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 Pas de deux

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Message(#) Sujet: Pas de deux Pas de deux EmptyJeu 28 Mai 2020 - 2:44


Livre I, Chapitre 1 ▬ Le Renouveau

Pas de deux

Flavien Harpelige & Octavie Brunedottir


29 mai 1000


Statut du RP : Privé.
Résumé : Octavie profite d’une permission pour aller à Port-Liberté retrouver ses anciens camarades de la caravane des arts, après la représentation du soir. Quelques visages familiers, dont celui du polichinelle de la caravane… un peu plus qu’un simple camarade, jadis.
Recensement :

Code:
• [b]29 mai 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t265-pas-de-deux]Pas de deux[/url] - [i]Flavien Harpelige & Octavie Brunedottir[/i]
Octavie profite d’une permission pour aller à Port-Liberté retrouver ses anciens camarades de la caravane des arts, après la représentation du soir. Quelques visages familiers, dont celui du polichinelle de la caravane… un peu plus qu’un simple camarade, jadis.


Dernière édition par Octavie Brunedottir le Dim 14 Juin 2020 - 2:25, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyJeu 28 Mai 2020 - 2:44

Port-Liberté porte toujours tous ces parfums alléchants - ceux de la savoureuse cuisine ansemarienne, l’air iodé de la mer qui lèche la grève, les feux de bois qui éclairent les côtes. Le duché natal de sa mère ne sera jamais le sien et Octavie sait que femme célibataire et infertile, elle y serait méprisée, mais il n’empêche qu’une part d’elle-même se sent toujours attirée par ces terres mi-connues, mi-étrangères. Elle n’est pas ici par hasard, pour cette permission (qu’elle a eu si peur de voir s’évaporer, alors qu’Aubrée a elle-même demandé congé pour curieusement aller faire un tour de zeppelin - sans doute l’influence de son vil familier). À la citadelle du levant, elle a passé visite à sa famille ; et maintenant, au-dessus d’Abyme, c’est à ses amis, qu’elle désire passer ses salutations.

Même en civile, Octavie a l’allure d’une guerrière. Quelque chose dans sa démarche rapide, dans ses gestes précis, dans la décision de sa posture et de son regard attentif. La simplicité de ses vêtements la fait passer relativement inaperçue, à travers la foule ansemarienne, bien plus que le ferait son armure de skjaldmö. Puis, alors que le spectacle du soir de la caravane des arts prend place, ses yeux sont remplis des mêmes étincelles que tous les autres, et ce depuis le premier jour.
Ses applaudissements, eux, une fois la représentation terminée avec un dernier rappel, se font à tout rompre.

Certains s’attardent après la représentation - des petits qui veulent admirer encore une fois les artistes dans leurs habits colorés, d’autres membres de la guilde des arts venus complimenter leurs camarades, et elle-même. Son pas timide qui semble la faire danser, hésiter, autour des silhouettes, jusqu’à ce qu’une musicienne la repère et que sa frimousse s’étire d’un large sourire. « Octavie ! Ça fait si longtemps ! Ne me le rappelle pas », rit-elle alors que la femme la serre tendrement dans ses bras, passant les remparts de sa pudeur même envers celles et ceux qu’elle connaît depuis longtemps. Les habitant.e.s de la caravane des arts ont changé, depuis la fin de son contrat il y a plusieurs années, et c’est toujours un deuil pour la guerrière de se dire qu’un jour, plus aucun de ses compagnons de jadis n’y sera. Sauf peut-être… Ses yeux sombres s’égarent sur les visages des caravaniers, sans trouver celui qu’elle recherche instinctivement. « Il sera là plus tard », lui glisse la violoniste avec malice, suivant trop aisément le fil de ses pensées (elle a toujours été si mauvaise pour les dissimuler). Ses joues rosissent légèrement, mais elle n’ajoute rien et se laisse entraîner auprès des autres artistes rassemblés. Quelques visages familiers, encore, qui l’accueillent comme on le fait avec une vieille amie, lui offrant une place à leurs côtés et un verre de bière aussi piquante que rafraîchissante. « J’ai beaucoup aimé la représentation de ce soir », confie-t-elle à son ancienne camarade, sans se soucier des oreilles ouvertes aux alentours. Rien de bien fallacieux ne sera échangé, de toute manière !
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Flavien Harpelige
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptySam 6 Juin 2020 - 18:30


Pas de deux
Octavie & Flavien
Alors que nous approchons de Port-Liberté je grimace. J'avoue que depuis que j'ai passé deux mois à la Cour, j'ai vraiment pris cette ville en grippe... Tout d'abord parce que le climat est affreux, et j'ai compté sur les doigts d'une main les jours où il n'y avait pas eu au moins une averse... et ça c'est quand on a de la chance, parce que des jours où il ne pleuvait qu'une fois, sans interruption... c'était monnaie courante. Et en plus, l'organisation de leur société me déplaisait profondément... J'avais grandi entouré de femmes fortes et talentueuses, des musiciennes, de poétesses, des acrobates, et je ne comprenais pas la position que les hommes réservaient aux femmes dans ces contrées... A part Ermengarde, la régente au fort caractère qui tentait de faire bouger les choses, petit à petit et à sa manière, mais plus d'une fois certains propos, certaines remarques venant de courtisans sur les représentantes du beau sexe évoluant parmi eux... Ces femmes étaient leurs mères, leurs soeurs, leurs épouses, leurs nièces ou leurs cousines, et j'arrivais difficilement à concevoir qu'on puisse considérer comme inférieures la moitié de la population, celles même qui leur avaient donné la vie qui plus est. Enfin, la seule chose positive que j'avais tirée de mon passage en ces lieux, de ces longues heures d'ennui étaient deux carnets pleins de nouvelles chansons, et un luth magnifique, avec le plus beau son qu'il m'ait été donné d'entendre, même si cette merveille m'avait coûté presque toute ma paie de mon séjour à la cour.

Bientôt ma roulotte, en tête de la caravane, passe les portes de la ville, et s'approche de l'antenne de la guilde présente ici. La Lumière présente ici est au courant de notre arrivée, et deux représentations sont prévues en ville, une ce soir et l'autre demain avant de plier bagages et d'aller nous produire plus loin. J'entends déjà les grognements des habitants car petit à petit notre convoi bloque la, puis les rues alentour, dans notre cortège encombrant. Heureusement la porte s'ouvre bientôt, et dans la grande cour intérieure de la bâtisse nous rangeons bientôt toutes les roulottes, et menons les montures aux écuries où elles vont profiter de deux nuits au chaud dans des box au lieu de dormir dehors. Les portes sont refermées et après quelques mots échangés, je préviens tous nos artistes qu'ils auront quartier libre jusqu'à la fin de l'après-midi, où tous devront revenir pour se préparer à la représentation de ce soir. Toute la noblesse de Port-Liberté sera présente, tout comme deux dirigeants sur trois du Triumvirat... le spectacle devra être grandiose. Plusieurs contrats sont à la clé et je n'aimerais pas que certains de mes protégés perdent une chance exceptionnelle.

L'après-midi passe vite, je reste à la Guilde pour régler diverses points et petit à petit mes pensionnaires apparaissent, presque à l'heure. Une fois que cette petite armée est rassemblée, il nous faut peu de temps pour préparer le spectacle, et installer la scène ainsi que tous les accessoires sur une des grandes places de la ville. La tribune d'honneur accueillant les personnalités est montée, et petit à petit des curieux, des badauds s'arrêtent pour observer nos préparatifs. Dans les coulisses chacun se maquille, enfile son costume, accorde son instrument ou s'échauffe, et quand une salve d'applaudissements retentit depuis la foule, je sais que les hauts dignitaires sont arrivés. J'écarte donc les rideaux, luth en main, m'incline respectueusement et lance les politesses et les remerciements d'usage avant d'entonner ma première chanson, qui ouvre le bal. Pendant presque deux heures les numéros se succèdent, entre lesquels j'interviens parfois, et m'amuse de voir que certains spectateurs connaissent mes airs et mes chansons. Le rideau se referme sous des tonnerres d'applaudissements enthousiastes et je sors des coulisses, observant les habitants rencontrer les membres, discuter, les complimenter et autres. Et bientôt je reconnais une silhouette menue et une couleur de cheveux bien à elle, qui fait rater un battement à mon coeur. Octavie. Je savais qu'elle s'était installée ici et qu'elle avait rejoint les  Skjaldmö mais la revoir en chair et en os, après les délicieux moments qu'on a partagés lorsqu'elle a voyagé avec nous fait surgir un immense sourire sur mon visage. Je me glisse derrière elle et me penche vers son oreille.

Bonsoir douce tourterelle... Je n'étais pas sûr de te voir ce soir mais j'en suis ravi... Est-ce que... est-ce que ça te dirait, une fois que tu auras retrouvé tout le monde, de venir boire une chope avec moi? Ou faire un tour sur le port? Je déteste les embruns mais pour toi je serais prêt à faire ce sacrifice...

Puis, avec un sourire charmeur, je lui présente mon bras et d'un geste du menton, l'invite à me suivre pour nous retrouver juste tous les deux.
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyJeu 11 Juin 2020 - 5:33

La voix masculine dans son oreille pourrait être un mauvais augure ; une menace, sinon, à laquelle elle pourrait promptement opposer son poing entraîné, qu’importe qu’elle soit en armure ou en jolie robe juponnée. Elle pourrait se maudire de son manque d’attention, permettant à n’importe qui se surgir par derrière pour la surprendre.
Il n’en est rien, toutefois. Bien au contraire, même, alors que la voix connue fait lever quelques frissons sur sa nuque, là où le souffle de l’homme s’égare quelques instants.

Octavie se retourne pour faire face à Flavien, le menton relevé pour mieux dévisager le polichinelle de la caravane des arts. Juste à côté d’elle, la musicienne se détourne presque pudiquement de son amie, non sans pouffer un peu derrière sa main. De quoi la faire remercier qu’il fasse nuit et que les rougeurs sur ses joues passent donc inaperçues, dans la pénombre. « Ne m’appelle pas comme ça », oppose la guerrière sans trop de conviction. Il y a longtemps que son coeur ne bat plus pour Flavien, pas dans ce sens-là, longtemps qu’elle le considère comme un ami, mais… la force des souvenirs, se dit-elle, alors que son sourire creuse des fossettes dans ses joues. Malgré l’horreur d’être qualifiée d’oiseau, bien qu’elle sache que ce n’est pas une insulte pour le caravanier.
Ça passe vraiment seulement parce que c’est le Harpelige et son stupide sourire charmeur, ha ! Aucune chance que ça fonctionne avec qui que ce soit d’autre !
Pas même le prince Hjalmar ? Il saurait bien me qualifier d’autre chose. L’amusement évident d’Horatio, alors que le sourire calme du prince d’Abyme se superpose dans son esprit à celui enjoué et enjôleur du prince des routes.

Elle évalue ce qu’il reste de bière dans le verre de cuivre et en une longue gorgée très peu féminine, elle le termine et le rend à sa camarade violoniste, avant d’accepter le bras de Flavien avec grâce. Le sourire cette fois devenu doucement amusé, doucement décidé. « Allons-y pour un tour sur les quais. Tu ne souffres pas assez, Flavien, laisse-moi ne pas avoir pitié de toi. » Puis, il y a longtemps qu’elle-même a marché sur les quais, alors que la majeure partie de sa vie se déroule sous la terre, à protéger Abyme et tout Arven des monstres qui y rôdent dans l’ombre.

Au bras de l’homme, la guerrière se sait en sécurité. Bon, pas… littéralement. C’est elle, la guerrière, et lui doit se sentir en sécurité, si quelqu’un ou quelque chose les attaque. Plutôt, figurativement en sécurité, alors qu’en Ansemer, une femme se baladant seule le soir n’est pas bien vue. Le bras d’Octavie se réchauffe, contre celui de Flavien, chaleur bienvenue alors qu’ils se rapprochent de l’océan et de la brise qui souffle vers eux ses effluves iodées. Leur solitude, loin des autres membres de la caravane, jette un voile de timidité sur la femme. Il lui faut quelques minutes avant de reprendre la parole, pour ne rien dire de bien intéressant de surcroît (elle s’en mettrait des baffes) : « Tu dois déjà avoir hâte de quitter la ville. » Elle a appris à connaître l’homme, pendant ses cinq années passées au coeur de la caravane. Non seulement il ne tient pas en place, mais dans une ville encore moins… et en Ansemer, c’est bien pire !
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Flavien Harpelige
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyMer 17 Juin 2020 - 18:11


Pas de deux
Octavie & Flavien
Ma douce Octavie... La revoir ici était la plus douce des surprises... Cette jeune fille aux allures si délicates qui pourtant avait un regard fier et un port altier, et la mine assez féroce pour forcer n'importe quel malandrin à changer de trottoir... Octavie qui nous a rejoints car son coeur s'était enflammé pour le théâtre et qu'elle a souhaité joindre son métier, une vaillante guerrière à l'âme d'artiste et qui pendant cinq ans a mis son épée à leur service... Pendant ces longues années nous avions partagé quelque chose... Je ne dirais pas que c'était une histoire d'amour, car pour elle c'était hors de question d'abandonner son rêve et sa destinée de  Skjaldmö pour devenir artiste itinérante, et hors de question pour moi d'abandonner la caravane et de m'installer afin de trouver un métier "normal". Bien sûr que j'aurais pu : j'aurais pu enseigner le luth, le chant et la musique, je me débrouille plutôt bien pour tout ce qui est travail du bois et du fer mais je sais que j'aurais été malheureux à devenir sédentaire. Clairement... nous aurions été malheureux car vivre ensemble nous aurait obligé à renoncer chacun à la chose qui nous tenait le plus à coeur... et nous aurions fini par nous en vouloir d'avoir fait ce sacrifice... et ça aurait été pire que tout. Au lieu de ça pendant ces cinq années passées sur les routes, nous nous sommes rapprochés, elle m'a aidé à me perfectionner dans le maniement de l'épée, je lui ai appris les rudiments du luth et de la harpe et par contre c'est ensemble que nous avons découvert les plaisirs d'une douce étreinte partagée. Elle a été ma première tout comme j'ai été son premier. Et la première nuit, alors qu'on se deshabillait dans un mélange de maladresse et de fièvre je m'étais inquiété à l'idée de la mettre enceinte, elle m'avait révélé qu'elle était stérile, une des conditions pour devenir une guerrière... Et sachant qu'il n'y avait plus aucun risque, on s'est abandonnés à ce plaisir délicieux qu'on volait de temps en temps, parfois sans même parler, j'entendais la porte de ma roulotte s'ouvrir alors que le feu était éteint, et que je sentais la couverture se soulever et son corps se glisser contre le mien. Bien sûr personne n'était dupe, et mon frère, entre autres, savait pertinemment ce qui se tramait entre nous mais personne n'a rien dit, pour mon plus grand plaisir. On nous laissait juste profiter de ces moments agréables, sans aucune promesse ni regret.

J'avoue que je ne m'attendais pas à ce que mon coeur batte un peu plus vite, et que mon ventre se noue en la revoyant, alors qu'une foule de souvenirs liés à ces moments me reviennent en mémoire. La douceur de sa peau. L'odeur de ses cheveux. La courbe de ses hanches sous mes doigts. Le bruit de ses soupirs... Et je me fustige intérieurement de m'enflammer comme un adolescent.

Pourquoi, tu aimais bien ça à une époque pas si lointaine... mais très bien... Octavie.


Par chance la jeune femme accepte ma proposition de nous éloigner un peu de l'agitation du centre ville pour nous rapprocher du port et avoir cette impression que la ville nous appartient. Elle glisse son bras sous le mien et on s'éloigne de la place encore grouillante de monde où les artistes discutent avec les spectateurs, et où la foule mange et boit encore de bon coeur. Pas après pas le bruit s'évanouit et le calme nous enveloppe avec plaisir, alors que je ris à sa remarque.

Ne m'en parle pas! Je suis tellement à plaindre! Et je n'ai que toi, douce Octavie, pour apaiser mes maux! Ô ma douce étoile sauve mon âme par cette promenade providentielle!

J'éclate de rire, me détendant peu à peu. C'est un peu comme revenir à la maison, et c'est à nouveau normal de la sentir contre moi, à mon bras, alors qu'on évolue dans les rues désertes. Et alors qu'on chemine le long de la jetée elle me parle d'Ansemer et du fait que j'ai hâte de partir.

Tu n'as pas idée... Et j'ai du mal à comprendre comment toi tu peux te sentir à ta place ici... surtout en tant que femme. A la cour ça allait encore mais dans les campagnes c'était une catastrophe... A peine mieux que des meubles ou du bétail... En ça j'admire Déméria... Le monde irait beaucoup mieux s'il était gouverné uniquement par des femmes, tu ne trouves pas?

J'avise une taverne quelques mètres plus loin et une fois devant la porte, alors qu'on entend les discussions et les bruits à l'intérieur, je lui fais signe de m'attendre et reviens quelques instants plus tard une bouteille débouchée et deux gobelets en bois à la main. Je m'assieds ensuite sur le bord de la jetée, les pieds dans le vide, et commence à remplir nos verres.

Alors, comment vas-tu? Les choses se passent bien pour toi?

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Dernière édition par Flavien Harpelige le Lun 29 Juin 2020 - 11:45, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyMer 24 Juin 2020 - 2:53

Il semble voué à la gêner, avec ses sous-entendus, le démon, et Octavie s’entête à ne rien confirmer, ni infirmer, en ce qui a trait à leur passé commun. Ça lui semble mieux. Plus sécuritaire. Moins embêtant, aussi, alors qu’elle ignore tout de sa vie. Son frère a bien trouvé l’amour sur les routes, pourquoi pas lui ? Une demoiselle bien plus apte à maîtriser les instruments de musique, par exemple (pas comme elle et ses pauvres essais à faire pleurer), une acrobate élégante, une comédienne rieuse.

Les pitreries du musicien la font doucement rire, alors qu’ils déambulent dans les rues. « Tu n'as pas idée... Et j'ai du mal à comprendre comment toi tu peux te sentir à ta place ici... surtout en tant que femme. A la cour ça allait encore mais dans les campagnes c'était une catastrophe... A peine mieux que des meubles ou du bétail... En ça j'admire Déméria... Le monde irait beaucoup mieux s'il était gouverné uniquement par des femmes, tu ne trouves pas? C’est bien pour cela que j’habite en Abyme, glisse-t-elle simplement, rappelant ainsi au polichinelle que son propre royaume n’est pas moins géré par une femme et qu’elles sont au centre de la société. Qu’elle est une guerrière sacrée. J’ai su que vous étiez en route pour Port-Liberté, avec la caravane, alors je suis venue. Sinon, je serais restée sous terre. » Elle a bien tenté, jadis, de se faire à la vie de surfacienne, pendant son temps avec la caravane, mais rien n’y a jamais fait.

Octavie attend sagement à la porte de la taverne que Flavien revienne, évitant les yeux des hommes qui passent la porte. L’un d’entre eux s’attarde un peu trop devant elle et elle ne peut pas s’empêcher de le défier du regard, jusqu’à ce que le polichinelle ressorte et l’emporte vers la jetée. Là seulement elle est détendue. L’air salin la détend, le vent soulève les quelques mèches rebelles échappées de ses cheveux tressés, et les cris des oiseaux enterrent les bruits de la ville. « Alors, comment vas-tu? Les choses se passent bien pour toi? Oui. Les monstres des profondeurs sont plutôt calmes, ces temps-ci. » Un sourire un peu peiné s’étire sur ses lèvres, au souvenir de Vassili, décédé il y a bientôt deux ans. Un rappel que les skjaldmös et les berserkirs ne sont pas invincibles, invulnérables. Ils ne sont que des hommes. La chose lui ramène quelque chose à l’esprit et alors qu’elle cogne son gobelet de vin contre celui de Flavien, elle reprend la parole : « Une amie a pris le zeppelin, l’Astrolabe, parti en voyage au-dessus de Déméria. Aubrée est définitivement très courageuse ! Octavie elle-même n’aurait jamais osé se prêter à cette aventure, surtout pas pour son propre plaisir. T’aurais pas aimé participer à ça ? Voir Arven d’en haut ? Aller voir la jungle ? » Une gorgée de vin, son regard curieux au-dessus du gobelet de bois.

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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyLun 6 Juil 2020 - 17:25


Pas de deux
Octavie & Flavien
C'est égoïste et c'est idiot, mais ce rapide moment, cette heure que je vais lui voler, j'ai envie de la garder pour moi. Je n'ai pas envie d'avoir d'autres personnes avec nous, ni même autour de nous... non. Je veux simplement la voir elle, et pouvoir discuter librement, sans peur qu'on nous juge, qu'on nous écoute ou même qu'on soit dans la même pièce. C'est bête et sans explication mais c'est juste ce dont j'ai envie, et je m'en rends compte au moment où j'entre dans la taverne bondée. Ce n'est pas que l'établissement est miteux, et qu'elle aurait pu avoir envie qu'on ne la voie pas fréquenter ce genre d'établissement, bien au contraire, les lieux sont propres, les tables bien cirées et le plancher est balayé... tout comme les clients qui remplissent les tables ont l'air de sages pêcheurs ou d'habiles marchands plutôt que des redoutables pirates ayant passé des mois en mer sans s'être lavés mais non... J'ai envie qu'on soit seuls... c'est pour ça qu'au lieu de lui proposer de venir, je la retrouve dehors avec deux coupes de bois et une bouteille débouchée, qu'on m'a recommandée comme étant du bon vin. Et alors qu'on s'éloigne des discussions et des chansons qui filtrent à travers les vitres fermées on retrouve le calme du port plongé dans l'obscurité, avec la douce chanson du roulis des vagues et du grincement des cordages des navires amarrés là jusqu'à demain.

Je m'assieds sur le bord d'un ponton, les pieds dans le vide au-dessus de l'eau, l'invitant à faire de même avant de reprendre notre conversation.

Et comment se passe la vie en Abyme alors? Ce n'est pas trop dur toutes les semaines sous terre? Le soleil ne te manque pas trop?

Je nous sers les deux verres et trinque doucement avec elle avant de porter la bouteille à mes lèvres. Heureusement la tenancière avait raison, le vin est bon, parfumé et doux, et pas avec un gout d'ammoniac comme j'ai eu le déplaisir de goûter par le passé. Un peu rassuré à l'idée de ne pas lui servir de la piquette, je manque pourtant de m'étouffer quand elle m'annonce calmement que les monstres sont calmes. Je sais que c'est de l'humour, mais c'est le genre de phrase qui me fait réaliser les dangers qu'elle court réellement, au quotidien.

Je... quels types de monstres croises-tu là en bas? A quoi ils ressemblent? Si ça se trouve je pourrais les utiliser dans une de mes chansons!

La perspective de la voir, à la fois fragile et si forte et déterminée dans les profondeurs, face à des créatures de cauchemar me fait courir un violent frisson sur le dos et la nuque. Elle évoque ensuite une amie à elle qui se trouve près de chez moi, en Déméria, et j'ai un sourire presque mélancolique à l'évocation de la jungle et de voguer parmi les cieux.

J'aimerais au moins une fois monter dans un dirigeable... Tu as déjà essayé, toi? Ca doit être... fascinant de pouvoir être comme un oiseau, glisser au-dessus des nuages, de voir les maisons grandes comme des boites d'allumettes et de ne même plus distinguer les gens... Je m'entends plutôt bien avec certains contrebandiers qui oeuvrent en dirigeable... Je pourrais peut-être leur demander de m'y emmener un jour! D'ailleurs ton amie, est-ce qu'elle vient de Déméria? Je la connais peut-être!

Je reprends une gorgée de vin et pendant quelques secondes mon regard se porte sur l'horizon obscur qu'on devine à peine, grâce à la lune qui s'y reflètent paresseusement au loin, laissant comme des copeaux d'argent au sommet des vagues. Je reprends ensuite.

Etre une Skjaldmö a toujours été très important pour toi... alors... est-ce que c'est aussi bien que ce à quoi tu t'attendais? Tu n'es pas déçue? Je sais que voir des rêves de longue date ne pas être à la hauteur de nos espérances est une des choses les plus grandes déceptions qu'on puisse connaître... J'espère juste que tous les sacrifices que tu as faits pour y arriver valaient le coup... Parce que sinon la caravane recrute toujours de fiers guerriers et guerrières pour nous protéger sur les routes!

HRP : J'ai modifié mon post par rapport à Horatio! Désolée du temps de réponse, j'ai été assez prise et je me suis blessée aussi, mais maintenant je suis en vacances, donc plus tranquille! S'il y a quoi que ce soit à modifier dans mon post n'hésite pas! :*_*:

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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyMer 8 Juil 2020 - 8:06

« Et comment se passe la vie en Abyme alors? Ce n'est pas trop dur toutes les semaines sous terre? Le soleil ne te manque pas trop ? Rarement, confie-t-elle avec un petit sourire. Horatio me manque, mais c’pas un endroit pour lui, les profondeurs. » Pendant ses années avec la caravane, le fier sanglier était la plupart du temps du voyage, ne quittant le convoi que lors de la saison des amours. Et même elle qui ne porte guère les animaux en affection a aimé côtoyer son familier à tous les jours. Toi aussi tu me manques, Octavie. Le sourire un peu plus tendre pour l’animal dans ses pensées, la fossette creusée dans sa joue, avant que le sujet dérive sur les monstres des profondeurs. « Je... quels types de monstres croises-tu là en bas? A quoi ils ressemblent? Si ça se trouve je pourrais les utiliser dans une de mes chansons! De toutes les sortes ! Avec des dents comme ça (les doigts largement écartés) des ailes comme ça (les bras larges) des écailles partout, des tentacules, des yeux blancs qui voient dans le noir… parfois tout ça en même temps. »

Son air innocent, comme un défi qu’il discerne le vrai du faux dans ses prétentions.
(et qu’il ne soit pas trompé : elle dit majoritairement vrai)

Si Flavien se montre rêveur à l’idée de monter sur un dirigeable, ou un zeppelin, elle est plutôt horrifiée par cette perspective. « J’ai pas très envie d’faire comme les oiseaux, non, commente Octavie, le nez retroussé dans une expression chafouine à l’idée de se rapprocher d’une façon ou d’une autre de ces volatiles qu’elle déteste tant. J’suis très bien avec les pieds sur et sous la terre. » Ce genre de chose, c’est définitivement pour les aventuriers et explorateurs comme le polichinelle, pas pour elle, qui appartient au plancher des vaches. La seule idée d’être dans les airs… Un frisson désagréable court sur sa nuque et Octavie le chasse d’une gorgée de vin. « [...] D'ailleurs ton amie, est-ce qu'elle vient de Déméria? Je la connais peut-être! Non, elle est d’Abyme, elle aussi, dans ma patrouille. » Ce n’est pas vrai, mais ça, Flavien n’a pas besoin de le savoir. Puis, en fait, considérant qu’Aubrée a changé son nom et épousé les coutumes du royaume des Profondeurs… elle ne ment pas vraiment. C’est une simple précaution. La blonde n’a pas quitté Ansemer pour qu’elle évente sa fuite, même tant d’années plus tard !

L’artiste l’interroge à propos de son métier ; Octavie pince un peu les lèvres en réflexion, le nez plongé dans son gobelet, les yeux égarés sur les vagues qui lèchent le quai. « J’étais skjaldmö avant la caravane, mais c’tait moins… moins palpitant. Accompagner le train des Tréfonds lui a permis de mieux découvrir sa propre nation, puis lors des sorties à la surface, l’art de tous les autres royaumes, mais pourfendre de petits brigands n’est définitivement pas défendre Abyme contre les monstres. Là… là, j’ai vraiment l’impression d’être une guerrière, tu vois. » Elle ne sait pas s’il voit, en fait, mais elle n’a pas les mots des poètes, elle, pour bien dire tout ce qu’elle ressent face à sa vocation, à ce rêve réalisé. La brune peut seulement protester, lorsqu’il lui rappelle que la caravane cherche toujours de vaillants guerriers pour la protéger : « J’vais pas voler la place des autres. Bien que ta musique me manque, parfois, avoue la skjaldmö. Même si la mienne ne doit pas du tout t’manquer », ricane-t-elle avec complicité. Le musicien a bien tenté, plusieurs fois, de l’initier à ses instruments favoris, sur des mélodies simplistes au possible, mais Octavie n’a jamais eu ce talent. Ni celui du chant. Il n’y a toujours eu que la danse, dans son cas, et les jeux de pieds qui font d’elle une guerrière leste et mobile, comme si elle dansait avec son bouclier et son épée.
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyVen 17 Juil 2020 - 19:54


Pas de deux
Octavie & Flavien
Le moment est agréable... Maintenant qu'il fait nuit, et que nous ne sommes pas dans la partie la plus animée ni passante de la ville, c'est un peu comme si Ansemer nous appartenait, et que nous étions les seuls êtres vivants à y évoluer... La nuit est calme et douce, la brise du large caresse nos visages et joue avec nos cheveux, tout comme elle s'amuse à bercer doucement les navires de toutes sortes amarrés dans le port, faisant grincer les cordages et s'entrechoquer les coques et faisant clapoter les vagues le long des poteaux en bois de la jetée... Un moment agréable pour des retrouvailles au calme...Surtout loin des regards entendus de certains de la caravane, qui savaient très bien ce qui se passait entre nous deux à l'époque où Octavie voyageait avec nous. De toute façon, au vu du temps que tout le monde passe ensemble, et de la proximité, il est quasiment impossible de garder un secret tant que l'on y voyage car il y a des yeux et des oreilles partout. Il n'y a pas d'histoires d'espionnage, ou certains utilisant ce qu'ils ont appris aux dépends de l'autre non... Juste que quoi qu'on fasse, il y a toujours quelqu'un non loin pour voir ou entendre quelque chose, même s'il ne l'a pas cherché...

Je l'interroge sur sa nouvelle vie en Abyme, et hausse un sourcil lorsqu'elle m'apprend que son familier n'y est pas avec elle. Je sais qu'elle apprécie beaucoup cette grosse bête au poil dur et au caractère bien trempé.

Vraiment? Et où est-il alors quand tu es sous terre? Il est retourné à la vie sauvage?

Je ui demande ensuite de m'en dire un peu plus sur ces terribles créatures qui pullulent dans les profondeurs, et que, grâce à Dana je ne croiserai jamais. Son récit me fait agrandir les yeux comme des soucoupes en entendant cette description effrayante au possible. Rien que d'y penser un violent frisson parcourt mon corps et je secoue la tête.

Je ne t'admire que plus, d'oser affronter ces choses... Mais comment les appelle-t-on? Et est-ce que les profondeurs sont leur territoire naturel et que vous les dérangez ou est-ce que ce sont des bêtes sanguinaires assoiffées de chair fraiche?

Bien sûr le sujet m'intéresse, parce que je suis curieux des dangers qu'elle court en tant que guerrière, mais le conteur en moi cherche toujours de nouvelles idées à mettre dans ses récits et ses chansons, et des bêtes comme celles-ci sont assez impressionnantes pour que je me les garde en mémoire. Cela serait encore mieux si je pouvais avoir un dessin, ou un croquis sur lequel m'appuyer mais en attendant je ferai simplement avec ce qu'elle me dira. Avant de pencher un peu la tête quand je vois sa mine, brusquement pris d'un doute.

Tu te moques de moi. Non? Tu as cet air mystérieux avec ce petit sourire...

La conversation dévie alors sur les dirigeables, et de l'envie d'être un jour à leur bord. Je souris en entendant sa réponse si concrète, accompagnée d'une moue qui la fait paraître beaucoup plus jeune, presque enfantine.

C'est vrai que tu as toujours détesté les oiseaux... même si théoriquement c'est plus une machine qu'autre chose... Mais je te comprends. De telles hauteurs, ça peut être effrayant...

Par contre le hasard n'a pas été avec nous, et je ne connais pas la compagne dont elle parle, une jeune femme de sa patrouille... Ca m'étonne toujours que des gens se destinant à la guerre se retrouvent aussi loin de leur pays d'origine... Pour ma part je sais bien pourquoi je suis toujours en mouvement, mais à entendre les Skjaldmö, ils sont comme des pions qu'on dissémine dans tout Arven sans vraiment demander leur avis... expliquant pourquoi une Ansemerienne et une Demeriane se retrouvent dans les profondeurs d'Abyme... D'ailleurs d'autres questions naissent sur mes lèvres et je ne me gêne pas pour les lui poser. Après tout, je ne sais pas quand je la reverrai pour la prochaine fois. Peut-être que ce sera jamais, au vu de tous les dangers qu'elle me raconte, et pendant un instant, la vision de toute la fragilité de nos existences passe devant mes yeux, avant de me concentrer, chassant ces pensées sombres pour me concentrer sur elle. Je bois une nouvelle gorgée de vin et la laisse répondre, même si je sens que ma question la met mal à l'aise. Je ne veux pas la presser et hoche simplement la tête une fois sa phrase terminée.

Tu peux être fière de ce que tu accomplis. Grâce à toi et ton courage, la vie de beaucoup d'innocents est épargnée et protégée... et ça n'a pas de prix. Tu fais preuve d'un grand altruisme!

Je manque de m'étouffer alors qu'elle m'annonce d'une toute petite voix que ma musique lui manque avant de finir par une boutade qui la fait rire. Heureusement que la nuit est là car sinon elle verrait mes joues empourprées.

C'est gentil... si tu veux, et si tu n'es pas pressée je peux repasser par ma roulotte récupérer mon luth et te chanter quelques airs... Quant à ta musique, cesse de te déprécier... Tu étais une élève douée et tu as fait beaucoup de progrès le temps que tu as été avec nous... D'ailleurs si un jour tu as envie de mettre à nouveau ton épée au service de la caravane, ça sera avec le plus grand plaisir que je t'accueillerai. Non, qu'on t'accueillera tous. Il y a beaucoup d'anciens qui adoreraient te voir revenir, tu le sais. Dont moi...

Presque timidement je lève mon verre accompagné d'un petit geste du menton et j'en bois une gorgée, avant de laisser mon regard se perdre sur la mer, attendant sa réponse pour la suite de la soirée.

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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyJeu 23 Juil 2020 - 0:12

Flavien t’interroge à propos d’Horatio, encore un peu : « [...] Il est retourné à la vie sauvage? En forêt, en Déméria ou en Ansemer. J’ai d’la chance qu’il ne soit pas un animal marin. » Elle a eu la chance de pouvoir côtoyer l’animal à tous les jours pendant quelques années, mais la guerrière sait que ce n’est pas le cas pour plusieurs. Et si elle sait qu’à vivre dans la nature, Horatio a ainsi plus de chances de mourir… elle ne peut pas le forcer à vivre dans un endroit inadapté, loin de ses propres instincts. Ce ne serait pas juste. Même si elle est souvent envieuse des autres - dont du Harpelige lui-même et la présence constante de Béatrice à la caravane.

Le polichinelle voit bien que la guerrière le chambre, mais seulement à demi. En vérité, éveiller la curiosité de l’homme à propos des monstres n’est pas à son avantage. Il ne faudrait pas que lui ou d’autres décident de les voir de leurs propres yeux ! « Les monstres n’ont pas de nom. Ce sont juste… des monstres. Ils viennent d’encore plus profond. » Octavie ne s’est jamais intéressée davantage aux monstres. D’où ils viennent, ce qu’ils sont vraiment, s’ils veulent quoi que ce soit. Ils menacent Arven et elle est le bouclier qui protège l’humanité, et ça lui suffit amplement. « C’est un honneur de les combattre. C’est pas tout le monde qui peut le faire. » Que les meilleur.e.s. Un fait qui fait encore se gonfler l’orgueil de la Brunedottir, au souvenir de cette affectation afin de souligner son adresse, son sérieux, sa dévotion. Ça sait toujours la convaincre de la justesse de ses choix, toutes ces années après… même si ça ne rassure en rien sa mère toujours inquiète.

L’aveu que la musique de l’homme lui manque est un peu timide pour elle, mais elle est loin d’imaginer la réaction de celui-ci sur son compagnon. Elle ne remarque pas les joues qui s’empourprent, au-dessus su gobelet de vin. « C'est gentil... si tu veux, et si tu n'es pas pressée je peux repasser par ma roulotte récupérer mon luth et te chanter quelques airs... Quant à ta musique, cesse de te déprécier... Tu étais une élève douée et tu as fait beaucoup de progrès le temps que tu as été avec nous… T’exagères, t’es trop généreux, qu’elle proteste, définitivement humble au sujet de ses prouesses musicales. Elle sait bien où sa force : pas là. D'ailleurs si un jour tu as envie de mettre à nouveau ton épée au service de la caravane, ça sera avec le plus grand plaisir que je t'accueillerai. Non, qu'on t'accueillera tous. Il y a beaucoup d'anciens qui adoreraient te voir revenir, tu le sais. Dont moi... »

Ce n’est pas le genre d’aveu auquel elle s’attendait ; surtout pas avec cette expression si timide qu’arbore Flavien, à cet instant. Octavie baisse les yeux sur ses genoux, lisse les plis de sa robe du bout des doigts, incapable de savoir quoi penser de tout cela. Elle a tant aimé son temps avec la caravane, ces années à parcourir les routes, au rythme des spectacles et des saisons, mais ce n’est plus sa vie. Flavien lui-même… Le regard coulé en douce sur les traits réguliers de son compagnon, sa peau hâlée par les longues heures à l’extérieur, les yeux sombres déjà bordés de ces petites rides imputables à un homme qui a beaucoup ri. Le Harpelige n’a jamais manqué de tendresse envers elle et son coeur a déjà battu pour lui, mais ça n’a jamais pu être plus sérieux. Et maintenant… c’est une toute autre personne qui y règne, en secret, sans savoir si un jour, ça mènera à quelque chose. Elle soupire un peu, a un rire gêné, et reprend la parole : « Ewen et Ardashir font un bon travail, j’suis sûre… je n’veux leur voler leur place. Elle a eu tellement de problèmes avec ce misogyne d’Ewen, elle ne va pas se le farcir à nouveau, ça non, foi d’Octavie ! Venir vous voir, comme ça, parfois, me suffit. J’peux découvrir vos nouveaux numéros et boire un peu. Vraiment être votre amie. Ton amie. »
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptySam 1 Aoû 2020 - 17:39


Pas de deux
Octavie & Flavien
Parfois c’est drôle de voir tout le chemin qu’elle a parcouru, à ce qu’elle m’a raconté… Elle combat les monstres des profondeurs alors que moi je suis encore et toujours ici, dans la caravane. Ma caravane même… même si j’y ai évolué, et suis passé de simple artiste à polichinelle, le seul de tout Arven! Je me demande parfois si je ne devrais pas faire autre chose, tenter ma chance ailleurs, voguer vers d’autres horizons mais la seule fois où j’ai essayé de m’installer, poser mon luth quelque part, il n’a fallu que quelques jours avant que l’attrait des chemins et le vent frais m’aiguillent comme on cravache un cheval, et fassent courir l’impatience du mouvement dans mes membres. Mais je n’ai essayé qu’en Ansemer, un des royaumes aux coutumes les plus éloignées des miennes, et pas dans le bon sens. Qu’est-ce que ça ferait de m’installer un peu à Sombreciel? En Abyme? Voir autre chose? Je ne sais pas… juste que pour l’instant le roulis de la roulotte sur le chemin et l’odeur du feu de camp est quelque chose dont j’ai besoin pour vivre, autant que l’air que je respire et la nourriture que je mange. Enfin… je fronce un peu les sourcils quand elle parle d’Horatio et que j’apprends qu’il n’est pas avec elle: il est retourné vivre sa vie à l’état sauvage. Je la comprends, c’est ce qui est mieux pour tous les deux, car la place d’un sanglier n’est pas dans les profondeurs, et j’imagine à quel point ça doit être difficile de ne pas être près de son familier, surtout quand on sait le lien privilégié que l’on partage… Surtout qu’à l’entendre, elle n’est même pas sûre de l’endroit où il se trouve… Je n’ose imaginer si je vivais la même chose avec Béatrice, la pauvre… savoir qu’elle est là-dehors et qu’elle court mille dangers, à la merci des chasseurs et des prédateurs… alors que là elle est tranquillement dans son nid, dans la roulotte, à dormir comme une bienheureuse…

On parle ensuite des monstres qu’elle croise et qu’elle combat, et si au début je la crois, pendu à ses lèvres et impressionné par ses descriptions, je comprends vite qu’elle se moque de moi et je finis par rire quand je comprends qu’elle a grossi le trait simplement pour se foutre de moi.

Jeune fille ce n’est pas très gentil de se moquer d’un pauvre polichinelle qui ne cherche que de bonnes histoires à raconter, et pour qui seul le savoir a de la valeur! Tu devrais avoir honte de tuer comme ça la curiosité et la force créatrice d’un artiste! Rah quelle tristesse, je m’attendais à mieux de ta part! Je suis déçu, pire, blessé!

Et d’un geste théâtral je mime qu’on me poignarde au coeur avant de tomber sur le côté et m’effondrer sur le ponton. Puis je me redresse en riant, curieusement ému alors qu’elle me confie que ma musique lui manque. Je lui propose donc d’aller récupérer mon luth afin de lui jouer quelques morceaux, dont ceux qu’elle me demandait quand elle était encore dans la caravane, et des nouveaux, qu’elle ne connaît pas encore. Timidement elle me dit que je suis trop généreux ce qui me fait rire alors que je lui ressers du vin.

Ce n’est pas un non alors! Intéressant!

J’ajoute rapidement qu’en plus de continuer ma soirée avec elle, je serais très heureux si elle acceptait de revenir définitivement, ou juste temporairement dans nos rangs, et je ne serais pas le seul. Je la regarde avec tendresse. On dirait que… non on ne dirait pas, elle est bel et bien en train de rougir! La fière et intrépide Octavie qui rougit comme une adolescente, elle qui affronte des monstres des profondeurs chaque jour! C’est étonnant mais également adorable! Et ça me rappelle les moments qu’on a volés tous les deux… son corps chaud et tiède sous mon édredon en plumes, discuter avec elle en buvant du thé et en écoutant le feu crépiter dans le poêle pendant les longues soirées d’hiver. De bons souvenirs qui se ravivent un peu en la retrouvant ainsi ce soir. Je ris doucement en entendant sa réponse à mon invitation et je secoue la tête.

C’est vrai qu’Ewen peut être pénible à ce propos! Et qu’il n’a pas toujours été tendre avec toi à cette époque. Mais il change, j trouve. Petit à petit mais il change… Peut-être qu’il grandit à retardement, qui sait? Mais tu manques à Ardashir, c’est une certitude! D’ailleurs il est en couple avec Mélisende et une archéologue du nom de Hiéranie… Les avoir tous les trois en même temps dans la caravane est un peu explosif mais au moins on ne s’ennuie pas!

Son dernier aveu me touche encore plus que les autres, et je sens ma gorge se serrer un peu quand j’entends sa voix soudain un peu nouée s’élever par-dessus le bruit paresseux du ressac. Je sais que nous avons passé de bons moments, je sais que nous ne nous sommes pas quittés en mauvais termes mais ça fait toujours plaisir de voir que j’occupe une place si importante malgré la distance, l’absence et la vie qui a continué tout simplement. Je termine mon verre et prends appui sur le ponton pour me relever, vérifiant que la bouteille est vide et en termine le fond d’une gorgée, en buvant au goulot, avant d’attraper son gobelet maintenant vide aussi. Je lui dis de m’attendre et une fois que j’ai ramené le tout dans la taverne je reviens la chercher et prends doucement sa main, l’entraînant vers notre campement.

Allez viens, on va chercher mon luth!

Et je me mets à rire, le son résonnant sur les murs de la rue déserte.
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptySam 8 Aoû 2020 - 22:51

Ne pas refuser d’entendre quelques airs de luth n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Flavien est toujours à l’affût d’un moment où faire jaillir son amour, d’un instant à sublimer de musique, de rires, de chants, et Octavie sait bien que c’est ce qui l’a charmée, jadis, alors qu’elle s’embarquait sur les routes pour un temps indéterminé. Pour une vie de surfacienne, elle qui auparavant n’avait quitté les profondeurs d’Abyme qu’à de rares occasions.

« Mais il change, je trouve. Petit à petit mais il change… Peut-être qu’il grandit à retardement, qui sait? J’espère bien, qu’il grandit », bougonne-t-elle, peu désireuse d’être autre chose que de mauvaise foi vis-à-vis son ancien collègue. Le remettre à sa place, à l’époque, lui avait apporté un malin plaisir, son orgueil gonflé à l’idée de mettre à terre ce misogyne d’Ansemarien. « Mais tu manques à Ardashir, c’est une certitude! [...] » Une certaine mélancolie la prend et elle n’a pas le coeur de rectifier les faits auprès de Flavien, de lui rappeler que l’Arhabéen est arrivé bien après son départ de la caravane des arts. Le monde n’a jamais cessé de tourner, une fois Octavie retournée sous terre. Une certaine envie, aussi, alors qu’elle s’imagine très bien la vie palpitante des résidents de la caravane, du trouple surprenant (sans aucun doute l’affaire de la Cielsombroise du trio), les aventures multipliées au fil des routes.

Elle ne se savait pas l’alcool si triste.
Peut-être est-ce le départ d’Aubrée pour ses aventures en zeppelin ?

La brune termine son gobelet de vin et le tend au polichinelle, se relève du ponton, vacillant un peu sur ses pieds. Oh… elle a peut-être bu un peu rapidement. Ses joues sont chaudes sous ses mains, lorsqu’elle les touche, et elle se laisse entraîner à nouveau dans les rues de la capitale ansemarienne, puis vers la caravane. L’enthousiasme du Harpelige est contagieux et chasse un peu ses précédentes pensées moroses, la ramène au présent. Une nuit douce où elle peut profiter de son ami, avant qu’ils se quittent pour plusieurs mois. « Allez viens, on va chercher mon luth! Un sourire creusé de fossettes, dans le visage rosit d’Octavie. Juste une chanson, Flavien ! Ensuite, je dois rentrer, on m’attend à la guilde. Une seule ! » Un avertissement, une demande, et en même temps… sera-t-il capable de se contenter de lui jouer une seule de ses compositions ? Et elle, saura-t-elle être raisonnable et y mettre un arrêt ?

Leurs pas les ramènent bien vite au campement de la caravane des arts, où la plupart des artistes sont encore éveillés, rassemblés autour d’une tardive collation et de discussions animées. On l’accueille à nouveau avec le même plaisir, comme si elle n’était jamais partie, en attendant que le polichinelle revienne leur faire grâce de sa musique et de ses manières théâtrales inimitables.
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyLun 17 Aoû 2020 - 11:24


Pas de deux
Octavie & Flavien
La bouteille vide, ajouté au fait qu'elle accepte d'écouter mes chansons sonne l'heure du repli. Je me doute qu'elle ne pourra pas rester avec moi toute la nuit et qu'elle devra reprendre ses fonctions guerrières bien trop tôt, mais je suis content de pouvoir lui voler encore une heure peut-être, en souvenir du bon vieux temps. Je l'abandonne donc quelques minutes, le temps de pousser la porte de la taverne où j'ai acheté la bouteille afin de la leur rendre. Je me glisse entre les tables remplies malgré l'heure tardive, sentant les effluves d'alcool et de nourriture émanant de tout autour de moi, avant d'arriver au comptoir. Entre les discussions et les chants, je dois hausser la voix pour que l'aubergiste m'entende et me rend quelques pièces une fois ses gobelets récupérés. Je glisse mon pactole dans ma bourse avant de retrouver l'air frais et surtout mon agréable compagne d'un soir. J'ai un léger rire quand je l'entends poser une condition à cette petite parenthèse musicale.

Bien sûr, une chanson. A moins que tu ne veuilles en écouter une autre après la première! On verra bien!

J'attrape sa main et on refait le chemin en sens inverse, traversant les rues maintenant vides. Je me rappelle de mes mois ici, quand je découvrais ces rues, quand je m'aventurais dans cette ville si différente de Déméria, en jeune artiste fringuant et impressionnable... La déconvenue a été violente lorsque mes illusions sur le fait de vivre au quotidien dans une cour ont explosé et que j'ai découvert les sombres rouages de la politique, conjugués aux mentalités Ansemeriennes un peu rigides, surtout envers les femmes... Alors que là j'y suis en touriste, de passage, sans besoin de m'évader de cette cour étouffante de rigidité et pouvant enfin apprécier cette architecture typique alors qu'en vivant ici, je la détestais... On discute de choses et d'autres jusqu'à arriver à l'antenne de la Guilde à Port-Liberté et je pousse la porte, retrouvant nos roulottes sagement alignées dans la grande cour, et nos montures en train de se reposer dans les écuries un peu plus loin. Il y a encore quelques fêtards ou oiseaux de nuit qui discutent au coin du feu, assis sur les marches de leur roulotte, ou chez eux, et dont les bruits de conversation parviennent grâce aux fenêtres ouvertes. Je fais signe à ceux que je vois, et pousse la porte de mon petit univers. Dans la semi obscurité je distingue la silhouette endormie de Béatrice dans son nid, avant de faire signe à Octavie de me suivre à l'intérieur. Je ferme volets et fenêtres afin que personne ne nous entende, et remets une buche dans le feu pour que la roulotte se réchauffe, mettant également de l'eau à chauffer.

Installe toi...

Je m'assieds face à elle dans un petit fauteuil, pose mon luth sur mes genoux et me mets à jouer, faisant courir mes doigts sur les cordes.


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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyDim 23 Aoû 2020 - 22:23

Le polichinelle n’est pas plus dupe qu’elle quant à sa capacité à résister à entendre une chanson de plus ; d’étirer le temps juste encore un peu ; de tendre l’oreille quelques minutes supplémentaires, presque rien, de se dire que personne ne remarquera à quelle heure elle rentrera à la guilde. Parler d’une chanson, c’est pratiquement donner un défi à son ami !

La brune se laisse entraîner jusqu’à la roulotte et c’est un peu gênée qu’elle y entre, intimidée d’entrer dans l’univers de Flavien. D’y revenir, plutôt, alors que le chef de la caravane a désormais droit à son propre toit et non pas un endroit partagé avec un colocataire quelconque aux absences soigneusement planifiées afin de laisser un moment d’intimité. Un sourire affectueux pour Béatrice, si sagement endormie alors que son humain est bien loin de faire de même, semble-t-il, rempli d’une énergie redoutable pour qui ne le connaît pas. Ou même pour ceux qui le connaissent bien. La guerrière se pose, aussi élégamment que possible (donc, toujours avec une certaine gaucherie), sur les coussins, appréciant le feu qui doucement renaît dans le petit poêle de voyage. Le climat est doux, en Ansemer, mais les nuits sont fraîches, surtout alors que l’été n’est pas encore officiellement arrivé. Ses yeux sombres examinent les murs, le lit, le petit fauteuil, tous ces éléments infimes de la vie de l’homme, comme pour tenter de deviner ce qu’elle n’en sait pas.

Une fois les deux amis bien installée, le musicien fait courir ses doigts sur son luth, entamant enfin ce récital très intime. Une mélodie quelque peu sombre et mélancolique qui vient chercher Octavie au coeur, et elle se permet de fermer les yeux. Se laisser voguer sur les notes si adroitement jouées, s’imagine l’histoire qui peut entourer une telle composition, les paroles, les acteurs, qui peuvent sublimer encore davantage la musique, l’histoire complète qui prend forme sous ses paupières. La joie de la soirée laisse place à un sentiment plus doux, plus calme, quelque chose de moins emporté et frénétique. Attentive au morceau, ses quelques connaissances musicales lui permettent à peine d’apprécier à sa juste mesure l’adresse de Flavien sur cet instrument, et lorsqu’elle entrouvre les yeux, alors que la musique tire à sa fin, elle est frappée par cette expression concentrée qui règne sur les traits du polichinelle.

Et évidemment, elle le trouve ridiculement beau.

Une gêne supplémentaire, alors qu’il lui semble trahir son amour actuel (à un homme qui n’en sait rien, n’est sans doute pas intéressé, est rudement inaccessible) par cette simple pensée impudique, qui ramène un peu de rouge sur ses joues. Heureusement, elle peut toujours blâmer le feu qui a bien réchauffé la roulotte. Parce que oui, ah oui, définitivement, elle commence à avoir chaud ! « C’est superbe, Flavien, commente Octavie avec douceur, le nez baissé sur le sol. Dire que j’pensais que tu pouvais pas devenir meilleur à cet instrument, rigole la guerrière en reprenant ses moyens, les yeux relevés sur lui. Vraiment, la musique sait trop toucher toutes ses cordes sensibles en même temps : quelle injustice ! Tu sais toujours m’surprendre. La caravane a vraiment bien choisi son polichinelle. Et enfin elle lui retourne sa question, à propos de son propre métier : Ça te plaît toujours ? Tout ça ? Le voyage, la caravane ? » Elle n’imagine pas le Harpelige un jour s’arrêter de voyager, mais son frère aîné l’a fait : pourquoi pas lui ?
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyMar 15 Sep 2020 - 16:27


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C’est bizarre de la voir revenir ici, après des mois, alors qu’on a partagé tellement de moments agréables entre ces murs de bois… Maintenant qu’elle est ici, c’est comme si elle était à sa place, et qu’elle tranchait tout à la fois… Je me rappelle des fois où elle s’extirpait du lit, les cheveux ébouriffés, ramassant à la hâte ses vêtements éparpillés sur le sol en bois, s’énervant car elle me voyait la regarder faire avec un grand sourire idiot, ou des moments où je l’aidais à lacer sa robe. Des coups d’oeil jetés par le volet pour vérifier que personne n’était aux alentours, avant que la porte ne s’ouvre et qu’elle disparaisse comme une douce brise, laissant son odeur bien après qu’elle soit partie. Et là elle est de nouveau présente, assise sur mon lit, presque comme d’habitude et pourtant différemment, alors que j’attrape mon instrument et après un dernier sourire, j’attaque mon morceau.

J’ai passé tant de temps dessus, à m’entraîner le soir au coin du feu ou assis sur le siège du cocher de la roulotte, laissant les rênes à Poppy qui connaît de toute façon le chemin et qui continuait sa route, imperturbable, pendant que je griffonnais les notes dans mon cahier, travaillant et retravaillant des accords, raturant des mots, corrigeant une allitération ou ajoutant une anaphore. Un travail de fourmi et d’araignée, patient et régulier auquel j’avais été entraîné dès ma plus tendre enfance. A chaque fois que je faisais une bêtise, mon père me faisait jouer un air, m’en imposant de plus en plus durs, et comme j’étais loin d’être un ange, j’ai maîtrisé bien vite les morceaux les plus complexes… Alors là, presque comme animées d’une vie propre, mes doigts s’envolent et glissent, pincent et caressent au rythme des mesures et des arpèges, laissant la musique envahir ma petite roulotte, alors que ma voix s’élève pour accompagner l’instrument. Et c’est bizarre, je suis presque plus nerveux à l’idée de jouer pour elle, et juste pour elle, que devant la moitié d’un bourg un jour de marché, ou face à des souverains… Pourtant je termine la chanson sans fausse note et rouvre enfin les yeux, posant mon regard sur elle, et souriant en notant l’admiration dans son regard, ainsi que ses joues rouges. J’avais oublié à quel point elle est adorable quand elle rougit, ses pommettes enflammées lui donnant un air de petite fille prise en faute. Et mon sourire s’illumine sous son compliment.

Merci… Tu sais que ton avis a toujours beaucoup compté… Et sans toi pour voler quelques heures à mes nuits, j’ai eu plus de temps à consacrer à mon jeu ! Je plaisante, rassure toi tu ne m’as jamais rien empêché de faire, ou freiné dans quoi que ce soit. Juste… peut-être que mes mains ont arrêté de lutter après toutes ces années et ont enfin accepté de faire tout ce que je leur demande…

Elle en rajoute encore, me disant qu’ils ont bien fait de me choisir, avant de vouloir en connaître un peu plus sur moi. Je penche légèrement la tête, glissant une mèche folle derrière mon oreille, gardant pour l’instant mon luth sur les genoux.

Tu sais bien que comme toi je suis un oiseau migrateur… Je ne me vois pas m’arrêter et m’installer quelque part… C’est comme si j’aurais l’impression de… de rater tout le reste, tu vois ce que je veux dire ? J’aime être sur les routes, traverser les villes et les villages, accompagner mes artistes et apporter un peu de joie et de distraction aux gens… C’est une vie simple mais elle me plait. Et toi ? Tu n’envisages pas d’arrêter ?

Pendant qu’elle me répond, mon regard reste fixé sur son visage, ses cheveux bruns nattés à la hâte, ses yeux sombres et ses taches de rousseur… Elle est toujours aussi jolie… Octavie l’hirondelle… Une bouffée de nostalgie m’envahit alors je pose doucement mon luth sur la chaise près de moi, et viens très doucement poser mes mains un peu rugueuses à cause de mon instrument et des travaux sur sa joue si douce.

Et là j’ai terriblement envie de t’embrasser… Mais si tu ne le veux pas, tu n’as qu’un mot à dire…


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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyMar 22 Sep 2020 - 2:54

Le fripon ne se gêne pas pour évoquer leurs étreintes passées, afin de justifier l’amélioration de ses talents au luth, et s’il était un peu plus proche d’elle, Octavie ne se gênerait pas non plus pour répliquer d’une petite tape sur l’épaule pour le gronder. Ah, elle aurait dû savoir qu’en s’éprenant d’un Lagran, celui-ci ne cesserait jamais d’en faire des gorges chaudes ! Elle a au moins la chance d’avoir été épargnée par les chansons vantant ses charmes et ses courbes… ou… ? Oh, ça, elle ne veut même pas vérifier !

Heureusement, Flavien ne s’attarde pas davantage sur le sujet et répond plutôt à sa question, lui confirmant qu’il ne compte pas s’arrêter de sitôt. Que les routes ont son coeur, avant toute autre chose, peut-être même avant la musique. « [...] C’est une vie simple mais elle me plait. Et toi ? Tu n’envisages pas d’arrêter ? Une vie simple… bc’est pas mal tout c’que tout l’monde veut, qu’elle commente avec un sourire, puis un petit haussement des épaules alors qu’elle se fend d’une réelle réponse : Je devrais un jour prendre ma r’traite, les guerriers sont pas connus pour faire d’vieux os. Un fatalisme, un réalisme qui n’a jamais échappé à son choix de profession. Le second compagnon de sa mère et de son père avait été mutilé et ce sera peut-être le propre glas de sa vie de guerrière ; ou alors, ce sera simplement la réalisation n’est plus aussi rapide, agile, efficace, que lors de ses plus jeunes années. Alors j’en profite pour faire c’que j’aime, et moi aussi pas avoir l’impression d’rater quelque chose. » Octavie a voué son bouclier au peuple des Profondeurs et à tout Arven. C’est sa mission, sa vocation, et elle ne compte pas arrêter, elle non plus.
Une vie simple, à sa façon, qu’elle apprécie tout autant. Sa patrouille, ses frères et soeurs d’armes, les Profondeurs et sa famille. Vraiment, elle n’a guère besoin de plus, si ce n’est de parfois quelques airs de luth pour nourrir son âme.

Le regard chaud et profond que pose le musicien sur la guerrière ne manque pas de la troubler, et c’est avec attention qu’elle suit ses gestes lorsqu’il pose son instrument, puis que sa main vient caresser sa joue. La rougeur y revient, soudainement, la chaleur encore plus prégnante, et certainement pas à cause du feu. Ou seulement celui de ses joues et de son ventre, qui ne se soucie guère que le passé soit derrière elle. Ou même que la tête, le coeur, courent vers la pensée d’un autre avec lequel il ne se passe rien. « Et là j’ai terriblement envie de t’embrasser… Mais si tu ne le veux pas, tu n’as qu’un mot à dire… Sa bouche est terriblement sèche et il lui faut toutes ses forces, ou presque, pour remonter ses yeux sombres dans ceux du polichinelle. Juste un baiser. » La voix certainement trop rauque, trop basse, pour que ce soit raisonnable, pour que sa demande soit sérieuse. La chaleur des lèvres de Flavien trop douce lorsque l’espace entre leurs visage se comble, au goût de vin, mêlé à celui léger, piquant, du sel et des embruns d’Ansemer. Octavie se sent sourire contre les lèvres de l’homme alors que la force de l’habitude prend le dessus sur la gêne et le temps. Un murmure, lorsqu’ils reprennent leur souffle : « Un seul. »
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Flavien Harpelige
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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyDim 11 Oct 2020 - 16:47


Pas de deux
Octavie & Flavien
Octavie et son parler si particulier qui me fait sourire. Loin de moi l’idée de me moquer, c’est juste qu’elle contraste tellement avec l’univers de la caravane qui n’est fait que d’art sous toutes ses formes. Et je trouve ça toujours charmant, son côté entier et simple, qui va droit au but et qui ne se perd pas en circonvolutions pour aller droit au but. C’est d’ailleurs une des autres choses que j’apprécie chez elle. Ses mots rompent les quelques instants qui suivent toujours une pièce de théâtre, un air ou une chanson, les secondes pendant lesquelles, si l’œuvre a été vraiment bonne, on se rappelle doucement qui on est et où on est, sortant d’une sorte de rêverie pour retourner à la réalité.

Je réprime un frisson, car quand nous parlons de notre futur, ce sont des paroles bien dures, mais lucides qui s’échappent de ses lèvres. Bien sûr que je sais, que son métier est dangereux, surtout après sa description pour le moins frappante des créatures qu’elle doit chasser et traquer, mais c’est une chose de savoir, et une autre de réaliser qu’en effet, sa vie risque de s’arrêter beaucoup plus tôt que la mienne... Une réalisation qui me frappe un peu et me serre un peu la gorge, me renvoyant au fait que si nous ne sommes pas éternels, tous ne partent pas au même moment, et je serais très triste d’apprendre qu’elle n’est plus là... De mon côté la vie est simple, parfois assez rude, mais non pas dangereuse, et les pires choses qui pourraient m’arriver seraient de tomber gravement malade et de nous faire attaquer par des brigands qui ne voudraient laisser aucune trace derrière eux. Et rien que pour cela c’est plutôt rare, parce que seul l’argent les intéresse, et ils auraient tout intérêt à nous laisser en vie. Que l’on se fasse voler fait partie des risques que nous avons tous intégré, mais aucun groupe ne serait assez fou pour décimer toute la caravane des arts, qui est une vraie institution, et risquer ainsi de s’attirer la fureur de tout Arven, poursuivis sans relâches et écopant d’une punition exemplaire le cas échéant.

Et cette pensée me donne aussi envie de profiter de chaque seconde et de la vivre comme si c’était la dernière. Pour d’autres, une vie simple et rassurante est quelque chose qui les rend complètement heureux, mais pour Octavie comme pour moi nous avons pris des chemins différents de la norme et nous acceptons les risques... C’est peut-être pour ça, ainsi que poussé par la nostalgie des doux moments partagés avec elle par le passé que j’ai l’audace de lui demander un baiser, après avoir abandonné mon luth sur une chaise non loin.

A sa réponse je souris, sentant bien qu’elle se force à ne pas céder trop vite, et à faire passer son acquiescement pour une faveur qu’elle me fait. Je caresse sa joue, dans un geste que je me surprends à être familier, rappel des nombreuses fois où de tels instants se sont produits pendant son passage chez nous. Je me penche ensuite vers elle, et viens effleurer ses lèvres tout en fermant les yeux. Mon baiser se fait d’abord doux, presque une caresse, avant de devenir de plus en plus hardi. Mes lèvres s’attardent, refont connaissance avec leurs vieilles amies, et voyant qu’elle ne me repousse toujours pas, c’est ma langue qui vient à la recherche de la sienne. Je me glisse un peu plus près d’elle, alors que ma main glisse de sa joue sur sa nuque pour la garder près de moi et prolonger ce baiser au délicieux goût de reviens-y.

On continue ainsi pendant de longues secondes, pendant lesquelles mon cœur s’emballe et mon souffle s’accélère, l’envie de partager à nouveau une nuit, ou au moins quelques heures avec elle se mettant à me brûler. A bout de souffle je recule très légèrement mon visage, mon front presque encore contre le sien, et souris tout en murmurant.

Arriveras-tu de te contenter seulement de ça? Parce que tu m’as donné envie de plus ma belle Octavie...

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Message(#) Sujet: Re: Pas de deux Pas de deux EmptyLun 19 Oct 2020 - 19:06

La main du musicien est brûlante contre sa nuque. Si proche de lui, de son visage, elle sent son souffle sur sa peau, le parfum unique de cette dernière. Le bois et la poussière, les embruns de Port-Liberté, quelque chose de floral, quelque chose de chaud et rassurant, qui se marie si bien à la fois grave de l’homme lorsqu’il rouvre la bouche : « Arriveras-tu de te contenter seulement de ça? Parce que tu m’as donné envie de plus ma belle Octavie... » Elle referme les yeux, comme pour tenter d’oublier ce qu’elle fait, à cet instant. Où elle est, surtout, et comme ce serait facile de tout simplement se laisser aller aux envies et désirs de son corps et de sa tête.

Un soupir quelque peu résigné et elle rouvre les yeux, les billes brunes, brillantes dans la lumière tamisée de la caravane, toujours ancrées dans celles de l’homme. « On m’attend à la guilde », que la guerrière oppose, la voix petite et gênée. Peut-être un peu déçue, sans même le cacher. Bien que ce soit entièrement de son fait, son intention, que c’est à dessein que la garde de nuit de la guilde des guerriers l’attend de pied ferme. Ailleurs en Arven, on ne dirait rien si elle venait à ne pas dormir dans le lit qui lui est réservé pour la nuit. À peine ses soeurs des profondeurs lui poseraient-elles quelques questions coquines et malicieuses, pour le plaisir de voir ses joues rosir ; et elle éviterait soigneusement le regard de Hjalmar, pour ne pas y lire une fantasmée déception.
En Ansemer, elle ne veut pas affronter le regard chargé de jugement des autres guerriers, au petit matin. Seul son statut de skjaldmö lui permet d’ainsi aller et venir sans le chaperonnage d’un mari, d’un frère, d’un père. Qu’elle dorme ici, entre les bras de Flavien, ou chez ses cousins, bien sagement, le doute planera dans leurs esprits.

La guerrière se recule, à regret, ne cédant pas à sa propre envie d’au moins un second baiser. Ce serait tenter Mirta. Plus que ce qu’ils l’ont déjà fait, alors qu’il lui semble qu’ils effleurent déjà les jupons de la déesse du bout des doigts. « Une prochaine fois, peut-être », qu’elle glisse dans un petit sourire, avant de se relever et de lisser les plis de sa jupe, à la recherche d’un peu de contenance. « Ailleurs qu’ici. » Flavien saura comprendre et ne pas lui en vouloir d’ainsi couper court à leurs retrouvailles, sans lui donner plus qu’un baiser. Un pas vers la porte, un peu hésitant, le sourire toujours présent toutefois sur son visage. « Pas b’soin d’me raccompagner, je connais l’chemin, que lui assure Octavie. Ça aussi, ce serait gênant. À croire qu’en fait, tout ce qui la gêne est à la syrface Merci d’ta compagnie, ce soir, et de ta musique. »
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