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 L'art de la tromperie

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Message(#) Sujet: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptyLun 23 Mar 2020 - 22:46


Livre I, Chapitre 1 ▬ Le Renouveau

L’art de la tromperie

Rodrigue Belorme & Aurèle Rossignol


20 Avril 1000



Statut du RP : Privé
Résumé : Après une journée à enchaîner les livraisons. Aurèle a bien envie de s’amuser un peu avant de rentrer. Il erre dans les rues de la ville basse en quête d’une idée quand son regard tombe sur Rodrigue : la victime parfaite.
Recensement :

Code:
• [b]20 Avril 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t109-l-art-de-la-tromperie]L’art de la tromperie[/url] - [i]Rodrigue Belorme & Aurèle Rossignol[/i]
Après une journée à enchaîner les livraisons. Aurèle a bien envie de s’amuser un peu avant de rentrer. Il erre dans les rues de la ville basse en quête d’une idée quand son regard tombe sur Rodrigue : la victime parfaite.


Dernière édition par Aurèle Rossignol le Mar 24 Mar 2020 - 23:14, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptyLun 23 Mar 2020 - 22:46

Durant ces dernières semaines, ma vie avait pris des allures de “routine quotidienne”. Rien de bien exceptionnel me direz-vous, c’est un peu là le lot de beaucoup, surtout chez les roturiers. La mienne ressemblait à ça : levé juste avant le soleil pour profiter de la tranquillité des rues de la ville basse pour aller courir ou exécuter n’importe quelle autre activité physique et se clôturait généralement par l’ascension d’une tour du haut de laquelle je pouvais regarder le jour se lever paisiblement. Mais pas pour très longtemps non plus, parce qu’il me fallait le temps pour redescendre et d’atteindre le bureau des messages à l’heure. Il n’était pas question d’être en retard. Il s’agissait peut-être là de paranoïa de ma part, mais j’avais peur qu’en commentant des petites erreurs de parcours auprès des messagers, ces derniers ne prennent le temps de se pencher sur mon cas et de découvrir quelques activités qui ne leur plairaient pas trop. Alors qu’en réalité, je savais qu’ils n’avaient rien d’espions et que la guilde n’avait pas de temps à perdre avec des trivialités pareilles.

Reprenons le file de ma routine. Je me rendais donc au bureau, je récupérais mes livraisons, éventuellement, j’échangeais quelques banalités avec mes comparses au passage, avant de m'atteler à ma tâche. Parfois, il me suffisait de quelques heures à peine pour remettre son courrier à chacun. Et à d’autre moments, j’y passais toute la matinée. Voir même le début de l’après-midi, mais c’était plus rare. Il y avait toujours du courrier et/ou des colis à livrer à l’Ancrage. Cependant, pour le moment, la guilde avait établi que je ferais partis de l’équipe du matin et une seconde équipe prenait le relai l’après-midi, ce qui me laissait du temps pour vaquer à d’autres occupations. Vu que pour le moment, ce système fonctionnait bien, personne ne songeait à le changer.

Ainsi, je consacrais le reste de ma journée au Pas de l’Ombre. Ce qui se résumait ces derniers temps à gérer le trafic d’informations avec la guilde des espions, rester en contact avec eux, évaluer les besoins que nous avions et qu’eux avaient (je parle bien là de leurs prix). Mine de rien, il s’agissait là d’une activité plutôt chronophage. Mais peut-être parce que j’avais tendance à passer beaucoup de temps à bavarder avec mes camarades aussi. Que voulez-vous, je resterais sûrement un élève dissipé à jamais. Quoique, n’allez pas penser que nos comptes étaient négligés par ma faute. Les voleurs sont très méticuleux quand il s’agit de leur butin et dépenser de l’argent. Et au final, il ne me restait que quelques heures en fin de journée, si je voulais, moi aussi, honorer Isil et Udun de quelques trésors supplémentaires.

On pourrait se demander ce qui cloche dans tout ça. Ma réponse est simple : absolument rien. Si ce n’est que la routine finit par être lassante. Malheureusement, je ne pouvais pas y faire grand chose. Enfin, si, je pourrais réclamer des missions de vols, monter un coup, changer mes horaires de livraisons. Cependant, pour le moment, je n’en voyais pas l’intérêt. Je ne pouvais décemment pas abandonner mon poste auprès des espions maintenant. J’aime aller jusqu’au bout de mes missions. Puis je m’entendais bien avec mon interlocuteur chez eux, ça m’allait comme un gant de jouer les ambassadeurs. Donc, pour tromper ma routine, mon ultime solution était de varier mes activités en fin de journée.

Je n’avais jamais d’idée précise en tête. En général, les opportunités se présentaient d’elles-mêmes. Il pouvait s’agir d’un autre Ombre ayant besoin d’un allié. Ou Ichabod qui avait repéré dans la journée une ou plusieurs proies intéressantes. Après, il y avait aussi des soirs où j’étais trop fatigué pour quoique ce soit et choisissais de rester à la Cour des Miracles. Mais aujourd’hui, j’avais encore assez d’énergie pour errer dans les rues de la ville basse en quête d’une de ses fameuses opportunités. Je n’avais pas encore croisé mon familier. Je savais qu’il n’était pas loin, en même temps, Ichabod n’aurait pas de raison de quitter l’Ancrage. Puis ce serait tout de même étrange de voir un écureuil décider de son propre chef de voyager.

Il n’était pas très tard, les rues de l’Ancrage étaient encore animées. Je n’avais aucune idée si c’était aussi le cas des passerelles de la ville haute. Il était assez rare que je m’aventure de ce côté. De toute façon, il n’était pas question que je me mêle à la population d’en haut sans une bonne raison. Comme eux ne venaient pas en ville basse pour le plaisir de se promener parmi les roturiers. À chacun sa place, comme dirait certain. Pourtant, il devait bien y avoir quelques commerces ou affaires qui les intéressaient ici. Il suffisait de voir cet homme qui marchait à quelques mètres de moi. Il était trop bien habillé pour être “des nôtres”. Il n’était pas prudent de déambuler dans nos rues de la sorte. Tout le monde savait que les voleurs étaient nombreux en ville basse et que leurs cibles favorites étaient les personnes qui semblaient posséder un bon petit capital.

Regardez, je n’avais même pas songé au moindre plan en tête, que, par réflexe, j’avais commencé à suivre cet homme. Le voleur est attiré par la valeur. Ca me semble assez évident. Mon cerveau fini tout de même par se mettre à tourner et chercher une sentence à cette pauvre âme égarée. Si j’avais pris le temps d’analyser la situation, peut-être que j’aurais pu en déduire qu’il n’y avait qu’un mage pour se croire en sécurité dans une tenue pareille en ville basse. Et qu’il n’était pas très prudent de ceux frotter aux ressortissants de l’académie. Mais est-ce que j’ai une tête à penser à ce genre de chose ? Franchement ? Là, tout de suite, mon esprit était surtout focalisé sur l’action, plus qu’autre chose. Est-ce que je me contentais de le rattraper pour lui faire les poches discrètement ? Est-ce que je continuais de la suivre pour le détrousser dans la prochaine ruelle ?

Il y avait beaucoup d’options possibles. La dernière action citée était périlleuse, vu la stature de ma cible, je n’étais pas sûr que le menace et peut-être lui coller une beigne ou deux, l’intimide énormément. Puis, j’ai envie de vous dire, tout cela n’avait pas grand chose d’amusant, il n’y avait pas de défi à proprement parler. Il fallait que j’occupe ma soirée, vous comprenez bien. Alors, laissons les dieux décider de l’issue de cette affaire. J’accélérai le pas pour rattraper l’homme que je suivais. Sauf qu’au lieu de m’arrêter à sa hauteur, je fis mine de le dépasser avec empressement, le bousculant au passage. Je m’arrêtai immédiatement, avec un air surpris avant de me tourner vers lui :

- Oh, excusez-moi, je ne vous avais pas vu, j’étais perdu dans mes pensées et… Veuillez m’excuser, vous allez bien ?

Il ne s’agissait que d’une petite bousculade, rien de grave, évidemment qu’il allait bien. Mais laissons faire les choses. Et pourquoi pas interpréter un homme qui se soucie du bien-être de ceux qui l’entourent ? Je n’étais pas quelqu’un de totalement antipathique de nature, je pourrais bien y arriver.
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Message(#) Sujet: Re: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptySam 28 Mar 2020 - 16:57

Quinze, seize, dix-sept… Bon, je devrais avoir assez de fleurons pour passer une bonne soirée.  Je range ma bourse bien à l'abri, accrochée à ma ceinture et dissimulée par mon grand manteau. La journée a été très lucrative, je suis satisfait autant de mon travail que de mes élèves. La dernière classe que j'ai eu était vraiment motivée. Il faut dire que l'enseignement des techniques de combat et de défense est tout sauf une matière ennuyeuse. C'est là où les élèves peuvent découvrir leur véritable potentiel. Enfin, ce n'est que mon avis. J'enfile mes chaussures et lève la tête vers Fengo qui, allongé sur une paillasse de feuille, me regarde attentivement. Je lui fais un grand sourire. Mais oui Fengo, ça fait déjà plus d'un mois que ces pirates m'ont mis cette raclée mémorable, je vais bien. Très bien même. Le cerf souffle par les naseaux, sceptique.  Les plaies sont guéries depuis un moment, je dors bien, pas de cauchemars. C'est simplement une défaite,  cela arrive de temps en temps...

Oui... Bon... Je l'avoue, ça ne va pas trop. Je ne suis pas un homme qui s'attache au passé, mais là... Ma fierté a pris un sale coup.  Je lance un regard à mon familier qui agite les oreilles, satisfait que reconnaisse enfin mon mal-être.  Je fais face à la fenêtre de ma chambre, observant la  vue tout en essayant de garder une attitude calme et détendue. Si je sortais avec cette tête d'enterrement, pas sûr que j'arrive à m'amuser  ce soir.  Après un instant, je finis par prendre une grande inspiration. Tout va bien Rodrigue, tout va bien ! Tu ne te sens pas du tout humilié, noooon ! Tu es un fier mage spécialisé dans le combat et une défaite n'a rien de grave ! Voilà ! Je me détourne de la fenêtre et me dirige d'un bon pas vers la porte. Un bon repas et plusieurs chopes dans une bonne auberge, c'est exactement ce qu'il me faut pour passer une bonne soirée et ne plus y penser. Fengo se lève, étire ses longues pattes et me suit, visiblement attiré par la perspective du repas.  Je lui souris. Monsieur Fengo a ses habitudes dans l'auberge où nous nous rendons. Les patrons connaissent ses gouts, il aura surement droit à l'assiette fraicheur : fruits de saison juteux, légumes du potager, tout ce qu'il aime. Pour ma part, je viens surtout pour l'hydromel et l'ambiance des lieux. Il nous faudra être prudent, descendre jusque là bas ne sera pas facile, mais nous y parvînmes sans trop de problèmes.

Il n'était pas encore trop tard, les rues étaient encore animées.  Par égard pour Fengo, les gens s'écartaient de notre passage. Personne ne voulait toucher le cerf, et j'étais reconnaissant à ce tabou qui nous permettait de marcher librement sans avoir à jouer des coudes. Je me sens maintenant d'humeur légère. Rien ne semble pouvoir se mettre en travers de notre route  La soirée promettait d'être mémorable. J'avais bien fait de garder de côté les fleurons gagnés avec la vente des bois que Fengo a perdu cette année.

“- Un bon investissement pour toi, un sale moment pour moi.
- Arrête, une petite douleur et un peu de sang, c'est tout ce que t'a à subir. Les biches vivent bien pire

Le cerf souffle une nouvelle fois par les naseaux, signalant son mécontentement. Je souris et flatte son encolure. Tout en marchant, je gratte le creux de son cou et, petit à petit, je le sens se détendre. Sur sa tête, ses nouveaux bois poussent déjà.  Je suis toujours impressionné de la vitesse à laquelle ses bois grandissent tous les jours.  D'ici un ou deux mois, ils seraient sans doute aussi grand que l'an dernier, et devraient grandir encore. J'allais lever la main pour toucher ses bois mais il repoussa ma main d'un mouvement de tête.

“ - C'est sensible ! Tu le sais pourtant !
- Désolé, c'est le velours...
- Garde tes mains pour  toi, ou, si tu tiens tellement à toucher quelque chose, gratte moi derrière les oreilles.

Je laisse échapper un petit rire et m'exécute. J'aperçois l'auberge à quelques dizaines de mètres. Notre agréable soirée allait bientôt débuter. Soudain, je sens qu'on me bouscule à ma droite. Je me tourne alors vers un jeune homme,  qui me regarde d'un air surpris. Bah quoi ? C'est toi qui m'a poussé crétin ! Je fronce les sourcils. L'homme prends alors la parole et s'excuse. Il me dit qu'il ne m'avait pas vu car il était perdu dans ses pensées, et ensuite, il me demande si je vais bien. Je le regarde de haut en bas. J'ai dit jeune homme, mais il se rapproche plus de mon âge que ce que j'en avais pensé au début. Je suis un poil plus grand que lui. Il a l'air agile, c'est un homme svelte. Je me surpris à l'imaginer en train de courir sur les toits des maisons et de sauter de l'une à l'autre. Instinctivement, je portais la main à ma ceinture, où se trouvait ma bourse, et je fis rapidement, de tête, l'inventaire des objets de valeur que j'avais sur moi.  Ma bourse pleine de fleurons, deux  bracelets en cuir incrémenté de gemmes magiques (un à chaque poignet), ma ceinture qui l'était également.  C'était tout. Je n'avais pas pris grand chose, je ne pense pas avoir à me lancer dans une grande bataille, j'avais pris tout juste ce qu'il me fallait pour me défendre en cas d'attaque par plusieurs personnes.  Je reviens vers l'homme pour observer ses yeux, son regard. Rien qui me semble étrange à première vue. Il me regarde droit dans les yeux. Mais qui dit qu'il ne me suivait pas depuis un moment ? Il a eu le temps de m'observer.

Je me rends compte que l'homme attends une réponse, j'ouvre la bouche et réponds :

- Oh, il n'y a pas de mal. Ce n'est pas une bousculade qui me tuera

- Il pue le rongeur .

Fengo, lui n'a aucun scrupule à observer l'inconnu de haut en bas. Il s'approche même pour sentir son odeur, d'où sa remarque pertinente.  Je lui jette un regard en coin puis reviens vers l'homme. J'esquisse un petit sourire avant de faire un pas pour reprendre ma route. Cet homme n'a pas l'air d'être un voleur, mais, quoique il en soit, je ne vais pas m'attarder pour vérifier, une belle soirée nous attends.
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Message(#) Sujet: Re: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptyJeu 2 Avr 2020 - 19:39

Je n’avais pas l’intention de rentrer les mains vide à la maison ce soir. Vous me prenez pour qui. Maintenant que ma décision était prise, elle était irrévocable. Tant qu’il n’y avait pas de danger imminent, je n’avais pas de raisons pour abandonner et me replier. Alors, je me doutais bien que mon interlocuteur n’allait pas s’arrêter soudainement pour tenir la conversation à un simple inconnu. Il allait falloir insister un peu pour en arriver là. Ce qui n’était franchement pas le plus compliqué, si vous voulez mon humble avis. Au pire des cas, je me faisais envoyer paître en bonne et due forme. Si cela arrivait, il ne me resterait plus qu’à aller chercher une nouvelle victime.

Ce qui serait bête, parce que l’homme que j’avais en face de moi m’avait l’air d’être un beau butin. Je me retins de sourire en le voyant examiner discrètement ses possessions. C’était à la fois un bon et un mauvais réflexe. Bon, dans le sens où c’était bien de s’assurer que je ne lui avait pas fait les poches en le bousculant. Ce qui était une manière de procéder. Mauvaise, dans le sens où, à présent, je savais qu’il avait sur lui quelques objets qui avaient assez de valeur pour se méfier qu’on lui vole et je savais où il les gardait. D’où l’importance d’être observateur quand on est un voleur.

Par contre, le cerf allait rendre la choses plus compliqué. Quelque part, là aussi, c’était à double tranchant. Au moins, je savais où était le familier de l’homme. Donc il n’y avait pas de risque pour que fasse de bêtises. Parce que oui, figurez-vous que certaines personnes avaient des insectes comme familier et c’était beaucoup plus difficile de les repérer et s’assurer qu’ils ne voyaient pas clair dans notre jeu. Mais d’un autre côté, le fait que son familier restait avec lui me donnait une autre paire d’yeux à surveiller.

Ca faisait beaucoup de paramètres à prendre en compte. Cependant, il en fallait plus pour me décourager. Quand l’homme essaya de s’esquiver pour poursuivre sa route, après que son cerf m’aie passé en revue. Ils avaient dû estimer que je n’étais pas une menace. Je fis rapidement volte-face pour marcher à leurs côtés et reprendre :

- Est-ce que vous n’auriez pas prévu d’aller dans cette auberge par hasard ? Laissez-moi vous offrir le repas alors. Pour me faire pardonner, s’il vous plait.

Je posais une main sur le coeur, comme s’il s’agissait d’un gage de bonne foi. Je sais ce que vous allez dire. Quoi ? Leur payer le repas alors que je l’avais abordé dans un but lucratif ? Ne vous inquiétez pas. J’avais la situation bien en main. Et oui, parfois il fallait bien faire quelque sacrifices. Et qui dit que j’allais vraiment payer la note, hein ? Que ce soit lui qui la paye avant ou moi avec son argent à lui après, ça revenait au même. Je sortis ma dernière arme, qui était mon plus beau sourire. Je sais, ce n’est pas la plus tranchante de l’armurerie. Mais parfois elle avait son petit effet.
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Message(#) Sujet: Re: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptySam 4 Avr 2020 - 16:35

Je pensais cet incident terminé, chacun partirait de son côté, et puis on en resterait là. Mais l'homme a plus d'un tour dans son sac visiblement. Je ne sais pas pourquoi il m'a fait une telle proposition. Payer un repas est une chose, mais qu'arriverait-il ensuite ? Je regarde l'homme de haut en bas. Il est… Charmant. Je dois l'avouer. Bien fait de sa personne, séduisant, poli. Le genre d'homme qui serait tout à fait capable de me faire plier. Mais quelque chose me chiffonne chez lui. Je ne le connais pas, et il veut me… Nous payer un repas dans l'auberge où nous avons nos habitudes. Il va repartir avec la bourse bien légère ce soir, à moins qu'il ait autre chose derrière la tête qu'un simple repas avec un inconnu. Je fouille ma mémoire, essayant de me souvenir de ce visage. L'avais-je déjà vu quelque part ? Non. J'en suis sûr et certain. Je n'ai jamais vu cet homme auparavant. Je regarde sa tenue et constate que rien ne me choque, il a l'air d'un homme tout à fait ordinaire. Mais je ne me sens pas serein pour autant. Nous sommes dans la ville basse après tout. C'est le foyer des voleurs, des malfrats en tout genre. Personne, à part eux, ne se sent pleinement en sécurité dans cette partie de l'Ancrage. Fengo s'avance dans un geste protecteur, place sa tête entre l'homme et moi. Il sent mon incertitude et ne quitte pas l'inconnu des yeux. Il racle le sol avec son sabot et, pour le rassurer, je pose ma main sur son museau.

"- Refuse poliment et rentrons. Je préfère reporter notre soirée que de devoir surveiller ce rongeur tout le long du repas.
- Tu as repéré son familier ?
- Non. Il doit être petit, caché dans ses vêtements. Mais j'ai senti son odeur sur le tissu. Il ne doit pas être bien loin. J'ouvre l'œil mon frère, mais allons nous en."

J'allais ouvrir la bouche pour obéir à Fengo. Prétexter un mal de ventre, ou juste lui dire qu'en fait, je me rendais ailleurs. Cela n'allait pas être difficile de se trouver une excuse pour s'esquiver sans offenser l'autre. Mais l'inconnu dégaina sans doute sa meilleure arme : son sourire. Je reste sans voix, la bouche ouverte. Par les dieux, celui-là sait s'y prendre pour obtenir ce qu'il voulait. Je me retrouve sans savoir que faire. Refuser ? Sans doute la meilleure solution. Mais mon cœur penche pour l'autre possibilité. Fengo commence à me pousser avec sa tête dans la direction opposée à l'auberge et après une brève hésitation, je m'écarte. Le cerf me regarde d'un air irrité et souffle par les naseaux. Il a remarqué ce changement chez moi et tient quand même à me ramener à l'académie. Il attrape le col de mon vieux manteau entre ses dents et tire doucement. Je l'ignore et souris à mon tour à l'inconnu. Bah ! Un repas gratuit ne nous fera pas de mal. Nous resterons quand même prudent, comme d'habitude lorsque nous nous rendons dans la ville basse. Ce n'est pas la première fois que je rencontre quelqu'un avec qui je vais passer la soirée. Il ne faut pas non plus se montrer paranoïaque, sinon on ne sort plus. Je finis par répondre à cet homme, avec un sourire :

"- Vous avez une curieuse manière de vous faire pardonner pour une simple bousculade. Pardonné, vous l'étiez déjà qui plus est. Je peux savoir pourquoi un tel intérêt à mon égard ? Veuillez excuser ma méfiance, nous sommes dans la ville basse, et une telle proposition peut sembler… Etrange."

Ce n'est pas un oui, mais pas un refus non plus. Même si je penche dangereusement vers la première possibilité, je tiens quand même à savoir pourquoi cet homme tient tant à nous payer le repas dans cette auberge. Peut-être connait-il les gérants ? Est-il de leur famille ? Ou alors, est-il simplement quelqu'un, qui, comme moi, cherche à passer une bonne soirée en bonne compagnie. Tant de possibilités qui se bousculent dans ma tête. Fengo, lui, a cessé de tirer sur mon manteau. Il sent que la lutte est vaine, sans doute a t'il décidé de commencer à surveiller cet inconnu, car il ne le quitte pas des yeux. J'aurais été un prédateur, j'aurais détalé devant le regard de Fengo. La tête haute, l'allure noble, mais le regard froid. Je frissonne malgré moi, fier d'avoir un tel compagnon à mes côtés tous les jours.
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Message(#) Sujet: Re: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptyLun 20 Avr 2020 - 14:59

Certes, j’avais une bonne opinion de ma personne. Cependant quand je disais que mon sourire était mon arme ultime, je ne pensais pas sérieusement que ça marcherait. Il faut croire que si. Ou alors j’avais utilisé un mot magique. Mais mon interlocuteur resta un instant de marbre face à mon expression et sembla tout de suite moins méfiant. Tout du moins, il baissa assez sa garde pour ne pas refuser ma proposition et faire plier son familier avec. Je ne savais pas ce que les deux s’étaient racontés. Cependant, cela se voyait qu’ils avaient eu un, même plusieurs échanges et ne semblaient pas du meilleur avis. Si je m’efforçais de ne rien montrer, ce cerf ne m’inspirait pas confiance. Il n’avait pas tenté de m’aborder à un seul instant, se contentant de communication mentale avec son partenaire. Il y avait de quoi se méfier. Au moins, je pouvais me rassurer de voir son familier et que ce dernier n’était pas à se cacher quelque part pour venir me démasquer soudainement.

D’ailleurs à parler de familier qui se faufile, Ichabod n’était pas loin et avait apparemment prévu de nous rejoindre directement à l’auberge. Ce qui ne m’étonnait guère de lui, j’avais pensé repas, il débarquait en courant. Ces rongeurs, on ne les refaisait définitivement pas. Je savais que j’étais à deux doigts de convaincre mon interlocuteur. Il doutait, mais il était toujours là. Je lâchais un rire embarrassé tout en passant une main dans mes cheveux :

- Haha, je suis démasqué ! Ma tante m’a toujours dit que ma curiosité me perdra. Désolé, ce n’est pas souvent que l’on croise du beau monde en ville basse… Vous êtes un mage n’est-ce pas ?

Je désignais du menton ses poignets ornés de bracelets en cuir où des gemmes avaient été placés. Il aurait pu s’agir de simple pierres précieuses mais pour qu’il y en aie autant, soit mon interlocuteur était très riche. Soit c’était un mage.

- Et votre familier aussi, je crois que je n’avais jamais vu de cerf de ma vie. C’est assez audacieux de se promener en ville basse de la sorte.

Il n’y avait pas que des rôturiers qui s’aventuraient en ville basse, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Mais souvent, qu’il s’agisse de nobles ou de mages, ils faisaient en sorte de passer inaperçu. Et là, la tenue de cet homme en plus de la présence de son familier, il ne cherchait nullement à se cacher. Au contraire, on avait presque l’impression qu’il voulait attirer l’attention.

- Quoiqu’il arrive, je viens d’avoir ma paye, j’avais prévu de me récompenser d’un bon repas. C’est encore mieux si c’est en bonne compagnie, vous ne pensez pas ?

Un nouveau sourire fleurit sur mon visage, et j’allai même jusqu’à adresser un clin d’oeil à mon interlocuteur. Charmeur ? Oh oui, je savais bien jouer à ce jeu là. Mais je ne voulais pas y aller trop fort d’emblée non plus. Je ne devais pas abattre toutes mes meilleurs cartes dès le début de la partie voyons. Pour le moment, je maintenais mon rôle de jeune homme à la fois distrait, audacieux et surtout curieux. Ce qui n’était pas très compliqué, parce que j’étais quelqu’un de curieux. Et j’avais vraiment envie d’en savoir plus sur les occupations de mon interlocuteur. Je ne mentais pas quand je disais que nous n’avions pas souvent l’occasion de discuter avec des mages en ville basse.
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Message(#) Sujet: Re: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptyLun 20 Avr 2020 - 20:39

"- Tu pourrais au moins le saluer mon frère. Ce n'est pas très poli ce que tu es en train de faire...

- Tu peux toujours courir. J'ai pas confiance. Je te dis qu'il va encore t'arriver des bricoles. "

Je lance un regard sceptique à mon familier. Je compris alors que tant qu'il n'aura pas confiance à l'individu devant nous, il ne ferait pas le moindre effort pour se montrer aimable à son égard. Il se contentait toujours de ce même regard froid, celui qui me faisait froid dans le dos. S'il avait été un simple cerf sauvage, j'aurais préféré battre en retraite plutôt que de prendre une ruade. Fengo s'était déjà défendu contre des chiens un peu trop envahissant. Les pauvres bêtes s'en souviennent encore. Je pose une main sur l'encolure du cerf et puise dans son assurance pour me rassurer. Je n'étais pas alors complètement serein, maintenant ça va mieux. Si je reste prudent, rien de mal ne peut nous arriver. Et Fengo est là pour veiller. Je prends quand même la peine d'exposer mes doutes à l'homme. C'est vrai quoi, c'est un peu étrange d'offrir comme ça un repas à un inconnu. Il sourit et lâcha un rire embarrassé. Quand il passa sa main dans ses cheveux, je ne perdis pas une miette du spectacle. Il me dit alors qu'il était d'un naturel trop curieux. Il n'était pas habitué à croiser du beau monde dans la ville basse. Il me demanda alors si j'étais un mage.

N'importe qui de bien renseigné aurait compris du premier coup d'œil que je suis un mage. Et ce n'importe qui, avec un peu d'observation, aurait également vu que je suis un mage spécialisé dans le combat et, par conséquent, qu'il valait mieux éviter de me chercher des noises. Le n'importe qui que j'ai devant moi était observateur. Il désigna mes bracelets en cuirs d'un mouvement du menton. Je souris et hoche la tête. Il évoqua également Fengo, et me dit qu'il n'avait jamais vu de cerf de sa vie. Pauvre gars, il ne doit pas sortir beaucoup de l'Ancrage. Pour peu qu'on se balade dans une forêt, il est assez simple d'apercevoir au loin un groupe de biches ou une trace de leur passage. Et, pendant la saison des amours, les mâles sont non seulement plus voyants mais surtout plus bruyant. Je me rappelle de ces journées d'automne où il arrivait de les entendre. Je suis au moins rassuré sur une chose, nous n'avons pas encore croisé de biche dans l'académie, ou Fengo aurait lui aussi fini par pousser la chansonnette. Ce n'est pas que je n'aime pas ça, bien au contraire, je retrouve dans ce cri la puissance de la nature. Mais qu'il le fasse alors que je travaille... Non loin de mes pauvres oreilles... Je lance un regard fier à Fengo avant de répondre à l'homme :

"- Et encore, vous l'auriez vu avec ses bois, il est encore plus majestueux. Mais il faut attendre l'été pour cela. Ils sont encore en train de pousser comme vous pouvez le voir."

"- Les gens observateurs, mon frère, peuvent être de bons voleurs. Il a vu tes bracelets, il doit surement avoir aperçu ta bourse. "

L'homme me fit alors son sourire et même, un petit clin d'œil avant de me dire qu'il venait de recevoir sa paye et qu'il tenait à fêter cela en bonne compagnie. Le clin d'œil aguicheur était peut-être de trop, mais je passe là dessus. Il m'en faudra par contre plus pour qu'il parvienne à me faire jeter dans ses bras, si c'est ce qu'il veut. Le sourire c'est bien, surtout avec un comme le sien, mais j'attends de voir ce qu'il peut encore offrir. Fengo me souffle une nouvelle fois la prudence. Je devrais lui confier ma bourse, il la garderais dans sa bouche pendant la soirée. A cette pensée, Fengo me donne un coup de museau derrière le crâne. C'est ma bourse, c'est à moi d'en prendre soin. Je réponds alors :

"- C'est une bonne façon de voir les choses en effet. Allons y dans ce cas, avant que les tables ne soient toutes occupées. Je doute que mon cerf accepte qu'on se serve de lui pour poser nos assiettes."

" - "Ton" cerf approuve. "Ton" cerf te fait savoir que, si j'accepte la présence de cet énergumène, c'est uniquement pour le repas, rien de plus. Le reste c'est ton problème, tu ne viendras pas pleurer si tu repars avec juste ton sous vêtement sur le dos."

Le cerf, la tête haute, prends alors le chemin de l'auberge et, avec l'homme, nous le suivons. Une fois à l'intérieur, je salue les aubergistes et choisis notre table habituelle, celle avec un espace à côté suffisamment dégagé pour que Fengo puisse prendre ses aises, ce qu'il fait immédiatement. Le grand cerf étire ses longues pattes puis s'allonge devant la table. Je m'installe à mon tour et, une fois que l'homme en a fait de même, je croise les mains devant moi et demande :

"- Maintenant que vous avez eu ce que vous vouliez... Pouvez vous au moins me donner votre nom ? Et me parler un peu de vous ? "
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Message(#) Sujet: Re: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptyMar 28 Avr 2020 - 22:42

A défaut d’avoir réussi à enlever toute trace de méfiance chez mon interlocuteur, il semblait s’être un peu détendu. Ce qui n’avait pas l’air d’être le cas de son familier. Mais bon, au moins, nous avions là le début de quelque chose. Puis, ce ne serait pas amusant si ma cible avait cédé trop aisément. Je n’étais pas à la recherche de proie facile, ce qui me motivait, c’était le défi. Et cet homme m’en offrait un beau. En plus, de ce que j’avais pu voir, la récompense semblait alléchante. Vu comment tournaient les choses, il y avait moyen que le mage ne reparte pas sans rien non plus. Pour ses affaires, bien sûr que j’allais lui voler, la question ne se posait pas. Mais je pouvais au moins lui laisser le souvenir d’une bonne soirée. Et que sont les biens matériel face à un bon souvenir ? Oui bien sûr, que ça ne me concerne pas. Pourquoi se priver alors que je pouvais avoir les deux.

J’écoutais mon interlocuteur me parler des bois de son familier avec un petit sourire. Il était fier et ça lui donnait presque un air candide. De son côté, le cerf ne m’avait toujours pas adressé la moindre parole. J’avais même l’impression qu’il me fusillait du regard. Après, j’étais bien placé pour savoir qu’il existait des familier plus timides que d’autre. Ichabod n’était pas très bavard. Mais même avec moi, on ne passait pas notre temps à parler pour ne rien dire. Quoique là, le problème du cerf n’avait pas l’air d’être d’échanger, mais vraiment ma personne. Bref, je crois qu’il faudrait plus que quelques sourire pour convaincre le familier, mais est-ce qu’un bon repas ne mettait pas toujours tout le monde d’accord ?

Le mage (ou tout du moins, je suppose que c’était bien un mage, étant donné qu’il n’avait pas répondu à ma question), finit par accepter officiellement mon offre. Et nous pressa même de rejoindre l’auberge.

- Je n’oserai pas m’y risquer.

J’avais répondu en riant, mais dans le fond, j’étais sérieux. Déjà parce que exploiter un familier de la sorte ne se faisait pas. Et ensuite, vu le comportement du cerf, je doutais que les assiettes restent bien longtemps sur son dos. Je ne sais pas ce qu’ils s’étaient dit, mais le familier de mon interlocuteur passa devant nous, la tête haute. J’échangeais un regard avec mon interlocuteur, perplexe.

- J’ai dit quelque chose de mal ?

Sur le coup, mon inquiétude n’était pas feinte. Et je crois que je n’avais même pas réfléchi à cette question. Elle était sorti toute seule. Nous arrivâmes alors à l’auberge. Je n’eus pas le temps de dire ou faire quoique ce soit. Mon accompagnateur savait ce qu’il faisait. Un habitué des lieux ? Ca ne jouait pas réellement en ma faveur. Nous étions sur son terrain, pas le mien. Mais non, voyons, toute la ville basse est le terrain du Pas de l’Ombre, je n’avais pas à m’inquiéter. Rien n’était impossible, tant que je restais prudent. D’ailleurs en parlant de prudence, la méfiance de mon interlocuteur refit surface.

- Oh ! Ok, pas de problème, je vous dit tout ! J’ai vraiment l’impression de passer un interrogatoire, haha !

Cette posture, ce ton, ce regard. Croyez-moi il y avait de quoi se faire une frayeur. Moi qui pensait que la soirée serait à la détente.

- Alors, je m’appelle Aurélien Corydalis, mais tout le monde m’appelle Aurèle et… Il n’y a pas grand chose à dire de plus…

Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais être assez bête pour donner mon véritable nom. Certes, en creusant bien, peut-être qu’on pourrait trouver. Je me présentais souvent comme Aurélien, quand je voulais une fausse identité. Parce que c’était proche de mon véritable prénom, donc si mon interlocuteur m’interpelait, il y avait moins de chance que j’oublie qu’il s’agissait de moi. Et s’il essayait de se renseigner, en allant chez les messagers en leur demandant “Connaissez vous Aurélien Corydalis” ? Je doute que qui que ce soit aie idée de l’orienter vers moi. Parce que je n’avais  pas menti sur mon nom à la guilde. Bref, le mensonge était tout un art. Et croyez-moi que j’avais eu le temps de me perfectionner dans ce domaine.

- Je suis né ici. Mes parents sont décédés durant la grande épidémie. On a remit ma garde à ma marraine et son mari. Vous les connaissez peut-être, les Vifenclumes ? Il tiennent une forge du même nom en ville basse, c’est un peu plus à l’est d’ici. Et, voilà, maintenant je travaille pour eux.

De mon avis, je ne mentais pas. Je faisais un savant mélange de plusieurs vérités. Mes parents étaient réellement décédés. Certes, ce n’était pas la maladie qui les avaient emportés mais à quelques années près, on y était. J’avais vraiment été placé sous la tutelle de ma marraine. Sauf qu’il ne s’agissait pas d’une Vifenclume. Pourtant, cette forge existait bel et bien en ville basse. Une petite échoppe perdu au fin fond de la ville qui faisait majoritairement des petites pièces pour les véhicules ou des fers pour les chevaux. Pas très réputé en ville, mais ils avaient le mérite de faire un bon travail et ils n’embauchaient que des membres de la famille. Sachant que le couple avait beaucoup d’enfant, je pouvais me fondre aisément dans leur arbre généalogique.

De plus, ce n’était pas pour rien que j’avais choisi cette profession et pas une autre. Déjà pour éloigner toute association avec le Pas de l’Ombre et la guilde des messagers. Ensuite, pour justifier, si mon interlocuteur était observateur, mes mains abimées par l’escalade et ma carrure, qui sans ressembler à celle d’un guerrier, n’était pas celle d’un commerçant qui passait son temps derrière son étal à attendre les clients. Quand je vous dit que mes mensonges étaient bien faits. C’était des années de travail et de longues nuits de réflexion.

- Et vous alors, est-ce que j’ai le droit de vous demander votre nom ?

Il était tellement méfiant que je préférai ralentir encore un peu. Montrer que le rôturier que j’étais avait été un peu apeuré par son attitude, au point d’hésiter à poser des questions. C’est d’ailleurs ce moment que choisit Ichabod pour nous rejoindre. Se faufilant entre les pieds de clients qui venaient d’arriver. L’écureuil vint se percher sur mon épaule. Il regarda tour à tour le mage puis le cerf avant de lancer un petit :

- Bonsoir.

Ce n’était pas souvent que j’avais l’occasion d’entendre la petite voix de Ichabod, je tournais la tête pour lui sourire avant qu’il n’aille se cacher derrière ma nuque, dans le col de ma chemise.

- Et lui c’est Ichabod, mon familier, il est plutôt timide, excusez-le…

Il n’y avait là zéro mensonges. Je ne voyais pas l’intérêt de changer le nom de mon familier. Si c’était pour me tromper à chaque fois que j’allais parler de lui, c’était inutile. Et il était timide, son attitude n’était pas feinte. Ichabod était mon meilleur allié, dans toutes les situations. Il était plutôt rusé, et parfois même pire que moi en matière de tromperie et de larcin, mais il n’en restait pas moins discret.
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Rodrigue Belorme
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Message(#) Sujet: Re: L'art de la tromperie L'art de la tromperie EmptyMer 29 Avr 2020 - 20:03

Est ce que je le rends mal à l’aise ? Par les dieux j’espère bien que non ! Il est si charmant cet homme ! J’ai bien remarqué que Fengo et lui ne risquent pas d’être tout de suite de bons amis. Mais j’ai décidé de passer outre. Restons prudent, mais passons une bonne soirée ! Je n'allais pas me montrer impoli envers cet homme si gentil en apparence. Nous nous rendons alors à l'auberge. Quand le cerf nous devança, la tête haute, le jeune homme me demanda s'il avait dit quelque chose de mal. Je secouais la tête en lui souriant. Je ne tenais pas à lui dire que mon cerf préférerait de loin rentrer chez nous plutôt que de passer la soirée avec lui. Je pense que l'homme devait s'en douter, vu l'attitude de mon familier. Les aubergistes nous connaissaient bien, Fengo et moi. J'avais pris l'habitude de venir manger de temps en temps à leur table, il fallait avouer que la cuisine y est savoureuse, même pour un établissement de la ville basse. J'aurais pu préférer une auberge plus fréquentée, mieux située, mais cette auberge a un petit quelque chose qui fait que je la choisis à chaque fois. Cette petite ambiance quasi familiale, cet accueil chaleureux et puis, surtout, ils connaissent les gouts de Fengo. Ce détail n'est en aucun cas négligeable. J'ai du emmener ici quelques demoiselles et messieurs pour partager soirée, voire même la nuit entière.
Pour ce jeune homme là, assis en face de moi, je ne savais pas encore ce qui allait se passer, je vais laisser les dieux décider pour nous, c'est plus excitant.

Un interrogatoire ? Je.. Non, ce n'est pas ça ! J'allais ouvrir la bouche pour protester. C'est une simple question ! Il n'y avait pas lieu de se sentir aussi mal à l'aise. Cependant, l'homme ne m'en laissa pas le temps, il me raconta son histoire. Son nom est donc Aurélien. Je laissais ce doux nom voyager de mes oreilles à mon esprit, tel un nuage poussé par le vent, et cela me fit sourire. Il me raconta qu'il était né ici, mais qu'il était un orphelin élevé par sa marraine et son mari. Au fur et à mesure qu'il parle, je l'écoute, sans dire un mot, et sans le quitter des yeux. Le seul moment où je détourne le regard, c'était pour gratouiller le menton de mon cerf. Je le sens se détendre. Etre là, à cette même table, respirer ces odeurs familières... Voilà qui avait le don de rassurer n'importe qui. Le jeune homme finit par se taire et, après un instant il reprit la parole pour me demander mon nom. Alors que j'allais répondre, une petite boule de poil grimpa sur l'épaule d'Aurélien (ou Aurèle, comme il le dit). Il nous salua avec un petit "Bonsoir" qui me fit sourire. Il est adorable cet écureuil. Fengo souffle par les naseaux :

" Un rongeur, je te l'avais dit."

J'incline la tête devant Aurélien et son familier (que l'homme présente sous le nom Ichabod) et peut enfin lui dire, avec mon plus beau sourire :

- Tout d'abord, Aurèle, si je peux vous appeler ainsi, sachez que je ne veux en aucun cas vous mettre mal à l'aise. Je suis un ancien policier, et ce que vous avez vu vient sans doute d'une vieille habitude. Je suis ravi de faire votre connaissance, à tous les deux. Mon nom est Rodrigue Belorme, mage de bataille et professeur de combat à l'académie. Et voici Fengo, mon familier depuis de nombreuses années. Lui n'est pas timide. C'est dans sa nature d'être méfiant.

Je garde le sourire quand les aubergistes s'approchent de nous pour prendre notre commande. Rapidement, je lui dis que ce sera comme d'habitude, pour Fengo et moi. Il prends ensuite la commande d'Aurèle et s'éclipse. Alors, Fengo fit quelque chose qui ne manqua pas de m'étonner.

"- Vous êtes plutôt leste, pour un forgeron, monsieur Corydalis. Taillé pour courir. Je vous aurais plutôt imaginé acrobate, ou messager. "

Je tourne la tête vers le cerf. Son regard n'est plus aussi froid qu'auparavant mais il reste sur ses gardes, je le sens. Je n'ai plus l'habitude de l'entendre parler à voix haute. Sa voix grave et profonde vibre encore au fond de mon être. Fengo agite les oreilles à mon intention. Je le sens satisfait d'avoir crée ce petit effet de surprise. Puis je pense comprendre son petit jeu. Il cherche peut-être à déstabiliser Aurèle, pour le pousser à faire une erreur... Non, pourquoi ce jeune homme mentirait ? Certes, il pourrait le faire dans un but bien précis... Mais je lui laisse le bénéfice du doute. J'ai envie de passer une agréable soirée, pas de me torturer l'esprit. Je reviens vers Aurèle et lui dit avec un sourire :

"- Excusez mon familier, il a pris les mêmes habitudes que moi à Edenia. Nous sommes assez curieux, comme vous pouvez le constater..."
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