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 Ces promesses gravées sur ma peau

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Message(#) Sujet: Ces promesses gravées sur ma peau Ces promesses gravées sur ma peau  EmptyMar 5 Mai 2020 - 20:17




Livre I, Chapitre 1 ▬ Le Renouveau

Ces promesses gravées sur ma peau

Gauthier Coeurbois & Shahryar Khamsin


5 décembre 996

>


Statut du RP : Privé
Résumé : Un peu plus d'un mois après son faux mariage avec Sifaï, Shahryar va quelques jours chez Gauthier en Déméria. Ils doivent parler de ça, s'expliquer certainement, et surtout se retrouver.
Recensement :

Code:
• [b]5 décembre 996 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t240-ces-promesses-gravees-sur-ma-peau#2340]Ces promesses gravées sur ma peau [/url] - [i]Gauthier Coeurbois & Shahryar Khamsin[/i]
Un peu plus d'un mois après son faux mariage avec Sifaï, Shahryar va quelques jours chez Gauthier en Déméria. Ils doivent parler de ça, s'expliquer certainement, et surtout se retrouver.
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Message(#) Sujet: Re: Ces promesses gravées sur ma peau Ces promesses gravées sur ma peau  EmptyMar 5 Mai 2020 - 20:19

L’eau chaude réchauffe les corps aussi surement que les actes qui ont précédés cette douce baignade. Dans la pièce, une odeur satinée de sueur se mêle à celle de fleur et plante, et le silence ne s’accompagne que des respirations apaisées des deux hommes qui demeurent dans l’eau. Tous deux sont enserrés dans une étreinte qui est moins sensuelle que romantique et aucun ne fait mine de bouger pour mettre fin à ce contact qui signifie tant. La braise de leur passion s’est nourrit plus tôt de leurs retrouvailles, en témoignent les vêtements abandonnés dans la pièce voisine qui est la chambre de Gauthier, et il ne reste plus que l’union complice et intime de cet instant.

Ils n’ont pas dit grand chose. Pas depuis qu’ils sont arrivés dans cette maison où le Démérian s’est installé depuis sa nomination au rang d’écoutant. Ils n’ont pas parlé beaucoup non plus avant ça, lorsque Shahryar est arrivé depuis l’Ancrage par portail pour rejoindre son amant. Entre eux, même si la passion brûle et les sentiments sont forts, un non dit s’ancre encore dans leurs doutes. Et ils savent tout deux parfaitement ce que c’est. Malgré cette promesse, ce serment fait avec toute la sincérité de leurs âmes, et malgré la confiance qui les unie, il y a cette chose qui, si elle ne pose plus de réels problèmes, reste en travers de leurs gorges. Ils n’ont plus trop su en parler et c’est la première fois, depuis ce mariage blanc que l’Arhabéen a conclu avec son apprentie, qu’ils se retrouvent pour s’aimer. Ils devront parler. Shahryar sait qu’il ne peut pas garder éternellement ce sujet sous silence, et que même si Gauthier ne dit rien - ne demande rien - il y a certainement des choses à dire. Des choses pour rassurer. Il a craint, l’assassin, que son amant ne désire plus rien de lui lorsqu’il est arrivé ce matin là en Déméria. Il a craint de ne pouvoir retrouver cette complicité farouche qui les caractérise tant, et il faut l’avouer, les premières heures ont été plus froides que d’ordinaire. Puis le jour à décliné, ils se sont retrouvés chez Gauthier… et tout est allé très vite pour mieux se retrouver de façon ardente. Ils attendaient ça tout deux, comme deux assoiffés si longtemps privés d’eau. Il n’y avait plus eu besoin de mots, juste eux.

Mais là, dans ce grand bassin dans lequel ils se sont réfugiés ensuite, profitant tendrement de l’autre, les mots reviennent et une légère tension s’installe. Il en montre plus qu’il ne le voudrait, Shahryar, et la nuque s'est un peu raidie, alors que son dos est posé sur le torse de son amant et son corps enfermé dans la prison de ses bras. Et il ne sait pas de quelle façon il pourrait aborder le sujet, surtout après ces retrouvailles qu’il ne voudrait pas gâcher. Seul le clapotis de l’eau répond au silence, de longues minutes durant. Dans l'autre pièce, Kemintiri siffle au coeur de son esprit, rassurante mais ferme, et ses pensées convergent vers lui. Il sait. Puis finalement il n’y tient plus, la franchise plus forte que l’hésitation : ils doivent en parler. Le tatouage de mariage sur son bras semble comme un instant le brûler sous l’eau, alors qu’il vient saisir la main de son amant jusqu’ici posée sur ses hanches. Les doigts jouent, s’emmêlent avec douceur - il n’y a qu’avec lui qu’il montre tant de tendresse - quand enfin la voix grave de l’Arhabéen rompt la tranquillité :

« Tu m’en veux toujours ? »

Il s’attend à bien des réponses, et redoute celle que Gauthier pourrait lui renvoyer. Car ils se ressemblent beaucoup sur certains points en vérité. Et il sait qu’à sa place… oui certainement, il en voudrait encore un peu d’avoir fait ce choix. Il comprendrait, sans pouvoir totalement accepter. Aussi faux que soit le mariage qui l’avait uni à Sifaï, il existait plus réellement aux yeux de tous et même aux yeux des dieux… plus que leur relation à eux, véritable mais cachée.

Et c’était peut-être ça, le plus rageant. Se cacher encore.
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Gauthier Coeurbois
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Âge : 45 ans
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Message(#) Sujet: Re: Ces promesses gravées sur ma peau Ces promesses gravées sur ma peau  EmptyJeu 7 Mai 2020 - 20:27

Au début, Gauthier a cru pouvoir prendre sur lui. Chaque visite de Shahryar est une véritable fête, quelques instants que l’on grappille au hasard de leurs emplois du temps respectifs, un jour par ci et une nuit deux mois plus tard. Des heures précieuses, inestimables, qu’il n’a pas voulu gâcher par cette peur qui lui a tordu pendant des semaines et des mois le ventre. Il a cru pouvoir prendre sur lui, dompter cette jalousie anxieuse que son instinct protecteur ne fait qu’exacerber – que la distance, le fait de ne pas l’avoir à ses côtés nuit et jour, ne fait que renforcer. Il a cru. Il l’a accueilli à bras ouverts, à son arrivée en Déméria, le sourire aux lèvres en ignorant l’arrière-goût amer que toujours laissent la peur et l’angoisse. Il l’a salué d’une embrassade franche, volontairement masculine – volontairement un mensonge, ils le savent tout deux. Avec toute l’affection qu’aurait un frère pour un autre car ne sont-ils pas frères, d’une certaine manière ? C’est tout ce qu’ils peuvent se permettre, dans les rues et dans les lieux publics. (Et leurs corps se manquent) Une poignée de main ne saurait suffire.

Il l’a tiré dans les rues d’Edenia en bravant la froideur rigoureuse et humide de la cité sur les berges du Dragon, commentant d’un ton vide des banalités sur la météo bien peu agréable sans doute pour lui. C’est le même jeu à chaque fois, la même rengaine, les mêmes pas. Oh, la capitale est plus ouverte, certes, mais l’éducation du Démérian ne l’a certainement pas été. Il a du mal avec la chose. Et pour ce qu’il en sait, les personnes pourraient se retourner contre eux et elles auraient gain de cause.
Alors il parle dans le vide pour combler la distance entre eux, quelques mots sans trop de sens.
Et la distance ne fait que s’accentuer.
A chaque mot. A chaque pas.
La porte qui se referme sur eux semble se fermer entre eux : au lieu de les isoler du monde elle les isole l’un de l’autre.

Ca ne vient pas de Shahryar. Ca vient uniquement de Gauthier. Le quadragénaire a cru pouvoir prendre sur lui, et il s’est trompé. Son coeur meurtri, à peine pansé, son amour irraisonné rendu folie protectrice qu’il a retenue à grand-peine se sont alliés pour bâtir entre eux ce mur qui étouffe leurs paroles, et leur alliance teinte les premiers échanges de leurs retrouvailles d’un vert jaloux.
Il lui faudra un peu de temps pour qu’enfin son esprit inquiet rende les armes. Il est là. Oui mais… Il est là. Avec toi. Il va bien. Il ne te laissera pas. (Pas de suite, du moins. )
Et leurs corps qui se manquent enfin se trouvent.
L’anxiété recule. Les pensées s’envolent…. Pour un temps, du moins.

Les soupçons et la rancoeur jamais ne s’envolent bien loin. Son esprit est encore quelque peu brumeux, ses bras entourent solidement l’Arhabéen contre lui. De temps à autre ses yeux se ferment et dans le silence il entend résonner leurs souffles presque unis. Par réflexe ses doigts serrent ceux de Shahryar, plus que d’ordinaire. Ne me laisse pas.
Entre eux flotte une question à laquelle il ne veut pas répondre. Gauthier soupire, dépose un baiser dans le creux de son cou.
Oui. Non. Oui.
Plus certainement oui. Ses doigts s’agitent contre les siens, jouent avec sa main doucement tandis que l’assassin s’arrange pour éviter de répondre à la question. Non. Oui. Non.
Plus certainement oui.
Il ne lâche pas sa main, se raccroche à lui comme il le peut. Refuse de le laisser partir, dans une possessivité qui, ils le savent tout deux, caractérise l’Ecoutant.

« Oui. »
La réponse est brève et une brèche dans sa fierté, qui lui fait serrer les dents. S’il l’avoue ainsi, c’est que Shahryar ne peut voir la douleur qui un instant traverse son visage et fend le brouillard bienheureux de son esprit.
« Tu sais ce que j’en pensais et c’que j’en pense encore, murmure-t-il alors qu’il finit par relâcher sa main, son emprise sur lui. Que t’aurais pu trouver une autre solution. Y aurait sûrement eu quelque chose à y faire. Mais c’est fait. J’ai rien à y dire de plus. »

La jalousie maladive, possessive, l’angoisse de le perdre a infiltré ses mots. Les a rendus froids et ternes. Sa tête bascule un peu vers l’arrière, son soupir se perd en direction du plafond bas – au-dessus d’eux, l’étage principal. L’entrée, également.
Ses cheveux cascadent et manquent de balayer le rebord, à quelques centimètres près.
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Message(#) Sujet: Re: Ces promesses gravées sur ma peau Ces promesses gravées sur ma peau  EmptyLun 13 Juil 2020 - 15:42

Les frissons parcourent sa peau du haut de sa nuque au plus bas de son dos. Le baiser qui est déposé dans son cou est le premier à les éveiller, et les mots tombés comme un couperet sont ceux qui les achèvent. La tension s’est faite si intense que Shahryar aurait pu la saisir du bout des doigts, mais il raccroche ceux-ci à la main de Gauthier dans la sienne, dont il sent toute la détresse qu’il n’affichait pas autrement sur son visage. Sa réponse est d’abord silencieuse, resserrant sa poigne avec une douceur rassurante : je suis là, avec toi. Je suis à toi. Je t’aime. Ils ne se le disent pas assez avec des mots, c’est peut-être ce qui leur manque. Et l’envie brûle l’assassin de les lancer au visage de son amant - son aimé - entre deux baisers, sur le bord de ses lèvres. Mais il ne dit rien, car la réponse est oui, et qu’il s’y attendait. Il ne dit rien car il ne sait pas très bien jouer avec les mots de ce genre là, et il craint que cela les perde. Dans son ventre, une boule qui s’est déjà formé s’alourdi d’une culpabilité qu’il ne devrait pas avoir. Car jamais sa décision n’a été prise contre sa loyauté envers Gauthier. Ce n’est qu’une mascarade, un déguisement pour la tâche qui est la leur, glorieuse et quasi divine. Il n’y a rien entre lui et Sifaï sinon une relation presque filiale, de maître à apprenti. Il sait que le Démérian le comprend bien et que le temps leur manquait à ce moment. Il ne lui en veut pas d’être jaloux. Il ne lui en veut pas de dire oui.

La main lâche finalement la sienne et un soupir de son amant résonne dans son dos. Une part de l’assassin gronde un peu de cette attitude, mais il ne lui ferait pas l’affront de réitérer les arguments de son côté. La chose était faite, rien ne pouvait la changer et il n’a pas l’envie d’entamer une dispute avec Gauthier. Ils se connaissent tous les deux trop bien et savent que les choses peuvent très facilement s’embraser entre eux, aussi bien l’amour que la colère. Et si une vague de froid s’en vient lui caresser le coeur et le corps lorsque les doigts du Démérian l’abandonne, il accepte sans rechigner le geste. C’est certainement mérité, en un sens. Il patienterait.

« Je t’ai blessé. Pardonne moi. »

Pas d’avoir pris cette décision qu’il ne regrette pas. Mais d’avoir négligé de le dire plus en avant. De ne pas avoir préparé le terrain suffisamment. De n’avoir sans doute pas assez rassuré celui qui porte son coeur et brûle avec lui. D’un geste un peu las, l’Arhabéen avance le haut de son corps vers l’avant, appuyant ses bras le rebord du bassin et déposant sa tête sur ceux-ci. A son tour il soupir, c’est léger, un souffle entre ses lèvres qui se perd certainement dans les mouvements de l’eau. Elle est toujours chaude, mais c’est la chaleur de Gauthier qui lui manque. Il ne se retourne cependant pas tout de suite, s’épargnant à lui et son amant de regarder la douleur dans leurs yeux. Ils le devraient, pourtant.

« Tu sais que ça ne signifie rien pour moi, ce mariage ? » Il le dit enfin, ce mot tant détesté. Cette union blanche qui a pourtant marqué sa peau en un tatouage discret. Même celui qu’il a fait pour démontrer ses sentiments au Démérian ne pourrait pas cacher cette preuve. Mais ce n’est rien. Rien du tout. « Que crains-tu ? Que je t’abandonne ? Que je disparaisse ? » La voix se fait un peu plus accentuée, et il s’en veut de peut-être devoir forcer Gauthier à mettre des mots sur ce qu’il ne veut pas. Mais pour une fois, ils ont besoin de se l’entendre dire, de ne pas laisser l’abcès gonfler et crever ce qu’ils ont, ce qu’ils partagent et qu’ils désirent garder. Enfin, avec lenteur, l’Arhabéen se retourne vers son amant, dos contre le bord froid du bassin. Sa main sous l’eau vient s’emparer de nouveau de celle de l’écoutant, espérant qu’il ne lui ferait pas défaut dans ce geste : « Je ne le ferai pas, je te le dirais autant de fois qu’il le faut. Je te le montrerai. » Il n’est d’ordinaire pas si passionné dans les paroles, et le ton de sa voix parvient à rester miraculeusement calme, intense seulement par sa profondeur et ses yeux posés sur Gauthier. L’autre main glisse jusqu’à la joue du Démérian, caressante dans leur intimité : « Pardonne moi... » C’est tout ce qu’il veut. Plus qu’il n’a jamais voulu autre chose. Et il se rend compte à quel point ce sentiment pour son amant l’a changé. Il l’aime que c’en est douloureux pour lui même de l’avoir blessé. Pourquoi est-ce si difficile de lui dire avec des mots ?
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Message(#) Sujet: Re: Ces promesses gravées sur ma peau Ces promesses gravées sur ma peau  EmptyMar 14 Juil 2020 - 12:58

« J’suis pas blessé. Plus maintenant. »
Obstiné et fier. Orgueilleux jusqu’au bout. Le murmure qui se perd dans l’air humide et ne monte pas éclater au plafond permet de prendre la pleine mesure de tout ce qu’il ressent, quant à leur situation. Oh que oui, il est blessé. Il en a mal jusqu’au plus profond de son âme – si tant est qu’il considère encore en avoir une –, chaque jour est teinté par la pensée dangereuse que Shahryar l’a trahi. Qu’il a agi bien trop vite pour que le Démérian prenne pleinement conscience de la portée de la chose – qu’il a agi sans forcément s’assurer que son amant serait d’accord. En d’autres temps, pour d’autres raisons, sans doute Gauthier n’aurait-il pas dit la moindre chose. Sans doute aurait-il laissé couler.
Mais il s’agit d’un mariage. Un mariage que, selon toute vraisemblance, ils vont reconduire pour conserver l’illusion de leur relation. Tout ce que voit l’homme blessé, c’est qu’il va devoir revivre cette douleur – une, deux, quinze fois. Il ne sait plus – la mauvaise foi lui ferait dire cent fois.

Ses yeux fixent le plafond, obstinément. Les volutes de brume brûlante, nuages de buée, qui dansent et finissent par voiler les solides poutres et le plancher au-dessus d’eux. Il entend son amant se mouvoir à côté, sent l’eau glisser sur sa peau, sa chaleur à lui s’éloigner. Ses yeux ne se détournent pas du ballet étonnant de l’air glacé avec les vapeurs brûlantes.
L’assassin reste silencieux.
La rage au coeur, le déni au bord des lèvres et dans l’esprit. Je ne veux pas affronter ça. Qu’il se taise, qu’il arrête, qu’il ne pousse pas la chose plus loin ! Plus les mots sortent, compliqués – il l’entend, il le connaît – et plus Gauthier tente de les renier. Il ne veut pas les entendre. Il s’en fout. Ca ne le touche pas.

C’est ce qu’il croit.
Il entend trop.

Les mots se gravent en lui. Il ne peut pas l’ignorer, ne sait pas l’ignorer – pas Shahryar. Ses doigts retrouvent les siens, leurs mains se serrent, enfin ses yeux redescendent pour l’affronter.
Désarçonné par son regard, par sa voix, par ses gestes. Son coeur rate un battement, s’emballe, s’effondre. L’Ecoutant parvient à garder la face – du moins le croit-il – mais il constate, là encore, combien il est dur d’en vouloir à celui qu’il aime.
Il n’a pas péché par envie ou par folie, à cause de sentiments qui l’auraient éloigné de lui. Il a agi par devoir.
« Je crains rien de tout ça, et tout à la fois. » L’air est lourd sur ses lèvres, englue ses mots. « Je sais même pas mettre un reproche sur tout ça. Il y en a trop qui se mêlent et se recoupent. Je doute pas de toi, ou de nous. J’ai jamais douté de nous. »  Ses doigts serrent les siens avec un peu plus de force : il se raccroche à sa présence.

L’hésitation est douloureuse. Tout comme les premiers mots l’ont été, tout comme la suite le sera. Il a besoin de se décharger de ce poids qui entrave sa conscience et parasite leur amour, empoisonne leurs échanges et leurs regards. Le Démérian se décale dans l’eau pour se rapprocher de son amant, capturer son regard au fond du sien. Il voudrait le reprendre dans ses bras mais l’instant ne s’y prête guère. Pas encore, tout du moins.
« Ce qui me fait le plus mal, Shahryar, c’est qu’avant d’être mon compagnon, celui que j’aime plus que tout, tu es… Tu es un de mes frères. Ce qui nous lie est plus profond, plus intense. C’est… Pur. » Il n’est pas certain d’avoir les mots. L’hésitation se lit bien trop dans ses yeux. « Et je suis blessé qu’une autre que moi gagne le droit de légitimer une liaison avec toi. »
Si elle n’avait pas été des leurs, il n’aurait rien dit.
Si ça avait été faux pour tout autre chose, il n’aurait rien dit.
Mais leur union à eux a toujours été bénie de leurs dieux – que Shahryar épouse une autre assassin que lui lui a fait du mal.

Doucement il se détache de lui. Sa main tremble légèrement, son souffle aussi. Tout le contrôle qu’il pense avoir n’est que poudre aux yeux. Au fond de son âme désespérée, qui se raccroche à la religion autant qu’à son amour pour lui, c’est une révolution prête à le briser. « Je t’aime, tu sais ? » Les mots semblent se perdre dans l’air.

Plus haut, juste au-dessus d’eux, un prédateur tourne inlassablement et secoue sa tête dans un mouvement de déni. Qu’ils sont stupides. Ancolie n’a pas d’autres mots pour décrire les deux imbéciles qui s’en veulent, qui se chassent et s’aiment. Elle connaît bien, si bien, trop bien, les sentiments qui les lient l’un à l’autre. Dire que leur lien est un d’amour serait mentir, car même l’amour à un moment s’efface. Ils sont quelque chose. Ils existent, ensemble, avec une violence et une force qui ne saurait être nommée par les hommes – simplement ressentie, témoignée, et crainte lorsque celle-ci se déchaîne.
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