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 Nomadisme et autres racontars

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Message(#) Sujet: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptySam 13 Juin 2020 - 18:20


Livre I, Chapitre 1 ▬ Le Renouveau

Nomadisme et autres racontars

Sifaï Sadaqa & Flavien Harpelige


15 mai 1000


Statut du RP : Privé
Résumé : La caravane des arts est de passage à Vivedune pour quelques jours, à peine. Sifaï compte bien retrouver le polichinelle afin de s’enquérir des dernières nouvelles et de renouer avec lui. Il y a bien longtemps qu’ils ne se sont pas vus, après tout.
Recensement :

Code:
• [b]15 mai 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t297-nomadisme-et-autres-racontars#2981]Nomadisme et autres racontars[/url] - [i]Sifaï Sadaqa & Flavien Harpelige[/i]
La caravane des arts est de passage à Vivedune pour quelques jours, à peine. Sifaï compte bien retrouver le polichinelle afin de s’enquérir des dernières nouvelles et de renouer avec lui. Il y a bien longtemps qu’ils ne se sont pas vus, après tout.


Dernière édition par Sifaï Sadaqa le Sam 13 Juin 2020 - 18:33, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptySam 13 Juin 2020 - 18:33

Il s’agissait sans doute de l’un de ses derniers contrats avant l’arrivée de Litha, le mois prochain. Sifaï en était pratiquement certaine. Bientôt, les danseuses des dunes affiliées au palais seraient amenées à exercer les chorégraphies sacrées jusqu’à l’épuisement. Une synchronicité parfaite. Il y avait plusieurs années qu’elle y dansait - plus de quatre ans, déjà! - et l’excellence ne s’atteignait que par l’effort et la pratique. Danseuse talentueuse, elle savait qu’elle ne pouvait se reposer sur son aisance et sa souplesse naturelle. Il fallait travailler, il fallait répéter. De toutes les célébrations, celle de Litha était de loin la plus importante, pour le peuple du désert. C’était la fête du soleil, et par extension celle d’Amon’Râ, divinité si précieuse au coeur des Arhabéens. Son écoutant était très au fait de sa réalité, devant cette fête, et l’assassine se doutait bien que la vengeance de Lida ne s’effectuerait plus par ses mains pour les prochaines quelques semaines.

Elle revenait donc d’une première visite dans le quartier de sa proie, un repérage presque innocent, un prélude à une vie plus légère pour les victimes dont les prières avaient été entendues des dieux. Le regard de la déesse vengeresse se posait partout, et le crime dont il était l’auteur ne resterait pas impuni. L'échoppe du fautif n’inspirait rien de bien, si loin dans les quartiers les moins flamboyants de la capitale, et l’apothicaire n’en avait que l’apparence et non l’expertise. Ses concoctions incertaines avaient rendus certains clients souffrants, rien de marquants. Mais une innocente y avait laissé la vie, sans que le vendeur ne soit reconnu coupable. Et Sifaï, le coeur glacé pour cet imposteur, caressait l’idée de lui prendre la vie d’une façon similaire. Son stratagème prenait lentement forme à son esprit alors qu’elle traversait le quartier avoisinant les portes de la ville. Si ce n’étaient des cris excités d’un groupe d’enfants, jamais elle n’aurait prêté attention au convoi des arts qui prenait racine - le temps d’un jour ou d’une semaine - à la capitale.

Alors qu’elle s’approchait en esquivant un garçonnet, Sifaï remarqua qu’on soulageait le dernier chameau de ses bagages. D’instinct, elle chercha à percevoir sa cousine dans la petite foule de curieux et d’artistes confondus. La jolie Kamar à la peau sombre ne semblait pas du nombre. Sans surprise, songea-t-elle. Indira avait sans doute rejoint quelques Ombres dès ses bagages posés. Mais un homme attira bientôt son attention. Grand. La peau légèrement rougit par son périple dans le désert, comme plusieurs étrangers visitants Vivedune. Celui-là, toutefois, se distinguait facilement aux yeux de l’Arhabéenne. Le polichinelle. Flavien Harpelige. L’un des protégés de Lugh les plus célèbres. Elle traversa la place, laissant ses plans de vengeance derrière elle, pour s’imposer à l’artiste. Aucune parure ne trahissait son statut d’épouse d’ambassadeur, ni même son lien avec Anthim, aujourd’hui. C’est toute en sobriété, sous un sari aux discrètes broderies, que Sifaï avait investigué auprès de sa proie puis se présentait désormais à Flavien.

- Auriez-vous vu ma cousine, par hasard? Elle fait environ cette taille.

Sa voix teintée d’un accent chantant ne laissait rien présager de la taquinerie. Sifaï patienta simplement que l’homme se retourne vers elle pour hausser un sourcil et lui offrir une mine espiègle. Elle s’était présentée à lui pour la première fois de cette façon, quelques années plus tôt, sans savoir à qui elle s’adressait. Ils avaient appris à se connaître, au fil des passages de la caravane des arts. Il voyageait et visitait le monde. Elle dansait pour les dieux. Et cela semblait suffisant pour qu’une amitié se tisse entre eux et que les différences s’oublient.

- J’ignorais que la caravane était de passage à Vivedune, si tôt avant l’arrivée de Litha… Avez-vous un moment pour moi?

Son regard balaya les environs où les quelques membres du convoi encore présents semblaient savoir précisément les tâches à effectuer, sans doute rodés à ce nomadisme. La vision lui rappelait sa propre vie, cinq petites années plus tôt à peine. Était-ce les Sadaqa, justement, qui les avaient guidés à travers le désert? Il n’y avait  aucun guerrier arhabéens dans les environs pour le prouver. Sans doute étaient-ils arrivés en ville depuis plusieurs heures, déjà.

- Je peux aider. Le voyage fut bon? Les vents ont soufflé sur le désert, hier… Mais vous avez eu les meilleurs compagnons de route qui soit.

Tout en parlant, elle s’était approchée du dernier chameau toujours présent, main tendue pour lui prodiguer quelques caresses bienvenues sous la gorge. Flavien lui avait déjà parlé des caravanes qu’ils laissaient derrière eux, quelque part en Déméria, mais Sifaï n’avait jamais connu que les convois de chameaux chargés de bagages bariolés. Un jour, peut-être le hasard les ferait-il se rencontrer ailleurs qu’en Arhab, mais pour le moment, la jeune danseuse était ravie de pouvoir câliner l’imposante créature. Malgré son odeur caractéristique.
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Flavien Harpelige
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Message(#) Sujet: Re: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptyLun 29 Juin 2020 - 13:25

Sifaï & Flavien
Nomadisme et autres racontars


Ah Vivedune... je crois que le sultanat est l'endroit d'Arven qui arrive à me surprendre à chaque fois que j'y viens, même si c'est plusieurs fois par an et ce depuis que je suis tout môme. Malgré mon enfance itinérante j'ai quand même des racines démériennes et il est normal pour moi d'être entouré de plantes luxuriantes et de verdure tout autour de moi, alors qu'ici mes yeux ont dû s'habituer à voir plus loin qu'un mur de végétation quelques mètres plus loin. Ici l'oeil ne rencontrait pas de limites, et embrassait des kilomètres d'étendue d'un or velouté ou de savane parsemée, très loin de la quasi jungle que l'on trouve par chez moi... Et j'éprouve toujours un curieux sentiment face à cette immensité, comme si quelque chose en moi se libérait aussi face à ce vide, à ce rien et à tous les possibles et les secrets qu'il recèle. Un peu comme une partition blanche ou un carnet dans lequel pas une ligne n'aurait été écrite... Tant que la plume ne s'est pas posée, il n'y a pas de limites et tout reste à faire... Le desert me fait penser à un canevas, tout comme cette savane, un endroit où les choses habituelles des autres parties d'Arven n'ont pas court, un monde dans le monde.

Comme à chaque fois traverser le désert est compliqué, et c'est aussi ce qui rend différent notre progression ici... Pour quelques jours nous abandonnons nos roulottes au domaine Amarna, sous la surveillance des gens de Mélisende, et nous nous déplaçons autrement,sur des chameaux,  comme une petite parenthèse, un autre fonctionnement dans notre routine, mais qui me plait. Et ce soir nous donnons notre premier spectacle à Vivedune. Béatrice, elle, n'est pas tellement ravie de ce climat trop chaud pour ses plumes, même si elle n'ose pas avouer qu'elle adore profiter des courants d'air brûlants qui la portent sans effort dans un ciel sans nuages. Dans un premier temps il faut faire le tri dans nos possessions, emmener nos accessoires pour le spectacle, les éléments de décor, nos costumes, et disposer le tout devant nos roulottes. Béatrice aime beaucoup cette partie où elle se pose en inspectrice des travaux finis, et regarde chaque "tas" pour vérifier qu'il n'y a pas de superflu, ce qui donne parfois lieu à de houleux échanges. C'est seulement quand tout le monde est prêt qu'on nous amène nos chameaux, les vaisseaux du désert, qui sont sellés et chargés. Entre leurs deux bosses s'entassent bientôt, soigneusement sanglés, des robes, du maquillage, des instruments de musique, des outils de jonglage, des cerceaux et toutes sortes de choses protégés du sable et du soleil par de grandes toiles blanches, puis quand tout notre paquetage est prêt, c'est nous qui montons en selle, enroulés dans de grands tissus clairs et la tête bien couverte pour nous prémunir du soleil. Et enfin le chef, qui cette fois n'est pas moi, car le désert est bien trop subtil et traître pour que je conduise ma troupe seul, nous précède et tout le monde le suit en une longue file alors que le soleil se couche. Même le rythme des chameaux est différent du pas des chevaux, ressemblant à une houle de bateau, nous berçant d'avant en arrière. Leurs pattes aux coussinets moelleux ne s'enfoncent pas dans le sable et nous quittons nos maisons à roulettes pour une cité fascinante, voyageant sous les étoiles pour éviter la brûlure du soleil et l'aurore aux doigts de rose se montre seulement quand nous arrivons, fatigués mais soulagés d'avoir évité la fournaise.

Nous mettons pied à terre devant le riad qui va nous héberger, siège de la guilde, nous cramponnant alors que nos fidèles montures s'agenouillent pour nous laisser descendre. Une caresse, un morceau de pomme, et voilà que la fourmilière se met en branle, des gens d'ici et les artistes se mettant à l'oeuvre pour décharger les bêtes avant de prendre un repos bien mérité. Rapidement les selles, les caisses, les paquets et les sangles sont défaits et ramenés à l'intérieur, et je m'active avec les autres. Ca me fait bizarre car nous sommes moins que d'habitude, une partie des passagers ont préféré passer quelques jours au domaine. C'est quand je lutte avec une corde récalcitrante que j'entends une voix derrière moi. Il me faut une seconde pour comprendre que c'est à moi qu'on parle et je me tourne lentement, avant de comprendre d'où elle vient. Un grand sourire s'affiche sur mes lèvres quand je reconnais la farouche demoiselle des dunes face à moi.

Sifaï! Eh bien quel comité d'accueil! Je ne pensais pas te voir dès mon arrivée ici! Bien sûr que j'ai un moment pour toi! Comment vas-tu?

Petit à petit le matériel est ramené à l'intérieur et les bêtes sont installées dans les écuries. Je désigne ma troupe d'un petit geste de la main.

C'est gentil de proposer mais comme tu peux le voir tout est presque terminé, ne t'embête pas. Nous avons fait bonne route de nuit, et nous avions notre guide habituel, Hassan, qui connaît le désert comme sa poche. Aucun risque de nous perdre avec lui!

Je l'observe flatter l'encolure d'un des derniers chameaux, qui penche la tête sur le côté, appréciant son attention, grondant même un peu de plaisir.

Ce sont de nobles bêtes, et sans eux nous n'aurions aucune chance face au désert. A moins que nous puissions acheter ou louer un dirigeable mais nos finances ne nous le permettraient pas. Et puis c'est agréable de se faire bercer ainsi... Le temps du voyage je me sens un vrai homme des sables! Veux-tu entrer boire quelque chose avec nous? La troupe va se restaurer et dormir quelques heures histoire d'être prêts pour le spectacle de ce soir!

Je lui fais signe de me suivre à l'intérieur, dans la salle commune où j'attrape un verre d'eau fraîche que je bois avec délice, l'invitant à se servir parmi le choix d'eau, de thés, de jus et d'eau aromatisées qui nous sont proposés.
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Dernière édition par Flavien Harpelige le Ven 24 Juil 2020 - 9:17, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptyMer 15 Juil 2020 - 16:39

Flavien avait pris un instant avant de se détourner vers elle, comme s’il était habitué à l’effervescence de Vivedune. Ou peut-être était-ce celle propre à toutes les capitales qu’il visitait. Mais elle l’attendait sagement, la danseuse sacrée, une mine espiègle au visage, jusqu’à ce qu’il lui fasse face. Quelques politesses bien douces en guise de salutation, et Sifaï ne put réprimer plus longtemps son sourire. Il lui arrivait parfois de comprendre ce que les femmes au visage pâle pouvaient lui trouver en charme. Un grand enfant qui flattait en riant, qui s’enthousiasmait d’une présence. Il n’était pas si étonnant que sa troupe le suive jusqu’au coeur du désert. Peut-être était-il musicien, mais il détenait avant tout l’art de la flagornerie soigneusement mesurée.

- Sifaï! Eh bien quel comité d'accueil! Je ne pensais pas te voir dès mon arrivée ici! Bien sûr que j'ai un moment pour toi! Comment vas-tu?
- Les jours sont doux, à Vivedune.

Elle aimait le croire, malgré l’ombre des crimes impunis qui marquait son coeur. Vivedune était vivante, faite de musique et de rires. S’il s’agissait d’une ville sédentaire, il lui semblait bien qu’elle soit aussi mouvante que les clans nomades sillonnant le désert. Une enfance bercée par les mouvements des convois, à parcourir le désert d’un bout à l’autre, jamais Sifaï n’aurait cru se plaire autant dans cette vie. Vivedune l’avait surprise. Elle fut soulager d’entendre que le voyage s’était bien déroulé, pour la troupe d’étrangers qu’ils représentaient, et que le vent de la veille n’avait pas affecté leur avancée. Elle pinça un sourire en l’entendant vanter le talent de leur guide et du risque de se perdre. Ce n’était pas ce risque, qui la tracassait; le désert en avait bien d’autres. Il serait effrayant que l’on s’en prenne à la caravane des arts, par folie ou par erreur. Ils traversent le désert depuis des années, tu sais bien qu’ils doivent connaître les dangers des attaques. Simoun disait vrai et apaisait ses craintes, réminiscences de sa propre histoire, par son seul commentaire. Elle délaissa le chameau de ses gratouilles pour revenir à Flavien.

- Le polichinelle souhaiterait donc traverser le désert comme les étrangers, en zeppelin ou en dirigeable, sans honorer le nomadisme des clans?

Elle s’amusait, en le questionnant, bien consciente qu’il appréciait ses traversées difficiles mais gratifiantes. Cela se voyait à sa simple bonne humeur. Lorsqu’il l’invita à boire avec eux, Sifaï accepta sans hésitation. D’un pas léger, elle le suivit jusqu’à l’intérieur de l’établissement. L’air plus frais était appréciable, et elle ne doutait pas un instant que les voyageurs de la caravane trouvent l’endroit confortable. Les coussins épais, les multiples lanternes - pour le moment éteintes - et les ouvertures vers un jardin intérieur devaient contribuer à les dépayser totalement. Elle se servit son propre thé, le sucrant légèrement au passage, et prit place autour d’une table. Sa main rejoignit son menton, et ainsi posée, Sifaï dédia son attention entière à cet étranger, cet ami venu de si loin.

- Je ne m'attarderai pas, comme tu dois te reposer également, mais je viendrai voir le spectacle, avec Shahryar peut-être. Qu’est-ce que ta troupe réserve à Vivedune, ce soir?

La caravane des arts promettait toujours un spectacle bien différent de ce dont elle avait l’habitude, depuis le sultanat. Si son peuple était friand de musique et de danse, les artistes de la caravane provenaient de diverses nations et présentaient bien souvent un art rarissime pour les gens des sables. Les jongleurs la captivaient par leur adresse, et les quelques pièces de théâtre l’intriguaient tout autant. Ses pensées s’arrêtèrent un moment, le temps d’une gorgée, pour apprécier le parfait équilibre d’amertume et de sucré de ce thé de chez-elle.
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Message(#) Sujet: Re: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptyVen 24 Juil 2020 - 8:59

Sifaï & Flavien
Nomadisme et autres racontars
En plus des paysages de dunes saupoudrées d'or des paysages loin de tout, ce sont aussi les villes qui me paraissent si différentes de celles des autres royaumes... Des murs blancs sans fenêtres depuis la rue, abritant dans des cours intérieures des jardins et des fontaines pour garder tout le monde au frais, des carreaux peints de rouge et de bleu au sol sur lesquels on verse régulièrement des seaux d'eau pour préserver la fraîcheur, l'ombre tamisée des intérieurs, les toits plats sur lesquels on lit, on mange, on vit quand les températures sont plus fraîches... et aussi les habitants... hommes bleus des caravanes de commerce, danseuses et compagnes, les gens vêtus d'amples tenues pour affronter les chaleurs et se protéger des rayons ardents du soleil, avec la peau mate, comme peinte avec l'ocre des rochers et leurs cheveux sombres... tout ça fait aussi partie de l'exotisme, vu à quel point tout cela ne se trouve pas chez moi ou ailleurs... Musique, nourriture, bêtes, meubles, tout est différent, et bien différent. D'ailleurs, l'une des dames de ces lieux vient m'accueillir à peine descendu du chameau, alors que nous sommes tous en train de décharger nos montures et nous installer pour les représentations à venir. Un sourire sincère s'affiche sur mon visage lorsque je la reconnais, et je hoche la tête à sa réponse, que les jours sont doux par ici. Comme je la comprends... Pour moi aussi les jours sont doux quand je séjourne en Ahrab...chauds, brûlants même, mais doux...

J'ai un léger rire lorsqu'après mon rapide récit de notre traversée du désert, pour la troisième ville d'Ahrab que nous visitons pour cette tournée, elle me dit que voyager par un autre moyen de transport que les chameaux, à travers les dunes, serait presque une insulte aux traditions d'Ahrab, pratiquées depuis des millénaires.

Rassure-toi...si le dirigeable est rapide, il n'a pas le charme des promenades à dos de dromadaire ou de chameau... C'est plus long mais pour nous, les artistes, c'est beaucoup plus poétique et exotique... Et tous les mélomanes de la caravane détesteraient le bruit des moteurs... alors que le chant du vent dans les dunes est tellement plus doux aux oreilles...

Une fois à l'intérieur, je sens mon corps se détendre grâce à la fraîcheur ambiante, la pièce étant plongée dans l'ombre, ne laissant que peu de lumière grâce aux volets ouvragés, et ôte le keffieh dont je me suis couvert afin de m'abriter du soleil, dévoilant une marque de bronzage autour des yeux, le seul endroit qui n'a pas été soigneusement protégé, ainsi que le burnous m'abritant du sable et dépose le tout par dessus mes affaires. Un peu plus libre de mes mouvements je m'approche de la collation qu'on a préparé à notre attention et je l'invite à se servir, buvant un grand verre d'eau fraîche d'une traite avant de soupirer de plaisir.

Ne t'en fais pas, nous aurons toute la journée pour nous reposer du voyage, et nous ferons une petite répétition avant le vrai spectacle. Mais je suis ravi que tu viennes! Tu vas voir, il y a un tas de numéros fabuleux! Des acteurs, des peintres, un sculpteur, des acrobates... Il y en a pour tous les goûts! J'espère que ça te plaira, et à Shahryar également! Si le coeur vous en dit, n'hésitez pas à venir nous voir après le spectacle pour partager un dernier verre et discuter un peu, les membres aiment rencontrer leurs spectateurs et discuter avec eux! Certains ne sont jamais venus par ici et

Je l'observe se servir un peu de thé, le regard un peu lointain, avant de reprendre d'une voix douce.

Toujours sans nouvelles de ta cousine? Elle ne faisait pas partie du voyage, j'en suis navré... Et sinon comment vas-tu?
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Message(#) Sujet: Re: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptyJeu 30 Juil 2020 - 19:31

Il buvait avec l’entrain d’un chameau, précisément, et Sifaï sentit l’amusement la gagner en voyant faire le pauvre polichinelle assoiffé. Il y avait une fierté, chez les enfants des dunes, à survivre à l’hostilité du désert. L’Arhabéenne était gagné par cette même fierté, et voir un étranger apprécier les charmes du sultanat, tout en souffrant au passage, avait quelque chose de particulièrement charmant. Elle accompagna l’artiste de quelques gorgées de thé, plus mesurée que lui, puis se fit silencieuse pour l’entendre vanter le spectacle à venir. Des acrobates, des peintres, des acteurs : les images défilaient sous ses yeux ouverts, et la vision était plaisante. Elle avait dit vrai, en disant qu’elle serait présente pour assister à leur représentation. La danseuse ne manquerait ça pour rien au monde.

À entendre Flavien se questionner sérieusement sur les recherches quant à sa cousine, elle laissa entendre un petit rire dénué de malice. Là où elle avait cru être transparente dans sa taquinerie, l’homme au visage pâle l’avait prise au mot. Sa sollicitude était aussi touchante, et surprenante, aussi, il fallait bien l’avouer.

- Je te taquinais, Flavien. Tu ne te souviens peut-être pas, mais je me rappelle t’avoir abordé pour la première fois avec cette question. J’ignorais combien important tu étais, dans cette troupe, et je ne souhaitais que retrouver ma cousine. Je ne me souviens plus de ta réponse... Notre peuple aime à traverser ce désert qui lui appartient, libre et sans attache. Indira demeure nomade, d’une autre manière, à tes côtés. Ne pas avoir de ses nouvelles n’est pas si inquiétant, en la connaissant.

La tasse de thé tournait très légèrement entre ses mains, sous le poids du souvenir. Elle cherchait, Sifaï, ce qu’il avait bien pu lui dire. Quelque chose d’aimable. Quelque chose de drôle et de léger. Il n’avait pas été froissé de cette approche brusque, elle en était certaine. Elle était encore fragile, à l’époque, et il n’y avait bien que la danse de stable dans sa vie. Danser pour les dieux. L’étranger qu’il était l’avait aidé à retrouver Indira. Sa cousine - lointaine cousine - était amoureuse de sa liberté et particulièrement loyale au Pas de l’Ombre. Il n’était nullement surprenant de la voir errer dans la cité aux milles tours, et Sifaï ne s’inquiétait aucunement de son absence en Arhab. Elle retrouverait sans doute la caravane des arts plus loin sur la route, voilà tout, et cracherait du feu à la prochaine ville visitée pour impressionner les spectateurs.

- De mon côté, je vais bien. Les entrainements pour Litha débuteront bientôt. Je risque d’être occupée, en plus des représentations habituelles, mais tu dois connaître cette pression et cette fatigue, déjà. C’est harassant, mais tellement satisfaisant… Et toi? Ton bonheur est toujours auprès de ta caravane? Je suis surprise parfois de vous voir si heureux dans cette vie. Vous êtes les seuls étrangers à apprécier le nomadisme, de ce que j'ai pu voir.

Elle avait repris une gorgée de son thé - délicieux mais presque terminé - tout en observant Flavien, du bout des yeux. Le soleil l’avait malmené, Sifaï le percevait bien, mais la température peu clémente et la fatigue du voyage n’avait pas rendu le polichinelle moins affable et tendre, dans sa manière de s’adresser à elle. Une fois de plus, l’Arhabéenne ne pouvait que lui trouver une âme douce mais un peu taquine, il était vrai.
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Message(#) Sujet: Re: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptyDim 9 Aoû 2020 - 16:49

Sifaï & Flavien
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Même si je suis ravi de croiser la belle Sifaï aux pieds agiles, une des meilleures danseuses que j’aie connues, et que je me concentre sur notre discussion, une partie de moi est encore et toujours en train de réfléchir à la caravane, à ce qu’il y a à faire, à préparer et à organiser. Peut-être que c’est parce que j’y ai grandi, que je l’ai toujours connue, et qu’en plus d’être le polichinelle, je suis élue qui en maîtrise le mieux les rouages, qui sait le mieux juger de l’importance des choses, de l’ordre des tâches à accomplir et à connaître les conséquences quand ce n’est pas le cas. Surtout qu’ici, nous quittons notre confort habituel, nos roulottes qui sont à la fois nos maisons et aussi nos lieux de vie et de stockage, il faut penser à tout ce que nous allons devoir emmener, prévoir, penser, anticiper les oublis et les casses, connaître les bons artisans et les bonnes boutiques capables de « dépanner » sur place sans payer trop cher ou se faire arnaquer. Des années à mettre en place un réseau, en plus de celui transmis par mon frère qui lui avait été transmis par l’ancien polichinelle... Alors mon oeil vagabonde, me concentrant sur elle au maximum mais surveillant tout de même que tout est fait, que tout le monde va bien, qu’aucune malle n’a été oubliée en plein soleil, qu’aucun artiste n’ait l’air malade... Depuis très longtemps, lorsque je suis au milieu de ma troupe, mon regard ne peut plus et ne sait plus être immobile, même si je reste concentré. C’est seulement quand je vois la cour à présent vide, les chameaux rentrés dans les écuries à l’ombre, que j’entends la roue du puits qui hisse de l’eau pour les auges, et que je surveille ma troupe qui nous a rejoint à l’intérieur boire et se restaurer que je me détends un peu, rassuré en constatant que les choses sont comme elles doivent être. Et il va sans dire que boire quelque chose de frais aide également, tout comme se retrouver au frais et débarrassé des couches nécessaires pour se protéger du soleil. J’ai un petit sourire d’excuse quand je l’entends.

Oh excuse-moi! Je dois toujours penser à tellement de choses! Mais je suis heureux que tu aies pu avoir un contact un peu plus soutenu et régulier avec elle! Que devient Indira d’ailleurs? Est-elle en Arab en ce moment? Ailleurs?

Je l’observe, le regard un peu vague, sa main faisant tourner sa tasse de thé entre ses doigts couleur de pain d’épice... Je sais que les deux sont liées bien qu’elles ne se voient pas autant que Sifaï le voudrait. A l’entendre Indira est un vrai oiseau migrateur, un esprit libre qui ne supporte pas de rester arrêté trop longtemps, et qui a besoin encore et toujours d’être en mouvement. Lorsqu’elle rejoint notre caravane, nous offrant pour quelques jours ou quelques semaines ses immenses talents de cracheuse de feu, elle n’est pas du genre à s’épancher sur elle en long et en large bien qu’elle soit souriante et charmante avec tout le monde. C’est juste qu’il y a une partie d’elle qu’elle garde sous clé, ne permettant qu’à peu, ou personne je ne sais pas, d’y pénétrer. Mais je ne m’estime pas être son ami, ni son patron, alors je trouve ça normal, surtout que certaines personnes ont besoin plus que d’autres d’un jardin secret. Je hoche la tête, me resservant un verre mais je choisis cette fois un jus de fruit que je mélange à l’eau pour que ce soit plus léger. Par les dieux c’est encore meilleur que le vin le plus cher par des températures pareilles! Je lui souris alors qu’elle me parle de ses entraînements et ses répétitions, hochant la tête.

Et est-ce que tes représentations habituelles sont ouvertes aux non-ahrabéens? Je serais ravi de te voir danser une nouvelle fois avant que la caravane ne parte! J’ai toujours été fasciné par votre art...

C’est vrai que lier ainsi la danse et la religion, le mouvement et le culte dans une sorte de transe avait quelque chose de magique, qui allait plus loin que la simple chorégraphie sur un air, et qui m’hypnotisait à chaque fois. J’ai un léger rire lorsqu’elle parle de la caravane nomade, et que nous soyons les seuls non ahrabéens de sa connaissance qui ne soyons pas sédentaires.

Oh tu sais dans ce monde ma famille et moi faisons un peu figure d’exception... J’ai toujours vécu et grandi dans la caravane alors pour moi c’est là ma maison... et je trouve ça étrange une maison qui soit toujours là, jour après jour, au même endroit! Mais je suis un des rares, la plupart de nos artistes font une tournée ou deux, parfois il n’en font même pas une en entier, et profitent avant tout de sa renommée pour trouver des contrats et pouvoir s’établir dans les différents royaumes quelques mois, quelques années ou pour toujours. Même mes parents et mon frère ont posé leurs valises, et vivent en Déméria de façon permanente... Et toi, envisages-tu des voyages dans les prochains temps? Des endroits que tu souhaiterais visiter?

Je termine mon verre et me ressers, lui demandant d’un geste si elle veut que je fasse de même avec sa tasse.

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Message(#) Sujet: Re: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptyVen 14 Aoû 2020 - 15:03

La conversation défilait doucement, autour de cette table, et Sifaï pourtant voyait le regard de Flavien s’éloigner d’elle pour investir le dehors et les environs. C’est à son rire léger, suite à sa réponse au sujet de la cracheuse de feu, que le polichinelle revint lui offrir son attention entière. Et ses excuses, qu’elle accueillit d’un sourire léger mais indulgent. Il mettait pied à terre suite à un éprouvant voyage ; il était normal que son esprit soit accaparé par de petits détails. L’Arhabéenne ne s’en offusqua pas. Puis les questions de Flavien la surprirent un peu, comme si Indira n’avait pas été du voyage depuis longtemps. Elle se contenta d’acquiescer à quelques reprises en une réponse vague et silencieuse, avare de détails quant à ce qu’il advenait de cette lointaine cousine désormais disparue. En mission peut-être? Sifaï se promit d’investiguer auprès du Pas de l’Ombre dès le lendemain.

Le sujet de la danse s’installa entre eux. Un sujet commun. Un sujet neutre, pour délaisser les errances de la cousine. Il souhaitait la voir danser à nouveau, et sa sincérité lui fit chaud au coeur.

- Je serais ravi de te voir danser une nouvelle fois avant que la caravane ne parte! J’ai toujours été fasciné par votre art...
- J’ai peur que tu doives apprendre les airs des dunes pour que je divertisse les dieux sous tes notes.

Elle souleva sa tasse vide de ses deux mains pour quémander un peu de thé au musicien, l’oeil amusé par sa propre proposition. Il était bien sûr possible pour Flavien de simplement rejoindre un temple et assister à une cérémonie. Les danseuses des dunes étaient affiliées aux lieux sacrés d’Arhab, et même un étranger sincère dans son recueillement pouvait les contempler à leur art. Mais était plus amusant d’attendre un moment que le polichinelle démarche pour apprendre les mélodies arhabéennes. S’il se donnait cette peine, elle danserait pour lui. Elle lui montrerait.

Le thé fut servi à nouveau, et Sifaï le remercia d’un hochement de tête. Il lui parlait de nomadisme tel que le percevait un homme de Déméria. Il était seul de sa famille à choisir cette vie, et la danseuse ne put que s’imaginer une certaine solitude chez le musicien. Elle avait été seule à renoncer à traverser le désert, lorsqu’elle avait décidé d’accepter la générosité de son cousin de sultan et ainsi de danser pour lui. Lorsqu’il la questionna sur ses voyages prochains, l’Arhabéenne dénia du chef à quelques reprises.

- Vivedune me permet de voir le désert rejoindre l’horizon, et je n’ai jamais rien vu d’aussi beau ailleurs. Je voyage parfois avec mon époux, pour l’ambassade. Je ne peux pas quitter le palais pour un voyage sans raison, sans quoi je perdrais ma place de danseuse sacrée. Elle ne semblait pas particulièrement amère d'être ainsi soumise aux hommes qui l'entouraient, élevée dans cette étrange mentalité où elle s'avérait intouchable par sa profession, respectée pour être de la famille de l'émir et proche du sultan, mais dépendante du bon vouloir des hommes. J’ai pu voir Déméria à quelques reprises, mais seulement Edenia. C’est… La nation de la Vie porte bien son nom.

L’envie de quitter cette vie de palais lui avait effleuré l’esprit, bien sûr, en prévision de la fin de sa formation au sein du Pas de l’Ombre. Elle aurait pu voyager d’une oasis à l’autre afin de danser pour les dieux, en compagnie de l’un des prêtres d’Arhab, tout en effectuant ses contrats pour Lida à travers le désert. Mais voyager loin d’Arhab lui semblait improbable, comme si le Destin lui-même l’empêchait d’aller au-delà des frontières. Heureusement, Shahryar lui permettait de voyager en sa compagnie de manière officielle, et n’hésitait pas à leurrer les autres pour la laisser partir seule pour une mission ou un contrat. Sa vie n’était pas sur les routes comme celle de Flavien, mais Sifaï en était satisfaite malgré tout. Et puis… Les lueurs mordorées des dunes et le chant d’espoir des coyotes lui manqueraient trop.

- Prendras-tu racine toi aussi, Flavien? Est-ce que tu as déjà des idées sur qui te succédera? Ce sera difficile de former ta relève si les artistes quittent aussi souvent la caravane. Ou bien est-ce de génération en génération, et ton enfant ou ton neveu prendra ta place?
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Flavien Harpelige
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Message(#) Sujet: Re: Nomadisme et autres racontars Nomadisme et autres racontars EmptyDim 6 Sep 2020 - 17:21

Sifaï & Flavien
Nomadisme et autres racontars


Au fil des minutes je sens mon corps se détendre maintenant que je suis à l'ombre, et apprécier les degrés de différence par rapport au soleil qui n'est même pas encore à son zénith, et j'apprécie d'avoir de quoi boire et manger. Et je suis en très agréable compagnie, content de retrouver par hasard Sifaï que je ne m'attendais pas du tout à croiser ici. Autour de nous tous les membres sont à présent dans cette délicieuse pénombre, la cour étant vide, les affaires rangées et les bêtes mises dans les écuries. J'avoue qu'à chaque fois que nous arrivons ici, je suis toujours amusé en observant les nouveaux venus, les membres de la caravane qui n'ont jamais voyagé jusqu'en Ahrab, s'émerveiller de découvrir des paysages si différents, admirer les levers et les couchers de soleil sans pareil sur les dunes, s'abriter sous des palmiers et des dattiers au lieu de chênes et d'ormes... un choc agréable, un dépaysement certain, un autre monde même, mais qui a enchanté tous ceux qui en ont fait l'expérience. C'est vrai, maintenant que j'y réfléchis, jamais aucun de mes voyageurs n'a été déçu, même si ceux qui vivaient le plus difficilement les grosses chaleurs et la lumière aveuglante étaient ceux d'Abyme...

Me voilà réhydraté, mon estomac me rappelle que c'est de lui dont je dois m'occuper et je scrute avec envie toutes les choses appétissantes qui me tendent les bras, et j'attrape une boulette de viande que je porte à ma bouche avant de soupirer en sentant toutes les épices envahir ma bouche. Un délice. J'en pioche encore une autre avant de sourire en l'entendant me dire que si je veux la voir danser, alors je devrais l'accompagner au luth. Je m'essuie les lèvres du revers de la main avant de la resservir.

Eh bien ça serait avec plaisir! Par contre il me faudrait des partitions et un peu de temps pour répéter. Je suis un bon joueur de luth mais pas un génie! Et vous avez une façon particulière de jouer ici que je dois maîtriser pour rendre justice à votre art!

Je remplis ma tasse également et prends le temps d'en savourer la première gorgée maintenant que ma soif est étanchée. Je hoche la tête, et me retiens de froncer les sourcils quand elle parle de son époux. C'est vrai qu'elle est mariée... c'est juste que quand on la voit, si jeune, on a du mal à se dire que c'est une femme mariée, avec les obligations qui vont avec.

En effet c'est dommage, mais je suis sûre que tu as bien à faire ici... C'est une lourde responsabilité que de travailler sans cesse pour honorer vos dieux, et leur consacrer une partie de ta vie...

La conversation dévie ensuite sur moi, et brièvement sur Déméria. J'ai un léger rire quand elle parle de ma succession et je secoue la tête, buvant une gorgée de thé avant de répondre en souriant.

Je ne suis pas si vieux! Disons que pour l'instant la vie sur les routes me plait. Plus encore, j'en ai besoin... Je n'ai presque jamais connu autre chose et j'aime ouvrir tous les matins mes fenêtres sur un autre paysage... Quand j'étais plus jeune, on m'a proposé un contrat à la cour de Port-Liberté en Ansemer et si les premiers jours m'ont plu parce que tout était nouveau et inattendu, j'ai vite déchanté... J'aime trop la liberté que cette vie m'offre pour me plier aux règles de la vie à la cour... Peu importe laquelle. Pour ne pas froisser le triumvirat je n'ai pas pu partir plus tôt, mais à la seconde où mon engagement s'est arrêté, j'ai sauté sur un cheval et j'ai galopé jusqu'à la caravane donc... pour l'instant la question ne se pose pas... Un jour peut-être, l'avenir nous le dira! Sinon pour ce qui est de la succession le titre de polichinelle est donné par l'assemblée qui gère la guilde des arts, dont les membres s'appellent les Lumières. Ils choisissent la personne qui leur semble la plus apte à gérer et s'occuper de la caravane. Mes parents n'ont jamais eu, et jamais voulu ce titre et ces responsabilités mais mon frère oui, il s'est donné beaucoup de mal et s'est énormément impliqué pour montrer qu'il était digne de cet honneur, et tout ce que je sais, je l'ai appris grâce à lui. Il m'a recommandé pour lui succéder mais il n'avait pas seul le pouvoir de me nommer et heureusement... Sinon on risquerait d'avoir des gens qui ne seraient pas aptes à faire ça, ce qui pourrait mettre les artistes et les voyageurs en danger... Et toi, je ne t'ai pas demandé, comment devient-on danseuse des dunes? Est-ce une fonction qui se transmet dans certaines familles ou n'importe quelle jeune fille d'Arhab peut prétendre avoir cet honneur?

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