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 Le temps passe mais n'efface rien

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Message(#) Sujet: Le temps passe mais n'efface rien Le temps passe mais n'efface rien EmptyDim 5 Avr 2020 - 23:50


Livre I, Chapitre 1 ▬ Le Renouveau

Le temps passe mais n'efface rien

Rodrigue Belorme & Hortense La Crételle


20 mars 1000



Statut du RP : Privé
Résumé : Alors qu'Hortense n'est à Edenia que depuis quelques jours et qu'elle se rend sur le marché pour acheter quelques provisions pour elle et sa tante, elle y croise Rodrigue, de passage à Edenia pour voir sa famille. L'occasion pour les deux amis de se retrouver après des années sans s'être vus.
Recensement :

Code:
• [b]20 mars 1000 :[/b] [url=http://arven.forumactif.com/t161-le-temps-passe-mais-n-efface-rien#1160]Le temps passe mais n'efface rien[/url] - [i]Rodrigue Belorme & Hortense La Crételle[/i]
Alors qu'Hortense n'est à Edenia que depuis quelques jours et qu'elle se rend sur le marché pour acheter quelques provisions pour elle et sa tante, elle y croise Rodrigue, de passage à Edenia pour voir sa famille. L'occasion pour les deux amis de se retrouver après des années sans s'être vus.
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Message(#) Sujet: Re: Le temps passe mais n'efface rien Le temps passe mais n'efface rien EmptyDim 5 Avr 2020 - 23:50

Edenia, la belle Edenia. Voilà longtemps, trop longtemps à son goût qu’elle n’y a pas mis les pieds. Quatre ans. Et son dernier passage fut plutôt bref. Elle n’avait pas eu le temps d’observer roses et tulipes poussant çà et là dans les allées embaumées de doux parfums. La belle Edenia, celle de son enfance, qu’Hortense redécouvre aujourd’hui. Déjà une semaine qu’elle est arrivée et elle ne s’en lasse pas, comment le pourrait-elle ? Ville de son enfance, ville natale, celle de ses parents. Elle ressent toujours ce petit pincement au coeur chaque fois qu’elle passe devant son ancienne maison, pas si loin du marché, désormais vendue, appropriée par d’autres. Elle revit sans cesse ses souvenirs avec ses frères et ses parents, entre les murs de cette bâtisse. Se rappelle combien les choses ont changé depuis. Elle n’est plus cette fillette de cinq, huit, douze ans. Et pourtant, elle arpente les rues d’Edenia avec ces mêmes yeux d’enfant, l’esprit rêveur, l’odorat aux aguets.

Le marché apparaît peu à peu au loin. Déjà, elle entend l’effervescence qu’il génère. Cette animation lui manque, lorsqu’elle est à Haut-Orge, petite ville solitaire. Bien qu’elle ait fait connaissance avec plusieurs personnes à Haut-Orge, nul ne pourra jamais remplacer les liens qu’elle s’était fait à Edenia. Hortense ne peut que se réjouir de pouvoir profiter de ces quelques mois à la capitale.

Elle prend sa liste de course de sa poche et lit à voix haute, pour elle-même : chou vert, pommes de terre, tomates, asperges et quelques champignons. Voilà qui devrait déjà faire l’affaire niveau légumes. Elle pourra ensuite voir pour prendre un peu de viande ou du poisson, en fonction du prix. Et des oeufs, il lui fallait des oeufs. Elle regarde à côté d’elle : Syrah n’est plus là. Il est sûrement parti en éclaireur, pour lui éviter de chercher entre les divers étalages. D’instinct, elle pose cette fois sa liste dans son panier, plus facile d’accès, et se remet en route.

Il est étrange de parcourir le marché, et non de tenir un stand, mais il n’est pas si désagréable de flâner entre les différents présentoirs. Elle cherche du regard à retrouver son acolyte jusqu’à ce qu’elle aperçoive enfin une tache marron parmi les clients, juste devant l’étal de légumes. Hortense se fraye alors un chemin pour rejoindre son familier, tentant tant bien que mal de ne pas bousculer le moindre passant : entreprise pour le moins difficile.

A mi-chemin, un monsieur lui rentre dedans, faisant soudain basculer son panier d’osier ainsi que son contenu. Par chance, il est quasi vide. Elle se penche pour ramasser sa liste et se relève nez à nez avec un autre homme, d’une trentaine d’année. Un homme dont le visage lui semble familier sans qu’elle ne puisse tout de suite mettre un nom dessus. Elle puise dans sa mémoire, passe en revue ses vieilles connaissances d’Edenia. « Rodrigue ? » Il n’a finalement pas tant changé, même si ses traits sont plus marqués que ceux du garçon de vingt ans qu’elle croisait parfois à la capitale, quinze années auparavant. Si ses souvenirs sont exacts, elle l’a vu pour la dernière fois lorsqu’il était diplômé et avait intégré les forces de police d’Edenia, peu de temps avant qu’Hortense ne parte, elle, pour Haut-Orge, un aller qu’elle ne pensait pas sans retour. Rodrigue l’ami d’enfance de son frère aîné, de ses deux frères même. Celui qui n’a cessé d’être à ses côtés lorsqu’ils ont succombé à l’épidémie. Dès lors, il était devenu son ami, à elle aussi. Croiser un visage aussi familier n’était certainement pas ce qu’elle avait imaginé en revenant à Edenia. Pas après toutes ces années. N’était-il pas professeur à l’académie désormais ? C’était en tout cas ce qu’elle se rappelait des rares lettres qu’ils avaient échangés au cours des dernières années.

Malgré tout, c’est d’un large sourire qu’elle le salut. Heureuse de cette formidable coïncidence.


Dernière édition par Hortense la Crételle le Mer 15 Avr 2020 - 22:49, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Le temps passe mais n'efface rien Le temps passe mais n'efface rien EmptyMar 7 Avr 2020 - 22:35

Aïe ! M'man ! Serre pas si fort ! Je lance un regard douloureux à ma mère qui vient de serrer trop fort le bandage qui recouvre mon bras droit. Ce n'est qu'une des nombreuses plaies que j'ai récolté suite à ce combat auprès des pirates. Cela fait déjà quelques jours, certaines blessures sont en cours de guérison, d'autres continuent à me faire souffrir. Fallait que ces pirates rouvrent cette vieille blessure que je porte à la jambe depuis l'embuscade qui m'a couté mon boulot de policier ! Ma mère ignore mes geignements et continue son office. Elle ne cesse de murmurer dans sa barbe que son fils n'est qu'un inconscient, que j'aurais mieux fait de détaler pour sauver ma peau. Ah mais ce sont bien les hommes ! Tout dans les muscles, rien dans la tête. Je lève les yeux au ciel. Ma mère… C'est l'inquiétude qui parle, je le sais bien. Je lui ai fait une belle frayeur, quand je suis entré chez elle, épuisé, blessé, recouvert de bandages fait à la va vite. Je ne me sentais pas de retourner tout de suite à l'académie, mais c'est ce que j'aurais du faire. Au lieu de cela, j'ai ressenti le besoin de retourner auprès de ma famille, le temps de reprendre quelques forces avant de reprendre les cours. Oh oh… voilà qu'elle sort la bouteille d'alcool. Non m'man ! Pas sur… Aïïe ! Fengo aurait pu rire de me voir ainsi, mais il est couché devant la maison, essayant d'ignorer cette douleur qu'il ressent comme si c'était la sienne. C'est difficile, je l'entends à sa respiration haletante depuis la fenêtre ouverte. Courage mon frère, c'est bientôt fini. Après cela, nous irons nous dégourdir les jambes. Ma mère me lance un regard réprobateur. Ce n'est pas le moment d'aller se balader en ville dans mon état.

Quelques instants plus tard, les soins se terminent enfin. Je m'en sors plutôt bien pour quelqu'un qui a affronté un équipage de pirates expérimentés. J'aurais pu finir dans un plus triste état. Je considère que je peux marcher, je ne suis pas estropié. Je vais juste boiter légèrement, et Fengo sera là pour me soutenir s'il y a besoin. Voilà les arguments que j'expose à ma mère pour qu'elle soit rassurée. Au lieu de cela, je récolte son regard de mère fâchée, et elle me dit qu'après tout, j'ai 35 ans, je peux faire ce que je veux. Mais que je ne vienne pas lui dire après que mes blessures me font mal. Je lui souris, l'embrasse sur la joue et, après avoir enfilé mon manteau, je sors rejoindre Fengo. Le cerf, maintenant soulagé que la séance de torture soit terminée, se relève et me regarde en penchant la tête :

"- Où veux tu aller ? Pas trop loin, je n'ai pas envie de te ramener, je ne suis pas un cheval.
- Au marché ? Je voudrais acheter de quoi manger pour mes parents, histoire de les remercier.
- Va pour le marché, j'espère qu'il y aura cette dame qui me donne des friandises à la sève de pin. "

Je laisse échapper un petit rire, bien sur qu'elle y sera, cette dame. Fengo et moi raffolons de ces sucreries, il était sûr que j'en achète un sachet et même certain que ce dit sachet sera terminé avant notre retour à la maison. D'un pas boitillant, je suis le cerf dans les rues d'Edenia, direction le marché !
Au bout de quelques minutes, j'aperçois les premiers étals. Je salue quelques vieilles connaissances et commence à chercher ce qui pourrait plaire à ma famille pour le repas. Un poulet ? Des tranches de gigot ? Nous passons devant l'étal du chasseur et je ne daigne même pas m'y intéresser. On comprends vite pourquoi, celui-ci expose ses dernières prises et, parmi elles, un jeune daim. Fengo lui adresse un regard noir mais poursuit sa route, la tête haute. Nous arrivons enfin devant la dame aux friandises. Dés qu'elle aperçoit Fengo, elle pose sur sa table en bois quelques bonbons au goût de sève des arbres qui peuplent nos forêts. Le cerf, d'un coup de langue habile, les happe. Je peux lire le plaisir dans ses yeux, et cela est à la fois hilarant et attendrissant. Après avoir parlé avec la marchande, nous finissons par reprendre notre balade avec un sachet rempli de friandises. Je finis par m'asseoir sur un muret, pour reposer ma jambe. Fengo pousse ma main du museau et je lui tends le sachet. Je me sens étonnamment tranquille. Revoir ces lieux familiers, cette ambiance que je connais depuis ma naissance, a quelque chose de bénéfique. Je me sens moins nerveux, plus apaisé. Depuis mon combat contre les pirates, je ne me sens pas dans mon assiette, et ce n'est pas qu'à cause de mes blessures. Ma fierté en a pris un coup. Je pensais avoir acquis un très bon niveau en combat, et cette bataille m'a affirmé que je n'avais pas encore récupéré ma force et mes compétences d'autrefois. Je laisse échapper un petit soupir tout en observant les marchants et les clients. Pour eux, la vie continue lentement son cours, sans se douter que, comme pour moi, cela peut s'arrêter à tout moment si on n'est pas bien préparé.

Soudain, je crois apercevoir un visage familier parmi les clients. Je cligne des yeux, puis finis par me lever pour me diriger vers l'endroit où j'ai cru voir ce visage. Et mes yeux ne m'ont pas trompés. Je tombe sur une jeune femme qui ramasse ses affaires après s'être faite bousculer. Quand elle se redresse et tombe nez à nez sur moi. Je lui souris, je la vois réfléchir. Ma tête va lui revenir d'ici quelques secondes. J'ai beaucoup changé depuis notre dernière rencontre. Quand elle prononce mon prénom, je lui souris une nouvelle fois et lui dit sur un ton doux :

"-- Hortense..."

"- La fille au mouton couleur de bois. "

Fengo approche sa tête pour humer l'odeur de ma vieille amie. Il la salue en redressant les oreilles. Hortense n'a pas changé. Je vois toujours en elle la petite fille espiègle qui nous suivait dans les rues d'Edenia, ses frères et moi. Ses deux frères étaient des bons amis et nous passions de longues heures à jouer dans les rues. Quand la maladie les a emportés l'un après l'autre, je me suis rapproché de leur petite sœur. Hortense n'avait plus personne pour servir de figure fraternelle, et, jusqu'à son départ, j'ai rempli ces fonctions avec tout l'amour que je pouvais lui donner. Puis elle est partie chez sa tante, et nous nous sommes perdus de vue. Je l'ai revue bien des années plus tard, après mon entrée dans la police. Nous avons continué à échanger via quelques rares mais longues lettres. Cela fait combien d'années que je n'ai pas aperçu son visage ? Beaucoup trop.
Elle me fit un large sourire pour me saluer, ce à quoi je lui répondis :

"- Les années passent mais tu ne changes pas. Comment vas-tu ? Ta dernière lettre est maintenant lointaine."
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Message(#) Sujet: Re: Le temps passe mais n'efface rien Le temps passe mais n'efface rien EmptyMer 15 Avr 2020 - 22:55


Le plaisir de replonger dans de vieilles habitudes, de voir un visage familier, celui de Rodrigue, et les bois si caractéristiques de Fengo, son familier. Ce dernier s’approcha d’elle et Hortense ne put s’empêcher de reculer un peu, trop habituée à ne pas toucher les familiers, trop habituée par la même occasion à tenir une distance avec ceux des autres, par respect, même si elle était certaine que Fengo n’allait pas la toucher - il fallait dire qu’elle était aussi un peu gênée qu’il la renifle ainsi, une chose que Syrah ne faisait jamais. Hortense était en réalité un peu perdue par cette rencontre. Rodrigue avait été un ami, un frère, mais qu’était-il à ses yeux désormais ? Il ressemblait plutôt à un cousin très éloigné qu’elle croisait quelques fois, par-ci, par-là, au gré du hasard. Qu’avaient-ils encore à se partager ? Beaucoup de choses, elle l’espérait. Mais du temps avait passé. Hortense avait changé. Elle avait grandi, mûri, et elle était persuadée qu’il en était de même pour Rodrigue. Là où les liens du sang empêchent généralement les relations de se dégrader avec le temps, il n’en est que peu souvent de même avec les amis, même avec les amis proches. Loin des yeux mais aussi loin du coeur. Pourtant, Rodrigue n’avait pas l’air de se poser autant de questions, ne voyant que la coquille et non ce qu’elle renfermait. Pour sa défense, Hortense ne lui avait pas envoyé de lettres depuis longtemps - lui non plus d’ailleurs -, ainsi, il n’avait sans doute pas conscience de ce qui avait bien pu se passer depuis. Lorsqu’elle le voyait, elle préférait de loin éviter les sujets compliqués pour en aborder de plus joviaux et agréables.

« Je vais bien. On va bien ». Elle sourit en regardant Syrah au loin. Disons que les choses pourraient aller plus mal. Elle était revenue dans sa ville natale, ressassait de vieux souvenirs, profitait du calme avant la tempête, et revoyait même de vieux amis.

« J’aurais dû t’écrire plus souvent, j’en suis désolée. Comment vas-tu toi ? Raconte-moi tout ! Es-tu encore à l’académie ? »

Hortense tourna la tête. Syrah lui gardait sa place au stand de fruits et légumes. C’était bientôt son tour. Le marché était si bondé qu’elle ne pouvait pas louper cela, au risque de devoir attendre plusieurs minutes encore. « Suis-moi » lança-t-elle à l’intention de Rodrigue. Elle se mit en marche et se faufila parmi les passants pour rejoindre le mouton qui, de toute évidence, commençait déjà à ne pas être à l’aise au milieu de toute cette foule. Il avait l’impression de gêner, regardait à droite à gauche, ne tenait pas en place et luttait pour ne pas faire un faux mouvement et tomber comme cela lui arrivait régulièrement. Elle fit face au marchand pile au bon moment, posa une main sur la laine marron de Syrah pour l’apaiser, et récita sa liste au vieux monsieur qui partit en quête des produits qu’il lui fallait. Elle se tourna alors enfin vers Rodrigue.

« Pardon, il n’aime pas les marchés autant que moi. C’est plutôt bruyant ici, que dirais-tu de se trouver un endroit plus calme pour discuter un peu ? »

Hortense échangea quelques fleurons contre ses courses qu’elle rangea méticuleusement dans son panier. Elle avait d’autres choses à prendre, mais cela pouvait attendre. Le marché ne bougerait pas, mais Rodrigue, lui, avait peut-être d’autres choses à faire ensuite.

« Je parie qu’il y a un tas de choses que nous avons tous les deux manquées. »

Hortense, elle, était pleine de secret. Des secrets qu’elle aurait aimé plus que tout partager avec Rodrigue. Il y avait déjà tant de choses qu’elle cachait à Côme, son propre cousin, alors comment aurait-elle pu les raconter à celui qu’elle avait perdu de vue depuis quelques temps maintenant ? Il lui faudrait dans tous les cas mentir. Ou omettre une bonne partie de ce qui lui était arrivé, à commencer par la réelle raison de sa présence à Edenia. Ça lui faisait de la peine, mais elle espérait pouvoir davantage écouter Rodrigue que lui parler, permettant ainsi de simplifier le problème.
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Message(#) Sujet: Re: Le temps passe mais n'efface rien Le temps passe mais n'efface rien EmptyLun 20 Avr 2020 - 17:39

Hortense... Cela me fait tellement plaisir de la revoir. Elle n’a pas changé. Toujours ce visage qui respire la simplicité, ce regard où l’on peut lire son amour pour la campagne et pour la vie en plein air. Fengo aime beaucoup cette jeune femme. Cela se voit à l’intérêt qu’il éprouve pour elle. Cela a l’air de la gêner d’ailleurs. Je remarque son petit mouvement de recul quand Fengo approche la tête pour humer son odeur. Je ne pouvais que comprendre. Le tabou impose que personne ne doit se permettre de toucher le familier de quelqu’un sans son autorisation. Je vois également qu’il y a autre chose qui gêne Hortense. Elle me regarde droit dans les yeux mais ne semble pas reconnaître le Rodrigue qu’elle a toujours connu. Le garçon qui a été comme un frère pour elle a bien grandi. Le temps où nous nous amusions ensemble est bien loin à présent... Que reste t’il de nous aujourd’hui ? Une fermière qui vit seule et dont je ne connais presque rien de sa vie, et un homme blessé, seul également, qui se contente de son métier pour pimenter son existence. Fengo sent ma lassitude et pousse doucement mon épaule avec son museau. Je me ressaisis et souris quand Hortense me dit qu’elle et son familier allaient bien.

J’aurais du lui écrire plus souvent, moi aussi. Mon métier me laisse pourtant de nombreuses occasions de le faire. Quand je corrige les interrogations, ou le soir, quand je regarde le soleil se coucher par la fenêtre de ma chambre. Je fis un grand sourire à mon amie quand elle me demanda de tout lui raconter.  Je retrouve dans cet enthousiasme la petite enfant que j’ai toujours connu. J’ouvris la bouche et lui dit :

« Heu.. oui je... »

Elle me coupa pour me demander de la suivre. Je laissais échapper un petit rire et lui emboîtais, ou elle alla retrouver son mouton. Je salue l’animal d’un sourire, tandis que Fengo, fidèle à lui même, l’observe attentivement. Il remarque que le mouton ne semble pas à l’aise, comme lui. En même temps, qui le serait avec une telle foule ? Même moi, je ne l’étais pas tant que ça, mais je mettais cet état sur le compte de mes blessures et sur le fait que Fengo serait beaucoup mieux dans un espace plus dégagé. Je reste un peu à l’écart, observant Hortense du coin de l’œil. Je sens que j’ai besoin de m’asseoir. Je dois pâlir à vu d’œil, car le cerf glisse sa tête sous mon bras. Je m’appuie sur lui avec soulagement. Que serais-je sans lui ?

« - Mon frère... Un cerf blessé ne va jamais très loin. »

Je tourne la tête vers la patte de Fengo, à l’endroit même où il avait reçu cette flèche qui, plus tard, a conduit à notre rencontre. Il a raison. J’en ai peut être trop demandé à mon corps pour le moment. Heureusement, Hortense a fini ses achats et me rejoint. Toujours appuyé sur Fengo, j’essaye de reprendre contenance. C’est difficile, mais je parviens à me redresser et à sourire à mon amie. Elle s’excuse pour son mouton, je réponds à cela en secouant la tête. Elle n’a pas à s’excuser, c’est plus que compréhensible. Nous nous éloignons du marché, au grand soulagement de Fengo. La jeune femme me dit qu’il y avait un certain nombre de choses qui, non évoquées dans nos lettres, sont passées à côté. Oh, pour ma part il y en a certaines. Je pense également que Hortense a ses petits secrets. Je vais bien sûr éviter de les lui soutirer, car je n’en vois pas l’interêt. Tant qu’elle ne met pas sa vie en danger, j’estime qu’elle a le droit de faire ce qu’elle veut.

Je souris à la jeune femme. Depuis que je la connais, je n’ai jamais eu de conflits avec elle. Elle m’a toujours apprécié à ma juste valeur. Alors que certains n’hésitent pas à juger, Hortense a appris à faire abstraction de tout ce qu’elle voit. Avec elle, je sais que je peux être moi même. Je lui réponds alors :

« - Oui, cela fait si longtemps. Je suis toujours à l’académie. Cela se passe toujours aussi bien. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Il y a les cours, les sorties scolaires... Et on m’envoie de temps en temps sur le terrain pour rencontrer des mages potentiels... »

Cette dernière sortie avait manqué de me tuer par ailleurs. Mais je passe sur le sujet. Hortense l’a sûrement déjà remarqué. Je décide de poursuivre :

« Sinon... Au grand désespoir de ma mère, il n’y a toujours personne dans ma vie. A part ce cher Fengo. Et toi ? Tu es bien loin de ta ferme. Tu rends visite à ta famille ? »
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Message(#) Sujet: Re: Le temps passe mais n'efface rien Le temps passe mais n'efface rien EmptySam 25 Avr 2020 - 20:25

Trop absorbée par ce qu'elle était en train de faire, Hortense ne se rendit même pas compte que son ami et son familier se sentaient mal. Rodrigue était un peu plus pâle que d’ordinaire mais il reprit vite des couleurs au moment où ils commencèrent à s’écarter de toute cette foule qui bourdonnait au milieu des stands. Ils commencèrent à discuter et Hortense fut ravie de savoir qu’aujourd’hui, Rodrigue avait une position stable et qu’il avait même très bien réussi dans la vie. Un mage. Hortense, elle, était dépourvue de toute magie, et parfois, elle en venait à se dire que sa vie aurait été bien plus facile si elle en avait possédé. Elle aurait été capable de se défendre sans effort. Capable d’affronter n’importe quel danger. Pour elle, la magie était la meilleure des armes. Elle enviait son ami de pouvoir l’utiliser à loisir. Et en l’entendant parler de terrain, elle écarquilla ses grands yeux, pleine d’envie. Parce qu’elle l’avait toujours considéré plutôt comme un intellectuel, comme celui qui savait trouver les mots. Elle oubliait souvent que c’était le combat, son domaine de prédilection. Pourtant, il était vrai qu’il portait des marques visibles de ses affrontements. Elle se demanda comment il les avait obtenues, exactement.

Elle s’étonna encore lorsqu’il esquiva le sujet, mais en réalité, c’était ce qu’elle aurait fait aussi si elle avait eu à aborder un sujet délicat. Bien qu’elle eût envie de creuser la question, elle l’écouta plutôt parler de ses amours. Elle ne put s’empêcher de lâcher un petit sourire, Hortense. Il fallait dire qu’elle s’attendait à tout sauf ça. A tout sauf à ce qu’il évoque ce genre de sujet, parce qu’Hortense se fichait peu de son propre célibat, de son côté. A tout sauf à ce qu’il soit toujours célibataire aussi, lui qui vivait dans une grande ville et qui avait tout pour plaire aux filles.

« Fengo est déjà bien suffisant, j’imagine. Je n’aurais pas le temps pour quelqu’un d’autre que Syrah »

Et comme elle prononçait cette phrase, elle passa sa main dans le lainage du mouton. Ils formaient la paire tous les deux. Il la suivait dans toutes ses nouvelles idées farfelues et lui était bien content d’avoir une amie pour le rassurer et être à ses côtés. Vingt-huit ans et toujours pas la moindre envie d’abandonner sa liberté pour fonder une famille. Ce qu’il lui faudrait, à Hortense, c’est quelqu’un qui aime autant l’aventure qu’elle. Qui serait prêt à ne vivre que de ça et à parcourir le monde sans jamais s’arrêter. Elle n’était pas prête de le trouver. Hortense sortit de sa rêverie pour entendre les derniers mots prononcés par Rodrigue. A son tour de parler d’elle. Rester la plus évasive possible. S’en tenir à la version qu’elle avait soigneusement préparée en cas de questions. La version qu’elle avait donnée à sa tante et son oncle.

« La petite soeur de mon oncle est sur le point d’accoucher. Son mari est décédé il y a peu. Je suis venue lui prêter main forte. »

Et glaner de précieuses informations concernant un certain détournement de Zeppelin. Au passage.

« C’est dommage d’ailleurs. Si elle n’avait pas été là, j’aurais été ravie de t’inviter à manger un soir. Comme au bon vieux temps. ».

Un temps qui était bien révolu.

« Quant aux champs, ils vont bien. Ma tante s’en occupe à merveille, comme à son habitude. Je ne suis qu’une main de plus là-bas. Ce ne sont ni mes terres… ni mon avenir. »

Elle ne comptait clairement pas rester toute sa vie là-bas. Aux crochets de sa tante. A s’occuper des terres toute la journée. Ce n’était pas une vie. Pas pour elle en tout cas. Elle comptait bien s’émanciper. Sa prochaine mission avec les Violettes comptait d’ailleurs plus pour elle que pour les autres : elle espérait s’en servir comme d’un tremplin pour quitter Haut-Orge, une bonne fois pour toutes. Si elle ne se faisait pas arrêter avant.

« Mais qu’es-tu venu faire à Edenia ? Voir tes parents ou affronter des mages ? »

Elle appuya sa phrase d’un air narquois. Elle voyait bien qu’il n’avait pas l’air d’être en mission ou en leçon avec ses élèves.

« Je t’envie d’avoir réussi à quitter Déméria, tu sais. J’aimerais bien découvrir l’ailleurs. Tu me feras visiter l’Ancrage, un jour ? »

Rêve illusoire, elle le savait. Trouver une excuse pour passer quelques temps à Edenia, c’était une chose. Partir visiter une autre nation en était une autre. Bérénice ne la laisserait jamais partir autant de temps, aussi loin. Vingt-huit ans, et Hortense savait qu’il lui serait difficile de briser un jour les chaînes qui la ramenaient, éternellement, à Haut-Orge.
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Message(#) Sujet: Re: Le temps passe mais n'efface rien Le temps passe mais n'efface rien EmptySam 25 Avr 2020 - 21:41

Je me sens un peu mieux, maintenant que j'étais appuyé sur Fengo. Le bras sur le dos du puissant animal, il m'aide autant en supportant mon poids qu'en me laissant puiser dans sa force et son assurance pour reprendre contenance. Je lui lance un regard plein de reconnaissance et reviens vers Hortense qui s'avance vers nous avec un grand sourire. Je ne me suis pas rendu compte à quel point elle m'a manqué. Tout chez elle me rappelle notre enfance à Edenia. Nous n'avions partagé que quelques années de solide amitié, mais cela avait suffit pour forger un lien qui dure encore aujourd'hui. Nous marchons vers la sortie du marché, nous éloignant ainsi de la foule. A chaque pas je sens Fengo se détendre, et je pense qu'il doit en être de même pour le mouton. Je profite d'un petit silence pour le regarder, ce mouton. Il a l'air en excellente santé. Sa laine est magnifique et, si le tabou ne nous imposait pas de nous tenir à distance des familiers des autres, j'aurais passé la main dedans. Je me contente du poil dru de Fengo, que je trouve toujours aussi agréable à caresser. Je souris en pensant au moment de la journée que nous préférions tous les deux : celui où je m'occupe du poil de Fengo. Je le brosse, je l'aide à chasser les parasites et, surtout, je le gratte là où il ne peut pas le faire. Ces moments rien qu'à nous sont aussi importants pour nous que l'est le fait de manger et de dormir, nous ne raterions ça pour rien au monde.

"- La fois où nous avons nagé ensemble dans la rivière était aussi un bon moment. Il faudrait le refaire.

- Je crois que c'est l'une des rares fois où tu m'as laissé monter sur ton dos mon frère."

Ils étaient rares, les instants où j'avais pu chevaucher Fengo. Il n'est pas un cheval et jamais j'ai eu la prétention de le considérer comme tel. Les quelques fois où il avait du me laisser le chevaucher, c'était soit par amusement dans la rivière, soit par extrême nécessité. Je reviens vers Hortense et lui raconte en quelques mots ma vie à l'académie. Je souris en voyant ses yeux s'agrandir lorsque j'évoque le terrain. Je lis à la fois de la surprise et de l'envie dans son regard, et c'est assez plaisant. Elle a du remarquer que je n'étais pas au mieux de ma forme, mais, à mon grand soulagement, elle n'en a pas encore soufflé un mot. J'ai effectué ensuite une superbe et surtout inexistante transition vers le sujet de notre vie privée. Je lui avoue que je n'avais encore personne dans ma vie, mis à part Fengo. Si j'avais eu un peintre sous la main, je lui aurais demandé d'immortaliser la tête d'Hortense en ce moment. Elle devait s'attendre à tout sauf à ça, et cela me fit rire. Elle me dit que Fengo devait sans doute être suffisant pour combler la solitude, et qu'elle même n'aurait pas de temps pour quelqu'un d'autre que son mouton. A ces mots, Fengo me regarda, sceptique :

"- Sa vie doit être bien morne... Imagine que, comme elle le prétends pour son mouton, je te prenne tellement de temps que cela t'empêche de rencontrer des membres de ton étrange espèce ? Comment réagirais tu ?

- Notre situation est différente, mon frère, elle n'a pas beaucoup l'occasion de voir du monde, à sa ferme. "

Fengo n'a pas eu de réponse à sa question, mais il n'insiste pas. Il sait que la réponse est difficile à donner. Mon amour pour lui est tellement fort que je peux lui pardonner tout et n'importe quoi, et en aucun cas je ne lui reprocherais mon célibat actuel. Je reviens vers Hortense et lui demande la raison de sa présence en ville. Elle me dit qu'elle venait assister quelqu'un de sa famille qui est sur le point de donner la vie. Elle doit être bien proche de sa famille pour faire cela. Je me rends soudain compte que je n'ai pas tant de nouvelles que cela de mon frère et de ma sœur. Notre vie d'adulte nous a conduits à bien des chemins différents. Pour mes neveux et nièces, je reste l'oncle avec le cerf qu'on ne voit jamais. Je me promets d'aller leur rendre visite avant de retourner à l'académie. Il est temps que l'oncle au cerf montre que, malgré tout ce qui lui tombe dessus, il est toujours vivant. Hortense me dit également qu'elle aurait bien aimé m'inviter à manger, mais que cette sœur de l'oncle allait compliquer les choses. Je réponds à cela par un sourire. Ce n'est pas grave, il y aura bien d'autres fois. Elle me parle ensuite de ses champs, que sa tante s'en occupe bien et que, de toute manière, son avenir n'est pas là bas, dans cette ferme. Je ne peux que comprendre. Elle est jeune et son désir de liberté doit être très fort.

Et, enfin, elle me demande ce que je suis venu faire ici. Aïe, je ne peux ni esquiver le sujet, ni mentir, mon état physique ne peux qu'attester la raison de ma présence ici. Je remarque son petit air narquois, elle attendait le moment idéal pour me poser la question ! Elle est quand même maligne ! Je souris à mon tour et lui réponds :

"- Oh, tu as du le remarquer... Je suis ici pour reprendre des forces avant de repartir. Mon dernier séjour en Ansemer s'est mal déroulé. Le bateau sur lequel je voyageais a été pris d'assaut par des pirates. J'ai essayé de défendre l'équipage... Mais ils étaient non seulement nombreux mais aussi d'excellents combattants. Tu aurais vu... Cette majestueuse vivenef qui fond sur sa proie comme un aigle... J'ai de la chance d'en avoir réchappé, mais malheureusement pas indemne. Je suis revenu ici pour me reposer et voir aussi ma famille... Cela faisait longtemps que je n'étais pas revenu à la maison."

J'en rêve encore la nuit, de cette attaque surprise. Le feu qui jaillissait de toute part, les cris des hommes blessés, le chant des canons et des lames qui s'entrechoquaient. Je frissonne malgré moi et m'appuie un peu plus sur Fengo pour reprendre contenance. Hortense me dit alors qu'elle m'enviait d'avoir réussi à quitter Déméria, elle me demanda s'il y avait possibilité que je lui fasse visiter l'Ancrage un jour. Je lui fis un grand sourire et lui répondis :

"- Je serais ravi de te faire découvrir l'Ancrage. C'est un monde très différent, là haut, il y a tant à découvrir que moi même j'arrive encore à être surpris en me baladant dans les rues. Mais, tu sais, tu pourrais facilement trouver du travail, là bas. Si tu as tellement envie de quitter cette vie à la ferme, rien ne t'empêche de la refaire ailleurs. "

J'étais même prêt à l'aider pour ça, s'il le fallait. Je voyais bien qu'Hortense n'avait pas l'air entièrement satisfaite de sa vie actuelle. Si jeune et déjà bloquée dans une ferme ? Non, il y a tellement d'autres choses à faire ! Moi même je savais que je ne serais pas professeur toute ma vie, mais je me refusais à m'inquiéter pour mon avenir. Comme me le disait Fengo : hier est du passé, demain n'est pas encore arrivé, à quoi bon y penser ?
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Message(#) Sujet: Re: Le temps passe mais n'efface rien Le temps passe mais n'efface rien EmptySam 23 Mai 2020 - 16:45

Connaître la véritable raison de la venue de son ami à Déméria peinait Hortense. D’une manière ou d’une autre, elle l’avait toujours vu comme un frère, un grand frère pour être exact. Ainsi, de la même manière dont elle regardait les adultes, avec cette impression erronée qu’il ne peut jamais rien leur arriver, qu’ils sont invincibles et forts, elle avait toujours imaginé Rodrigue insubmersible. Cette attaque semblait avoir eu un véritable impact sur son ami, à la fois physiquement mais aussi mentalement. Il était revenu pour reprendre des forces, ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : que le combat avait dû complètement l’épuiser, voire le terrasser. Des marques sur son corps continuaient d’ailleurs d’en témoigner. Mais qu’en était-il des marques intérieures ? Hortense ne pouvait les voir mais la jeune fille soupçonnait leur présence.

« La famille peut en effet être un excellent réconfort. Tout comme les amis. Je me doute que cela a dû être difficile et douloureux pour toi. Ce genre d’événement laisse des traces. Mais j’aime à croire que c’est aussi ce qui nous rend, à terme, plus fort. Chaque douleur est une nouvelle carapace. Je ne me fais pas de souci pour toi, tu seras sur pied d’ici peu de temps. Plus fort que jamais. Et puis finalement, c’était un mal pour un bien, c’est ce qui t’a poussé à remettre enfin un pied à Edenia. »

Après tout, Hortense devait-elle être triste de ce qui était arrivé à Rodrigue ou devait-elle s’en réjouir, en tant que cette attaque était la raison de sa venue ? Bien sûr, elle compatissait et aurait préféré que leur rencontre se soit faite en d’autres circonstances, mais elle s’efforçait de voir le positif en chaque situation.

Son ami semblait d’ailleurs se préoccuper lui aussi de la situation d’Hortense et prêt à l’aider pour qu’elle puisse enfin réaliser ses rêves. Son intention était noble et la Démériane ne put s’empêcher de rêver avec lui. Partir pour l’Ancrage, découvrir de nouvelles terres, se libérer de ses chaînes. Tout cela était tentant évidemment. Mais les seules chaînes qui la retenaient à Haut Orge étaient celles mises en place par sa tante, des chaînes qu’il lui serait difficile de briser.

« Tu sais, mes parents ont passé leur vie à voyager et ont fini par ne jamais revenir. Ma tante fait tout pour qu’il ne m’arrive pas la même chose. Rien que pour venir à Edenia c’est toujours de longues négociations. C’est principalement elle qui me retient ici, malgré mon âge. Je la soupçonne même parfois de vouloir me marier, pour être sûre que je ne partirai pas trop loin. »

Hortense pousse un long soupir. Sa vie semble bien terne, à vivre encore au crochet de sa tante et de son oncle, contre son gré. Mais Hortense a un plan, et c’est tout ce qui compte. Ce n’est plus qu’une question de temps désormais. D’un seul coup, elle pourrait réussir à obtenir à la fois sa liberté et les réponses auxquelles elle a dédié sa vie.

« Mais je ne me fais pas de souci, je finirai bien par partir. Et puis, j’ai encore quelques affaires non terminées en Déméria. Une fois que tout sera réglé, je verrai ce que me réserve l’avenir. Mais sois sûr que je garderai ta proposition dans un coin de ma tête. »

Hortense se demandait d’ailleurs bien ce qu’elle ferait ailleurs. Jusqu’à présent, elle ne semblait bonne qu’à cultiver les champs. Et malgré son envie débordante de partir explorer le monde, à l’instar de ses parents, elle se doutait bien qu’il serait compliqué pour elle d’en vivre. Hortense n’avait jamais eu la tête sur les épaules. Elle continuait, après tout ce temps, à nourrir des ambitions d’enfant, croyant pouvoir faire de sa vie une gigantesque aventure.

« La prochaine fois que l’on se croise, j’espère avoir de biens meilleures nouvelles à t’annoncer en tout cas. Il suffit parfois de quelques mois pour changer tout le cours d’une vie. »
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