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 Pas toucher, pas toucher, pas touche !

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Tim l'Escampette
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Message(#) Sujet: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptySam 15 Aoû 2020 - 15:59


Livre I, Chapitre 2 ▬ Trois petits tours

Pas toucher, pas toucher, pas touche !

César de Viveplume & Tim l'Escampette


31 juillet 1000



Statut du RP : privé
Résumé : Cherchant échappatoire dans un abus de boissons et produits euphorisants, Tim sort à la nuit tombée, complètement à l'ouest, et vagabonde à travers les rues et ruelles désertes et dansantes, oui, dansantes, avant de croiser la route de César, un assassin en mission, rien que ça.
Recensement :

Code:
• [b]31 juillet 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t417-pas-toucher-pas-toucher-pas-touche]Pas toucher, pas toucher, pas touche ![/url] - [i]César de Viveplume & Tim l'Escampette[/i]
Cherchant échappatoire dans un abus de boissons et produits euphorisants, Tim sort à la nuit tombée, complètement à l'ouest, et vagabonde à travers les rues et ruelles désertes et dansantes, oui, dansantes, avant de croiser la route de César, un assassin en mission, rien que ça.
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Message(#) Sujet: Re: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptySam 15 Aoû 2020 - 16:22

L'Audacia avait amarré à l'Ancrage pour quelques bonnes semaines (supposait-on) afin de bichonner en réparations la vivenef cuirassée comme il se devait. Dès lors, nous avions un paquet de minutes, d'heures, de jours à tirer en attendant le prochain voyage. Prochain voyage que j'avais déjà hâte de voir venir quand, à peine pieds à terre, on se fit aborder (encore) de façon fort houleuse à propos d'un certain trafic aux attraits fantastiques. Ah ! Le fantastique ! On y avait eu droit nous aussi ! Nous, moi, ca avait été un pégase (ou du moins ce qu'il en restait), créature de légende des terres ansemariennes, mais pour d'autres et au fil des jours et racontars, ca avait été des sirènes, des fées et bien d'autres encore. On aurait cru qu'un enfant avait ouvert son livre des mythes et légendes illustrées avant de s'endormir, qu'il avait prié ensuite à la fois Mimir et Dana jusqu'à plus soif et jusqu'à les saouler, pour finir par souffler sur les images et les voir prendre vie et fuite, s'envoler, à travers la fenêtre de sa chambre à la nuit tombée... Tout ça pour dire que c'était étrange. Intéressant, mais étrange. Et aussi beau que triste vu les discussions sanguinaires qu'on en entendait. Vivement tirer ça au clair.

Avant de me faire happer dans cette discussion épineuse, je pris la poudre d'escampette en direction de la Taverne de Rose. Là, j'y posais mon séant pour discuter un peu avec Arnaut – lequel ne cessa de parler au sujet de sa famille, d'Agathe notamment, de la foire à venir et à laquelle j'avais hâte de participer. Les jours qui suivirent, je fis plusieurs tours dans la ville basse, puis la ville haute, toujours en restant vigilant. J'observais de loin la boutique de Théodore, mon frère. C'était devenu comme une habitude quand je posais pieds à l'Ancrage, de voir comment il allait. J'abordais d'autres clients de la même manière que j'avais abordé ce professeur de l'académie et crevard de mage. N'allez pas croire que j'avais une dent contre les mages, hein, c'est juste lui qui me posait problème... Plus encore depuis qu'il m'avait foutu des idées en tête au sujet de ma famille, de mon frère. Je tirais d'autres informations sur le 'bon gérant', mais rien d'alléchant jusqu'à ce que ne vienne le 31 juillet... où je vis une pouliche tenant ombrelle, à son bras. Sa robe de velours bleu nuit était tendue si fermement à son ventre que je craignais que le tissu ne cède à tout instant. Son ventre, il n'était pas plat. Son ventre, elle l'avait gros. Et visiblement, elle était fière que cela se voit. Mon ami Carlo le poulpe remua au fond de moi, fidèle à son poste quand quelque chose me dérangeait. Je repensais aux paroles du professeur Belorme et grinçais des dents. L'enfant était-il celui de Théodore ? Était-elle sa femme ? Je ne voyais pas bien d'aussi loin où je me trouvais et il portait les manches longues malgré la chaleur, il m'était difficile de savoir s'il portait bracelet, symbole d'union, ou non. Et si c'était son enfant, qui en serait le parrain ? Mon frère parlerait-il de moi ? Théodore m'avait-il jamais un jour imaginé comme tel, comme un potentiel parrain ? Peut-être avait-il des amis proches, une vraie famille, loin du frère qui avait disparu, de l'être qui les avait abandonné. J'éprouvais un léger regret au goût amer en bouche dont j'essayais de me défaire en crachant à terre. Je finis par tourner les talons pour retrouver les rues et ruelles moins commodes de la ville basse.

Je ne compte pas, après ça, les verres que j'ai bu ni ceux qu'on m'a offert. Je ne compte pas non plus les substances qui me tentèrent de goûter et que je sniffais pour une ou deux. Un mélange dangereux, je le savais, qui pouvait être mortel si je poursuivais ainsi – surtout pour ceux qui n'avaient pas l'habitude, mais cela me permettait l'espace d'un instant d'oublier ce goût du passé qui me grignotait la moelle et voulait reprendre sa place, ses droits et son importance au sein d'une famille cielsombroise. Nouvelle lampée d'un verre posé sur ma table. Putain. J'avais laissé certaines choses derrière, j'avais fait un choix, cela avait été le meilleur qui soit. Je cognais un poing sur la table, émis un « ouais ouais » à quelques questions qu'on me posa et que j'étais bien incapable de saisir. Je me levais puis quittais la taverne d'un pas chaloupé. L'esprit embrumé, je déambulais pendant un moment avant de m'écraser au sol comme une marionnette dont aurait soudainement coupé les fils. Je me relevais alors que le décor semblait danser sous mon regard. Les pavés ne me semblaient plus très palpables et tout finit par se ressembler. De sorte qu'à mes yeux, je me trouvais devant le bien de Théodore alors qu'il n'en était rien. C'était comme être sur le pont de l'Audacia, lors d'une nuit des plus noire, alors qu'une tempête faisait rage. Les murs que je voyais allaient de droite à gauche, je peinais à suivre leur mouvement. Puis, d'un mur, sembla se détacher une forme... Une silhouette qui n'avait rien à faire là. Je m'approchais.

« Toi. » Marmonnement à peine audible.

Je m'approchais plus encore, mimant de lever mes manches au-dessus de mes coudes comme pour me battre ou pour accomplir une tâche corsée.

« Toi. »

Le mur me fixa. Je continuais.

« Toi, là. »

Des fois qu'il ne m'aurait pas entendu.

Trois mètres à peine nous séparaient, pourtant, j'avais l'impression qu'une éternité nous éloignait l'un de l'autre. Je le pointais d'un doigt que j’espérais menaçant (je crois que c'est 'lui' que je visais, mais un mur c'est grand et long).

« T'ai eu. »

Je jouais à chat en lui foutant une main sur l'épaule. Ou bien sur son genou. Difficile à dire vu comment j'étais tout tordu. J'avais mal aussi. Le mur m'avait-il tourné le bras ? M'étais-je sinon cassé la gueule ?

Spoiler:
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Message(#) Sujet: Re: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptySam 15 Aoû 2020 - 17:24

La crépuscule... Le meilleur moment de la journée. Les ombres grandissent, s'épaississent, et nous permettent de sortir sans être vus, nous, les êtres de la nuit. Les consignes étaient claires, et le temps passé à étudier les habitudes de la cible n'avait pas été vain. J'ai appris quelque chose de très intéressant. La cible, ou plutôt la proie, aux dires de Minerve, passe tous les jours par le même chemin pour rentrer chez lui, après son repas qu'il prends tous les jours dans la même taverne. C'est un homme célibataire, sans enfants, mais qui a visiblement des ennemis. Des ennemis suffisamment furieux pour souhaiter sa mort. Ils l'ont demandé aux dieux, et moi, j'exécute la volonté de ces mêmes dieux. Ce n'est pas dans mes habitudes d'exécuter un contrat ici, à l'Ancrage. Je le fais en collaboration avec un autre frère assassin, basé ici. Il y aurait eu... Des difficultés, avec cette cible. La nuit finit par tomber entièrement, je suis resté un long moment, assis à la table de la taverne où se rends ma cible. Je n'ai demandé qu'un verre de jus. Je suis de ceux qui considèrent que l'alcool et un ventre plein peut troubler un esprit concentré. Je l'ai vu terminer son assiette et ai quitté la taverne avant qu'il en fasse de même. Me voilà maintenant dans une ruelle sombre, les yeux rivés sur une autre rue. C'est par cette rue qu'il va passer, c'est dans cette rue qu'il va mourir. Me voilà caché dans l'ombre le visage dissimulé par une capuche. Je calme mon cœur excité par la course et m'impose une respiration aussi silencieuse qu'un discret courant d'air. "- Je le vois, je le survole.- Bien."

Aussi immobile qu'une statue, arme dissimulée sous la manche de ma tunique, j'attends. La cible prends son temps, mais je ne m'en offusque pas. Qu'il en profite, de ce temps, car il n'en a plus beaucoup. Minerve le survole lentement, et fait de grands cercles. Je sais qu'il n'est plus très loin. Je me campe, prêt à m'élancer, quand un bruit sourd me fait changer d'avis. Je tourne lentement la tête pour voir un jeune homme, visiblement encore un garçon, tomber de tout son long.  Je sens d'ici l'odeur de l'alcool et mes poils se hérissent de dégout. J'ai été suffisamment dans le même état pour savoir que, si je reste immobile, il ne me verra pas. Je l'ignore donc et me me concentre à nouveau sur mon objectif. J'aurais du me glisser sur un toit, j'aurais été plus tranquille, mais il est trop tard maintenant. Minerve me souffle que la cible se rapproche de plus en plus de ma position. Une fois éliminé, je disparaitrais dans l'ombre, et même cet ivrogne sera incapable de dire qui ou quoi a tué cet homme. Puis, soudain, et à mon plus grand étonnement, le garçon ivre se mit à parler.

Un simple mot.

Je crus un moment qu'il parle au mur derrière moi, mais c'est bien moi qu'il regarde, les yeux embués par l'ivresse. Il me regarde et s'avance lentement. "- César, nous approchons". Ce garçon aussi. "- César, la proie est là, à quelques mètres". Ce garçon aussi.  "- César ! Il est là ! Ignore cet imbécile et agis !". Je me tourne vivement vers l'autre ruelle, pour voir ma cible passer d'un pas calme, quand je sens qu'on me touche. Une main, sur mon épaule. C'était donc bel et bien moi à qui cet ivrogne parlait, il m'avait vu, il m'a maintenant touché. Je lance un regard vers la ruelle. Vide. Ma proie est partie ! Par les dieux ! Tous ces efforts pour rien !  Minerve atterrit à mes côtés, perchée sur le rebord d'une fenêtre, et pousse un hululement sinistre. Je la sens tout aussi frustrée et furieuse que moi. Ce gamin aurait mieux fait de rester chez ses parents, car il a choisi la mauvaise personne à provoquer. Un homme plus grand, au corps sculpté par l'exercice. Un homme au sang noble, qui pourrait le jeter dans un cachot d'un claquement de doigt. Un assassin du Pas de l'Ombre. Cet ivrogne m'a fait perdre un temps précieux, il ne va pas s'en tirer comme ça. D'un mouvement à la fois leste et vif, je l'attrape d'une main sur le col, et l'autre sur son bras. Par un habile jeu de bras et de jambes, le voilà face contre le mur, le bras tordu dans le dos, ma lame contre sa gorge. Je sens dans son haleine cette désagréable odeur d'alcool. Il veut jouer à chat, très bien, on va jouer. Les lèvres retroussées par la fureur et le dégout, je lui murmure à l'oreille : "- Ce n'est visiblement pas ton jour de chance, petit. Donne moi une seule bonne raison de ne pas te trancher la gorge. "
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Message(#) Sujet: Re: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptyMar 18 Aoû 2020 - 19:51

J'avais mal. J'étais tout tordu. Tout coincé aussi. Comme si j'étais tombé de mon hamac, sur l'Audacia, et qu'un autre avait suivi la même trajectoire que moi pour m'écraser de tout son poids et me désarticuler l'épaule par la même occasion. Sauf que la chute n'était pas verticale, mais horizontale...

« Meh »
Je poussais de mon bras libre. Enfin, je 'poussais' pas vraiment en fait, que dalle même, j'avais l'énergie d'un poisson à l'agonie qui se tortille en fin de vie dans une flaque d'eau minuscule. Si vous voyez le tableau, bah c'est pas du tout marrant, sachez le. Le vivre l'était encore moins.

Je pris une inspiration hachée, douloureuse, en tentant de visualiser ce que j'avais sous les yeux. Le mur que je ciblais plus tôt m'embrassait à présent violemment la joue. Le contact froid et rêche de la brique m'irritait la peau, mais pour être honnête, vu mon état, j'étais bien incapable de me prononcer sur le degré de douleur que je ressentais présentement. C'était plus désagréable, dérangeant, contraignant, qu'autre chose. J'étais par contre conscient qu'une pression était exercée sur mon bras alors que je soufflais comme un bœuf à faire s'évanouir les mouches pour me décoller de ce mur si audacieux.

« Meh »
Cruelle lamentation pour les oreilles de mon tortionnaire que celle d'entendre un homme se plaindre comme une chèvre, je le conçois. Je distinguais à présent deux yeux brûlants, semblable aux lunes, mais en plus petits. Un regard perçant. Pas celui d'une personne. Ni celui de mon mur. Un oiseau de nuit, peut-être. Un chat dans la pénombre, possible. Un rat énorme, drôle, mais peu vraisemblable.

« Meh. »
J'insistais en me contorsionnant pour me détacher de l'étreinte poussiéreuse de mon amant d'un soir. Vous savez, j'ai souvent entendu des femmes, et même des hommes, s'exprimer en ces termes : 'Mon homme, c'est une armoire à glace'. Si l'on me demande mon avis, le mien est plutôt du genre armoire à briques, aujourd'hui. Je papillonnais des yeux, sentant quelques particules murales y trouver refuge, en entendant mon armoire personnelle me susurrer à l'oreille sur la chance. Et ma gorge. Je pris conscience alors qu'une fine ligne gelée faisait des avances à cette dernière.

Une lame ? Une menace ? À l'encontre de Théodore et de sa famille... de son bébé....
Un doigt ? Des avances ? Pour Théodore... possiblement déjà marié...
Nous étions en tout cas sous les fenêtres de Théodore, non ?
Alors il ne faisait aucun que c'était après mon frère qu'on en avait. Oui, aucun doute.

Il voulait une réponse, j'allais lui en donner, moi, une réponse. Je peinais cela dit à dire deux mots, alors une phrase entière, c'était pas gagné. Je me focalisais sur l'essentiel, enfin... sur ce que je pensais être l'essentiel : la vie d'un autre quand la mienne est à un coup de lame de la fin.

« Théodore est... à moi. À moi ! Tu touche le touche et je te -Gnih ! »

Je fis la grimace, mot de menace étouffé, m'étant mordu la langue. Peut-être un signe des dieux pour me dire de la fermer. Je tirais ma piteuse accidentée de ma bouche, goûtant le fer du sang, du mien, un instant, avant de la reloger dans son habitat chaud. J’espérais que cœur de pierre aurait compris que j'étais pas content. Je labourais dans le même temps de quelques coups de pieds que j'estimais bien placé, le mur. Le vrai mur. Pas l'homme. Espérant m'y décoller, sait-on jamais que ca pouvait marcher.
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Message(#) Sujet: Re: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptyMar 18 Aoû 2020 - 20:34

"- Nous perdons notre temps. Notre frère va avoir besoin de nous pour abattre la proie. Tue le, ou laisse le, fais ce qui te chante, César, mais agis !". Furieux de m'être laissé distraire par cet imbécile, j'ignore la remarque de mon familier. Cela ne lui plait pas, car elle s'envole pour se poser sur mon épaule. Son poids me calme suffisamment pour que je reprenne mes esprits. Ma lame était toujours contre la gorge de l'adolescent, mais je ne la bougeais pas de place pour autant. Une bonne frayeur apprendrait à ce gamin à se tenir à l'écart de la bouteille pendant quelques temps. Par les dieux, c'était un assassin du Pas de l'Ombre qu'il avait provoqué aujourd'hui, un de sang noble qui plus est, il n'allait pas s'en sortir comme ça ! Minerve n'est pas de mon avis, mais je m'en fiche royalement, en cet instant. Elle saura me le faire payer, en ne m'adressant plus la parole et en disparaissant pendant quelques jours. Elle l'a déjà fait et n'hésitera pas à le refaire. Mais elle reviendra. Elle le fait toujours, car Minerve est César autant que César est Minerve. J'appuie pendant une ou deux secondes la lame contre la peau du jeune homme, et souris en l'entendant protester. Bien, voilà qui devrait le calmer.

L'alcool fait d'énormes ravages, surtout sur de jeunes foies non préparés. La première fois où j'ai été dans un tel état, j'ai fini par m'endormir dans les écuries, sous ma jument. Le réveil a été... éprouvant. Et j'espère que le sien le sera tout autant. Ce que je vois en ce moment est à la fois hilarant et pitoyable. J'ai deux idées en tête en ce moment, continuer mon petit jeu et lui donner une bonne leçon sur la vie, ou m'en aller, tout simplement et aussi silencieusement qu'une ombre. Vu son état, il ne me verrait pas partir, et ne se souviendrait même pas de notre rencontre. Aucune marque, aucune trace, aucun souvenir. La seule chose dont il se rappellera, c'est du choc, mais il attribuera cela à sa précédente chute. Minerve approuve la deuxième solution. Je lui souffle alors : "Va retrouver notre frère. Dis lui que je vais être retardé. Cela ne va pas lui plaire. Ce ne sera pas un problème. Je n'en ai pas pour longtemps. Quelques minutes. Assure lui que la cible sera abattue avant le lever du soleil. Bien. Fais comme bon te semble, sombre crétin. Tu n'écoutes que toi quand tu es en colère."
Minerve s'envole et me laisse seul avec le jeune homme, qui semble avoir retrouvé l'usage de la parole.

Je l'ai d'abord cru muet, ou idiot, vu son imitation répétitive du cri de la chèvre, mais il finit par prononcer quelques mots, d'une voix pâteuse. Il me parla d'un certain Théodore, comme quoi il était à lui, et que, si je le touchais il me... Hein ? Je comprends que ce bruit est un gémissement, cet idiot est incapable de parler sans se mordre la langue. Je soupire et retire ma lame de sa gorge pour la remettre à sa place, bien à l'abri dans son fourreau, dissimulée sous ma manche. Une petite lame ma foi bien pratique, qui s'est révélée efficace dans bien des circonstances. Je le vois mettre des coups de pieds dans le mur et le lâche, mais sans douceur. Je reste cependant proche de lui, pour lui rappeler que la menace est toujours là. Théodore... Ma cible ne porte pas ce nom. Il y a méprise. Je lève les yeux, avisant les fenêtres au dessus de ma tête. Peut-être sommes nous chez le dit Théodore. Je lâche alors un rire moqueur. Il est mignon, ce petit, à vouloir défendre la vie d'un autre alors que la sienne tenait à un fil. Le fil de ma lame, bien entendu.  Et cette lame pouvait revenir trancher la chair à tout moment. D'une voix aussi froide qu'une tombe, et avec l'assurance d'un homme dont la sobriété n'était pas à démontrer, je dis au garçon : "Qu'est ce qui te dit que j'en ai après ton Théodore, petit ivrogne. Qui te dit que je n'en ai pas après toi ? Arrête de lui faire peur. Tu es un assassin, pas un fantôme..". Je lâche un nouveau un rire, du au commentaire de mon hibou. Je reprends alors : "Les dieux sont de ton côté. Cette nuit ne sera pas ta dernière, ni celle de ton cher Théodore, je peux te l'assurer. Je vais même me montrer clément. Je vais te prendre par l'oreille et te ramener chez lui comme le garnement que tu es. Il sera plus en état de prendre soin de toi, que toi de lui. Dans ton état, tu ne ferais pas de mal à une mouche. Voilà qui est mieux..

Ce gamin a de la chance, il doit sa vie au mécontentement de Minerve, et, grâce à ma bonté, il rentrera même chez lui, et profitera d'une bonne nuit dans un lit bien chaud. Il aura tout oublié à son réveil, et recevra la punition de sa vie pour s'être mis dans un tel état d'ivresse. S'il avait été mon fils, et je pense qu'il a l'âge pour, je pense que je l'aurais laissé dans son jus suffisamment longtemps, car j'estime qu'une bonne migraine est déjà une bonne leçon pour s'abstenir de recommencer. Du moins pendant un temps. Je ne pense pas que je l'aurais tué, il a encore la vie devant lui, et qui dit que je ne le reverrais pas dans quelques années, au sein du Pas de l'Ombre. Son courage est exemplaire, et je pense qu'il ferait un bon membre.
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Message(#) Sujet: Re: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptyMer 2 Sep 2020 - 22:15

D'ici trois ans, si pas moins, je serai un pirate à part entière sur l'Audacia. D'ici une dizaine d'années, on parlerait de moi et de mes exploits sanguinaires – ainsi que de mon charisme surnaturel à faire douter de mes origines mortelles, bien entendu. D'ici vingt, mon nom glisserait sur bien des lèvres avec autant d'admiration que d'effroi. D'ici trente, on me chanterait et m'utiliserait pour exemple à suivre ou tout l'opposé. D'ici quarante, j'aurai goûté la moitié des lèvres d'Arven. Les corps, suivraient après cinquante. À soixante, de second des hommes, on me supplierait de passer capitaine au moins une fois – j'aurai joué les inaccessibles jusque là. Enfin passé septante et loin au-delà, avant de rejoindre le panthéon et de devenir le dieu de la fuite de par mon sobriquet, mon corps flétrissant jusqu'à devenir poussière, j'aurai atteint le rang de légende.

Je serai une légende.
Ou bien, je mourrais en ayant voulu jouer au héros sans même comprendre que la fin était à un fil d'avoir raison de moi et de passer de vivant à trépas. On me retrouverait alors le lendemain, gisant contre un mur, regard vide louchant sur la brique, la couleur de mes vêtements partagée entre le rubicond, le clair de lune et le sable d'Arhab. Respectivement : Sang, pisse et gerbe. Alors, on s'interrogerait : étais-je mort avant ou après le coup de lame ?

Bref, la situation puait et ne trouvait pas seulement son origine dans l'odeur qui émanait de moi. Pis encore, je n'en avais aucunement conscience. Seul m'importait, à raison de ne pouvoir me dérober à cette étreinte de pierre, de défendre mon frère et sa progéniture. Frère que j'avais pourtant décidé d'abandonner comme le reste de ma famille plus d'un an auparavant. La lame, si tant est que je soupçonnais son existence, me paraissait illusoire à un tranchant de la fin. Au fond, existait-elle seulement ? Ou bien mon esprit errait—il en terrain sombre et inconnu sous les effets des drogues et de l'alcool transformant mon imagination en labyrinthe mortel ? Difficile à dire. Et parlant de dire, j'étais bien incapable de m'exprimer correctement comme s'en rendit compte cœur de pierre que j'assommais précédemment de bêlement et qui, à présent, et dans ma conscience tordue, subissait la contre-attaque 'fatale' de mes coups de pieds.

Et cœur de pierre reprit à mon oreille, ses syllabes, consonnes et voyelles, décousues, ricochant tristement dans les dédales désertiques que représentaient présentement mon cerveau ou – en tout cas – ma capacité à comprendre, à analyser ou plus primaire encore : mon instinct de survie.

Pas Théodore, mais moi ? Aucun sens. Non, monsieur, aucun.

« Peuquoi ? » Pourquoi. Répétons ensemble : POURQUOI. « Pourquoi ? » Yes, we did it, c'est gagné, c'est gagné, oui, c'est gagné. Ma langue semblait peu encline à se laisser aller à un trop-plein de stupidité ou à un excès de mocheté qui sortiraient plus encore de mes lèvres. Comme si cette dernière savait que dans un futur proche, inévitablement, elle goûterait à l'affront de revoir passer par morceaux spongieux et fumet nauséabond ce que j'avais ingurgité la veille dont elle tentait de repousser cette rencontre en dialoguant joliment. Cela, réveillerait-il seulement mes sens ? Meh... J'en doutais. Il mentionna ensuite les dieux. Les murs les priaient aussi. Dommage, je ne m'en souviendrais pas demain. Tant mieux, peut-être. J'entendis le prénom Théodore, ce dernier arrivait à lui seul à me tenir éveiller alors que mes pieds et mes sens menaçaient tous de me laisser tomber. Littéralement. Chez lui. Ramenez chez lui, ajouta t-il. Mais chez qui ? Le mur ? Théodore ? Ah ça non alors.

« Non ! Pas Théodore ! » Je protestais. Je pouvais passer pour un fou à 'vouloir Théodore' tout en désirant le chasser par un sévère refus. Je me tournais sur moi-même, ma joue souffrant d'avoir trop embrassé le mur, égratignée, blessée, saignée. Et j'envoyais ma main voler vers la présence ressentie dans mon dos sans savoir si j'allais pourfendre l'invisible mur en déplacement, quelque chose ou bien encore le néant. Je m'aperçus alors et seulement alors que j'étais 'libre' de mes mouvements. L'étreinte avait cessé. Une partie de mon corps, pourtant, mon dos, mes côtes, mon flanc, refusaient de quitter la paroi complètement.

Les murs exercent sur le vivant un pouvoir d'attraction considérable quand la tête est trop légère et le corps trop lourd. Mon cas.
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Message(#) Sujet: Re: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptySam 5 Sep 2020 - 20:21

Je suis un homme ayant déjà vécu tant d'années. J'ai vu des choses horribles, et en ai commis bon nombre d'entre elles. Cela fait-il de moi un être mauvais ? Je n'en suis pas sur. J'agis au nom des dieux, j'accomplis leur volonté, et c'est cela qui fait battre mon cœur, qui me pousse à me lever le matin. Grâce au Pas de l'Ombre, mon existence, tout sauf ordinaire, est terriblement excitante. Se marier, avoir des enfants, peuh ! Quel ennui ! Je suis une Ombre, un assassin craint de tout ceux qui ont des ennemis.  Et je ne compte pas m'arrêter là. Je serais une Ombre telle qu'on en a encore jamais vu. Une Ombre dont on racontera les histoires autour d'un verre. Prendre la tête du Pas ? Cela ne m'intéresse pas, du moins, pas pour le moment. J'ai déjà tout ce que je désire, sauf un dernier petit détail... La renommée. Messire César de Viveplume, frère cadet du baron de Viveplume et talentueux ingénieur en armement... Ce sera pour la lumière, pour le jour. La nuit est réservée à celui dont seuls les frères connaissent le nom, celui dont la lame tranche la vie dans l'ombre... Celui qui vit pour en voir mourir d'autres. Tous évoqueront cet homme un jour, que ce soit avec admiration ou avec crainte, et continueront à le faire bien des années après son décès. Je serais cet homme.

Je serais une légende.
Ou bien, je me retrouve à devoir ramener un enfant ivrogne à sa famille, loupant ainsi l'occasion rêvée de prouver à mon frère de l'Ancrage que Sombreciel compte dans ses rangs le meilleur des assassins. Je serre les poings. Je serais la risée de tous si je laisse passer cette chance. On parlera de moi comme étant le filet troué du Pas de l'Ombre. Il n'en est pas question. César, les dieux sont avec toi ! La cible fait demi tour ! Sans doute l’œuvre de notre frère !. Je lâche un soupir de soulagement. Même s'il marche vite, cela me laisse quelques minutes pour me débarrasser de cet encombrant garçon, et d'exécuter mon travail en toute sérénité. Minerve a raison, les dieux sont bienveillants ce soir. Ils veulent me voir devenir une légende parmi les Ombres. Cette deuxième chance accordée, je ne la laisserais pas passer. Tuer ou laisser partir le garçon ? Si les dieux sont avec moi ce soir, je vais lui faire croire qu'ils sont également avec lui. Ainsi en ai-je décidé. La lame quitte à regret la peau tendre du cou du jeune homme, et je lui annonce d'un ton froid qu'il ne mourra pas ce soir. Je m'attendais à des remerciements, mais je fus bien surpris quand il me répondit un "Pourquoi" avec une voix pâteuse. Je serre les dents, Minerve me rassure. J'ai encore le temps de le faire partir :"- C'est ainsi, contente toi en. Tu ne me reverras que le jour où les dieux auront souhaité ta mort, petit. En attendant, profite en pour apprendre à tenir l'alcool. Le fils que je n'ai jamais eu aurait été plus résistant que toi, c'est certain."

- Je viens de voir notre frère. Il suit la cible et s'assure de le conduire droit vers toi. Tu as encore un peu de temps pour nous faire honneur. Bien.  Si je ne me suis pas débarrassé de ce jeune homme avant l'arrivée de ma cible, j'aurais un témoin sur les bras. Même si je doute qu'il se rappelle quoi que ce soit de cette nuit, je prends mes précautions. Je rabats ma capuche sur ma tête et dissimule le reste de mon visage sous une légère cagoule. Je devrais le tuer, ou l'éloigner. Mais une partie de moi a envie de lui imposer une leçon dont il se souviendra toute sa vie. Ne te balade pas tout seul dans les rues de l'Ancrage, on peut y voir d'horribles choses. Ou un mur, vu sa position. Il n'a visiblement pas compris qu'il est libre de ses mouvements et continue d'embrasser pitoyablement les briques. Je sais que, même si tout ce qui va arriver ne sera pas mémorisé par sa pitoyable cervelle d'ivre gueux, une partie restera suffisamment ancrée pour lui causer quelques cauchemars. Cela me suffit. Tout en observant la rue, je lui annonce que je vais le ramener auprès de sa famille, après avoir abattu ma cible bien entendu, mais je passe ce dernier détail sous silence.

J'aurais du le surveiller également. Je pensais qu'il aurait été heureux de retourner chez ce Théodore. Il m'aurait remercié. J'aurais certes tué un homme ce soir, mais j'en aurais sauvé un autre en le ramenant chez lui, une belle perspective pour un homme voulant devenir une légende. Mais j'aurais du le surveiller. Je sentis son mouvement avant de le voir, ce qui me fit instinctivement reculer d'un pas. Son ivresse rendit son geste mou et mal assuré. Il toucha cependant mon épaule, mais pas suffisamment fort pour me faire le moindre mal. Il protesta contre mon offre généreuse. Pas Théodore ? Qu'est ce qui ne va pas chez lui ? "- César, nous n'avons plus le temps. La cible se sent menacée. Il a compris qu'il était suivi.". Allez confier un tel contrat à un jeune assassin... Même formé, il faut du temps avant que l'Ombre prenne pleinement confiance dans ce qu'il fait, surtout quand il ou elle joue avec le Hasard, comme le frère qui a eu besoin de mon aide aujourd'hui. J'entends les pas rapides et la respiration hachée de l'homme apeuré qui s'approche. Je dois agir maintenant. Je me tourne vers le jeune homme et, avec un coup dans l'arrière du genou, je le force à s'asseoir. Je n’ai pas le temps de m’excuser pour la douleur occasionnée. Je lui fourre une petite gourde remplie d'eau dans les mains et lui dit : "- Bois ça, et reste ici sagement. Je reviens. Mon hibou veillera sur toi et t'empêchera de faire la moindre bêtise. Et je suppose que "ton hibou" n'a pas son mot à dire dans cette histoire... Prends garde, si j'ai su retenir ma lame, elle n'en fera pas de même avec ses serres. Ca, tu me le paieras César." Le hibou me rejoint et se pose face au jeune homme avec un élégant coup d'ailes. J'espérais qu'elle fasse tout pour se montrer menaçante, mais elle n'en fait rien. Elle se lisse tranquillement les plumes, tout en gardant un œil sur son "protégé". Pourquoi est ce que j'ai fais cela ? Sans doute parce qu'il aurait pu être mon fils... Je ne vois que ça. Ma cible est presque là, et évolue à présent au pas de course. Je dois agir.

Alors que l'homme arrive à ma hauteur, je l'attrape par le col et en quelques secondes, c'est terminé. Pas un cri, pas un son, la perfection. Je croise le regard de mon frère, campé sur le toit. Il hoche la tête, visiblement satisfait et, je l'espère, admiratif d'avoir assisté à une telle démonstration de discrétion et d'efficacité. Lui aussi a bien fait son travail, sans lui, la cible n'aurait jamais croisé mon chemin. Il ne tarde pas à disparaitre dans l'ombre. Nous nous retrouverons plus tard pour en parler. J'allonge l'homme dans un coin, et le dissimule avec sa propre cape. Cela suffira pour l'instant. Je n'ai pas le temps de le faire disparaitre d'une autre manière, j'ai un ivrogne à éloigner d'ici. Plus il restera ici à contempler ce que j'avais fait, et plus il aura de chances de s'en souvenir. J'essuie ma lame couverte de sang et la range avant de rejoindre le jeune homme. Minerve s'écarte et je m'agenouille face à lui. Je lui dis : "- Il faut savoir ce que tu veux. Chez Théodore ou ailleurs, mais décide toi vite. Ma bonté a ses limites. Quel est ton nom, petit ? "
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Message(#) Sujet: Re: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptyDim 27 Sep 2020 - 13:38

Hic.
Un son d'ivresse plus que de peur ou de surprise. Mon regard était toujours hagard alors que j'observais l'infiniment petit de l'existence d'une vie en mouvement comme l'infiniment grand des possibilités de la mort qui l'emporte. Spectateur d'une scène à couper le souffle, littéralement, je ne garderais que peu de souvenir, sinon un trou noir et des sensations dans le corps, pourtant.

Mon amant d'un soir, au baiser rugueux et froid et aux propositions tout sauf alléchantes, avait desserré son étreinte plus tôt avant de m'obliger à prendre confort sur le sol d'un mouvement brusque derrière mon genou droit. Je me retrouvais ainsi déséquilibré, chutant, le coeur se soulevant, puis assis par terre, le cul douloureux, sur des pavés imprégnés par l'humidité et la fraîcheur de la nuit. Le silence fut alors une nouvelle fois brisé par mes jérémiades. Je maugréais entre deux hoquets, palpant la gourde que coeur de pierre m'avait placé entre les mains avant de la porter à mes lèvres sans me poser de question. Un poison aurait pu m'emporter facilement en cette nuit, mais il n'en fut rien. L'ivresse poursuivrait-elle sur sa lancée, dans ce cas ? Aucun goût particulier ou chaleur euphorisante ne fut décelée par ma langue alors que le liquide poursuivait son pèlerinage en dévalant ma gorge. Ce n'était que de l'eau, m'indiqua mon cerveau avec un temps de retard. Un temps qui aurait pu être fatal, mais encore une fois, tout cela ne comptait pas présentement. Je m'essuyais d'un coup de main sale la bouche, louchant sur la petite silhouette de bec, serres et plumes en face de moi.

L'infini de la nuit me répondit par un regard ambré alors qu'un corps lourd s'effondrait à quelques pas sur le côté. Ce n'était pas la première fois que plumage du soir assistait à cela, visiblement. Témoin des dieux ou familier d'un homme, cette question n'avait pas sa place en cet instant. La scène s'était jouée en moins de temps qu'il ne m'aurait fallu pour hoqueter. Ombre parmi les ombres, il était doué, ce mur-là n'avait pas son pareil pour faire tomber. Ivrogne parmi les ivrognes, je ne pouvais qu'admirer l'efficacité troublante du chatoiement de la lame que mes mirettes avaient entraperçu entre deux battements de cils. Une musique monta alors en moi, celle d'une souris de couleur, qu'on attrape par la queue et qui finit mal. La forme plus loin, au sol, corps lourd dépossédé du souffle léger de la vie, avait connu le même sort à peu de chose près. Un liquide sombre se répandait en dessous et autour d'elle. Du sang. Même ivre, même au coeur de la nuit, il était facilement identifiable. Il était, quelque part, beau. Et plein de force. La vie qui s'écoule...

Regard d'ambre s'éloigna et Coeur de pierre s'abaissa face à moi. Hic. Mon regard plein d'ivresse coula doucement de l'ombre noir du sang au sol jusqu'à lui. Je ne voulais pas terminer ici. Le boulier à l'arrêt dans mon crâne fit ses placements et ses calculs. La vie à droite, la mort à gauche. Je devais faire quelque chose. Allez savoir, je n'avais certes pas toute ma tête, mais le sang me faisait l'effet d'une gifle. Je l'aimais. De loin. Pas sur moi. Ni sur Théodore.

« Pas Théodore. Pas de mal à Théodore. » Bouche pâteuse, esprit embrumé, mais supplice perceptible. Ca guerroyait férocement pour retrouver un peu de clarté dans ma caboche. « Taverne de la Rose. » Oui, je devais retourner là... loin d'ici. Éloigner le sang de Théodore. Éloigner le danger ambré d'ici comme de ma personne. Danger. Le mot fit ricochet en moi alors que je portais une nouvelle fois un regard sur le liquide opaque et sacré plus loin. Danger. Nom. Donner un nom, pas le mien, une nouvelle cible, pas Théodore, n'importe lequel : « 'Zéchiel Claird'lune » massacrais-je, n'arrivant pas à prononcer le nom de celui à qui j'avais envoyé une lettre il y a quelque temps. Ce serait dommage s'il lui arrivait quelque chose avant que je n'ai pu lui faire des choses, mais mieux valait lui que moi, Théodore ou une personne pour qui j'avais de l'affection, ne serait-ce qu'un peu.

Je tentais de me relever, mais vacillais sur le côté. Ma respiration était lourde alors que je tentais de puiser dans mes forces pour m'extirper de là. La gourde tomba à terre, ouverte, et l'eau qui y restait alla rejoindra le liquide sombre pour s'y mêler. Les lunes se détachèrent de quelques nuages et le rouge rubis étincela au sol alors que je captais l'abysse des yeux noirs du mur, non, de l'Ombre. Mes sens me revenaient, mes instincts aussi. Il me fallait partir.

Partir avant de tomber plus bas.
Règle de base : marche ou crève.
Mise en application immédiate du protocole de survie.
Se lever. Marcher. Courir.
Défaillance système : problème technique dans les jambes.
Incapacité de se mouvoir correctement.
Tentative d'évasion : échec de la mission.
Cause : alcool et drogue.
Se souvenir de cet effet-là.
Oublier le reste.
Oublier.
Etat critique : évanouissement.
Néant.
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Message(#) Sujet: Re: Pas toucher, pas toucher, pas touche ! Pas toucher, pas toucher, pas touche !  EmptyDim 27 Sep 2020 - 19:30

Le regard baissé sur le corps, le chasseur observe la proie qu'il vient d'abattre. Le chasseur, dans ces moments là, ne ressent rien d'autre qu'une profonde sérénité. Un sentiment d'accomplissement et du devoir bien fait. Le chasseur essuya la lame de son arme, encore maculée de sang et redevint César de Viveplume... Pour un temps. "- Nous en avons fini, allons nous en. Non, je ne vais pas laisser le petit ici. Pas après ce qu'il a vu. Par pitié César, ce n'est qu'un gueux. Son sort nous importe peu. Pars devant, je te rejoindrais.. Minerve ne bouge cependant pas une plume et reste plantée là, à me regarder droit dans les yeux. Je sens son impatience, et elle a raison. Rester ici peut être dangereux, surtout après ce que j'ai fait. Lorsqu'on découvre un corps, on va instinctivement tourner le regard vers la personne vivante à ses côtés. Je pourrais laisser le petit ici, avec mon couteau dans sa main. Il finira aux cachots pour meurtre... Mais... Je n'en ai pas envie. Ce garçon ne m'a rien fait, si ce n'est qu'il m'a dérangé au pire moment. Il était ivre, ce qui n'est pas tellement une excuse en soi mais... Allez savoir, il y a un petit quelque chose dans ses yeux qui me rappelle le César adolescent en pleine puberté, avide de rébellion et de découvertes sur la vie. Ce garçon a finalement de la chance. En temps normal, jamais je n'aurais prêté attention à un gueux ivre allongé sur les pavés, j'aurais même été dégouté. Mais là... J'ignore encore pourquoi et sans doute n'en aurais-je jamais la réponse, mais je sentais que je devais l'aider. Comme une dette, après ce que je lui avais imposé. Un meurtre, c'est traumatisant, et le laisser seul pourrait mener à de graves conséquences, autant pour lui que pour moi, dans l'éventualité où il se souvienne de moi.

Je m'agenouille face à lui, et lui demande son prénom, ainsi que l'endroit où il habite. Il continue de me parler de son Théodore, me priant de ne pas lui faire de mal. Puis il me souffle enfin le nom d'une taverne, et pas n'importe laquelle. La Taverne de la Rose. Je connais cet endroit, pour y avoir passé beaucoup de mon temps libre pendant ma formation. Un repaire pour les voleurs, les assassins, et les pirates. Je jette sur le garçon un regard nouveau. Je ne le connais pas, mais il semble être du milieu dans lequel nous, les gens peu recommandables, évoluons. Il balbutia un nom que je compris à peine. Cela n'a pas d'importance. Je sais où le ramener, quelqu'un le reconnaitra forcément là bas. En attendant, ça sera "Petit" ou "Ivrogne prépubère". Minerve s'envole pour se percher sur une fenêtre. Je comprends que, malgré sa rancœur, elle nous accompagnera. Je me tourne vers le garçon et lui dit :" - Je te le promets, tant que Théodore n'aura pas de contrat sur sa tête, je ne le toucherais pas. En attendant ce jour merveilleux, je te ramène chez toi. "

Je commence à me redresser pour chercher notre chemin des yeux, quand un bruit sourd me fait sursauter. "Bravo. Deux victimes pour le prix d'une.." Je tourne la tête pour voir ma gourde, par terre, en train de se vider de son eau et l'ivrogne, inanimé, ronflant doucement. Rha... La tâche ne va pas être facile, si le garçon ne m'aide pas. "Il a tenté de se lever. C'était plutôt comique, on aurait dit un veau venant de naitre. ". Minerve, amusée, s'est posée prêt du garçon et le tâte du bout d'une serre. Elle appuie sur la joue du jeune homme, cherchant à obtenir une réaction, en vain. "C'est mou, et ça sent mauvais. On devrait le laisser là, ou tu vas garder son odeur pendant des jours. Je te préviens, je ne t'approcherais plus tant que tu n'auras pas pris suffisamment de bains pour vider un lac. ". J'ignore le commentaire de mon hibou et, après avoir ramassé ma gourde, j'attrape le garçon pour le hisser sur mon dos. Son poids me surprends, il est plus robuste qu'il en a l'air, mais cela devrait aller, la Taverne n'est pas loin. Minerve a raison, son odeur me fait froncer le nez. Dégouté, mais déterminé, je commence à marcher, non sans avoir accordé un dernier regard à ma cible gisant sur le sol. Je prierais pour lui ce soir, je suis peut être un assassin, mais je ne suis pas sans cœur pour autant.

Le chemin me semble étrangement long, sans doute à cause du poids sur mes épaules, qui me parait de plus en plus lourds. Ajoutez à cela l'adrénaline qui redescend... La Taverne de la Rose ne tarde pas à apparaitre. J'ajuste ma capuche et ma cagoule afin de bien dissimuler mon visage, et avance devant l'entrée. Je ne tiens pas à entrer dans la Taverne, ou je risque d'attirer tous les regards. J'ai eu mon lot de ragots, je n'ai pas envie d'en rajouter un de plus. Je dépose doucement le garçon sur le sol et lui dit : "En espérant que tu auras tout oublié à l'aube." Je sais qu'il ne m'a pas entendu, mais sait-on jamais. Avec tout l'alcool qu'il a dans le sang, cela m'étonnerait qu'il se rappelle quoique ce soit de sa folle soirée. Je me redresse enfin et toque vigoureusement à la porte, avant de m'éclipser en courant. Dissimulé dans l'ombre, je regarde la porte s'ouvrir et des bras vigoureux emporter le garçon dans un flot de jurons et d'éclats de rire. En voilà un qui va se rappeler de son lendemain de soirée et de sa gueule de bois. Cela lui servira de leçon. "C'est bon, tu es satisfait ? On peut rentrer maintenant ? J'ai faim, et j'ai envie de manger quelque chose de plus raffiné qu'un de ces rats qu'on trouve dans les caniveaux. " Minerve se pose sur mon avant bras et, après avoir chatouillé une de ses aigrettes, nous prenons le chemin de la Cour des Miracles. Je n'ai qu'une hâte, me débarbouiller et boire un bon verre. Voilà de quoi terminer cette soirée qui a été plus que mouvementée.
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