages : 125
Points : 153
Nation : Sombreciel
Rôle : Voleuse
Familier : Hallebarde, un monsieur hérisson
Avatar : Elle Fanning • Ethereal
Pseudo web : Skyfall

Feuille de personnage
Mes autres visages:
Mes dieux tutélaires: Elova, Fortuna, Isil et Udun
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyLun 24 Aoû 2020 - 1:35

Elle n’aurait su dire si Castiel était amusé ou agacé par le procédé poétique - un épithétisme, je m’en souviens très bien - de l’artiste, quant à ses jardins. Ses yeux sombres semblaient tantôt rieurs, tantôt ombrageux, et Agathe préféra garder secret le nom du pauvre poète qui lui avait dépeint pourtant si joliment l’endroit. Un artiste de la caravane des arts, qu’elle comptait bien mettre en garde lors de son prochain passage à Euphoria. De quelques pas gracieux, la jeune femme se laissa entraîner jusqu’aux abords de la piste de danse et fut agréablement surprise de retrouver la même légèreté, chez Castiel. Il n’y avait plus aucune froideur alors qu’il lui présentait son bras pour faire suite à son invitation bien théâtrale. Et c’est toute aussi théâtrale que la jeunette se laissa tenter, s’inclinant profondément devant son polyarche avant d’accepter la coupelle apparue comme par magie et de glisser sa main à son bras. Elle sentait toujours le regard lourd de quelques invités peser sur elle, sur lui, sur eux, alors qu’ils s’éloignaient de la réception.

Plus elle s’enfonçait dans la douce obscurité, plus l’ambiance se muait en quelque chose de plus intime, de plus paisible. Devant eux, une ombre noire se détachait peu à peu de la nuit pour prendre la forme d’un énorme félin. Une panthère magnifique, à la démarche chaloupée. Les paroles de Séverine lui revenaient en mémoire, lorsque la jolie ambassadrice s’efforçait de lui décrire le familier de son cousin le plus fidèlement possible, elle qui n’avait jamais vu pareil félin. Pour dissimuler son trouble, Agathe se permit une gorgée de cette liqueur sirupeuse et sucrée. Parfaite. Comme la soirée, qu’elle songeait, en voyant les lueurs timides des lucioles les guider dans les jardins parfumés. Son regard effleurait les statues arc-boutées ou à peine voilées, alors que les parfums délicats des lys et des thuya s’entremêlèrent pour mieux l’enivrer. Il lui semblait même avoir perçu la silhouette de Melbren, toute de pierre polie dissimulant de justesse ses attributs, mais la voix de Castiel la ramenait à lui et chassait cette vision floue. L’humeur du polyarche ne semblait plus la même, au coeur des dédales des jardins royaux. Et Agathe dut se rendre à l’évidence que sa fébrilité s’était apaisée, désormais loin de la musique et des murmures. Il y avait ici un appel au calme. Ou peut-être les quelques gorgées de liqueur de cerises aidaient à cette ambiance feutrée.

- La polyarche s’est empressée de marier la richesse florale de Déméria avec la complexité de nos esprits, afin que l’oeil de sa tendre et chère ait toujours une fleur différente à admirer [...].
- ...C’est la déclaration la plus émouvante qu’il m’a été donné d’entendre. Aimer à ce point une personne, jusqu’à faire éclore sous ses yeux ce qu’elle apprécie le plus au monde.

Un soupir petit, rêveur, s’échappait de ses lèvres, alors qu’elle s’imaginait sans mal combien l’épouse démériane devait être conquise de cette déclaration incroyable, à la frontière de la démesure. Jamais en Ansemer une telle chose aurait pu arriver. Il n’y avait qu’ici, en Sombreciel, où les rêves se mêlaient à la réalité, ou la frontière entre les deux mondes n’était plus aussi certaine. Elle se contenta d’acquiescer à la mention du majordome, enviant au passage la chance qu’il avait de contempler ce labyrinthe parfumé jour après jour.

La panthère s’était dissimulée parmi les ombres, alors que Castiel ralentit l’allure et emprisonna sa main entre les siennes, à la manière d’une tourterelle fragile. Un instant, Agathe oeilla les environs à la recherche de ce qu’il lui fallait voir ou découvrir, car Castiel lui présenterait sans doute une merveille nouvelle. Mais le Cielsombrois, bien grave et sérieux, emprisonna aussi son regard et son attention.

- Vous devez me promettre de garder très précieusement les secrets que je vais vous dévoiler ce soir… Agathe.

Oh… Quel délice, pour un esprit aussi épris de rêveries et d’imaginaires que celui d’Agathe, de s’imaginer quelques secondes quels secrets lui seraient confiés ce soir! Elle papillonnait les cils avec un intérêt renouvelé, alors qu’elle s’imaginait des récits mystérieux entourant les jardins. Peut-être était-ce même le majordome, plus mort que vivant - n’était-il pas plus près de la mort que de la vie, selon la rumeur ? -, qui revenait dans l’unique but d’enjoliver l’endroit? Pourquoi songes-tu aux morts, Agathe? Ce doit être un secret terrible qui le concerne, s’il implore ton silence, et non pas une légende de revenants. Hallebarde disait vrai, et Agathe se sentait presque mal d’avoir osé imaginer pareilles frivolités, alors que le polyarche lui-même lui demandait sa discrétion, à elle, simple Agathe, loin des civilités imposées, loin des demoiselles.

- Ils seront gardés farouchement, je vous en donne ma parole… Quels qu'ils soient.

Après tout, si elle était aussi férue des secrets et des indiscrétions, il s’avérait qu’elle était également plutôt douée pour taire son savoir, la petite ombre si récemment intronisée. Sa main exerça une faible pression contre la sienne, en gage de sincérité, et son regard, bien que gourmand de curiosité, reflétait néanmoins le sérieux de celui de Castiel.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t362-sifai
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyVen 28 Aoû 2020 - 5:42

Ton sérieux gagne ton invitée impromptue, alors que tu lui demandes la discrétion et le secret dans ces circonstances si étonnantes, ceci sans même lui laisser un indice de ce qui l’attend, une fois cette promesse donnée. Tu n’aimes ni prévoir, ni prévenir, et tes humeurs fantasques ne sont pas à prendre à la légère. « Ils seront gardés farouchement, je vous en donne ma parole… Quels qu'ils soient. » La pression de sa main contre la tienne te semble un gage tout aussi véritable que celui de ses paroles et ta gravité se dissipe au profit d’un sourire soulagé, de tes traits qui retrouvent une douceur certaine. « Suivez-moi. »

Tu ne laisses pas la main de la Sombrétoile alors que tu empruntes le troisième chemin, le plus à l’est des trois. Chaude et fine dans la tienne, tu en apprécies le contact. Tu es imprudent, de montrer cela à n’importe qui, résonne la voix féminine de Mirat dans ton esprit, sans que tu y portes une véritable attention. Vos pas vous mènent jusqu’à une statue d’Hélène de Sombreflamme en Mirta, si vivante que la femme semble prête à descendre de son piédestal à tout instant. Si vivante, et pourtant apparemment à peine une pâle copie de ta génitrice au brasier ravageur. Celle-ci trône au milieu d’un parterre de roses, sur une dalle de marbre étonnamment propre, qui résonne curieusement sous tes élégantes chaussures. « Tenez ma coupe, je vous prie », demandes-tu en glissant le verre entre les doigts d’Agathe, non sans en prendre une dernière gorgée auparavant. Puis, tu t’enfonces dans l’un des bosquets de roses, sans te soucier des épines qui s’accrochent à tes vêtements et s’enfoncent dans ta chair pâle, picorent tes mains d'égratignures fines et sanglantes. Pas avant qu’au ras du sol, là où les racines des rosiers sont dures et noueuses, tu retrouves et attrapes une manivelle que tu actionnes et que tu tournes de nombreuses fois.
La statue de Mirta bouge lentement, s’avance sur son socle et sa dalle jusqu’à libérer une entrée tout juste assez grande pour laisser entrer un homme. Et pas le plus massif des hommes, d’ailleurs, et certainement pas aussi grand que toi... Tu te relèves, un grand sourire satisfait sur les traits, la frénésie revenue. « Mirat, précède-nous », demandes-tu à ton familier. La panthère te transmet son agacement, mais s’engouffre tout de même dans l’ouverture, pliant son corps souple sans un quelconque effort. Quelques secondes plus tard, le bruit mat et sourd du grand félin qui atterrit contre le sol.

Tu t’extirpes des rosiers, toujours sans accorder d’intérêt à tes infimes blessures, ou au riche tissu écorché contre les épines. C’est toujours ainsi, lorsque la science, le savoir, la curiosité, dépassent ta vanité. Tu reprends ta coupe des mains d’Agathe et un long trait, tu en bois l’entièreté. Tes yeux noirs posés sur l’entrée mystérieuse, puis, sur le visage voilé de la jeune fille. Le tissu léger ne cache rien de son expression, de ses grands yeux clairs, de sa curiosité avide. Tu espères que le secret est à la hauteur de la promesse que tu lui as demandé de tenir, sans que tu saches que la douce Cielsombroise au coeur d’Ansemarienne est une bien malicieuse Ombre.

La coupe de cristal vide est déposée sur la dalle de marbre, et tu prends la main libre de la jeune noble dans la tienne, avant de l’entraîner doucement jusqu’au passage dévoilé. En son coeur, une légère lueur, révélant que le lieu n’est pas inhabité, n’est pas abandonné. Au contraire. « Je vous promets que ce passage est sécuritaire, demoiselle. Faites-moi confiance. » Un baiser sur le dos de la main pâle, et en exemple, tu la précèdes, t’enfonçant par l’échelle jusqu’à quelques pieds sous la terre.

Elle a vu tes jardins au-dessus du sol : elle les découvrira en-dessous, maintenant, dans le labyrinthe qui serpente sous la terre et s’étend encore plus loin que ton palais.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Voleurs
Voleurs
Agathe de Sombrétoile
Agathe de Sombrétoile

Âge : 19 ans
Messages : 125
Points : 153
Nation : Sombreciel
Rôle : Voleuse
Familier : Hallebarde, un monsieur hérisson
Avatar : Elle Fanning • Ethereal
Pseudo web : Skyfall

Feuille de personnage
Mes autres visages:
Mes dieux tutélaires: Elova, Fortuna, Isil et Udun
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyMer 9 Sep 2020 - 16:34

C’est là, dans la pénombre des jardins, sa main dans la sienne en gage de promesse et son regard adouci posé sur elle, qu’Agathe s’étonna de la beauté soudaine du polyarche. Il était grand, fantasque, charmant, oui, elle le savait déjà, mais beau, il lui semblait qu’elle le découvrait enfin Sa découverte fut de courte durée car il se détourna bientôt d’elle pour l’entraîner à sa suite, jusqu’aux pieds d’une statue impressionnante. Une femme… sublime. Agathe n’avait pas d’autres mots pour la décrire.  Somptueuse. Divine. Divine, oui, puisque la statue semblait emprunter la posture et les apparats de la déesse Mirta qu’elle avait longuement admirée, lors de son noviciat, l’été dernier. Elle réceptionna sans s’en rendre compte la coupe de Castiel et le suivit du bout des yeux s’enfoncer dans les ronces. Son attention revenait à cette femme de pierre plus vraie que vrai. Lorsqu’elle se mit s’avancer lentement vers elle, la jeune femme écarquilla les yeux, stupéfaite. Derrière la dalle de marbre, une entrée aussi inquiétante que intrigante, et Agathe sentit l’excitation parcourir son échine lorsque Castiel intima à son familier de s’y engouffrer en premier.

Qu’elle était silencieuse, la douce Agathe, en voyant son roi sortir des rosiers et vider d’un trait son verre! Tant de questions assaillaient son esprit qu’elle ne parvenait pas à les départager et à en formuler la moindre. À son image, plutôt, la toute blonde vida son verre d’une longue gorgée, son voile discrètement éloigné pour l’occasion, et la reposa non loin de la sienne, sur la dalle épaisse.

- Je vous promets que ce passage est sécuritaire, demoiselle. Faites-moi confiance.

Elle eut un sourire fripon, pour Castiel, en lui promettant sécurité dans ce passage insoupçonné. Car de toutes ses questions, de toutes ses interrogations, jamais Agathe n’avait envisagé qu’un danger pouvait la guetter sous-terre. Des mystères, des trésors, des fantômes, des passages secrets à foison, oui, mais un danger…?  Tu connais la fiabilité cielsombroise quant à l’architecture, Agathe. Sois prudente. La jeune femme chassa la sage pensée de Hallebarde de son esprit et offrit sa main au polyarche sans la moindre hésitation, le temps d’un baiser. Les lueurs feutrées remontaient faiblement jusqu’à la surface, et la petite ombre remonta ses jupons de son mieux, le temps de la descente. L’idée qu’elle pouvait dévoiler sa profession secrète lui traversa l’esprit, tandis qu’elle descendait l’échelleavec une certaine aisance, une certaine souplesse, mais la mignonne n’en fit pas grand cas. Elle pourrait toujours rejeter les explications sur son enfance sur les terres ansemariennes.

Les mains de Castiel étaient là pour l’aider à descendre les dernières marches et reposer pieds au sol, dans cette entrée particulièrement basse. Agathe les accueillit volontiers, gratifiant le polyarche d’un nouveau sourire, puis s’intéressa tout à fait aux voûtes qui s’entrecroisaient pour former ce qui semblait être l’entrée d’un long couloir de pierres massives. Les quelques cristaux lumineux ne parvenaient pas tout à fait à chasser les ombres, et l’ambiance, la pierre et les mystères lui rappelaient fortement un roman. La douce Lady Catherine, prisonnière d’un vieux manoir le temps d’un orage, avait dû faire face à plusieurs fantômes et autant de passages secrets. Pour la Sombrétoile, bien peu de romans à l’eau de rose. Ce qu’elle aimait lire, des romans sombres, l’empêchait parfois de dormir et l’obligeait à se cacher toute entière sous sa couverture, comme lorsqu’elle était toute petite.

De quelques pas prudents, Agathe s’aventurait vers le couloir plus large où le plafond, plus haut, lui permit de se redresser tout à fait. Sur ses pas, les quelques cristaux brillaient faiblement pour l’accompagner de lueurs tremblantes. L’odeur de terre et d’humidité était forte, mais la jeune femme ne s’en formalisait pas, loin de là. Jusqu’où ce couloir pouvait-il les mener? Et les renfoncements qu’elle percevait difficilement, dans l’obscurité, menaient-ils vers d’autres couloirs?

- Quel étrange endroit… J’ai l’impression d’être le personnage de l’un de ces romans sombres que j’apprécie tant!

Il y avait quelque chose de fébrile et de passionné, dans sa voix, alors qu’elle fit quelques pas de plus dans le couloir. Pas l’ombre d’un fantôme. Si Agathe n’était pas craintive de parcourir ces voûtes anciennes, elle était néanmoins heureuse de ne pas percevoir de revenants. Et c’est sous cette pensée qu’elle s’étonna de sentir le bras de Castiel effleurer le sien, alors qu’il la rejoignait dans le couloir plus vaste. Elle ne savait pas si la chose était souhaitée, mais toutes ces petites sensations exacerbées par l’alcool et la fébrilité rendaient la soirée plus mémorable encore. La jeune femme laissa sa main regagner la sienne, fière de son audace légèrement biaisée par la délicieuse liqueur de cerises.

- Vous devez connaître les ramifications de ce couloir. Je vais donc vous suivre, jusqu’au bout de la nuit s’il le faut.

S’il détenait un nombre improbable de qualités, dans le coeur de son peuple, il fallait bien avouer qu’il détenait désormais les qualités rares d’être mystérieux et surprenant Et cela était particulièrement attractif pour la petite fouine - et petite ombre - qu’était Agathe de Sombrétoile. Bien plus encore que des yeux doux et sombres et que toutes les manières galantes des Cielsombrois!
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t362-sifai
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyDim 20 Sep 2020 - 23:17

Tu aimes voir ce air fripon sur le visage d’Agathe. Tu aimes deviner, sous le voile, une expression qui n’a pas tout de l’innocence, qui s’approche plutôt de cette même curiosité dévorante qui te rend toujours si avide de tout savoir, de mettre ton nez dans tout ce qui ne te regarde pas. Tu es loin de te douter des affiliations secrètes de la jeune femme et tu lis seulement dans ses yeux clairs la passion des mystères et de la découverte, et tu te retrouves conforté dans ton choix d’activité inattendue pour cette nuit. Tout cela pour une robe de la couleur du lilas, pour une dentelle délicate qui transforme sa chair pâle en oeuvre d’art, pour un hasard admirable - ou était-ce vraiment un hasard ? - qui t’a attiré vers elle, lumineuse telle vos fragiles lucioles.

La blonde te rejoint en bas de l’échelle sans difficulté, aidée de tes mains, et tu remets la statue en place grâce à un mécanisme du même acabit, la manivelle bien en vue sur le mur. Vous vous retrouvez rapidement dans une pénombre quasi totale, à peine chassée par quelques cristaux qui tremblotent dans l’obscurité. Tu as l’habitude des plafonds dramatiquement bas de tes souterrains, de leurs dédales labyrinthiques, de leur parfum d’humidité et de terre qui te ramène à la nature et au réel. Tu n’es pas toujours à l’aise, dans leurs entrailles, les souvenirs anxiogènes de la Citadelle et tes relents de claustrophobie te faisant parfois fuir les passages secrets pendant des semaines. Aujourd’hui, toutefois, tu vas bien. Tu es bien. Tu es prêt à adjoindre d’autres souvenirs agréables à ce lieu mystérieux, où la frêle Agathe avance, silhouette presque fantômatique dans sa blancheur, sa blondeur, et tu regrettes bien que tes souterrains ne soient pas envahis d’aussi charmants revenants. À peine, à la Samhain, des âmes de ceux qui y ont péri. « Quel étrange endroit… J’ai l’impression d’être le personnage de l’un de ces romans sombres que j’apprécie tant! Vous en avez l’allure », assures-tu, ta voix basse se réverbérant si facilement contre les murs de pierre. Ta main frôle la sienne, alors que tu veux te faire son guide, et elle accepte d’y mêler les doigts, ne fuis point ton contact curieux.

Tu rougis peut-être même un peu, lorsque la demoiselle te signifie qu’elle te suivrait jusqu’au bout de la nuit. Tu es roi, mais tu n’en restes pas moins, parfois, qu’un simple jeune homme.

Vos pas vous font parcourir un sol parfois dallé de pierres, parfois de terre tapée par les nombreux passages, et vous aventurer là où toi seul semble savoir te diriger. Au détour d’un couloir, des pièces abandonnées à l’allure de cellules poussiéreuses et tortueuses ; d’un autre, une seconde entrée menant au-dessus du sol ; d’un troisième, une série de chambrettes aménagées, étonnamment propres, comme encore habitées. Il n’y a que le bruit de vos pas, qui résonne dans les couloirs, celui de vos souffles. À l’occasion, vos regards se croisent, dans ce silence fascinant, et tu serres ses doigts en seule réponse à ses interrogations. Devant vous, Mirat est votre guide, sa silhouette noire s'effaçant au fur et à mesure de votre progression, suivant tes pensées pour savoir où se diriger. Ça, jusqu’à ce qu’au détour d’une lourde porte, vous entrez dans un cellier qui semble infini. « Prenez la bouteille de votre choix, intimes-tu à la Cielsombroise. J’ai si rarement l’occasion de déguster les crus cachés dans cette pièce, il me fera plaisir de le partager avec vous, lors de notre prochain arrêt. À l’un de tes ateliers, peut-être ? Dans la bibliothèque secrète ? Dans le salon feutré à l’allure de caverne sauvage ? Avez-vous déjà exploré des souterrains ansemariens ? » Si oui, tu es peut-être un peu envieux ; et plein d’espoir qu’ils soient ennuyeux et terribles.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Voleurs
Voleurs
Agathe de Sombrétoile
Agathe de Sombrétoile

Âge : 19 ans
Messages : 125
Points : 153
Nation : Sombreciel
Rôle : Voleuse
Familier : Hallebarde, un monsieur hérisson
Avatar : Elle Fanning • Ethereal
Pseudo web : Skyfall

Feuille de personnage
Mes autres visages:
Mes dieux tutélaires: Elova, Fortuna, Isil et Udun
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyDim 25 Oct 2020 - 0:47

Que le premier à avoir affirmé qu’il n’y avait pas de magie en Sombreciel se taise à tout jamais! C’était ce qu’elle se disait, Agathe, en dévorant des yeux les lueurs incertaines de ce couloir qui s’allongeait devant eux jusqu’à frôler les ténèbres. Elle leva son museau jusqu’à percevoir les arches se joindrent joliment, impressionnée au moins autant qu’elle pouvait être intriguée de l’endroit. Lorsque Castiel lui assura qu’elle avait l’allure de ces héroïnes fortes, indépendantes et perspicaces qu’elle appréciait tant, Agathe eut ce sourire ému, piquée là où c’était le plus doux. Là où elle se laissait flater sans même s’en apercevoir, tant les mots se faisaient écho à ce qu’elle espérait au plus profond d’elle-même. Et cette main, de frôler la sienne. Et leurs doigts, de se lier. Sitôt l’audace de son geste estompée, il ne restait plus que la découverte presque timide de cette main toute aussi pâle que la sienne, qu’elle apprenait à ressentir sur le bout de ses doigts. Vraiment, la magie existait en Sombreciel, dans ce souterrain où la blonde Agathe se laissait entraîner, un couloir à la fois, ensorcelée par le polyarche de la plus douce des manières.

L’ombre de la majestueuse Mirat se démarquait à peine, devant eux, et Agathe sentit la curiosité la gagner plus encore lorsqu’elle comprit que le familier s’était immobilisé devant une porte. Leur destination. La porte sitôt franchie, le ceillier le plus imposant qui soit s’imposa à sa vision, et la jeunette ne put réprimer son étonnement. Son cavalier lui intimait bientôt de prendre la bouteille de son choix. Mission délicate que celle-là, qu’elle se disait, la jolie Agathe, alors qu’elle abandonnait enfin sa main de la sienne. Une morsure fraîche sur sa peau pâle. Son roi l’avait préservée depuis un moment, dans la chaleur de sa propre main. Elle sentait le rouge marquer ses joues, tandis qu’elle pivotait vers les voûtes anciennes où une petite infinité de bouteilles reposait sagement. À la lueur des cristaux, il lui semblait que le verre contenait tantôt de l’or liquide, tantôt une liqueur plus brillante que les rubis. Elle laissa un index effleurer quelques bouteilles sans savoir arrêter son choix. Qu’aurait suggéré Zacharie, devant cette mission périlleuse? Qu’il n’y avait qu’un vin parfait pour rendre une soirée parfaite, peut-être bien. Un sourire se profila, tendre, alors qu’elle se faisait la réflexion que la soirée était déjà parfaite. À son dos - où quelques boutons nacrés retenaient les soieries lilas de sa robe en une échancrure délicate -, la voix de son polyarche lui revenait, ramenant les mystères et les fantômes du royaume de la Guerre jusqu’ici, sur les terres de l'Esprit.

- Comme j’aurais aimé découvrir un passage souterrain en Ansemer, Votre Grâce! Mais il n’en est rien, malheureusement. Je proviens des terres, et mes aïeuls aussi. Mais le seigneur de Brumecor a ignoré mon existence... L’affaire me chagrinait, petite, de ne pas connaître mon grand-père, mais maintenant, ce sont les mystères du châtelet de Brumecor que je regrette. Combien de fois ai-je imaginé les passages, les fantômes et les secrets…! Vous me faites un précieux présent, ce soir, je vous l’assure et vous en remercie.

Elle croqua un nouveau sourire, sincère dans son bonheur, tout en jetant un regard à Castiel par-dessus son épaule. Une pensée sur sa beauté parfaite, qui lui fit chaud, qui lui fait doux, au creux de son ventre. Une pensée pour l’enfance qu’il n’avait pas eu joyeuse, selon ce qu’on lui en avait dit. Et ça lui fit lourd et un peu froid, au fond de son petit coeur. Alors Agathe lui souriait un peu plus, en espérant chasser les fantômes de leur passé respectif.

- Et vous, avez-vous connu cette chance? Votre palais cache bien ses secrets, et je suis certaine que vos souterrains n’ont rien à envier à ceux d’Ansemer.

Son rire était léger, devant l’évidence d’une telle déclaration. Sombreciel n’avait rien, jamais, à envier à ce royaume terrifiant. Elle patienta une réponse ou un regard avant de consentir à lui tourner à nouveau le dos et de revenir à sa périlleuse quête. Lentement, à pas de chat, la blondinette s’aventura plus loin dans cette vaste pièce, cherchant quelque chose, un indice peut-être, pour lui dicter son choix de ce soir. Ses yeux s'agrandirent soudainement, lorsqu’elle perçut un bouchon fleuri, comme buriné d’une fleur de lys. C’était cela! Elle s’étira de son mieux pour venir cueillir la précieuse bouteille entre ses mains fines, puis la leva afin d’en apercevoir la robe d’une nuance violacée.

- Mes pères m’ont affirmée qu’il y avait un vin pour chaque occasion. J’espère que mon choix est le meilleur, car cette soirée est... parfaite!

Elle revenait vers lui afin de lui présenter son choix définitif, évitant de croiser trop souvent ce regard profond qui l’intimidait autant qu’il la charmait.

- Je suis prête à vous suivre jusqu’à notre prochain arrêt. Me permettez-vous de tenter de le deviner, si vous m’en offrez un indice?

Joueuse, un peu. Impressionnée, assurément. Conquise… Entièrement. L’alcool, peut-être, y jouait pour beaucoup, à réchauffer ses joues si aisément, à la faire sourire avec autant de générosité. Et à espérer que sa main, toujours, n’en revienne à croiser la sienne, dans cette lumière tamisée qui tapissait les couloirs à l’image d’une entremetteuse complice.
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t362-sifai
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyMar 3 Nov 2020 - 23:24

Ta satisfaction se fait égoïste, alors que la blonde te confirme ne jamais avoir exploré les possibles souterrains et passages secrets de ses terres natales, née loin du châtelet de Brumecor et de ses mystères. Tu te doutes que son enfance a été bien loin d’idéale, femme dans un royaume notoire misogyne, et te voilà à en apprécier les lacunes, les absences, à te satisfaire de les combler avec la magie de Sombreciel. À accueillir les remerciements d’un sourire chaleureux, humble, comme si c’était tout naturel, le cadeau bien peu particulier d’un roi à l’une de ses sujettes.

« Et vous, avez-vous connu cette chance? Votre palais cache bien ses secrets, et je suis certaine que vos souterrains n’ont rien à envier à ceux d’Ansemer. J’ai découvert les passages du palais seul, lorsqu’enfant solitaire, tu te retrouvais à suivre les domestiques pour chercher un tant soit peu de compagnie, jusque dans les passages dérobés empruntés par le petit personnel, ou avec l’aide de Mirat et Melbren. » Lorsque lui et toi découvriez une quelconque mention mystérieuse dans un ancien texte, que vous tentiez de comprendre les plans architecturaux du palais, de vous improviser aventuriers dans ta demeure royale. Tu es friand de tous ces passages, d’avoir des oreilles partout, et tu en as fait ton domaine, autant que de presque toutes les autres pièces. « Ceux-ci sont davantage utilisés lorsque la polyarchie est florissante et que les familles y vont et viennent en sécurité. Ceux qui aiment la discrétion y font traditionnellement circuler leurs amantes et amants, ou y établissent leurs quartiers », te permets-tu de préciser, non sans sous-entendu plutôt évident. Agathe ne peut pas voir ton sourire, perdue entre les rangées de bouteilles soigneusement entreposées, mais tu es certain qu’elle peut l’imaginer. Autant que ton rire, bref, qui résonne contre les murs humides et froids.
Mirat, à la porte, te dévisage de ses yeux verts, et son esprit se fait impénétrable. Ton félin familier, toujours aussi imperturbable, sous ses deux facettes. Ta protectrice, ton compagnon, chacun.e à leur façon.

La demoiselle émerge du cellier avec entre ses mains une bouteille de son choix, ainsi que les bons mots de ses pères. Avec lesquels tu peux seulement être d’accord. La soirée est parfaite, autant que son choix, que tu complimentes volontiers d’un : « Excellent choix, Agathe. Vous avez bon goût », alors qu’elle a surtout de la chance. Déjà, tu tournes les talons afin de reprendre votre marche dans le corridor, l’esprit fixé sur votre prochaine destination. La Sombrétoile se fait curieuse, joueuse, et vos regards se croisent, à défaut de vos mains, luisant dans les lumières tamisées. Tu es heureux de l’avoir remarquée, ce soir, de la tournure surprenante de ce bal, de cette surprise révélée au coeur de tes jardins. « Alors, allons-y d’une devinette. » Tu prends quelques secondes pour réfléchir à la meilleure façon de faire deviner la bibliothèque secrète où tu désires l’emmener, celles aux bas plafonds peints de milliers d’étoiles et aux alcôves tamisées. Les mots s’assemblent dans ton esprit et la moue conspiratrice, tu lui dévoiles l’énigme concoctée : « Je recèle mille arbres, mais je ne suis pas une forêt. Je contiens le cuir de mille animaux, mais je ne suis pas un troupeau. Je contiens les chants de mille oiseaux, mais je ne suis pas poète. Qui suis-je ? »
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Voleurs
Voleurs
Agathe de Sombrétoile
Agathe de Sombrétoile

Âge : 19 ans
Messages : 125
Points : 153
Nation : Sombreciel
Rôle : Voleuse
Familier : Hallebarde, un monsieur hérisson
Avatar : Elle Fanning • Ethereal
Pseudo web : Skyfall

Feuille de personnage
Mes autres visages:
Mes dieux tutélaires: Elova, Fortuna, Isil et Udun
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyVen 6 Nov 2020 - 3:25

Melbren…

Agathe en oubliait parfois combien ce cher Melbren était si près du roi de Sombreciel, tant il se montrait accessible et affectueux avec elle. Ils avaient grandi ensemble. Ils avaient erré dans ces couloirs qu'elle-même foulait, sans doute à un âge similaire. Qu'avaient-ils fait, ces garçons terribles, loin de la surface, loin de la cours, dissimulés dans ces couloirs d'ombres et de secrets? Attiraient-ils des prétendants ou amantes, à frôler leur main dans la pénombre, à sentir leur peau s'échauffer, comme elle-même le vivait depuis un moment, par tant de cajoleries et d'effleurements? Et les paroles de Castiel, légères, qui la traversèrent comme une flèche en plein coeur. Surprise dans ses réflexions intimes. Comme dénudée de tout ce que ce vernis de pudeur ansemarienne pouvait cacher à son esprit. L'avait-il deviné, ce carmin qui teintait ses joues? Combien son coeur s'était affolé, comme un oiseau aveugle? Combien le souffle lui manquait? Faire circuler les amants… Sous-entendait-il qu'elle…? Pendant un instant, elle en oubliait Ansemer pour se complaire dans cette sensation délicieuse ou interdite, selon de quel côté de la frontière elle se trouvait. Celle d'être désirée, peut-être bien. Et de désirer aussi. Équilibriste entre ces deux mondes, plus agile grâce à l'ivresse, Agathe se contentait de se concentrer sur la voix de son roi, sur ses compliments. Ses sous-entendus aussi, qu'il ne voilait qu'à peine. Un moment parfait. Une nuit parfaite. La chaleur de sa voix ne lui avait toutefois pas échappée, et la jeune femme ne pouvait que l'imaginer s'amuser de son trouble qu'il devait deviner.

Une petite éternité, bouteille à la main, avant de se calmer, de revenir vers Castiel et de lui parler des recommandations de ses pères. Des compliments sur son choix, qu'Agathe n'osait contredire. Tout ce qui lui était arrivé de doux, de beau et de tendre, dans sa vie, elle le devait à sa douce Fortuna qui l'avait accompagnée depuis son départ hâtif de Brumecor, en pleine nuit, et qui avait forcé le regard de Nathanaël sur elle, lors des épreuves du Solstice. Retrouver sa sœur saine et sauve. S'entraîner avec les skjaldmös. Être adoptée par deux hommes aimants. Et ce soir, encore, de faire briller les lys chatoyants sur le bouchon de cette bouteille. Sa bonne fortune lui souriait, et la mignonne se promit de faire un don conséquent à sa déesse, dès le lendemain.

Ils avaient repris leur route, plus lui que elle en déroute dans ces détours sans fin. Les lumières semblaient ne former qu'un chemin étoilé aux devants, et la jeune femme se plaisait à partager ce silence de recueillement, le temps que Castiel forge une devinette à même son esprit pour elle. Juste pour elle, à sa requête joueuse et joyeuse qu'il comptait honorer. Et lorsqu'il lui partagea enfin le fruit de ses efforts, Agathe agrandit les yeux, hébétée par cet esprit poète et spontané, apte à lui offrir indice aussi charmant. Alors elle leva son museau, toute songeuse, à réfléchir à ce que ces animaux, ces cuirs, ces forêts et ces poètes pouvaient bien avoir en commun. Son minois, de s'illuminer. Elle avait trouvé!

- Oooh!

Ce sourire. Ce sourire que même son voile ne parvenait pas à dissimuler entièrement. Le regard brillant, les yeux légèrement plissés par un bonheur soudain, Agathe avait deviné. Elle ne quitta le regard de Castiel que quelques petites secondes. Trouver les bons mots. Des mots parfaitement splendides, pour être à la hauteur de cette énigme si joliment formulée. M'aideras-tu, Hallebarde? Son poète de familier reprenait alors ses aises à son esprit.

- Je vous répondrai, mon roi, que je suis toute prête à m'incliner devant le savoir de mille esprits cielsombrois, dans le silence respectueux que je leur dois. J'ajouterai que le voyage ne m'effraie pas, encore moins lorsqu'il se contient entre mes deux mains.

Minois fripon et regard espiègle, toute attentionnée à l'appréciation ou la critique de son partenaire. Elle avait ponctué sa réponse de quelques mouvements de mains, tantôt tendant un index, tantôt ouvrant ses paumes pour recueillir le volume imaginaire. Avait-elle vrai? Avait-elle faux, la petite voleuse à l'esprit agile? Castiel s'arrêta bientôt devant deux portes, au détour de ces nombreux couloirs, et les ouvrir pour elle.

Une nuit étoilée. Ce fut la première chose qu'elle remarqua, Agathe. Des centaines, des milliers d'étoiles scintillantes, si douces qu'elles en semblaient réelles. C'était plus joli que tout ce qu'elle avait pu voir à l'Ancrage. Plus joli que les manèges, que les soieries. Joli à s'arrêter pour contempler. Des heures durant, contempler. Elle l'aurait fait, si cette pièce était sienne. Si son partenaire ne méritait pas au moins autant d'attention et de sentiments. Et des livres. Des centaines, des milliers de livres, dispersés entre des alcôves invitants, à peine éclairés pour inciter les murmures et la quiétude. Et elle, petite Cielsombroise de cœur, perdue devant tant de beauté, conquise par tant d'attentions. Que pouvait-elle dire, maintenant qu'il n'y aurait plus jamais rien d'aussi agréable à découvrir?

Son voile s'était dissipé quelque part au détour de l'instant. Et lorsque Castiel revint vers elle, après avoir refermé les portes massives, gardiennes de ce savoir captif, il put découvrir un minois encore jeune dont les yeux, brillants d'une ivresse encore timide, brillants de cette petite étincelle qu'offrait souvent Mirta à ses enfants, cherchaient les siens. Puis ses lèvres avaient rencontré les siennes, sans s'annoncer. Ou peut-être que si, annoncées depuis la première danse, depuis ces compliments qu'il n'avait cessé de lui murmurer, depuis cette main qui l'avait effleurée. Depuis ce sous-entendu, dans le cellier. Maintenant ou jamais, car la peur d'être rabrouée était forte. La crainte de mal deviner son roi l'était plus encore. Et la peur, et la crainte, elle le savait, Agathe, rendaient immobile, lourde et figée. Elle avait bravé ses peurs pour fuir Ansemer, seule, dans la nuit. Dans le noir. Et devant Castiel, devant ses mots jolis, devant les regards qu'il lui avait dédiés, elle ne pouvait pas demeurer immobile.

Ses lèvres, cherchant les siennes. Gourmandes mais encore timides, à effleurer, à découvrir, avec la douceur des premiers émois. Et il lui semblait bien… Oh, il lui semblait bien que le ciel étoilé pouvait attendre encore un peu, alors que son cavalier répondait à ses avances. Alors qu'elle sentait son souffle se mêler au sien. Alors que des frissons naissaient, quelque part entre son esprit embrumé d'envie et son coeur en fuite. Une seconde. Un siècle. Comme un vertige, à ne plus reconnaître ses repères. Il n'y avait plus que cette douceur, cette envie d'en avoir un peu plus. Encore. À chaque frisson qui naissait ou mourrait, sur sa peau qui se réchauffait. Ce fut elle qui renonça la première, le souffle court de cette rencontre impromptue et les joues rosées de son émoi et de son audace. Elle détourna les yeux pour dissimuler son trouble, et murmura quelques mots. Ce qui lui traversait l'esprit, peut-être.

- C’est mon premier baiser, dans une bibliothèque…


Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t362-sifai
Couronnes
Couronnes
Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

Messages : 102
Points : 89
Nation : Sombreciel
Rôle : Polyarche, savant à ses heures
Familier : Mirat, persan chinchilla ♂ et panthère ♀
Avatar : Ben Barnes (c) Tik Tok
Pseudo web : deadpool

Feuille de personnage
Mes autres visages: Lionel, Louis, Octavie, Nour
Mes dieux tutélaires: Né sous Mirta ; fervent de Mimir, secret dévot de Lida
Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas EmptyMar 17 Nov 2020 - 5:24

Tu ne doutes pas un instant que l’esprit sagace de la Cielsombroise d’adoption saura bien rapidement trouver la solution à l’énigme improvisée, et lorsqu’elle te répond avec tout autant de poésie, tu lui offres un sourire appréciateur. Tu n’affirmes, ni n’infirmes, son hypothèse, cela dit, laissant la pièce elle-même se dévoiler à ses yeux ébahis. Ce ciel peint presque plus vrai que nature, dans les détails minutieux de chaque étoile, chaque nuance, et les rangées de livres, parchemins, rouleaux, qui dessinent un tout autre labyrinthe à l’intérieur des couloirs frais et sombres de tes souterrains. Tu espères bien que la jeune fille saura apprécier cet étalage de savoir à sa juste valeur, bien que tu n’en doutes pas vraiment. Elle est une enfant de l’Esprit, n’est-ce pas ?

Lorsque tu reviens à Agathe, les portes refermées derrière vous, c’est pour découvrir la roseur de sa peau et le bleu de ses yeux, le tout entouré de mèches claires, comme le serait un portrait exquis du plus beau des cadres. Toujours cet instant excitant, fascinant, de découvrir tout à fait le visage qui se dérobe et joue sous le voile traditionnel des Cielsombroises, la chevelure savamment dissimulée par les tissus luxueux. Tout est sensualité, dans ta nation, et dans le dévoilement dont te fait cadeau la belle Agathe, tu retrouves un geste d’une grande intimité. D’audace, alors que vous êtes seuls, et que les lèvres de la jeune femme se déposent sur les tiennes. Si tu es surpris que la Sombrétoile ait fait le premier geste, tu n’en es en rien déplu - bien au contraire. À son initiative, tu réponds avec la même douceur, ta main venant se poser tout contre sa joue chaude, pour en caresser le velours sous tes doigts. Tu la sens frissonner, délicatement trembler au cœur de l’étreinte, de vos souffles qui se mêlent avec une ardeur croissante.
Vos lèvres se séparent, sans que tu t’écartes, vos deux corps si près l’un de l’autre. Tes intentions ne sont jamais tout à fait pures, mais elles sont certainement somme toute convenables, en la présence de la Sombrétoile. La pupille de ta chère cousine, cet oiseau étranger qui a changé son plumage et s’est joint à la faune colorée de ton royaume. Le jeu prudent et outrageant de la noblesse.

« C’est mon premier baiser, dans une bibliothèque… » Un rire, une surprise, encore, dans l’égarement manifeste de ces quelques paroles, le regard qui fuit le tien. Les iris d’un bleu clair, qui te semble presque vert, si différent des couleurs sombres et chaudes de la majorité des habitants de Sombreciel. Quelque chose du ciel et de la mer d’Ansemer. « Vous méritez d’être embrassée dans chaque pièce, Agathe, déclares-tu, laissant tes jointures caresser encore un peu plus sa joue, jusqu’à la courbe gracieuse de son cou blanc. Au moins dans chaque alcôve de celle-ci, et chaque rangée ensuite. Dans ton autre main, la bouteille de liqueur est toujours présente, et tu te diriges vers le comptoir d’accueil de la bibliothèque secrète pour y pêcher un ouvre-bouteille, ainsi que deux coupes. Vous êtes en Sombreciel, il y a de quoi boire convenablement partout. Vos lèvres et cette liqueur seront les derniers clous dans le cercueil de mon ivresse, et vous me voyez heureux d’y être enfermé. »
Revenir en haut Aller en bas
https://arven.forumactif.com/t348-castiel
Contenu sponsorisé

Message(#) Sujet: Re: La route du lilas La route du lilas Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
La route du lilas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Ewen - Carnet de route
» Et fleurissent les lilas du printemps

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Arven RPG :: Par monts et par vaux :: Polyarchie de Sombreciel :: Palais royal-
Sauter vers: