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 L'étoffe de la curiosité

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Tim l'Escampette
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Message(#) Sujet: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyLun 13 Juil 2020 - 20:08


Livre I, Chapitre 2 ▬ Trois petits tours

L'étoffe de la curiosité

Rodrigue Belorme & Tim l'Escampette


10 avril 1000



Statut du RP : privé
Résumé : Peu de temps après être sorti d'une boutique, paquet sous le bras, Rodrigue se fait percuter par Tim - lequel a visiblement beaucoup de questions à lui poser sur ledit paquet. Cette rencontre serait-elle une mise en scène ? Et cette curiosité alors, d'où vient-elle ?
Recensement :

Code:
• [b]10 avril 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t376-l-etoffe-de-la-curiosite]L'étoffe de la curiosité[/url] - [i]Rodrigue Belorme & Tim l'escampette[/i]
Peu de temps après être sorti d'une boutique, paquet sous le bras, Rodrigue se fait percuter par Tim - lequel a visiblement beaucoup de questions à lui poser sur ledit paquet. Cette rencontre serait-elle une mise en scène ? Et cette curiosité alors, d'où vient-elle ?
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyLun 13 Juil 2020 - 20:24

L'Audacia se trouvait à quai pour deux semaines. C'était un laps de temps idéal (pas trop court ni trop long donc) pour se dégourdir les jambes, pour voir ou  retrouver quelques visages familiers à la Taverne de la Rose, un moment idéal aussi pour écouler ses gains de nombreuses façons. C'était également durant ces moments là que je me disais avoir bien fait de prendre la poudre d'escampette en janvier 999. Jamais, depuis, je n'avais regretté ce choix, ma décision, et jamais, je le savais, je ne la regretterais. Je ne comptais pas regarder en arrière... J'avais perdu des liens, j'avais coupé des fils de mon existence et ce de façon volontaire. Seule la crainte tenace qu'on m'arrache à cette vie emprunte de liberté résidait encore en moi alors que je marchais avec prudence dans les rues et ruelles de la ville basse. Je parvins à la ville haute en rasant les murs avant de relever le nez pour poursuivre ma route en me disant que je paraîtrais certainement moins louche et attirerais surtout moins l'intention ainsi.

Je paraissais presque à l'aise quand mes pas s'arrêtèrent soudain à un angle de rue et que ma tête sembla se faire d'un coup sucer par un poulpe. Poulpe qui descendit, j'eu l'impression, directement dans mon estomac quand je réalisais qu'il s'agissait de mon frère - là-bas plus loin. Mon frère, Théodore ! Criais-je en moi-même, ma langue devenue trop sèche pour oser prononcer le moindre mot. J'avalais difficilement avant de retourner dans les ombres de la petite ruelle où j'y trouvais un semblant de soulagement, de paix aussi, de me savoir à l'abri des regards, surtout du sien.

Mes yeux rivés discrètement sur la devanture devant laquelle il se tenait, je l'observais telle une araignée tissant sa toile et attendant patiemment que proie s'y colle pour m'y jeter dessus. Théodore rentra dans la boutique 'L'Aiguille d'Or' puis n'en ressorti plus... L'attente fut longue mais finie par porter ses fruits quand un homme à l'air assez distingué pour qu'on ait envie de le plaquer contre un mur et de le dépouiller fit son apparition – ou bien c'était l'envie qu'il m'inspirait, allé savoir. La devanture ayant des airs de racoleuse avec ces jolies vêtements tout sauf bon marché, le nouvel entrant devait sans aucun doute possible avoir une jolie bourse sur lui. Mais sa bourse n'était pas ce que je cherchais en cet instant, c'était la connaissance que je désirais alors qu'il fallu une autre longue attente pour que l'inconnu -à première vue- ne remette le nez dehors avec un paquet sous le bras.

J'attendis encore un peu, rien qu'un peu. J'attendis qu'il s'éloigne. J'attendis d'être certain que Théodore ne ressorte pas lui courir après pour je ne sais quelle raison. J'attendis que sa silhouette se soit suffisamment éloignée pour me décoller de ces ombres confortables afin de le suivre. J'attendis encore un peu, juste un peu, zigzaguant entre les personnes sans perdre ma cible de vue. Enfin, j’accélérais le pas, plus vite, encore plus vite, jusqu'à le percuter Ô ciel si maladroitement que le paquet en tomba à terre – moi avec, triste hasard, vraiment.

« Excusez-moi ! J'étais si pressé que je ne regardais pas devant moi, » me plaignis-je fort poliment en me relevant avec peine comme si l'impact m'avait sonné. Venez sur l'Audacia, un mois même pas et vous avez le pas souple même en marchant penché. Je fis mine d'attraper le paquet pour le lui rendre, l'étoffe qu'il contenait dépassant un peu.

« Ça a l'air coûteux, j'espère que la chute ne l'aura pas sali.... » Étais-je sincère ? J'en avais tout l'air, alors que je posais mes mirettes sur le visage de l'homme en me mordillant la lèvre pour demander mille pardons.

Le poulpe qui était entré plus tôt dans mon crâne et était descendu directement dans mon estomac remonta alors dans ma gorge. Je le connaissais.
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyLun 13 Juil 2020 - 21:03

Une journée comme les autres, avec des cours qui se succédaient, les élèves étaient studieux, comme à leur habitude... Heureusement que j'avais quelques fortes têtes sous la main pour m'occuper, sans eux je m'ennuierais à coup sur. Une journée donc banale, mais comme je les aimes. C'est bien de jouer aux héros, de se frotter au danger, de combattre l'injustice, mais se poser de temps en temps était bien aussi. J'avais assez rendu service en étant policier, je pouvais maintenant me rendre utile autrement, en enseignant. L'art du combat est quelque chose de sérieux, qu'il ne faut surtout pas sous estimer. J'ai assez vu de boules de feu incontrôlées pour savoir qu'il fallait travailler cet art avec beaucoup de concentration. La matinée s'est déroulée sans trop d'encombres. Les seules flammes qui ont manqué de me roussir le cuir chevelu ont finalement fini sur le mur. Un dernier cours en début d'après-midi, et me voilà libre. J'ai quelques projets en tête. C'était bientôt l'anniversaire de mon père, et je compte lui envoyer un beau cadeau. Ma mère ne cesse de se plaindre sur le fait que mon père porte toujours les mêmes bottes, malgré le fait qu'il ait d'autres chaussures. J'ai donc pour idée de lui prendre une paire de bottes similaires aux siennes, mais neuves et plus distinguées. Je pris donc la route, accompagné de Fengo qui veut se dégourdir les pattes, pour la Ville Haute. Ma bourse est bien remplie, j'ai de quoi faire de beaux cadeaux.

Arrivé dans la Ville Haute, je rencontre le même problème qu'au centre commercial. Où aller ? Je marche pendant un moment, il y a tellement de boutiques, tellement d'artisans, de gens talentueux qui ne demandent qu'à vendre leur travail. Puis, finalement, mon regard se posa sur 'L'Aiguille d'Or'. Je ne connais pas ce magasin, il a du ouvrir récemment. Je laisse Fengo devant l'entrée, en compagnie du sac de pommes que je prenais habituellement quand nous partions ensemble, et entre dans le magasin. Un jeune homme tout souriant m'accueille à bras ouvert, et me présente ses articles. Je ne tarde pas à trouver ce que je cherche. Non seulement mon père aura de nouvelles bottes, mais également une chemise élégante et un pantalon neuf. Tout un ensemble, il sera ravi. Ma mère aura également sa petite surprise puisque j'ai demandé au vendeur de mettre également dans le paquet un ravissant collier. Ma bourse va bien s'alléger, mais, au moins, je suis certain que mes parents seront contents de leurs cadeaux. Je peux bien me permettre ce genre de dépenses. Si Fengo ne m'avait pas rencontré, j'aurais surement eu un écureuil en familier. Toujours à tout mettre de côté pour plus tard.

"- Tu aurais préféré avoir un écureuil ?

- Jamais, mon frère. Tu es la moitié de mon être et jamais je ne regretterais le jour de notre rencontre.

- Encore heureux pour toi, mon frère. Un écureuil, franchement, c'est vicieux comme bête"

Je souris. Avec Fengo, tout ce qui est petit et poilu est forcément vicieux. Il inclu donc dans le lot écureuils, belettes, fouines, martres, rats. Etonnamment, seul le familier d'une de mes élèves, un petit rongeur amateur de salade, n'entre pas dans cette catégorie. Je finis de régler mes achats et, après avoir remercié le vendeur, je sors rejoindre Fengo. Le cerf hume le paquet et après avoir avalé sa pomme, se décide enfin à me suivre. L'avantage de l'avoir comme compagnon, c'est que tout le monde s'écarte à sa vue. Un animal aussi imposant impressionne, et force les gens à s'éloigner pour respecter ce tabou qui me rends la vie plus facile. Fengo marche donc la tête haute, fier de l'effet qu'il provoque chez les autres passants. Je le regarde avec un petit sourire quand, soudain, on me percute violement. Mon paquet tombe au sol. Avec un juron, je me baisse pour le ramasser quand je tombe nez à nez avec un jeune homme. Il s'excuse, bien naturellement. Je le regarde en haussant un sourcil. C'est encore un garçon. S'il avait été un oiseau, j'aurais juré qu'il aurait encore des morceaux de la coquille de son œuf collés sur son postérieur. Quel âge a t'il ? Pas plus de vingt ans. Je ne suis même pas sur qu'il puisse en avoir seize. Je me décide alors à lui donner quinze ans. Un gamin, qui ose ne pas faire attention où il marche. Fengo tape du sabot, tout aussi irrité que moi. Je reprends le paquet, retire la poussière dessus avec un soupir. Bah. Ce n'est pas la faute de ce gamin, je n'allais pas le sermonner pour cela. Je calme Fengo d'une caresse sur le museau et finis par répondre au gamin. Celui ci me demande d'ailleurs si la chute n'a pas sali le paquet. Je lui dis avec un petit sourire :

" - Ce sont des choses qui arrivent. Ce ne sont que des vêtements, il n'y a rien de fragile là dedans. "
Je lève un sourcil. Son regard rencontra le mien et je note qu'il se mordille la lèvre. Tiens donc ? Pourquoi ce geste ? Est ce un tic ?  Je repris : "Un jeune homme si pressé doit avoir une bonne raison de l'être. Ton père ou ton maitre doit surement t'attendre. "

Je serais quand même curieux de savoir pourquoi ce gamin est si pressé à cette heure, surtout s'il a les mains vides. Si j'avais été à la place de son maitre, je ne l'aurais pas gardé s'il est incapable d'arriver à l'heure. La journée est pourtant bien avancée. Fengo est méfiant. Il regarde le garçon avec insistance, et il me souffle que cet enfant est peut être un voleur.  Cela expliquerais sa présence à cette heure dans les rues. Je décide donc de rester méfiant, et ne quitte pas le garçon des yeux. S'il s'en va, tant qu'il ne sera pas éloigné, je le garderais à l'oeil.
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptySam 25 Juil 2020 - 17:30

Je le connaissais, cet homme.

Je le connaissais autant que je la connaissais, elle, cette émotion vive et familière qui venait de s'allumer en moi ; la peur. Elle m'avait frappé le visage à l'instant même où mes mirettes printanières avaient croisé les siennes couleurs des bois - du bois mort. Le choc avait été à ce point violent, emmêlant mes idées de fouine comme un pinceau amateur mélange des couleurs, que mon teint hâlé (obtenu à force  de corvées en plein soleil sur l'Audacia, s'il vous plaît) semblait soudain avoir pris le large, épousant par quelques plaques de-ci de-là, le blanc d'un malade tout sauf imaginaire. Moi aussi, je voulais prendre le large... La sensation d'avoir un poulpe dans l'estomac prêt à s'en échapper par n'importe quel orifice ne me quittait pas alors que je dévisageais l'homme avec des yeux ronds. Peut-être que lui vomir dessus me rendrait l'usage de la parole ou m'offrirait une raison suffisante d'écourter ce face-à-face qui n'avait lieu que grâce à moi. Fichu moi !

Je le connaissais, oui. Le souvenir de ses vieux traits sérieux restait gravé en moi. C'était un professeur de l'académie que j'avais sous les yeux. Pas le mien, mais je l'avais vu discuter plusieurs fois avec un ami mage. Je l'avais trouvé alors fort charmant. De loin, sûrement, je l'aurai toujours trouvé aussi plaisant qu'auparavant, mais là, aujourd'hui, aussi près – et avec ce poulpe coincé à présent dans le gosier - il me donnait envie de gerber. C'était aussi un crétin de mage qui avait éteint l'étincelle de vie de quelques pirates par des 'boules' de feu lors d'un abordage le mois dernier. Il avait morflé ce jour-là, je l'avais vu à distance, et j’espérais qu'il en morflait encore.

Peut-être était-ce de songer à sa blessure et au désir qu'il en ait morflé et en morfle toujours qui apaisa le poulpe en moi. En tout cas la peur primaire qu'il ne m'arrache à ma liberté passa doucement à l'arrière-plan tandis que je retissais au plus vite les fils de mes mensonges prochains pour obtenir des réponses. Notons toutefois que ma subite 'crainte' tombait à point nommé devant sa mine renfrognée et son familier qui claquait des sabots comme s'il souhaitait, lui aussi, me rentrer dedans. Un cerf, c'est imposant, certes, mais ca se fait aussi manger. Je veux un loup, pensais-je sur le vif alors que le professeur calmait les ardeurs de sa moitié.

Je prêtais ainsi oreille à ce qu'il venait de dire... ou à ce que j'avais réussi à entendre après cet état de paralysie mentale momentané qui aurait plu à beaucoup de monde sur l'Audacia, j'en étais certain parce que 'Tu causes trop l'Escampette, zouzouzou !'.

« Merci de votre compréhension quand bien même ça n'excuse rien, j'aurai dû regarder devant moi, lui répondis-je poliment en affichant un sourire désolé, expression de nouveau accessible après ce petit couac. Je rentre d'un... rendez-vous, voyez-vous, j'ai la tête ailleurs, lui racontais-je cette fois en affichant un sourire plus bête, plus enfantin, du genre qui vient de découvrir des choses, du genre qu'on veut frapper quoi. J'avais surtout rendez-vous avec moi-même, mais passons. On s'en fichait un peu de ma vie, surtout de ce que j'en inventais et si je poursuivais dans mes histoires de gamin fou d'amour c'était pas les pirates qui risquaient de me sortir des 'zouzouzou !' comme on balance à une mouche, mais l'homme devant moi. Hors, cet homme, j'en avais quelque ver à lui sortir du nez. »

« Dites, ca viendrait pas de la nouvelle boutique, vos achats, le 'Fil d'Or' ou quelque chose comme ça ? »
Repris-je d'un ton fort curieux qui était vrai cette fois. Je connaissais déjà la réponse pour l'avoir observé un moment jusqu'à presque m'en pisser dessus, mais peut-être développerait-il cette dernière. Je l’espérais en tout cas.
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyDim 26 Juil 2020 - 20:31

Par les dieux, qu'est ce qu'il a, à me regarder comme ça ce gamin ? J'aurais été à la place de son père, je lui aurais mis une bonne paire de taloches pour lui apprendre le respect à ses aînés. Cela ne se fait pas de fixer les gens comme ça, encore moins quand on est aussi jeune ! Mes élèves, du moins pour la plupart, ont appris ce qu'est le respect. Je fronce les sourcils, irrité par une telle audace. Fengo me souffle alors à l'oreille qu'à son âge, je n'étais pas non plus un exemple, et que, même encore aujourd'hui, il m'arrivait d'être aussi irrespectueux. Je lui demandais de me donner un exemple et, sans hésiter, il me parla de ce vieux papy qui parlait de la pluie et du beau temps avec le boulanger, à Edenia, alors qu'il y avait toute une file d'attente derrière lui. Je me rappelle alors avoir pesté, mais beaucoup d'autres l'avaient fait aussi... Fengo me dit que ce n'est quand même pas une excuse, j'avais manqué de respect à mon aîné, je n'avais par conséquent pas le droit d'en réclamer de la part de ce gamin. Je lance un regard froid à mon cerf qui, satisfait, agite les oreilles. Je reviens vers le garçon qui continue à s'excuser, me disant qu'il aurait quand même mieux fait de regarder devant lui, sur ce point je ne pouvais pas le contredire. Il m'avoua aussi qu'il sortait d'un rendez vous.

Surpris, je lève un sourcil. D'habitude, c'est pour aller à un rendez vous que l'on se presse, pas quand pour en partir... Sauf si... Fengo souffle bruyamment par les naseaux, méfiant. Il est persuadé que ce garçon me ment, ce dont je ne doute pas une seule seconde. Je décide de passer sur cette vérité dissimulée derrière ce grossier mensonge. Je réponds donc au jeune homme, avec un ton taquin :

"- Elle ne devait pas être à ton gout, pour que tu t'éloigne aussi vite d'elle. N'ai-je pas raison, petit ?"

N'empêche, je le comprends, si la personne que j'ai en face ne me convient pas, je préfère partir que de rester et de  passer une horrible soirée. Cela m'est déjà arrivé. Une ancienne amie de l'académie, que je trouvais séduisante à seize ans, m'a écrit il y a quelques années, pour prendre de mes nouvelles. Quand nous nous sommes vu, j'ai constaté que le temps n'avait pas joué en sa faveur. Ce que j'ai fait a de quoi me rendre honteux, mais je l'ai fait sans hésiter : j'ai demandé à Fengo de faire semblant de boiter pour prendre congé. Je n'ai depuis pas de nouvelles de cette femme, mais j'espère sincèrement que, malgré ses deux dents de devant manquantes, elle a pu trouver l'amour.  Fengo me ramène à la réalité et m'ordonne d'être plus vigilant. Lui ne quitte pas le garçon des yeux, et surveille tout particulièrement ses mains. Je suis rassuré de savoir que j'ai une paire d'yeux sur qui compter, je me détends légèrement... Jusqu'à ce que le garçon me parle de mon paquet. Il me demanda s'il venait de cette nouvelle boutique, dont il écorcha le nom. Je me dis tout d'abord qu'il a l'intention d'aller cambrioler l'endroit à la nuit tombée, puis me dit aussi qu'il cherche peut-être un cadeau pour une demoiselle. Je décide de lui laisser le bénéfice du doute, après tout, le propriétaire doit avoir de quoi se protéger contre les vols, espérons le. Je réponds donc :

"- Hum... Cela vient de l'Aiguille d'Or, tu n'en étais pas très loin. Une boutique ma foi bien sympathique. Le propriétaire est un homme de gout, qui sait orienter ses clients vers les bons articles. Pourquoi cette question ? "

Fengo semble prêt à bondir, soit pour charger, soit pour fuir. Je reconnais son tempérament méfiant de proie. Il me souffle qu'il ne sent pas la présence ni l'odeur d'un quelconque familier. Cela est ennuyeux. Un familier permet de deviner sans trop de mal la personnalité de la personne qui l'accompagne. Pas de familier, donc, je vais devoir être doublement prudent, avec ce garçon... Je l'ai bien vu regarder Fengo avec appréhension, mais cela ne me dit pas s'il aura peur de lui ou pas. La présence du cerf dissuade souvent les voleurs de s'approcher de ma bourse, mais un homme téméraire peut très bien passer outre.
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyLun 27 Juil 2020 - 20:02

Diantre, il semblait sur ses gardes le bougre ! Ils semblaient tous les deux sur leur garde. Pourtant, j'avais le sourire d'un innocent, juré craché – après avoir eu l'expression d'un pendu, certes. Peut-être en avais-je trop fait avec ma chute maladroite ou peut-être cet homme avait-il vu que mon jeu de jambes incertaines était justement trop incertain pour être réaliste, qu'importe, je ne comptais pas lâcher prise si tôt, cela n'en serait que plus étrange si je tournais les talons à l'instant. De nouveau 'moi', poulpe calmé ou en attente, je repris de plus belle mes excuses joliment enveloppées d'une politesse toute feinte et pourtant exquise à l'oreille. Je me voulais gentil. Je me voulais maladroit. Je me voulais jeune et insouciant. Tout était parfait pour tromper, alors pourquoi gardaient-ils cet air méfiant ? Avais-je l'air d'un voleur ? D'un malfrat ? Je jurais avoir bien caché ma courte lame - on était jamais trop prudent quand on traversait la ville basse pour se rendre à la ville haute, encore que j'aurai certainement pris la poudre d'escampette si un provocateur m'ayant trouvé faisait le double de ma personne. À côté de ça, je n'étais pas habillé à la mode, mais je n'étais pas le seul du coin à avoir des airs de pouilleux et une grande gueule, encore que là, je la fermais bien, ma gueule. J'aurai pu être quelque peu vexé, si je n'avais pas eu des projets à mener à bien.

Leur regard semblait suspicieux à mon égard alors que je déliais de nouveau ma langue pour poursuivre sur le 'rendez-vous', mais je n'y décelais pas à leur expression le mépris qu'on réserve à la piraterie, surtout après que cette dernière vous ait fait ombrage ou dans la dernière situation, plantage. Ma course, ayant abouti à ses pieds, sembla le mener à l'idée que ma dulcinée rencontrée n'avait pas été à mon goût. J'étais bien tenté de lui donner raison, mais...

« Oh non, elle l'était, son cousin aussi d'ailleurs... » susurrais-je dans un gloussement digne des petites midinettes qui colportent des ragots. Je me devais être insouciant et jeune dans mon rôle, je l'étais sans doute aussi en réalité, alors je ne perdais rien à le mener sur ce chemin. D'autant que j'avais facile à imaginer la scène puisque je la tirais d'une expérience personnelle vraiment vraiment sympathique. Je ne m'aventurais pas à détailler plus le contenu de ce rendez-vous pour 'adultes', pour l'instant en tout cas, sauf s'il m'en donnait l'occasion plus tard.

Et l'occasion se présenta d'elle-même lorsque, après avoir mentionné la boutique, il me corrigea et chercha à en savoir davantage. J'en récoltais aussi une petite information satisfaisante : Théodore était un bon gérant. Cela me faisait chaud au cœur à entendre et j'en souris sincèrement au fond de moi, sourire intérieur qui esquissa mes lèvres. Je repris :

« J'envisageais d'offrir quelque chose à... ces deux-là... après ce qu'on a partagé, je soupirais comme si l’expérience récitée était encore si vivace que l'exaltation que j'en avais tiré ne m'avait pas quitté, mais peut-être est-ce trop osé ou trop tôt me direz-vous. Le rapport qualité prix vaut-il le coup que j'attende d'avoir mis de côté quelques sous ? » demandais-je enfin en faisant tourner les perles scintillantes de mon ancien boulier de bois dans ma tête de gauche à droite, l'une après l'autre, dans un 'tac' 'tac' 'tac' nostalgique. Théodore avait de l'or au bout des doigts et sur le bout de la langue aussi, si il avait appelé sa boutique L'Aiguille d'Or, c'était qu'il y avait une raison.
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyJeu 30 Juil 2020 - 19:51

Ce n'était pas très poli de notre part, de paraitre aussi méfiant envers notre interlocuteur, mais c'était un trait de caractère inné chez mon cerf, et qu'il m'avait transmis au fil des ans. Ce garçon n'est pas forcément un voleur... Je n'ai aucun moyen de le savoir. Si je lui pose la question, j'obtiendrais un "non" catégorique. Alors à quoi bon... Il peut bien comprendre pourquoi Fengo et moi sommes quelque peu sur nos gardes. Je suis un ancien policier, j'ai mis aux cachots bon nombres d'hommes et de femmes qui se prétendaient être de bonnes personnes, mais qui, au final, s'étaient malencontreusement retrouvés avec une bourse inconnue dans leur poche, ou avec du sang sur les mains. Je me rappelle encore d'un type, que j'ai surpris en train d'arracher sa bourse à un honnête autre type. Nos regards se sont croisés et il m'a dit "C'est pas moi, je l'jure." avec un air confus. J'ai ri ce jour là, et lui aussi. Et quand je l'ai emmené en cellule, nous rions encore. Quand il est sorti de sa détention, il est revenu me voir, nous avons bu un verre et sommes devenus de bons amis. Aujourd'hui il fait rire les clients des tavernes d'Edenia contre quelques sous et m'a même avoué qu'il pensait rejoindre la caravane.

Tous les jeunes comme celui-là ne sont pas forcément des voleurs, alors pourquoi suis-je aussi méfiant ? Parce que sa tête me dit quelque chose, sans doute. Mais je suis incapable de dire où et quand j'ai pu voir ou rencontrer ce jeune homme. Edenia, l'académie, ou ailleurs ? Je ne saurais le dire. Mon instinct, répondant à celui de Fengo, me hurlait d'être sur mes gardes. Je décidais cependant de me détendre et fit un commentaire sur le rendez vous de ce garçon, que je pensais raté, vu à la vitesse où il cherche à s'en éloigner. Il me répondit, avec un gloussement, qu'elle était non seulement joli, mais que son cousin l'était également. Je souris, quelque peu satisfait de rencontrer quelqu'un qui partage mes gouts sentimentaux, et qui n'hésite pas à l'annoncer sans honte. Pour ma part, j'ai Fengo qui remplit très bien ce rôle. Ce garçon n'a pas de familier pour cela, et j'admire son courage. Annoncer qu'on apprécie aussi bien la compagnie des hommes que celle des femmes n'est pas une chose facile. Pour peu qu'on tombe sur une personne étroite d'esprit, la discussion peut vite virer à la confrontation. Je lui réponds alors avec un sourire :

"- Pourquoi n'es tu pas resté dans ce cas ? Pourquoi un tel empressement ?"

La discussion pris alors un autre tournant quand le garçon me questionna sur mes récents achats. Je ne compte pas ouvrir mon paquet pour lui montrer mes trouvailles, mais accepte de lui donner quelques détails sur l'endroit et sur le gérant. Je remarquais que ma réponse lui fit de l'effet quand un léger sourire esquissa ses lèvres. Je lève un sourcil. Connait-il le gérant ? Ou la boutique en elle même ? Ou a t'il d'autres projets en tête. Je reste cependant plus détendu que lors des premières minutes de notre rencontre. Le jeune homme finit par me répondre et me dit qu'il espérait acheter quelque chose à ses deux... Comment les décrire... Plaisirs d'un soir ? Non, le soleil est encore haut dans le ciel. Plaisir d'une heure dans ce cas ? Puis j'ouvris grand les yeux quand je compris que le garçon me demande, entre autre, des conseils en amour. Il me demanda en effet s'il était encore trop tôt pour acheter un cadeau à son/sa/ses prétendant(e(s)). Il me questionna également sur le rapport qualité prix. Je hausse les épaules, quelque peu surpris par ces interrogations. Mais ne soyons pas impoli, répondons lui sincèrement :

"- Et bien... Tout dépends si tu as envie de les revoir. Si c'est le cas, oui, pourquoi pas, un cadeau ferait bon effet. Je ne sais pas combien tu as dans ta bourse, mais, si tu vas à l'Aiguille d'Or, tu pourras sans doute trouver un petit quelque chose pour pas cher. Après, les articles sont de bonne facture, le gérant n'a donc pas hésiter à monter les prix sur certains d'entre eux. Tout dépends de ce que tu recherches exactement... Si tu regardes pour un bijou, il vaut mieux avoir quelques économies de côté. Après, rien ne t'empêche d'aller jeter un coup d'oeil et de revenir plus tard, le gérant est un homme suffisamment compréhensif. Il n'est pas du genre à jeter à la porte un client à qui il manque quelques sous. "

J'espère avoir répondu à sa question... Même si je suis surpris qu'il me les pose à moi, et non pas au gérant lui-même. Ses conseils seront beaucoup plus avisés que les miens, assurément. Mais c'est au garçon de décider après tout... J'ai toujours Fengo pour veiller, je peux me permettre de rester quelques minutes à discuter. Cela me change de l'académie.
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyDim 2 Aoû 2020 - 16:15

Ouvert d'esprit ? Dans le même genre ? Familier et bois, un cerf ; du même genre voire les deux, naturellement.
Ce furent les mots et réponse qui toquèrent derrière mes paupières à l'encontre de ce professeur quand il ne fit pas mine d'être scandalisé par mes gloussements assujettis à ce petit (et faux) aveu de romance en petit comité réduit, mais à trois quand même. Mes yeux croisèrent les siens alors qu'il me demandait la raison de mon empressement. C'est le plus simplement du monde et d'un ton évident que je lui répondis :

« Parce que je voulais le dire à mon ami, pardi ! »

Parce que quand on traverse quelque chose d'important, quelque chose qui vous fait battre le cœur à tout rompre, quelque chose qui vous retourne le cerveau, qui met en ébullition vos sens, bon comme mauvais, n'est-ce pas normal d'avoir envie d'en parler à quelqu'un ? D'en conter les moindres détails à un ami ? De partager avec un autre, tout simplement, ses bonheurs et malheurs ?

Non ? C'est mal ?

Moi, lorsqu’était venu 'ce moment', celui de ne faire qu'un avec une personne, celui qui plaît à Mirta, j'avais directement couru les heures suivantes pour raconter et tenir en haleine un mousse ou deux de l'Audacia. Et j'avais raconté mes exploits et découvertes avec tellement d'ardeur que les pointes de leurs oreilles avaient épousé la même couleur que mon visage, le rouge.

C'est ce souvenir de mon innocence envolée que je prenais pour exemple et excuse à ma course-à-terre devant professeur et cerf. Je ne voyais rien de mal à ça, peut-être que certains préféraient ne rien en dire, cacher les choses précieusement, par pudeur ou respect, mais pour ma part, j'avais toujours tenu à en discuter. Je tenais toujours à dévoiler mes expériences. Ou peut-être pensais-je ainsi parce que je n'avais pas trouvé encore la bonne personne... ou les bonnes personnes... ou parce que j'étais un Cielsombrois.... Ou parce que j'aimais parler... Allez savoir.

Quoiqu'il en soit, la conversation se poursuivit, de fil en aiguille, tantôt sur l'Aiguille d'Or tantôt sur les aveux d'un adolescent. Je nageais entre deux eaux pour noyer mon intérêt précis. Et nous naviguâmes ainsi sur des vagues d'informations et conseils. Lancez donc une pierre dans l'eau, ce n'est pas une mais plusieurs ondes qui naîtront pour rider la surface de l'eau. C'est ce que je faisais ici, je jetais une histoire et j'en tirais plusieurs éléments. Et des éloges pour Théodore. J'étais ravi.

« Je vois... c'est bon à savoir, merci, répondis-je faisant mine de réfléchir aux présents et à la relation nouvelle que j'entretenais avec 'ces deux personnes'. Et tout ça, là, j'observais ses paquets, intéressé déjà par sa réponse comme par ce qu'ils contenaient, c'est pour votre amant ? Ou c'est pour vous rapprocher du gérant du magasin, vous avez indiqué qu'il était un homme de goût, l'est-il, au vôtre ? » J'osais, oui !

Soit ma curiosité et mon audace aboutiraient par une fin de conversation aussi fracassante qu'une vague puissante finit sa course avec rage contre le flan d'une falaise. Soit la conversation continuerait, mais j'avais quelque doute sur la jauge de patience que pouvait avoir un professeur face à un adolescent un peu trop osé dans ses propos et questions. De toute manière, qu'il parte ou reste, que la conversation s’achève, j'étais déjà bien heureux d'avoir pu lui tirer ces quelques vers du nez.
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyLun 10 Aoû 2020 - 11:23

Je suis satisfait du chemin que prends ce garçon dans la vie. Ne pas avoir honte de ses préférences est très important si l’on souhaite avancer en toute confiance dans le vaste monde. Dés que l’on se met à penser à ce que les autres pourraient dire, c’est la chute. On se renferme sur soi-même, on se met à mentir, à cacher aux autres sa véritable nature... Ce n’est pas sain. Jusqu’à ce que Fengo entre dans ma vie, j’étais ainsi. Toujours à dissimuler aux autres ce que j’étais. Tel un acteur, je jouais un rôle, espérant plaire et m’intégrer. Puis mon familier est arrivé, et tout a changé. Je me suis accepté, en tant qu’homme différent de ses congénères, et j’avoue que ma vie est bien plus simple ainsi. Je suis maintenant détendu. Un garçon avouant sans honte ses préférences ne doit pas être du genre à mentir. Fengo me souffle de rester attentif. Je peux être détendu sans pour autant exposer mes parties vulnérables. Il y a cependant une chose que je ne comprends pas dans son histoire : c’est pourquoi il cherche à s’éloigner aussi vite de son rendez vous passé. A sa place je serais même resté un peu plus longtemps, histoire de profiter encore un peu de ces deux personnes qui lui ont apporté tant de bonheur le temps d’une heure ou deux. Je lui pose la question, en essayant de faire passer cela pour de la simple curiosité plutôt qu’un réel intérêt. Avec un grand sourire, il me réponds qu’il a hâte de raconter tout cela à son ami. Il me dit cela comme si c’était une évidence ! Sans pouvoir m’en empêcher, je ris, amusé. A son âge, j’aurais sûrement fait la même chose. Maintenant... Disons que si j’ai la chance de partager une nuit avec quelqu’un, je garderais ça uniquement pour moi. Mes histoires de galipettes ne concernent personne. J’hoche donc la tête, compréhensif. J’espère juste pour lui qu’il ne s’est pas montré impoli avec les deux personnes avec qui il a eu rendez vous mais... Apparemment non.

Il changea de sujet sans pour autant s’éloigner de l’ancien, puisqu’il évoqua mes récents achats à l’Aiguille d’Or. Ses questions sont... étrange. Pourquoi me parle t’il de l’Aiguille d’Or avec autant d’intérêt ? Connait-il le gérant ? Je scrute un instant ses traits, essayant de noter toute ressemblance entre les deux hommes. Je ne relève rien de vraiment particulier. Ils se ressemblent sans trop se ressembler. Deux cousins peut être ? Enfin. Je réponds donc aux questions du jeune homme, essayant par la même occasion de le pousser à m’expliquer les raisons d’un tel intérêt. Il m’explique que c’est pour offrir éventuellement aux deux personnes de son rendez vous. Je lui donne donc mon avis personnel, en lui précisant bien que celui du gérant de la boutique serait bien plus précieux. Fengo trouve que les questions sont de plus en plus louches. Cela ne lui plaît pas du tout. Je le rassure. Le garçon a l’air seul. S’il ne l’avait pas été, Fengo l’aurait sûrement senti... L’instinct de survie du cerf m’a sauvé la vie dans bien des situations. Le jeune homme semble assez satisfait de mes réponses. Il a même l’air ravi. J’ignore pourquoi... Mais voilà qu’il me questionne sur ma vie privée ! Quel culot ! Il me demande si ces paquets sont destinés à mon amant. Je note bien qu’il parle de cet amant au masculin. Il a bien compris, sans doute grâce à Fengo, que nous partageons les mêmes préférences en matière d’amour. Je fronce les sourcils, outré par une telle audace. Il ose même me demander si ces achats n’avaient pour but que de me rapprocher du gérant du magasin, et il me demande même s’il est à mon goût. J’aurais été son père, il aurait pris une bonne taloche pour son impertinence ! Fengo souffle bruyamment par les naseaux, tout aussi irrité que moi. Il faudrait apprendre la politesse à ce garnement ! Je décide cependant de ne pas m’énerver. A quoi bon, il ne cherche sans doute pas à être méchant dans ses propos. Il ne me connaît pas, il ne peut rien contre moi. Je suis un mage de bataille après tout. Je laisse échapper un soupir et lui réponds, avec une sorte de demi sourire :

« - Tu ne manques pas de culot, petit. Mais pour répondre à ta question, ces paquets sont pour mes parents. Je n’ai pour le moment pas la chance d’avoir quelqu’un à mes côtés. Je ne cherche pas à me « rapprocher » du gérant de la boutique. Ils sont peu nombreux à partager nos goûts. Jamais je n’aurais l’audace de faire la cour à quelqu’un sans savoir s’il peut en être réceptif. C’est ainsi que l’on peut se créer des ennemis. Quant à savoir s’il est à mon goût... Je ne sais pas. Je ne l’ai pas assez côtoyé pour répondre à cette question. Mais j’imagine qu’il doit être déjà lié à quelqu’un. Un homme tel que lui doit sûrement être marié, et doit avoir des enfants.  »

Fengo me souffle d’arrêter là la conversation. Il est de plus en plus nerveux, à cause des questions plus qu’ indiscrètes du garçon. Je lui promet que je ne traînerais pas. Après tout, les paquets commencent à peser dans mes bras, il serait temps de rentrer à l’académie, j’ai sûrement deux ou trois piles d’examens à corriger qui plus est. Mais... encore quelques minutes. Malgré son impertinence, ce garçon offre une distraction bienvenue à cette journée banale au premier abord
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyJeu 13 Aoû 2020 - 18:37

Froncement de sourcils et naseaux qui soufflent, si ca ce n'étaient pas signes qu'ils étaient choqués par mes propos, tous les deux, qu'est-ce que c'était alors ? Il aurait fallu être aveugle ou bien sot pour ne pas le remarquer hors, je n'étais ni l'un ni l'autre. Loin de paraître désolé envers lui ou craintif du cerf, je gardais donc un visage mi-neutre mi-intéressé.

Je le disais amoureux. Je le disais amoureux oui, mais élaborais sous son nez, à sa face, quelques entourloupes et fourberies de sa part destinées à atteindre une cible. Je lui prêtais, tout innocent que je pouvais paraître, les intentions d'un dérangé obsessionnel qui se fiche bien des moyens exploités pour obtenir ce qu'il veut. Et là, ici, il s'agissait de Théodore. Et Théodore était beau. Moi aussi, je l'étais, mais j'étais encore jeune, trop. Mon frère, lui, exhalait de tous ses pores l’expérience, la classe, la sagesse et l'exquise assurance d'un homme accompli. D'un vrai. Il avait gardé ses mains graciles aussi, même de loin, je l'avais remarqué, ce qui augmentait encore plus sa valeur à mes yeux si on devait l'évaluer sur une échelle de marchandise. Sa peau de lait donnait envie de la goûter. Et puis, il devait sentir bon comme habillé de frais à longueur de journée. Un article donc luxueux, un choix tout fait pour tout célibataire qui se respecte ou pour toute personne censée. Impossible de baisser le prix fictif auquel Théodore aurait pu être vendu. Dès lors, à mes yeux, si ce n'était pour un quelconque amant moins désirable que mon frère, c'était ce dernier qu'il visait. Hors, mon frère, s'il pouvait se taper n'importe qui, ne pouvait dûment pas se marier à n'importe quoi et ce professeur, aussi bel orme soit-il, n'était clairement pas à la hauteur de mon frère. Objectivement parlant, il ne lui arrivait même pas à la cheville. Rien à voir avec le sang que nous partagions ou avec le fait que 'bois-mort' ait fait flamber quelques compagnons de piraterie. Oui, j'étais objectif, voyons !

Mes yeux plantés dans les siens, j'attendais qu'il pipe mot alors qu'un sourire menaçait sournoisement de naître à la commissure de mes lèvres devant l'effet que j'avais provoqué chez homme et familier. Il soupira et reprit d'un visage presque souriant – il était compréhensif à un point qui m'échappait. Ou bien, il était niais. Je fis oui-oui de la tête devant ses propos, moi aussi décidé à être compréhensif. Un cadeau pour ses parents et pas d'amant, disait-il, c'était d'une tristesse absolue à laquelle j'avais envie de répondre par un doigt grossier pointé sur lui en faisant un 'ah-ah !' bien gras de la bouche. Raconter qu'on cramait des gens fallait croire que c'était pas attirant, bien fait. Sur d'autres mots dits, mon esprit vagabonda à la recherche du familier de Théodore, mais je n'en avais jamais vu un seul près de lui avant mon départ sur l'Audacia. Peut-être l'avait-il trouvé depuis. En tout cas, j'étais certain qu'il était autant pour les hommes que pour les femmes.

Plus le professeur parlait et plus il m'évoquait un être pur en indiquant qu'il lui fallait côtoyer une personne plus souvent pour qu'elle devienne à son goût. Je m'interrogeais alors, était-il puceau ? Je ne pouvais faire sans me poser cette question. Mon regard se baissa, suspicieux, sur son entrejambe, puis remonta ni vu ni connu sur ses yeux. Peut-être que ça fonctionnait pas correctement. Ou peut-être qu'un coupe-coupe l'avait rasé de trop près. Marti, était-il passé par là avant que ce mage ait pu faire joujou ? Je laissais monsieur muscle à la tresse de côté et me concentrais sur la suite de ses propos.

« Perdon ? » Je fis les yeux ronds et ma bouche poussa surprise en détruisant un mot au passage, contre ma volonté d'acteur, devant la possibilité indiquée par mon voisin d'en face que Théodore soit lié ET ait eu des enfants en moins de deux ans. La dernière fois que j'avais vu Théodore, il n'était pas marié. Il avait connu quelques hommes et femmes, mais sans jamais aboutir au bracelet sacré. L'était-il, depuis ? Marié ? C'était possible. Tout était possible. Avais-je perdu l'occasion de devenir parrain ? Peut-être. Je me retrouvais bouche ouverte comme une carpe. Je refermais mon clapet, chassant d'un geste une mouche imaginaire, contrarié aux idées que l'homme avait fait naître dans ma tête – surtout face à son air aimable. Je n'avais plus envie de rester davantage en sa compagnie. Il me semblait soudain désagréable au possible. J'avais espéré des réponses et j'en avais obtenues, mais ressortir avec plus de questions étaient loin de me plaire. Il était temps d'en finir.

Ma tête se pencha de côté et j'affichais un sourire faux, cette fois, cela se voyait bien. Mes yeux réduits à deux fentes n'inspiraient en rien l'innocence que j'avais tenu à porter en masque plus tôt alors que je m'exprimais sournoisement, méchamment, sans détour :

« Je l'ai observé un long moment et n'ai vu personne de familier lui tenir compagnie, mais m'est avis que vous ne seriez pas à son goût même si vous essayiez de le charmer de votre mieux, vous êtes bien trop mou du bas malgré votre attache avec le feu, sans doute un truc à compenser. »

Les mots de la fin étaient un aveu flagrant que je le connaissais. Je n'avais pas l'intention de le revoir de toute manière. Je croisais son regard pour lui offrir vilenie dans les miens et puis d'un jeu de jambes digne d'un acrobate, tout agile que j'étais, voire à l'excès dans le cas présent, je lui plantais un coup de pied dans la cuisse, là où j'avais réussi à le voir blessé par le carreau dignement tiré par mon maître d'arme durant l'abordage du mois passé.* Un détail chez lui que j'aurais pu zapper, oublier, mais qui m'avait marqué. Je filais ensuite en toute hâte avant qu'il n'ait pu me mettre la main dessus ou avant d'être piétiné par son familier. Je rezigzaguais entre les gens au cas où il lui serait venu l'idée de faire naître des flammes, encore.

Je m'échappais ainsi en hâte loin du danger, loin d'eux, jusqu'à souffler et ralentir une fois bien avancée et à l'abri dans les ruelles étroites de la ville basse. J'exultais alors, jouissance en mon sein, au souvenir de son expression, de sa douleur et d'imaginer les jurons fleurissant comme une fleur de la bouche de ce cher professeur, autrefois de mon cœur. Pour mes frères, pensais-je en songeant à ceux qui avaient rôti cette nuit-là.

Spoiler:
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Message(#) Sujet: Re: L'étoffe de la curiosité L'étoffe de la curiosité EmptyDim 16 Aoû 2020 - 14:57

Ses questions étaient... gênantes. Beaucoup trop ciblées. Il ne me connait pas, enfin, à priori, mais il se permet de s'interroger sur ma vie sentimentale. Je ne peux m'empêcher d'être surpris, et outré par un tel comportement. Fengo n'en menait pas large non plus. Il ne cessait de me presser de partir, de laisser ce gamin impertinent dans sa folie et de rentrer à l'académie. Plus la discussion prends de l'ampleur, et plus je pense qu'il a raison. Je laisse cependant le bénéfice du doute au garçon et lui réponds, profitant de cette occasion pour lui faire une jolie leçon sur l'amour et comment s'y prendre pour séduire. Ce n'est pas en fonçant tête baissée qu'on obtient ce que l'on veut. Il m'écoute, je le vois bien, mais il y a quelque chose qui ne va pas. Il semble se moquer entièrement de ce que je lui raconte. Il semblait même... Hilare. Je surprends ses regards, d'abord vers mes yeux puis vers... Mon entrejambe ? Pourquoi le regarde t'il ainsi ? Je lance un regard à Fengo. Le cerf est de plus en plus nerveux.

Quand j'évoque le fait que le marchand soit peut être marié, le garçon semble outré. Ce que je préconisais alors se confirme. Le gamin connait le marchand. Il est surement un membre de sa famille, ou un ami proche... Mais pourquoi me poser ces questions, pourquoi ne pas les poser directement à lui ? Je ne comprends pas tout dans cette histoire. Et il y a un autre détail qui me chiffonne. Je pense connaitre ce jeune homme. J'ai déjà vu ce visage quelque part, j'en suis certain. Fengo ne peux pas me renseigner plus que ça, il m'assure qu'il n'a jamais rencontré cette personne. Mais je ne vais pas tarder à avoir ma réponse. Le garçon me répondit, il me dit qu'il ne lui semblait pas que le marchand soit accompagné dans la vie. Boah, réponse logique. Le garçon est peut-être amoureux du marchand, et nie toute éventualité que cet amour soit impossible. Mais la suite me détrompa lourdement. Il me dit que je n'étais pas du niveau du marchand, que j'étais soit disant "mou du bas" et que mon talent pour manipuler le feu était le signe que j'avais quelque chose à compenser. J'ouvre grand les yeux, surpris par une telle révélation. Il me connait, et moi aussi ! Mais comment est-ce possible ?

Il répondit à ma muette question non pas par des mots, mais par un mouvement. Un coup de pied habile qui frappa violemment ma cuisse. Cette même cuisse blessée par une flèche bien des années plus tôt. Cette même cuisse touchée par un carreau d'arbalète lors de cette attaque de pirates, quelques temps plus tôt. La zone est encore très sensible... Plié en deux sous l'effet de la douleur, je ne pousse aucun cri, juste un pitoyable gémissement. Je dois m'asseoir, cela fait beaucoup trop mal pour que je reste debout. Je ne prête même pas attention à Fengo qui s'est lancé à la poursuite du garçon qui a pris la fuite. Sale garnement, sale empoté, salegossesale... Argh ! Fengo me rejoint quelques temps après, dépité. Il a été retenu par la foule alors qu'il était sur le point de rattraper le gamin. Il me dit qu'il est désolé , mais je ne lui en veux pas, il a fait ce qu'il pouvait. Soudain, cela me revient. Ce garçon, je l'ai vu lors de l'embuscade. Il faisait partie de l'équipe des pirates qui ont attaqué le navire ! C'est donc ça ! Il se souvient de m'avoir vu blessé, c'est pour ça qu'il m'a frappé là ! Pourquoi n'ai-je rien vu !

Fengo glisse son museau sous mon bras et m'aide à me relever. Tout en boitant, l'autre bras tenant mes paquets, je le laisse me guider jusqu'à l'académie. Un peu de repos m'aidera à oublier ce désagréable moment...
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