• Statut du RP : Privé. • Résumé : Octavie profite d’une permission pour aller à Port-Liberté retrouver ses anciens camarades de la caravane des arts, après la représentation du soir. Quelques visages familiers, dont celui du polichinelle de la caravane… un peu plus qu’un simple camarade, jadis. • Recensement :
Code:
• [b]29 mai 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t265-pas-de-deux]Pas de deux[/url] - [i]Flavien Harpelige & Octavie Brunedottir[/i] Octavie profite d’une permission pour aller à Port-Liberté retrouver ses anciens camarades de la caravane des arts, après la représentation du soir. Quelques visages familiers, dont celui du polichinelle de la caravane… un peu plus qu’un simple camarade, jadis.
Dernière édition par Octavie Brunedottir le Dim 14 Juin 2020 - 2:25, édité 3 fois
Port-Liberté porte toujours tous ces parfums alléchants - ceux de la savoureuse cuisine ansemarienne, l’air iodé de la mer qui lèche la grève, les feux de bois qui éclairent les côtes. Le duché natal de sa mère ne sera jamais le sien et Octavie sait que femme célibataire et infertile, elle y serait méprisée, mais il n’empêche qu’une part d’elle-même se sent toujours attirée par ces terres mi-connues, mi-étrangères. Elle n’est pas ici par hasard, pour cette permission (qu’elle a eu si peur de voir s’évaporer, alors qu’Aubrée a elle-même demandé congé pour curieusement aller faire un tour de zeppelin - sans doute l’influence de son vil familier). À la citadelle du levant, elle a passé visite à sa famille ; et maintenant, au-dessus d’Abyme, c’est à ses amis, qu’elle désire passer ses salutations.
Même en civile, Octavie a l’allure d’une guerrière. Quelque chose dans sa démarche rapide, dans ses gestes précis, dans la décision de sa posture et de son regard attentif. La simplicité de ses vêtements la fait passer relativement inaperçue, à travers la foule ansemarienne, bien plus que le ferait son armure de skjaldmö. Puis, alors que le spectacle du soir de la caravane des arts prend place, ses yeux sont remplis des mêmes étincelles que tous les autres, et ce depuis le premier jour. Ses applaudissements, eux, une fois la représentation terminée avec un dernier rappel, se font à tout rompre.
Certains s’attardent après la représentation - des petits qui veulent admirer encore une fois les artistes dans leurs habits colorés, d’autres membres de la guilde des arts venus complimenter leurs camarades, et elle-même. Son pas timide qui semble la faire danser, hésiter, autour des silhouettes, jusqu’à ce qu’une musicienne la repère et que sa frimousse s’étire d’un large sourire. « Octavie ! Ça fait si longtemps ! Ne me le rappelle pas », rit-elle alors que la femme la serre tendrement dans ses bras, passant les remparts de sa pudeur même envers celles et ceux qu’elle connaît depuis longtemps. Les habitant.e.s de la caravane des arts ont changé, depuis la fin de son contrat il y a plusieurs années, et c’est toujours un deuil pour la guerrière de se dire qu’un jour, plus aucun de ses compagnons de jadis n’y sera. Sauf peut-être… Ses yeux sombres s’égarent sur les visages des caravaniers, sans trouver celui qu’elle recherche instinctivement. « Il sera là plus tard », lui glisse la violoniste avec malice, suivant trop aisément le fil de ses pensées (elle a toujours été si mauvaise pour les dissimuler). Ses joues rosissent légèrement, mais elle n’ajoute rien et se laisse entraîner auprès des autres artistes rassemblés. Quelques visages familiers, encore, qui l’accueillent comme on le fait avec une vieille amie, lui offrant une place à leurs côtés et un verre de bière aussi piquante que rafraîchissante. « J’ai beaucoup aimé la représentation de ce soir », confie-t-elle à son ancienne camarade, sans se soucier des oreilles ouvertes aux alentours. Rien de bien fallacieux ne sera échangé, de toute manière !
Artistes
Flavien Harpelige
Âge : 31 ans Messages : 164 Points : 179 Nation : Déméria Rôle : Polichinelle de la Caravane des arts Familier : Béatrice, une oie bernache à cou roux Avatar : Craig Horner (Swann) Pseudo web : JimNoir
(#) Sujet: Re: Pas de deux Sam 6 Juin 2020 - 18:30
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: Pas de deux Jeu 11 Juin 2020 - 5:33
La voix masculine dans son oreille pourrait être un mauvais augure ; une menace, sinon, à laquelle elle pourrait promptement opposer son poing entraîné, qu’importe qu’elle soit en armure ou en jolie robe juponnée. Elle pourrait se maudire de son manque d’attention, permettant à n’importe qui se surgir par derrière pour la surprendre. Il n’en est rien, toutefois. Bien au contraire, même, alors que la voix connue fait lever quelques frissons sur sa nuque, là où le souffle de l’homme s’égare quelques instants.
Octavie se retourne pour faire face à Flavien, le menton relevé pour mieux dévisager le polichinelle de la caravane des arts. Juste à côté d’elle, la musicienne se détourne presque pudiquement de son amie, non sans pouffer un peu derrière sa main. De quoi la faire remercier qu’il fasse nuit et que les rougeurs sur ses joues passent donc inaperçues, dans la pénombre. « Ne m’appelle pas comme ça », oppose la guerrière sans trop de conviction. Il y a longtemps que son coeur ne bat plus pour Flavien, pas dans ce sens-là, longtemps qu’elle le considère comme un ami, mais… la force des souvenirs, se dit-elle, alors que son sourire creuse des fossettes dans ses joues. Malgré l’horreur d’être qualifiée d’oiseau, bien qu’elle sache que ce n’est pas une insulte pour le caravanier. Ça passe vraiment seulement parce que c’est le Harpelige et son stupide sourire charmeur, ha ! Aucune chance que ça fonctionne avec qui que ce soit d’autre ! Pas même le prince Hjalmar ? Il saurait bien me qualifier d’autre chose. L’amusement évident d’Horatio, alors que le sourire calme du prince d’Abyme se superpose dans son esprit à celui enjoué et enjôleur du prince des routes.
Elle évalue ce qu’il reste de bière dans le verre de cuivre et en une longue gorgée très peu féminine, elle le termine et le rend à sa camarade violoniste, avant d’accepter le bras de Flavien avec grâce. Le sourire cette fois devenu doucement amusé, doucement décidé. « Allons-y pour un tour sur les quais. Tu ne souffres pas assez, Flavien, laisse-moi ne pas avoir pitié de toi. » Puis, il y a longtemps qu’elle-même a marché sur les quais, alors que la majeure partie de sa vie se déroule sous la terre, à protéger Abyme et tout Arven des monstres qui y rôdent dans l’ombre.
Au bras de l’homme, la guerrière se sait en sécurité. Bon, pas… littéralement. C’est elle, la guerrière, et lui doit se sentir en sécurité, si quelqu’un ou quelque chose les attaque. Plutôt, figurativement en sécurité, alors qu’en Ansemer, une femme se baladant seule le soir n’est pas bien vue. Le bras d’Octavie se réchauffe, contre celui de Flavien, chaleur bienvenue alors qu’ils se rapprochent de l’océan et de la brise qui souffle vers eux ses effluves iodées. Leur solitude, loin des autres membres de la caravane, jette un voile de timidité sur la femme. Il lui faut quelques minutes avant de reprendre la parole, pour ne rien dire de bien intéressant de surcroît (elle s’en mettrait des baffes) : « Tu dois déjà avoir hâte de quitter la ville. » Elle a appris à connaître l’homme, pendant ses cinq années passées au coeur de la caravane. Non seulement il ne tient pas en place, mais dans une ville encore moins… et en Ansemer, c’est bien pire !
Artistes
Flavien Harpelige
Âge : 31 ans Messages : 164 Points : 179 Nation : Déméria Rôle : Polichinelle de la Caravane des arts Familier : Béatrice, une oie bernache à cou roux Avatar : Craig Horner (Swann) Pseudo web : JimNoir
(#) Sujet: Re: Pas de deux Mer 17 Juin 2020 - 18:11
Dernière édition par Flavien Harpelige le Lun 29 Juin 2020 - 11:45, édité 1 fois
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: Pas de deux Mer 24 Juin 2020 - 2:53
Il semble voué à la gêner, avec ses sous-entendus, le démon, et Octavie s’entête à ne rien confirmer, ni infirmer, en ce qui a trait à leur passé commun. Ça lui semble mieux. Plus sécuritaire. Moins embêtant, aussi, alors qu’elle ignore tout de sa vie. Son frère a bien trouvé l’amour sur les routes, pourquoi pas lui ? Une demoiselle bien plus apte à maîtriser les instruments de musique, par exemple (pas comme elle et ses pauvres essais à faire pleurer), une acrobate élégante, une comédienne rieuse.
Les pitreries du musicien la font doucement rire, alors qu’ils déambulent dans les rues. « Tu n'as pas idée... Et j'ai du mal à comprendre comment toi tu peux te sentir à ta place ici... surtout en tant que femme. A la cour ça allait encore mais dans les campagnes c'était une catastrophe... A peine mieux que des meubles ou du bétail... En ça j'admire Déméria... Le monde irait beaucoup mieux s'il était gouverné uniquement par des femmes, tu ne trouves pas? C’est bien pour cela que j’habite en Abyme, glisse-t-elle simplement, rappelant ainsi au polichinelle que son propre royaume n’est pas moins géré par une femme et qu’elles sont au centre de la société. Qu’elle est une guerrière sacrée. J’ai su que vous étiez en route pour Port-Liberté, avec la caravane, alors je suis venue. Sinon, je serais restée sous terre. » Elle a bien tenté, jadis, de se faire à la vie de surfacienne, pendant son temps avec la caravane, mais rien n’y a jamais fait.
Octavie attend sagement à la porte de la taverne que Flavien revienne, évitant les yeux des hommes qui passent la porte. L’un d’entre eux s’attarde un peu trop devant elle et elle ne peut pas s’empêcher de le défier du regard, jusqu’à ce que le polichinelle ressorte et l’emporte vers la jetée. Là seulement elle est détendue. L’air salin la détend, le vent soulève les quelques mèches rebelles échappées de ses cheveux tressés, et les cris des oiseaux enterrent les bruits de la ville. « Alors, comment vas-tu? Les choses se passent bien pour toi? Oui. Les monstres des profondeurs sont plutôt calmes, ces temps-ci. » Un sourire un peu peiné s’étire sur ses lèvres, au souvenir de Vassili, décédé il y a bientôt deux ans. Un rappel que les skjaldmös et les berserkirs ne sont pas invincibles, invulnérables. Ils ne sont que des hommes. La chose lui ramène quelque chose à l’esprit et alors qu’elle cogne son gobelet de vin contre celui de Flavien, elle reprend la parole : « Une amie a pris le zeppelin, l’Astrolabe, parti en voyage au-dessus de Déméria. Aubrée est définitivement très courageuse ! Octavie elle-même n’aurait jamais osé se prêter à cette aventure, surtout pas pour son propre plaisir. T’aurais pas aimé participer à ça ? Voir Arven d’en haut ? Aller voir la jungle ? » Une gorgée de vin, son regard curieux au-dessus du gobelet de bois.
Spoiler:
Je n’ai pas pris en compte la partie avec Horatio de ton message, vu qu’il n’est pas présent, comme dit par MP
Artistes
Flavien Harpelige
Âge : 31 ans Messages : 164 Points : 179 Nation : Déméria Rôle : Polichinelle de la Caravane des arts Familier : Béatrice, une oie bernache à cou roux Avatar : Craig Horner (Swann) Pseudo web : JimNoir
(#) Sujet: Re: Pas de deux Lun 6 Juil 2020 - 17:25
« Et comment se passe la vie en Abyme alors? Ce n'est pas trop dur toutes les semaines sous terre? Le soleil ne te manque pas trop ? Rarement, confie-t-elle avec un petit sourire. Horatio me manque, mais c’pas un endroit pour lui, les profondeurs. » Pendant ses années avec la caravane, le fier sanglier était la plupart du temps du voyage, ne quittant le convoi que lors de la saison des amours. Et même elle qui ne porte guère les animaux en affection a aimé côtoyer son familier à tous les jours. Toi aussi tu me manques, Octavie. Le sourire un peu plus tendre pour l’animal dans ses pensées, la fossette creusée dans sa joue, avant que le sujet dérive sur les monstres des profondeurs. « Je... quels types de monstres croises-tu là en bas? A quoi ils ressemblent? Si ça se trouve je pourrais les utiliser dans une de mes chansons! De toutes les sortes ! Avec des dents comme ça (les doigts largement écartés) des ailes comme ça (les bras larges) des écailles partout, des tentacules, des yeux blancs qui voient dans le noir… parfois tout ça en même temps. »
Son air innocent, comme un défi qu’il discerne le vrai du faux dans ses prétentions. (et qu’il ne soit pas trompé : elle dit majoritairement vrai)
Si Flavien se montre rêveur à l’idée de monter sur un dirigeable, ou un zeppelin, elle est plutôt horrifiée par cette perspective. « J’ai pas très envie d’faire comme les oiseaux, non, commente Octavie, le nez retroussé dans une expression chafouine à l’idée de se rapprocher d’une façon ou d’une autre de ces volatiles qu’elle déteste tant. J’suis très bien avec les pieds sur et sous la terre. » Ce genre de chose, c’est définitivement pour les aventuriers et explorateurs comme le polichinelle, pas pour elle, qui appartient au plancher des vaches. La seule idée d’être dans les airs… Un frisson désagréable court sur sa nuque et Octavie le chasse d’une gorgée de vin. « [...] D'ailleurs ton amie, est-ce qu'elle vient de Déméria? Je la connais peut-être! Non, elle est d’Abyme, elle aussi, dans ma patrouille. » Ce n’est pas vrai, mais ça, Flavien n’a pas besoin de le savoir. Puis, en fait, considérant qu’Aubrée a changé son nom et épousé les coutumes du royaume des Profondeurs… elle ne ment pas vraiment. C’est une simple précaution. La blonde n’a pas quitté Ansemer pour qu’elle évente sa fuite, même tant d’années plus tard !
L’artiste l’interroge à propos de son métier ; Octavie pince un peu les lèvres en réflexion, le nez plongé dans son gobelet, les yeux égarés sur les vagues qui lèchent le quai. « J’étais skjaldmö avant la caravane, mais c’tait moins… moins palpitant. Accompagner le train des Tréfonds lui a permis de mieux découvrir sa propre nation, puis lors des sorties à la surface, l’art de tous les autres royaumes, mais pourfendre de petits brigands n’est définitivement pas défendre Abyme contre les monstres. Là… là, j’ai vraiment l’impression d’être une guerrière, tu vois. » Elle ne sait pas s’il voit, en fait, mais elle n’a pas les mots des poètes, elle, pour bien dire tout ce qu’elle ressent face à sa vocation, à ce rêve réalisé. La brune peut seulement protester, lorsqu’il lui rappelle que la caravane cherche toujours de vaillants guerriers pour la protéger : « J’vais pas voler la place des autres. Bien que ta musique me manque, parfois, avoue la skjaldmö. Même si la mienne ne doit pas du tout t’manquer », ricane-t-elle avec complicité. Le musicien a bien tenté, plusieurs fois, de l’initier à ses instruments favoris, sur des mélodies simplistes au possible, mais Octavie n’a jamais eu ce talent. Ni celui du chant. Il n’y a toujours eu que la danse, dans son cas, et les jeux de pieds qui font d’elle une guerrière leste et mobile, comme si elle dansait avec son bouclier et son épée.
Artistes
Flavien Harpelige
Âge : 31 ans Messages : 164 Points : 179 Nation : Déméria Rôle : Polichinelle de la Caravane des arts Familier : Béatrice, une oie bernache à cou roux Avatar : Craig Horner (Swann) Pseudo web : JimNoir
(#) Sujet: Re: Pas de deux Ven 17 Juil 2020 - 19:54
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: Pas de deux Jeu 23 Juil 2020 - 0:12
Flavien t’interroge à propos d’Horatio, encore un peu : « [...] Il est retourné à la vie sauvage? En forêt, en Déméria ou en Ansemer. J’ai d’la chance qu’il ne soit pas un animal marin. » Elle a eu la chance de pouvoir côtoyer l’animal à tous les jours pendant quelques années, mais la guerrière sait que ce n’est pas le cas pour plusieurs. Et si elle sait qu’à vivre dans la nature, Horatio a ainsi plus de chances de mourir… elle ne peut pas le forcer à vivre dans un endroit inadapté, loin de ses propres instincts. Ce ne serait pas juste. Même si elle est souvent envieuse des autres - dont du Harpelige lui-même et la présence constante de Béatrice à la caravane.
Le polichinelle voit bien que la guerrière le chambre, mais seulement à demi. En vérité, éveiller la curiosité de l’homme à propos des monstres n’est pas à son avantage. Il ne faudrait pas que lui ou d’autres décident de les voir de leurs propres yeux ! « Les monstres n’ont pas de nom. Ce sont juste… des monstres. Ils viennent d’encore plus profond. » Octavie ne s’est jamais intéressée davantage aux monstres. D’où ils viennent, ce qu’ils sont vraiment, s’ils veulent quoi que ce soit. Ils menacent Arven et elle est le bouclier qui protège l’humanité, et ça lui suffit amplement. « C’est un honneur de les combattre. C’est pas tout le monde qui peut le faire. » Que les meilleur.e.s. Un fait qui fait encore se gonfler l’orgueil de la Brunedottir, au souvenir de cette affectation afin de souligner son adresse, son sérieux, sa dévotion. Ça sait toujours la convaincre de la justesse de ses choix, toutes ces années après… même si ça ne rassure en rien sa mère toujours inquiète.
L’aveu que la musique de l’homme lui manque est un peu timide pour elle, mais elle est loin d’imaginer la réaction de celui-ci sur son compagnon. Elle ne remarque pas les joues qui s’empourprent, au-dessus su gobelet de vin. « C'est gentil... si tu veux, et si tu n'es pas pressée je peux repasser par ma roulotte récupérer mon luth et te chanter quelques airs... Quant à ta musique, cesse de te déprécier... Tu étais une élève douée et tu as fait beaucoup de progrès le temps que tu as été avec nous… T’exagères, t’es trop généreux, qu’elle proteste, définitivement humble au sujet de ses prouesses musicales. Elle sait bien où sa force : pas là. D'ailleurs si un jour tu as envie de mettre à nouveau ton épée au service de la caravane, ça sera avec le plus grand plaisir que je t'accueillerai. Non, qu'on t'accueillera tous. Il y a beaucoup d'anciens qui adoreraient te voir revenir, tu le sais. Dont moi... »
Ce n’est pas le genre d’aveu auquel elle s’attendait ; surtout pas avec cette expression si timide qu’arbore Flavien, à cet instant. Octavie baisse les yeux sur ses genoux, lisse les plis de sa robe du bout des doigts, incapable de savoir quoi penser de tout cela. Elle a tant aimé son temps avec la caravane, ces années à parcourir les routes, au rythme des spectacles et des saisons, mais ce n’est plus sa vie. Flavien lui-même… Le regard coulé en douce sur les traits réguliers de son compagnon, sa peau hâlée par les longues heures à l’extérieur, les yeux sombres déjà bordés de ces petites rides imputables à un homme qui a beaucoup ri. Le Harpelige n’a jamais manqué de tendresse envers elle et son coeur a déjà battu pour lui, mais ça n’a jamais pu être plus sérieux. Et maintenant… c’est une toute autre personne qui y règne, en secret, sans savoir si un jour, ça mènera à quelque chose. Elle soupire un peu, a un rire gêné, et reprend la parole : « Ewen et Ardashir font un bon travail, j’suis sûre… je n’veux leur voler leur place. Elle a eu tellement de problèmes avec ce misogyne d’Ewen, elle ne va pas se le farcir à nouveau, ça non, foi d’Octavie ! Venir vous voir, comme ça, parfois, me suffit. J’peux découvrir vos nouveaux numéros et boire un peu. Vraiment être votre amie. Ton amie. »
Artistes
Flavien Harpelige
Âge : 31 ans Messages : 164 Points : 179 Nation : Déméria Rôle : Polichinelle de la Caravane des arts Familier : Béatrice, une oie bernache à cou roux Avatar : Craig Horner (Swann) Pseudo web : JimNoir
Ne pas refuser d’entendre quelques airs de luth n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Flavien est toujours à l’affût d’un moment où faire jaillir son amour, d’un instant à sublimer de musique, de rires, de chants, et Octavie sait bien que c’est ce qui l’a charmée, jadis, alors qu’elle s’embarquait sur les routes pour un temps indéterminé. Pour une vie de surfacienne, elle qui auparavant n’avait quitté les profondeurs d’Abyme qu’à de rares occasions.
« Mais il change, je trouve. Petit à petit mais il change… Peut-être qu’il grandit à retardement, qui sait? J’espère bien, qu’il grandit », bougonne-t-elle, peu désireuse d’être autre chose que de mauvaise foi vis-à-vis son ancien collègue. Le remettre à sa place, à l’époque, lui avait apporté un malin plaisir, son orgueil gonflé à l’idée de mettre à terre ce misogyne d’Ansemarien. « Mais tu manques à Ardashir, c’est une certitude! [...] » Une certaine mélancolie la prend et elle n’a pas le coeur de rectifier les faits auprès de Flavien, de lui rappeler que l’Arhabéen est arrivé bien après son départ de la caravane des arts. Le monde n’a jamais cessé de tourner, une fois Octavie retournée sous terre. Une certaine envie, aussi, alors qu’elle s’imagine très bien la vie palpitante des résidents de la caravane, du trouple surprenant (sans aucun doute l’affaire de la Cielsombroise du trio), les aventures multipliées au fil des routes.
Elle ne se savait pas l’alcool si triste. Peut-être est-ce le départ d’Aubrée pour ses aventures en zeppelin ?
La brune termine son gobelet de vin et le tend au polichinelle, se relève du ponton, vacillant un peu sur ses pieds. Oh… elle a peut-être bu un peu rapidement. Ses joues sont chaudes sous ses mains, lorsqu’elle les touche, et elle se laisse entraîner à nouveau dans les rues de la capitale ansemarienne, puis vers la caravane. L’enthousiasme du Harpelige est contagieux et chasse un peu ses précédentes pensées moroses, la ramène au présent. Une nuit douce où elle peut profiter de son ami, avant qu’ils se quittent pour plusieurs mois. « Allez viens, on va chercher mon luth! Un sourire creusé de fossettes, dans le visage rosit d’Octavie. Juste une chanson, Flavien ! Ensuite, je dois rentrer, on m’attend à la guilde. Une seule ! » Un avertissement, une demande, et en même temps… sera-t-il capable de se contenter de lui jouer une seule de ses compositions ? Et elle, saura-t-elle être raisonnable et y mettre un arrêt ?
Leurs pas les ramènent bien vite au campement de la caravane des arts, où la plupart des artistes sont encore éveillés, rassemblés autour d’une tardive collation et de discussions animées. On l’accueille à nouveau avec le même plaisir, comme si elle n’était jamais partie, en attendant que le polichinelle revienne leur faire grâce de sa musique et de ses manières théâtrales inimitables.
Artistes
Flavien Harpelige
Âge : 31 ans Messages : 164 Points : 179 Nation : Déméria Rôle : Polichinelle de la Caravane des arts Familier : Béatrice, une oie bernache à cou roux Avatar : Craig Horner (Swann) Pseudo web : JimNoir
(#) Sujet: Re: Pas de deux Lun 17 Aoû 2020 - 11:24
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: Pas de deux Dim 23 Aoû 2020 - 22:23
Le polichinelle n’est pas plus dupe qu’elle quant à sa capacité à résister à entendre une chanson de plus ; d’étirer le temps juste encore un peu ; de tendre l’oreille quelques minutes supplémentaires, presque rien, de se dire que personne ne remarquera à quelle heure elle rentrera à la guilde. Parler d’une chanson, c’est pratiquement donner un défi à son ami !
La brune se laisse entraîner jusqu’à la roulotte et c’est un peu gênée qu’elle y entre, intimidée d’entrer dans l’univers de Flavien. D’y revenir, plutôt, alors que le chef de la caravane a désormais droit à son propre toit et non pas un endroit partagé avec un colocataire quelconque aux absences soigneusement planifiées afin de laisser un moment d’intimité. Un sourire affectueux pour Béatrice, si sagement endormie alors que son humain est bien loin de faire de même, semble-t-il, rempli d’une énergie redoutable pour qui ne le connaît pas. Ou même pour ceux qui le connaissent bien. La guerrière se pose, aussi élégamment que possible (donc, toujours avec une certaine gaucherie), sur les coussins, appréciant le feu qui doucement renaît dans le petit poêle de voyage. Le climat est doux, en Ansemer, mais les nuits sont fraîches, surtout alors que l’été n’est pas encore officiellement arrivé. Ses yeux sombres examinent les murs, le lit, le petit fauteuil, tous ces éléments infimes de la vie de l’homme, comme pour tenter de deviner ce qu’elle n’en sait pas.
Une fois les deux amis bien installée, le musicien fait courir ses doigts sur son luth, entamant enfin ce récital très intime. Une mélodie quelque peu sombre et mélancolique qui vient chercher Octavie au coeur, et elle se permet de fermer les yeux. Se laisser voguer sur les notes si adroitement jouées, s’imagine l’histoire qui peut entourer une telle composition, les paroles, les acteurs, qui peuvent sublimer encore davantage la musique, l’histoire complète qui prend forme sous ses paupières. La joie de la soirée laisse place à un sentiment plus doux, plus calme, quelque chose de moins emporté et frénétique. Attentive au morceau, ses quelques connaissances musicales lui permettent à peine d’apprécier à sa juste mesure l’adresse de Flavien sur cet instrument, et lorsqu’elle entrouvre les yeux, alors que la musique tire à sa fin, elle est frappée par cette expression concentrée qui règne sur les traits du polichinelle.
Et évidemment, elle le trouve ridiculement beau.
Une gêne supplémentaire, alors qu’il lui semble trahir son amour actuel (à un homme qui n’en sait rien, n’est sans doute pas intéressé, est rudement inaccessible) par cette simple pensée impudique, qui ramène un peu de rouge sur ses joues. Heureusement, elle peut toujours blâmer le feu qui a bien réchauffé la roulotte. Parce que oui, ah oui, définitivement, elle commence à avoir chaud ! « C’est superbe, Flavien, commente Octavie avec douceur, le nez baissé sur le sol. Dire que j’pensais que tu pouvais pas devenir meilleur à cet instrument, rigole la guerrière en reprenant ses moyens, les yeux relevés sur lui. Vraiment, la musique sait trop toucher toutes ses cordes sensibles en même temps : quelle injustice ! Tu sais toujours m’surprendre. La caravane a vraiment bien choisi son polichinelle. Et enfin elle lui retourne sa question, à propos de son propre métier : Ça te plaît toujours ? Tout ça ? Le voyage, la caravane ? » Elle n’imagine pas le Harpelige un jour s’arrêter de voyager, mais son frère aîné l’a fait : pourquoi pas lui ?
Artistes
Flavien Harpelige
Âge : 31 ans Messages : 164 Points : 179 Nation : Déméria Rôle : Polichinelle de la Caravane des arts Familier : Béatrice, une oie bernache à cou roux Avatar : Craig Horner (Swann) Pseudo web : JimNoir
(#) Sujet: Re: Pas de deux Mar 15 Sep 2020 - 16:27
Le fripon ne se gêne pas pour évoquer leurs étreintes passées, afin de justifier l’amélioration de ses talents au luth, et s’il était un peu plus proche d’elle, Octavie ne se gênerait pas non plus pour répliquer d’une petite tape sur l’épaule pour le gronder. Ah, elle aurait dû savoir qu’en s’éprenant d’un Lagran, celui-ci ne cesserait jamais d’en faire des gorges chaudes ! Elle a au moins la chance d’avoir été épargnée par les chansons vantant ses charmes et ses courbes… ou… ? Oh, ça, elle ne veut même pas vérifier !
Heureusement, Flavien ne s’attarde pas davantage sur le sujet et répond plutôt à sa question, lui confirmant qu’il ne compte pas s’arrêter de sitôt. Que les routes ont son coeur, avant toute autre chose, peut-être même avant la musique. « [...] C’est une vie simple mais elle me plait. Et toi ? Tu n’envisages pas d’arrêter ? Une vie simple… bc’est pas mal tout c’que tout l’monde veut, qu’elle commente avec un sourire, puis un petit haussement des épaules alors qu’elle se fend d’une réelle réponse : Je devrais un jour prendre ma r’traite, les guerriers sont pas connus pour faire d’vieux os. Un fatalisme, un réalisme qui n’a jamais échappé à son choix de profession. Le second compagnon de sa mère et de son père avait été mutilé et ce sera peut-être le propre glas de sa vie de guerrière ; ou alors, ce sera simplement la réalisation n’est plus aussi rapide, agile, efficace, que lors de ses plus jeunes années. Alors j’en profite pour faire c’que j’aime, et moi aussi pas avoir l’impression d’rater quelque chose. » Octavie a voué son bouclier au peuple des Profondeurs et à tout Arven. C’est sa mission, sa vocation, et elle ne compte pas arrêter, elle non plus. Une vie simple, à sa façon, qu’elle apprécie tout autant. Sa patrouille, ses frères et soeurs d’armes, les Profondeurs et sa famille. Vraiment, elle n’a guère besoin de plus, si ce n’est de parfois quelques airs de luth pour nourrir son âme.
Le regard chaud et profond que pose le musicien sur la guerrière ne manque pas de la troubler, et c’est avec attention qu’elle suit ses gestes lorsqu’il pose son instrument, puis que sa main vient caresser sa joue. La rougeur y revient, soudainement, la chaleur encore plus prégnante, et certainement pas à cause du feu. Ou seulement celui de ses joues et de son ventre, qui ne se soucie guère que le passé soit derrière elle. Ou même que la tête, le coeur, courent vers la pensée d’un autre avec lequel il ne se passe rien. « Et là j’ai terriblement envie de t’embrasser… Mais si tu ne le veux pas, tu n’as qu’un mot à dire… Sa bouche est terriblement sèche et il lui faut toutes ses forces, ou presque, pour remonter ses yeux sombres dans ceux du polichinelle. Juste un baiser. » La voix certainement trop rauque, trop basse, pour que ce soit raisonnable, pour que sa demande soit sérieuse. La chaleur des lèvres de Flavien trop douce lorsque l’espace entre leurs visage se comble, au goût de vin, mêlé à celui léger, piquant, du sel et des embruns d’Ansemer. Octavie se sent sourire contre les lèvres de l’homme alors que la force de l’habitude prend le dessus sur la gêne et le temps. Un murmure, lorsqu’ils reprennent leur souffle : « Un seul. »
Artistes
Flavien Harpelige
Âge : 31 ans Messages : 164 Points : 179 Nation : Déméria Rôle : Polichinelle de la Caravane des arts Familier : Béatrice, une oie bernache à cou roux Avatar : Craig Horner (Swann) Pseudo web : JimNoir
(#) Sujet: Re: Pas de deux Dim 11 Oct 2020 - 16:47
[/quote]
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: Pas de deux Lun 19 Oct 2020 - 19:06
La main du musicien est brûlante contre sa nuque. Si proche de lui, de son visage, elle sent son souffle sur sa peau, le parfum unique de cette dernière. Le bois et la poussière, les embruns de Port-Liberté, quelque chose de floral, quelque chose de chaud et rassurant, qui se marie si bien à la fois grave de l’homme lorsqu’il rouvre la bouche : « Arriveras-tu de te contenter seulement de ça? Parce que tu m’as donné envie de plus ma belle Octavie... » Elle referme les yeux, comme pour tenter d’oublier ce qu’elle fait, à cet instant. Où elle est, surtout, et comme ce serait facile de tout simplement se laisser aller aux envies et désirs de son corps et de sa tête.
Un soupir quelque peu résigné et elle rouvre les yeux, les billes brunes, brillantes dans la lumière tamisée de la caravane, toujours ancrées dans celles de l’homme. « On m’attend à la guilde », que la guerrière oppose, la voix petite et gênée. Peut-être un peu déçue, sans même le cacher. Bien que ce soit entièrement de son fait, son intention, que c’est à dessein que la garde de nuit de la guilde des guerriers l’attend de pied ferme. Ailleurs en Arven, on ne dirait rien si elle venait à ne pas dormir dans le lit qui lui est réservé pour la nuit. À peine ses soeurs des profondeurs lui poseraient-elles quelques questions coquines et malicieuses, pour le plaisir de voir ses joues rosir ; et elle éviterait soigneusement le regard de Hjalmar, pour ne pas y lire une fantasmée déception. En Ansemer, elle ne veut pas affronter le regard chargé de jugement des autres guerriers, au petit matin. Seul son statut de skjaldmö lui permet d’ainsi aller et venir sans le chaperonnage d’un mari, d’un frère, d’un père. Qu’elle dorme ici, entre les bras de Flavien, ou chez ses cousins, bien sagement, le doute planera dans leurs esprits.
La guerrière se recule, à regret, ne cédant pas à sa propre envie d’au moins un second baiser. Ce serait tenter Mirta. Plus que ce qu’ils l’ont déjà fait, alors qu’il lui semble qu’ils effleurent déjà les jupons de la déesse du bout des doigts. « Une prochaine fois, peut-être », qu’elle glisse dans un petit sourire, avant de se relever et de lisser les plis de sa jupe, à la recherche d’un peu de contenance. « Ailleurs qu’ici. » Flavien saura comprendre et ne pas lui en vouloir d’ainsi couper court à leurs retrouvailles, sans lui donner plus qu’un baiser. Un pas vers la porte, un peu hésitant, le sourire toujours présent toutefois sur son visage. « Pas b’soin d’me raccompagner, je connais l’chemin, que lui assure Octavie. Ça aussi, ce serait gênant. À croire qu’en fait, tout ce qui la gêne est à la syrface Merci d’ta compagnie, ce soir, et de ta musique. »